A Wall Street, les marchés terminent plutôt bien orientés, soutenus ce mercredi, par Alphabet et Apple suite à un jugement plutôt clément concernant Google, qui stimule aussi les autres 'Mag 7'.
Au final, le S&P 500 gagne +0,51% à 6.448 pts. Le Nasdaq bondit de +1,02% à 21.497 pts. Seul le Dow Jones fait grise mine, avec un petit tassement de -0,05% à 45.271 pts.
Les opérateurs sont toujours relativement prudents sur fond d'incertitudes géopolitiques et commerciales. Rappelons que les tarifs douaniers de Trump ont été jugés en partie illégaux par une cour d'appel fédérale. Pour l'heure, les surtaxes restent en vigueur mais la Maison Blanche a décidé de saisir la Cour suprême...
HSBC a revu en hausse son objectif sur le S&P 500 pour la fin de l'année, à 6.500 pts contre 6.400 auparavant, après des résultats du 2e trimestre meilleurs que prévu et dans un contexte de résilience économique. HSBC qui minimise l'impact des tarifs douaniers, tandis que les dépenses d'investissements dans l'IA continuent quant à elles de soutenir les marchés.
Les taux d'intérêt à long terme se détendent légèrement, au lendemain de tensions générées par des inquiétudes sur la trajectoire budgétaire et fiscale de quelques pays. Le rendement du T-Bond à 10 ans se détend un peu à 4,22% et celui du '30 ans' revient à 4,90% (4,97% mardi).
Le bras de fer entre Trump et la Fed se poursuit... Les avocats de la gouverneure de la Réserve fédérale Lisa Cook ont fustigé la décision du président Trump de la destituer, la qualifiant de simple "copier-coller" d'allégations liées à une fraude hypothécaire. Les avocats de Cook ont insisté sur l'absence de motifs valables pour la licencier. Ils ont affirmé que les publications sur les réseaux sociaux de Bill Pulte, directeur de l'Agence fédérale de financement du logement, et une saisine du ministère de la Justice pour des faits criminels, ne lui avaient pas donné la possibilité de réagir avant son licenciement.
Le gouverneur de la Fed Christopher Waller, l'un des successeurs potentiels de Jerome Powell à la tête de l'institution monétaire américaine, a confirmé ce mercredi à CNBC qu'il anticipait une baisse de taux lors de la prochaine réunion FOMC des 16 et 17 septembre. Une position sans surprise, dans la mesure où l'outil FedWatch donne déjà 97,6% de probabilité d'un assouplissement d'un quart de point le 17 septembre. Selon le même outil, les taux pourraient terminer l'année 2025 entre 3,75 et 4% (probabilité de près de 48%) ou bien même un cran plus bas entre 3,50 et 3,75% ('proba' de 42,6%)...
Waller, partisan d'une certaine souplesse monétaire, juge que les droits de douane ne devraient pas causer d'inflation durable. "Nous savons que nous aurons une poussée d'inflation, mais elle ne sera pas permanente", a affirmé le responsable, qui voit un ralentissement potentiel de croissance mais pas de récession. Il n'est pas nécessaire selon lui de "verrouiller" une séquence de baisse des taux...
Alberto Musalem, le président de la Fed de St. Louis, n'exclut pas le risque que les tarifs douaniers causent une hausse persistante de l'inflation. Son hypothèse est que les droits de douane de Trump influenceront l'économie sur deux ou trois trimestres. Musalem a déclaré que la politique monétaire de la banque centrale américaine était bien orientée au vu des données économiques actuelles. "Les taux directeurs, modérément restrictifs, sont cohérents avec le plein emploi actuel et l'inflation sous-jacente, qui dépasse de près d'un point de pourcentage l'objectif de 2% de la Fed", a déclaré Musalem dans un discours prononcé lors d'un événement au Peterson Institute for International Economics.
