La place parisienne confirme ses hésitations d'hier... En clôture de marché, le CAC 40 est à nouveau dans le rouge, cédant du terrain dans le sillage de Wall Street. L'indice phare de la place redonne aujourd'hui -0,49%, revenant à 7.788 points.
Sur le front commercial, les opérateurs ont pourtant été rassurés par le report des droits de douane majorés de Trump, qui visaient l'Union européenne... Il reste que la conjoncture internationale et les humeurs du Président américain continuent de faire frémir les investisseurs.
En France, les dépenses de consommation des ménages du mois d'avril ont augmenté de +0,3% d'un mois sur l'autre, moins que prévu, tandis que le PIB final du 1er trimestre a progressé au rythme de +0,6% sur un an (+0,8% de consensus FactSet). Au 1er trimestre 2025, le produit intérieur brut en volume augmente modérément (+0,1% après arrondi, en ligne avec le consensus) en variation trimestrielle, tandis que la consommation des ménages se replie de -0,2%. Sur la période, l'emploi salarié est quasi-stable (-0,1%, soit -20.900 emplois) après une baisse de -0,4% au 4e trimestre 2024 (soit -98.600 emplois) selon l'Insee... En mai 2025, les prix à la consommation en France augmentent de +0,7% sur un an, mais régressent de -0,1% en données préliminaires d'un mois sur l'autre.
En zone euro, selon une enquête menée par la BCE auprès de 19.000 personnes dans 11 pays de la zone, les consommateurs ont relevé leurs anticipations en matière d'inflation en avril, en raison des incertitudes sur l'impact de la guerre commerciale déclenchée par Washington. Les ménages anticipent désormais une inflation de +3,1% au cours de l'année à venir, après avoir anticipé +2,9% en mars. Ce taux est bien supérieur à l'objectif de +2% de l'institution. Ces anticipations vont à l'encontre des projections de la BCE, qui prévoit un ralentissement de la croissance des prix en raison de la faiblesse de la croissance économique, de l'absence de hausse salariale, de la baisse des coûts de l'énergie et de l'appréciation de l'euro.
A 17h45, Wall Street s'inscrit dans le rouge ce mercredi, consolidant au lendemain d'une journée de vif rebond suite à la pause du 'Memorial Day'. Le S&P 500 cède -0,23% à 5.908 pts. Le Dow Jones redonne -0,28% à 42.226 pts. Le Nasdaq flanche de -0,13% à 19.174 pts. Les marchés avaient précédemment salué la trêve de Washington avec Bruxelles sur le front commercial, alors que Donald Trump a repoussé au 9 juillet l'introduction de tarifs douaniers de 50% sur les produits importés du bloc européen...
Du côté des pétroles, le baril de Brent de mer du Nord se reprend de +1,14% à 65,02$ à 17h45. Le WTI gagne aussi +1,36% à 61,91$, alors que la journée est marquée par la réunion de l'OPEP+ qui doit statuer de sa production de juillet.
L'euro recule encore de -0,33% face au dollar, et s'échangeant 1,1296$.
L'once d'or se contracte de -1,35%. Le métal jaune s'échange 3.297$ l'once (2.919 euros). Le Bitcoin cède -1,55% à 107.351$.
Valeurs en hausse
* Aubay (+11,6% à 51 euros). Le groupe prend la tête du SRD après avoir indiqué entrer en négociations exclusives avec Holding Solutec SAS en vue de l'acquisition de 100% du capital social de Solutec. Solutec est une société lyonnaise, implantée également à Paris, Toulouse, Nantes, Bordeaux et Lille. Elle accompagne une clientèle de grands comptes dans leur digitalisation, sur des activités parfaitement analogues à celles d'Aubay. Solutec compte plus de 1.400 collaborateurs et a généré, en 2024, un chiffre d'affaires rentable de 112 ME. Solutec viendrait compléter le portefeuille client de Aubay en renforçant ses présences stratégiques dans le secteur bancaire et de l'assurance, mais également dans les secteurs de l'énergie, de l'industrie, des télécoms, des transports et de la grande distribution. L'acquisition de Solutec par Aubay serait réalisée quasi-exclusivement en numéraire, pour un montant non précisé.
