Clôture Paris : le flou politique brouille la lisibilité du marché parisien

Après une première séance de septembre sans relief hier (+0,05%), notamment en raison de la fermeture de Wall Street, la bourse de Paris a progressivement glissé en territoire négatif, ce mardi. La si...

Après une première séance de septembre sans relief hier (+0,05%), notamment en raison de la fermeture de Wall Street, la bourse de Paris a progressivement glissé en territoire négatif, ce mardi. La situation politique française inquiète les investisseurs alors que le Premier ministre, François Bayrou, a lui-même reconnu qu'il pourrait perdre le vote de confiance, du 8 septembre à l'Assemblée. Or en cas d'absence de majorité lors de ce vote décisif des députés, le gouvernement Bayrou devra se démettre.

Dans ce flou politique, les marchés financiers se montrent prudents. Le CAC40 termine sous pression, et recule de -0,70%, revenant à 7.654 points malgré la solidité de Kering, LVMH, et Danone.

L'instabilité politique nationale se traduit par une nouvelle poussée du rendement des obligations d'Etat françaises. Le taux à 30 ans a atteint son plus haut niveau en plus de 16 ans (2009), au-dessus de 4,5%. Le 10 ans de la France prend 3,6 points de base, avec un rendement de l'OAT autour de 3,60%.

Dans ce contexte d'inquiétude budgétaire accrue, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau en appelle à redresser les finances publiques de la France. Plus ce redressement attendra, "plus il sera douloureux", écrit-il dans un message partagé sur le réseau LinkedIn. Face à la "relative résilience" de l'activité économique en France, "c'est plus que jamais le moment de traiter le problème numéro un de l'économie française : nos déficits et notre dette très excessifs", analyse François Villeroy de Galhau qui ajoute : "L'ignorer encore, ce serait entretenir l'incertitude des ménages et des entreprises, et étouffer nos capacités budgétaires pour l'avenir".

Sur le plan macroéconomique, l'inflation a accéléré de manière inattendue en zone euro en août. Elle dépasse même légèrement l'objectif de 2% fixé par la Banque centrale européenne (BCE)... Ainsi, selon une première estimation publiée par Eurostat, l'indice des prix à la consommation calculé aux normes européenne (IPCH) dans les 20 pays partageant l'euro ressort à +2,1% en août en rythme annuel (2% en juillet), ce qui est légèrement supérieur aux attentes des économistes (2% attendus). Cette hausse de l'inflation s'explique notamment par l'augmentation des prix des denrées alimentaires non transformées et d'un ralentissement moins marqué de la baisse de l'énergie, précise l'office de statistique de l'UE.

Cette fermeté de l'inflation vient surtout renforcer les arguments en faveur d'un statu quo sur les taux d'intérêt. Les marchés s'attendent désormais à ce qu'ils restent stables jusqu'à la fin de l'année en zone euro, même si les responsables de la politique monétaire doivent encore débattre de la nécessité d'un assouplissement supplémentaire.

Aux Etats-Unis à 17h45, le S&P 500 abandonne -1,39% à 6.370 pts. Le Dow Jones recule de -1,07% à 45.056 pts. Le Nasdaq décroche de -1,67% à 21.097. pts.

L'or noir est au vert ! En Europe, à 17h45, le Brent de mer du Nord prend +1,36% à 69,09$. Le baril de brut WTI, la référence américaine, est également ferme avec un gain de +1,28% à 65,53$.
Du côté des devises, l'euro faiblit face au dollar (-0,45%), et s'échange 1,1656$.
L'once d'or voit toujours plus haut et s'engage sur un nouveau champ de records en s'installant au-dessus des 3.500$. A 17h45, le métal jaune touche, ce mardi, un plus haut historique à 3.518$ (+1,21%), et franchit pour la première fois les 3.000 euros l'once à 3.019 euros.
Le Bitcoin est également bien ferme et se reprend de +2,88% à 110.663$.