Trump s'en est pris à Xi Jinping, alors que le président chinois a profité des célébrations autour du 80ème anniversaire de la fin de la Deuxième Guerre mondiale pour affirmer la présence de son pays sur la scène internationale. "Veuillez transmettre mes plus chaleureuses salutations à Vladimir Poutine et à Kim Jong Un, alors que vous conspirez contre les États-Unis d'Amérique", a écrit Trump sur Truth Social, alors que Pékin organisait un défilé militaire d'une ampleur sans précédent auquel assistaient le président russe Vladimir Poutine et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, ses invités d'honneur. Cette parade militaire a été utilisée par la Chine pour mettre en exergue sa puissance accrue et son poids géopolitique.
"L'humanité se retrouve aujourd'hui face à un choix entre la paix ou la guerre, le dialogue ou la confrontation, le gagnant-gagnant ou le perdant-perdant", a déclaré Xi Jinping dans son discours. Le peuple chinois "se tient fermement du bon côté de l'histoire", a-t-il ajouté devant plus de 50.000 spectateurs réunis en tribunes. Après les déclarations du président chinois, Donald Trump s'est demandé si Xi Jinping reconnaîtrait le "soutien massif" apporté à la Chine pendant la Seconde Guerre mondiale.
Sur le front économique, les commandes industrielles américaines pour le mois de juillet 2025, annoncées ce mercredi, se sont établies en repli de 1,3% d'un mois sur l'autre, en ligne ou presque avec le consensus de marché qui se situait à -1,4%, après un déclin encore plus prononcé de 4,8% en juin... Le Département américain au Travail a dévoilé son rapport JOLTS sur les ouvertures de postes pour le mois de juillet, ces ouvertures ressortant au nombre de 7,181 millions, contre 7,373 millions de consensus FactSet et 7,357 millions un mois auparavant, en lecture révisée.
Hier, l'indice S&P Global PMI manufacturier américain final du mois d'août 2025 s'est affiché à 53, contre un consensus de 53,3 et une lecture de 49,8 un mois auparavant, ce qui signale un retour en territoire d'expansion de l'activité manufacturière nationale. La lecture flash de l'indice se situait à 53,3. Contrairement à l'indice S&P Global PMI manufacturier final d'août 2025, l'ISM manufacturier est ressorti en zone de contraction sous la barre des 50, à 48,7 contre un consensus de 49,2. Il était situé à 48 un mois auparavant.
L'or noir se tasse... L'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, l'Opep+, se réunissent dimanche. Ils pourraient décider d'augmenter la production de brut. Le marché redoutant une offre excédentaire dans un contexte économique mondial ralenti, le prix baril se tasse. En clôture de marchés, le baril de brut WTI abandonne -2,83% à 63,79$. Le Brent de mer du Nord décroche de -2,42% à 67,4$.
Du côté des devises, le dollar est ferme face à l'euro. Il gagne +0,18% et s'échange 1,1665 euro.
L'once d'or voit encore plus haut. Le métal jaune prend +0,73% et termine à 3.559,44$ en clôture de marché. L'or a aujourd'hui touché un nouveau record historique à 3.578,5$.
Le Bitcoin est également ferme avec un gain de +2,88% à 112.185$.
Demain, les marchés surveilleront le rapport Challenger, Gray & Christmas sur les annonces de licenciements du mois d'août, ainsi que le rapport d'ADP sur l'emploi privé du même mois (consensus FactSet 85.000 créations de postes). La balance du commerce international des biens et services de juillet, ainsi que les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 30 août et que les chiffres révisés de la productivité non-agricole du deuxième trimestre, seront aussi connus jeudi, tout comme l'indice PMI composite final d'août et l'ISM des services.