* Atari (+5,8% à 0,155 euro). Le groupe publie pour son exercice 2025 des revenus en croissance d'environ 60% à 36 millions de dollars. Pour l'année à venir, Atari entend poursuivre sa stratégie de croissance rétro-axée sur l'ensemble de ses secteurs d'activité. Dans le secteur des jeux vidéo, l'entreprise prévoit de poursuivre ses investissements dans un portefeuille dynamique de nouvelles sorties, basées sur des propriétés intellectuelles de haute qualité et reconnues, détenues ou sous licence, et de s'appuyer sur les capacités de développement de Digital Eclipse et Nightdive. De nouveaux projets hardware enrichiront la plateforme Atari "Plus". Le secteur des licences devrait permettre de développer un solide portefeuille d'opportunités. Dans ce contexte, Atari anticipe la poursuite de sa forte croissance pour l'exercice clos le 31 mars 2026.
* Mercialys (+2,61% à 11 euros). La foncière spécialisée dans la gestion d'espaces commerciaux a procédé, le 27 mai, au placement d'une nouvelle souche obligataire d'un montant nominal de 300 ME. Ce placement est d'une maturité de 7 ans et porte un coupon de 4%. L'émission a été très suivie puisque sursouscrite 5 fois, "reflétant la confiance des investisseurs dans la qualité de crédit de la société". Cette émission participera aux besoins généraux de Mercialys et au refinancement de la souche obligataire d'un montant nominal de 300 ME arrivant à échéance en février 2026.
* STMicroelectronics (+0,99% à 22,35 euros). Le spécialiste des semi-conducteurs tenait son Assemblée générale, ce matin, aux Pays-Bas. Toutes les résolutions ont été approuvées. Notamment, le paiement d'un dividende trimestriel de 0,36$ par action est confirmé.
Oddo BHF a indiqué maintenir sa recommandation à 'Neutre' sur le dossier, avec un objectif de cours porté de 22 à 23 euros.
* Elis (+0,5% à 24,12 euros). Nouvelle belle séance boursière pour le titre Elis, malgré un petit fléchissement en fin de séance. Le groupe tenait hier, son Capital Markets Day 2025 à Londres. Au cours de cet événement, Xavier Martiré (Président du Directoire) et des membres de l'équipe de direction ont présenté les priorités stratégiques et les perspectives financières du roupe à moyen terme.
Le management vise pour les années à venir : une croissance du chiffre d'affaires de 5% à 6% par an à taux de change constants, dont environ +4% de croissance organique et +1% à +2% d'acquisitions ciblées ('bolt-ons') ; une amélioration moyenne de la marge d'Ebitda d'environ 20 points de base par an ; une croissance de l'Ebitda, de l'EBIT et de l'EPS supérieure à celle du chiffre d'affaires ; et environ 1,5 MdsE de free cash-flow cumulé sur la période 2025-2028, soit une augmentation de +35% d'augmentation par rapport aux 4 dernières années.
Elis a aussi rappelé sa nouvelle politique d'allocation du capital annoncée le 6 mars dernier, dont le but est d'améliorer le retour aux actionnaires : une enveloppe comprise entre 50 et 150 ME par an pour les acquisitions ciblées ; le maintien du statut investment-grade d'Elis et poursuite de la baisse du levier d'endettement du Groupe, limitée à environ -0,1x par an ; une utilisation du cash restant principalement consacrée à améliorer le retour aux actionnaires, d'abord via un dividende ordinaire annuel, puis par un rachat d'actions ou le versement d'un dividende exceptionnel.
Au mois de mars, en application de cette nouvelle politique, Elis a annoncé le lancement d'un programme de rachat d'actions de 150 ME, en plus du paiement d'un dividende de 0,45 euro par action, en augmentation de 5% par rapport à l'exercice précédent.
Manifestement, le discours passe bien auprès des marchés, puisque le titre est dans une 3e séance consécutive de hausse. Aujourd'hui, le dossier est notamment soutenu par une note d'Oddo BHF, qui maintient sa recommandation à 'surperformance' et porte son objectif de cours de 24,50 à 29 euros.
Valeurs en baisse
* Soitec (-21,75% à 44,48 euros). L'industriel de Bernin plonge en Bourse. Compte tenu d'une visibilité actuellement réduite et des incertitudes pesant sur le marché, le groupe a retiré toute perspective financière communiquée au marché pour l'exercice, concernant tout ou partie de ses activités. Cela inclut notamment la prévision d'une croissance relativement limitée pour l'exercice fiscal 2026, ainsi que l'ambition d'atteindre un chiffre d'affaires de 2 Mds$ à moyen terme, accompagnée d'une marge d'Ebitda d'environ 40%. Le Groupe fournira désormais uniquement des perspectives de chiffre d'affaires sur une base trimestrielle. Le chiffre d'affaires du 1er trimestre 2026 est attendu en baisse de 20% à périmètre et taux de change constants par rapport au 1er trimestre 2025, ce qui inclut l'impact anticipé de l'arrêt des produits Imager-SOI. Le chiffre d'affaires lié aux ventes de produits Imager-SOI au 1er trimestre 2025 était de 25 M$.