Valeurs en hausse

* Compagnie Chargeurs Invest (+5,36% à 11,4 euros). Le groupe a informé, ce matin, le marché de "plusieurs manifestations d'intérêt indicatives" portant sur la totalité du périmètre de Novacel, leader mondial des films de process, composant la plateforme Matériaux Innovants. Le Groupe confirme examiner les différentes opportunités offertes. "Ces propositions traduisent la reconnaissance du marché pour un actif profondément transformé ces 10 dernières années", estime Chargeurs.
En 2024, Novacel a réalisé un chiffre d'affaires de près de 300 ME, avec environ 800 collaborateurs répartis sur plusieurs sites clés dans le monde. Compte tenu des valorisations indicatives exprimées, "cohérentes avec le dernier ANR de 24 euros/titre" selon le potentiel cédant, un arbitrage, s'il était décidé, pourrait avoir un impact favorable significatif sur les fonds propres, le résultat net et la capacité d'investissement futur de Compagnie Chargeurs Invest. Il n'y pas davantage de précision sur les prix proposés ou l'identité des potentiels acheteurs. Le groupe insiste sur le fait que les réflexions sont "préliminaires à ce stade", et qu'aucune décision n'a été prise.

* Kering (+3,83% à 238,6 euros) / LVMH (+1,85% à 513 euros). Les deux groupes français de luxe se tiennent bien aujourd'hui en bourse de Paris, bénéficiant d'un coup de pouce de HSBC. Le broker a relevé à 'acheter' sa recommandation sur les deux valeurs. La banque sino-britannique a porté sa cible de 200 à 300 euros sur le propriétaire de Gucci et Saint Laurent, et de 535 à 625 euros sur le numéro un mondial de l'industrie. Le broker anticipe une légère reprise des ventes pour le reste de l'année et en 2026, afin de "retrouver une croissance décente et rentable".

* Technip Energies (+3,26% à 40,52 euros). L'action rebondit sur un avis de d'analyste. JP Morgan a relevé à 'surpondérer' sa recommandation sur la valeur en ciblant 47 euros. La banque affirme que Technip Energies est un "opérateur best-in-class" avec une part de marché leader dans l'EPC GNL. Elle prévoit une nouvelle hausse du cours malgré une forte surperformance et souligne les efforts de rééquilibrage soutenus par un pipeline commercial diversifié.

* Danone (+2,55% à 73,32 euros). Le groupe agroalimentaire français a procédé, le 1er septembre, à une émission obligataire en 2 tranches d'un montant total de 1,3 milliard d'euros. Elle est composée d'une tranche de titres à taux variable d'une durée de 2 ans d'un montant de 800 ME (coupon de l'Euribor 3 mois + 27 points de base) et d'une tranche de titres super subordonnés à durée indéterminée à taux fixe réajustable d'un montant de 500 ME (coupon fixe réajustable de 3,95 % avec une première option de remboursement fixée au 8 septembre 2032).
Cette opération permet à l'entreprise de renforcer sa flexibilité financière tout en allongeant la maturité de sa dette. Cette émission a été largement souscrite par une base diversifiée d'investisseurs, confirmant la confiance du marché dans le modèle d'entreprise de Danone et dans la qualité de son profil de crédit. Le règlement-livraison de cette opération obligataire est prévu le 8 septembre.

* Schneider Electric (+0,40% à 211,1euros). Le groupe mené par Olivier Blum bénéficie d'un avis favorable de la Deutsche Bank. Le banquier allemand est passée à 'Achat' sur le titre pour viser 240 euros.
En outre, Schneider Electric a fait part de son intention d'organiser à Londres une Journée Investisseurs, dédiée aux investisseurs et analystes financiers. Ce rendez-vous stratégique est prévu, le 11 décembre.

* TotalEnergies (+0,15% à 53,53 euros). Après le Congo... le Nigéria ! TotalEnergies (80%, opérateur), en partenariat avec South Atlantic Petroleum (20%), a signé un contrat de partage de production (production sharing contract, PSC) pour les permis d'exploration PPL 2000 et PPL 2001, situés au large du Nigeria et remportés dans le cadre de l'Appel d'Offres 2024 organisé par la Nigerian Upstream Petroleum Regulatory Commission. Les permis PPL 2000 et 2001 couvrent une superficie d'environ 2.000 kilomètres carrés dans le bassin prolifique du West Delta. Le programme de travail comprend le forage d'un puits d'exploration.