Les valeurs
* Macy's (+20,68% à 16,28$). La chaîne américaine de distribution bondit à Wall Street, sur des prévisions relevées pour l'exercice fiscal. Le chiffre d'affaires du détaillant a régressé de 2,5% au 2e trimestre à 4,8 Mds$, dépassant toutefois les attentes. Le bénéfice ajusté par action a reculé à 41 cents, mais ressort deux fois plus élevé que le consensus. Les ventes à magasins comparables de Macy's Inc. ont augmenté de +1,9% au cours du trimestre, leur meilleure croissance en 12 trimestres. Chez la chaîne de luxe Bloomingdale's et son détaillant de cosmétiques Bluemercury, les ventes à comparable ont progressé respectivement de3,6 et 1,2%. Macy's prévoit désormais un chiffre d'affaires compris entre 21,15 et 21,45 Mds$ sur l'exercice, soit une légère hausse par rapport à la fourchette précédente de 21 à 21,4 Mds$. Pour 2025, les ventes à magasins comparables devraient diminuer de 0,5 à 1,5%. Le bénéfice ajusté est anticipé désormais entre 1,70 et 2,05$ par action.
* Alphabet (+9,14% à 230,66$). La marque à la pomme grimpe sur un jugement dispensant Google de céder Chrome ou de se séparer d'Android. Un juge fédéral a jugé que la cession était inadaptée dans cette affaire antitrust historique. Le Département américain de Justice avait réclamé une vente forcée et demandé au juge d'ordonner la fin de contrats de plusieurs Mds$ qui assuraient la domination de Google sur le marché, démarches que le juge a refusé d'appliquer. "Les plaignants n'ont pas démontré que leurs recours comportementaux seraient inefficaces sans la cession immédiate de Chrome", a déclaré le juge Mehta.
Google devra néanmoins partager les données qui lui ont permis de conserver son monopole sur la recherche. La décision du juge Amit Mehta du district de Columbia a donc profité ce jour à Alphabet, mais aussi à Apple (puisque la décision préserve la relation du groupe à la pomme avec Google. Mehta a en effet statué que Google pouvait continuer à verser des paiements à ses partenaires de distribution pour le préchargement ou le placement de produits Google Search, Chrome ou GenAI, ce qui permettrait à Google de continuer à verser 20 Mds$ par an à Apple en échange de l'utilisation par le groupe de Tim Cook de Google Search comme moteur de recherche par défaut.
En revanche, Google devra partager ses données avec ses concurrents pour favoriser la compétition dans la recherche en ligne. Mehta a aussi interdit à Google de conclure des partenariats exclusifs qui interdiraient aux fabricants de préinstaller des produits rivaux sur leurs appareils. Le géant californien de la recherche en ligne ne pourra conclure de contrats exclusifs pour la distribution de Google Search, Chrome, Google Assistant ou Gemini. Google ne pourra pas non plus conditionner l'octroi de licences pour son Play Store ou toute autre application Google à la distribution ou au préchargement d'autres services Google, ni conditionner le partage des revenus d'une application Google au placement d'une autre.
"Après deux procès complets, ce tribunal ne peut conclure que la domination de Google sur le marché est suffisamment imputable à son comportement illégal pour justifier la cession de Chrome", a tranché le juge, ajoutant qu'une telle mesure structurelle radicale nécessiterait un lien de causalité plus étroit. Mehta a également refusé d'accéder à la demande du ministère de Justice concernant une cession conditionnelle du système d'exploitation Android de Google, estimant que le gouvernement n'avait présenté aucune preuve justifiant d'une telle mesure.
* Apple (+3,81% à 238,47$). Mehta a certes jugé que Google ne pouvait pas conclure de contrats exclusifs pour la recherche sur Internet, mais les accords faisant de ce moteur de recherche une option par défaut dans les navigateurs Internet restent autorisés. "Google est autorisé à rémunérer les développeurs de navigateurs, comme Apple", a ainsi déclaré le juge. Cependant, le groupe partenaire doit promouvoir d'autres moteurs de recherche, proposer une option différente selon les systèmes d'exploitation ou en mode privé, et est autorisé à modifier les paramètres de recherche par défaut chaque année. Apple privilégie actuellement le moteur de recherche Google en lui attribuant le meilleur emplacement dans la barre de recherche Safari sur desktop et mobile.