Soitec a aussi annoncé la nomination d'Albin Jacquemont au poste de Directeur Financier (CFO), avec prise de fonction immédiate. Dans ses nouvelles fonctions, il pilotera l'ensemble des sujets financiers au niveau du groupe.
* Esso (-11,86% à 136 euros). Le marché se montre perplexe à l'annonce d'une évolution capitalistique. Le Conseil d'administration d'Esso SAF a en effet été informé qu'ExxonMobilFrance Holding SAS est entré en négociations exclusives avec North Atlantic France SAS en vue de lui céder l'intégralité de sa participation dans Esso SAF, participation qui représente 82,89% du capital d'Esso. Une promesse d'achat a été signée.
Le prix d'acquisition du Bloc de Contrôle correspondrait à un prix de 149,19 euros par action Esso SAF avant toute distribution par Esso, soit un prix de 32,83 euros par action, en supposant un montant distribué total de 116,36 euros par action avant la réalisation de l'acquisition envisagée et avant application d'ajustements.
* Derichebourg (-8,4% à 5,885 euros). Séance difficile pour Derichebourg qui a publié ses comptes du 1er semestre de l'exercice 2024-2025, clos le 31 mars 2025. Sur la période, le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 1,7 MdE, proche de celui de l'exercice précédent (-2%). Le résultat net de l'ensemble consolidé est de 64 ME pour le 1er semestre de l'exercice 2024-2025. Le résultat net part du Groupe s'élève à hauteur de 63,2 ME, en hausse de +101,1% en comparaison de la même période de l'exercice passé (31,4 ME).
Le second semestre de l'exercice en cours a démarré avec la crainte d'une guerre commerciale tous azimuts, initiée par les Etats-Unis, provoquant l'attentisme des clients, une baisse du cours des matières premières recyclées produites par le Groupe et du dollar américain. Ce changement a permis d'enrayer la chute des prix et d'éclaircir un peu les perspectives. L'atteinte d'un Ebitda courant de 350 ME à la fin de l'exercice prend en compte l'hypothèse d'accords commerciaux rapides, à des niveaux de taux de droits de douane qui permettent aux prix et volumes des matières premières recyclées de retrouver dans la foulée les niveaux du 1er semestre. Les investissements devraient demeurer inférieurs à 50% de l'Ebitda courant. Pour le plus long terme, le groupe demeure optimiste.
Oddo BHF a confirmé maintenir sa recommandation à 'Neutre', mais relève son objectif de cours de 5 à 6 euros.
* Pierre et Vacances Center Parcs (-6,74% à 1,412 euro). Coup de massue aujourd'hui pour le titre, après la publication des comptes du 1er semestre de l'exercice 2024/2025. Sur la période, Pierre et Vacances Center Parcs a été pénalisé par le calendrier des jours fériés et vacances scolaires, avec un décalage de certaines périodes sur le 3e trimestre, ainsi que par une baisse de l'offre notamment liée à la fermeture complète du Domaine Center Parcs des Hauts de Bruyères en octobre et novembre 2024 (travaux de rénovation des équipements centraux). Le chiffre d'affaires économique du Groupe ressort à 802,1 millions d'euros sur le semestre. L'Ebitda ajusté au 1er semestre 2024/2025 s'établit à -40,3 ME (-21,4 ME au 1er semestre 2023/2024). Le résultat opérationnel courant ressort à -74,4 ME (-53,4 ME un an plus tôt). La perte nette du Groupe s'établit à -102 ME (-82,4 ME au 1er semestre 2023/2024), impacté par l'effet calendaire défavorable.
Néanmoins, le Groupe anticipe une croissance de ses performances annuelles, avec un Ebitda ajusté attendu à plus de 180 ME sur l'ensemble de l'exercice, "démontrant la résilience du Groupe dans un contexte géopolitique difficile".
* EssilorLuxottica (-2,98% à 247,6 euros). Petit accès de faiblesse du titre à la bourse de Paris après un avis de Bryan Garnier & Co. Le broker maintient sa recommandation à 'Achat', mais réduit son objectif de cours sur le dossier, de 300 à 295 euros.