Valeurs en baisse

* Delta Plus Group (-4,15% à 50,8 euros). Le spécialiste des équipements de Protection Individuelle et Collective a dégagé au 1er semestre 2025, un résultat opérationnel courant de 20,1 ME (24,2 ME un an plus tôt). Il représente 10,7% du chiffre d'affaires (12,5% en 2024). Le chiffre d'affaires s'est replié de -3,2% sur la période à 187,8 ME. Le résultat net semestriel ressort à 11,3 ME, en baisse de -8%. Delta Plus anticipe un retrait limité de son chiffre d'affaires 2025, à effet de change et à périmètre constant et compte maintenir son niveau de marge brute réalisé en 2024.

* Renault (-2,35% à 33,24 euros). Jefferies a ramené sa mire de 48 à 39 euros, et recommand de 'conserver' la marque au losange.

* Verimatrix (-1,97% à 0,199 euro). Le fournisseur mondial de solutions de sécurité a annoncé la nomination, avec effet immédiat, de Laurent Dechaux au poste de Directeur Général, en remplacement d'Amedeo d'Angelo. Amedeo d'Angelo demeure Président du Conseil d'Administration de Verimatrix.

* Rexel (-1,52% à 27,30 euros). Le leader mondial de la distribution professionnelle de matériel électrique va procéder à l'émission d'obligations senior non assorties de sûretés et remboursables en 2030 pour un montant de 400 millions d'euros. Ces obligations, qui peuvent faire l'objet d'un remboursement au gré de Rexel à compter de septembre 2027, viendront au même rang que le contrat de crédit senior et les autres obligations senior non assorties de sûretés de Rexel.
Le produit de l'émission des Obligations sera affecté aux besoins généraux de Rexel. Cette émission obligataire permettra notamment d'améliorer sa structure financière en allongeant la maturité de sa dette à des conditions de financement favorables.

* Société Générale (-1,32% à 52,5 euros). L'action trébuche suite à une condamnation en Australie. La filiale australienne du groupe bancaire a écopé d'une amende de 3,88 millions de dollars australiens (2,15 millions d'euros) de la part de l'ASIC, l'autorité de régulation du pays. Une enquête menée par l'Australian Securities and Investments Commission a montré que Société Générale Securities Australia a permis à deux de ses clients de passer 33 ordres suspects, entre mai 2023 et février 2024, sur les marchés à terme de l'électricité et du blé. Le régulateur australien a estimé que SocGen aurait dû soupçonner que les 33 ordres avaient été passés dans l'intention de créer une image fausse ou trompeuse du marché. Il a jugé que SocGen avait fait preuve d'imprudence en ne prévenant pas d'autres ordres suspects suite aux avertissements répétés de l'ASIC.

* Hermès International (-1,11% à 2.040 euros). Alors que dans le secteur du luxe, HSBC est favorable à Kering et LVMH, l'analyste a dégradé le sellier français à 'conserver', avec un objectif coupé de 2.800 à 2.350 euros.HSBC ne prévoit pas d'accélération des ventes au second semestre, même s'il considère la société comme ayant "une activité bien plus performante" que le reste de sa couverture.

* Stif (-0,85% à 82 euros). Le spécialiste de la protection contre les explosions est entré en négociation exclusive avec Boss Industrial Group en vue de l'acquisition potentielle de 70% du capital de Boss Products, un acteur nord-américain de la distribution de technologies et dispositifs de protection contre les explosions en milieu industriel. Stif détenant déjà 10% du capital de Boss Products, depuis le début de l'année 2024. La réussite de ce projet porterait à 80% la participation totale de Stif. Boss Products est une entreprise familiale rentable, qui compte 50 collaborateurs. Installée au Texas, l'entreprise a réalisé un chiffre d'affaires 2024 de 17,7 M$.

* Sanofi (-0,21% à 84,51 euros). Le marché hésite sur le groupe pharmaceutique français, malgré le soutien de la Deutsche Bank qui est passée à 'Achat' en visant 110 euros. En l'absence d'amélioration de la productivité organique de la R&D, l'expiration de Dupixent en 2031 reste un obstacle important au potentiel de valorisation de Sanofi, l'actif représentant alors près de 50% du chiffre d'affaires pharmaceutique, note le courtier, qui y voit la justification du multiple actuel de 11x. Le ratio rendement/risque reste néanmoins attractif.

Société(s) citée(s) :
Société(s) citée(s) :