"Suite à l'annonce judiciaire d'aujourd'hui, nous sommes de plus en plus optimistes quant à la pérennité de l'activité de recherche de Google et revoyons nos estimations à la hausse en conséquence. Nous relevons notre objectif de cours pour Alphabet à 245$. Nous anticipons désormais un accord entre Apple et Google concernant AI Gemini", ajoute Dan Ives de Wedbush, toujours très optimiste.
* The Campbell's Company (+7,22% à 33,73$). Le groupe aux marques Chunky ou Pace a annoncé pour son 4e trimestre fiscal des ventes en hausse de +1% à 2,3 Mds$, avec un déclin organique de 3%. Un chiffre d'affaires légèrement moins élevé que prévu. L'Ebit a augmenté à 269 M$, tandis que l'Ebit ajusté a représenté 321 M$ (-2%). Le bénéfice ajusté par action a régressé de 2% à 62 cents, contre 57 cents de consensus. Sur l'exercice, les revenus ont progressé de 6% à 10,3 Mds$, pour un bpa ajusté en repli de 4% à 2,97$. Sur l'exercice 2026, les revenus sont anticipés stables ou en repli jusqu'à -2%, avec une évolution organique allant de -1% à +1%. L'Ebit ajusté est anticipé en recul de 9 à 13%, pour un bpa ajusté allant de 2,40 à 2,55$. Le consensus était de 2,65$ de bpa ajusté pour 10 Mds$ de revenus.
* Dollar Tree (-8,37% à 102,03$). Le détaillant discount américain a relevé ses estimations annuelles, ce qui n'empêche pas le titre de corriger à Wall Street. Pour l'exercice 2025, le groupe anticipe désormais des ventes allant de 19,3 à 19,5 Mds$, contre une fourchette antérieure allant de 18,5 à 19,1 Mds$. Le bénéfice ajusté par action est anticipé entre 5,32 et 5,72$ (5,15-5,65$ auparavant). Pour son 2e trimestre fiscal juste clos, le groupe a affiché une croissance à comparable de 6,5%, avec un effet de 3% du trafic et un impact de 3,4% du panier. Le bénéfice ajusté dilué trimestriel par action est ressorti à 77 cents. La croissance à comparable sur l'exercice est attendue entre 4 et 6%. Rappelons par ailleurs que le groupe a bouclé la cession de Family Dollar le 5 juillet.
* Zscaler (-1,45% à 270,58$). Le spécialiste américain de la sécurité du cloud a annoncé au titre de son 4e trimestre fiscal une perte nette de près de 18 M$, mais un bénéfice ajusté par action positif de 89 cents et nettement supérieur au consensus de place. Le bénéfice ajusté ressort à 147 M$ (116 M$ un an plus tôt). Les revenus ont totalisé 719 M$ (+21%), également au-dessus des attentes. Sur l'exercice, le chiffre d'affaires atteint 2,67 Mds$. Pour le trimestre entamé, clos en octobre, Zscaler envisage un bénéfice ajusté par action de 85 à 86 cents, pour des revenus allant de 772 à 774 M$. Enfin, sur l'exercice entamé, le bpa ajusté est anticipé entre 3,64 et 3,68$, pour des revenus allant de 3,265 à 3,284 Mds$.
* Nvidia (-0,09% à 170,62$). La première capitalisation mondiale hésite après deux séances de correction sur les sommets. Rappelons que le groupe de Jensen Huang avait dévoilé la semaine dernière des résultats historiques, ainsi qu'une guidance plutôt solide hors revenus provenant de Chine. Les revenus de centres de données sur le trimestre clos ressortaient néanmoins légèrement inférieurs aux attentes. Vendredi, le titre avait souffert par ailleurs de l'annonce du développement par le géant chinois Alibaba de ses propres puces d'IA. Parmi les récents avis, Dan Ives de Wedbush a jugé sur CNBC que la capitalisation boursière du groupe allait atteindre les 5.000 Mds$. Il note que la demande en puces d'IA du groupe reste massive et ne ralentit pas, et que même sans la Chine, les prévisions de résultats vont probablement grimper.