* Stellantis (-2,17% à 9,015 euros). Les marchés accueillent assez froidement la nomination d'Antonio Filosa en tant que CEO du groupe. Probablement qu'ils souhaitent en savoir plus sur ses priorités stratégiques et voir l'ancien patron de Jeep à l'oeuvre... Antonio Filosa, qui va va succéder à Carlos Tavares à la tête du groupe, a pourtant fait l'unanimité auprès du Conseil d'administration qui a mené un processus de recherche approfondi de candidats internes et externes.
Stellantis tiendra une Assemblée générale extraordinaire, qui sera convoquée dans les prochains jours, afin d'élire Antonio Filosa au Conseil d'administration en tant qu'Administrateur exécutif de la Société. Entre-temps, afin de lui donner les pleins pouvoirs et d'assurer une transition efficace, le Conseil d'administration lui a accordé les pouvoirs de CEO, à compter du 23 juin. John Elkann conservera ses fonctions de Président exécutif du Conseil d'administration lorsqu'Antonio Filosa prendra ses fonctions de CEO. Antonio Filosa annoncera alors sa nouvelle équipe de direction de Stellantis.
* Crédit Agricole (-1,81% à 16,025 euros). La banque verte a annoncé son opération annuelle d'augmentation de capital réservée aux salariés du groupe. Crédit Agricole SA va ainsi proposer à plus de 190.000 salariés et anciens salariés retraités éligibles dans le monde, une souscription à des actions nouvelles de Crédit Agricole SA. Le prix de souscription de l'action n'est pas encore fixé mais il sera égal à la moyenne arithmétique des cours d'ouverture de l'action, du 26 mai au 20 juin 2025 inclus, assortie d'une décote de 20%. La période de souscription ouvrira le 24 juin et prendra fin le 8 juillet. L'offre réservée aux salariés ne sera pas dilutive pour les actionnaires, puisque l'ACR 2025 sera associée à une opération de rachat d'actions visant à compenser l'effet dilutif de l'opération.
* Air Liquide (-1,56% à 182,62 euros). Le groupe poursuit son développement en Allemagne avec l'acquisition de intensivLeben GmbH et AP-Sachsen GmbH, deux sociétés de soins complexes résidentiels. Les entités nouvellement acquises opèrent dans la région de Saxe, l'une des régions les plus densément peuplées de l'Est de l'Allemagne, entre Berlin et la Bavière où le Groupe dispose déjà d'une forte présence sur le marché local. Les deux entreprises se concentrent sur le secteur allemand des lieux de vie médicalisés.
* Veolia Environnement (-1,51% à 29,96 euros). Le titre pâtit d'une note de Jefferies, qui reste à sous-performance sur le prestataire de services à l'environnement. L'objectif de cours de Jefferies est cependant légèrement relevé de 25 à 25,30 euros.
* Pernod Ricard (-1,67% à 91,64 euros). Selon des informations de Reuters, le directeur des activités cognac du groupe de spiritueux, Philippe Neusch, va quitter ses fonctions. La nouvelle a été confirmée à Reuters par un porte-parole du groupe. Philippe Neusch sera remplacé par François-Xavier Morizot, directeur de l'activité champagne dont le rôle a été élargi. Philippe Neusch a dirigé la maison de cognac Martell pendant moins de deux ans.
* Rémy Cointreau (-0,13% à 47,14 euros). Le spécialiste du cognac a annoncé l'arrivée de Franck Marilly (59 ans), en tant que directeur général. Il prendra ses fonctions le 25 juin, et succèdera à Eric Vallat. Fort d'un parcours de plus de 30 années passées au sein de groupes de renom du luxe et de la cosmétique, comme Chanel, Unilever et le groupe japonais Shiseido, Franck Marilly "a su évoluer dans des contextes à fort enjeu, s'imposant ainsi comme un stratège doté d'un leadership fondé sur la capacité à fédérer et transformer", indique-t-on chez Rémy Cointreau.
* Eurazeo (-0,65% à 61,2 euros). Le groupe a réalisé un investissement programmé dans 3P, un éditeur de logiciels spécialisé dans les solutions de gestion des marchés publics et des achats pour les institutions publiques en Belgique et en France. Eurazeo, via son équipe Small-mid buyout, est entré en négociations exclusives en vue de cet investissement. L'opération est le 11e investissement d'Eurazeo PME IV, le 3e hors de France. Créé en 2001, 3P est basé en Belgique, et propose une plateforme intégrée avec un modèle de revenus SAAS.