LA TENDANCE
Après une petite pause hier (-0,24%) mettant fin à cinq séances consécutives de progression, le CAC40 est reparti de l'avant ce mercredi, en hausse de 0,5% à 7.593 points. Les publications trimestrielles étaient encore nombreuses en ce milieu de semaine, notamment parce que les bourses européennes seront fermées demain, jeudi 1er mai, pour la fête du travail.
Le coup de mou de Wall Street cet après-midi n'a finalement pas perturbé la bourse de Paris. Le PIB américain du premier trimestre 2025 s'est en effet contracté de 0,3% selon la lecture initiale du jour, contre un consensus de +0,3%. Les créations de postes dans le privé aux États-Unis pour le mois d'avril 2025 sont par ailleurs ressorties au nombre de 62.000 selon ADP, contre 134.000 de consensus FactSet et 147.000 pour la lecture révisée (en baisse) du mois de mars. Ainsi, les mauvais chiffres du jour du PIB et de l'emploi dans le secteur privé ravivent les craintes de récession et font remonter les prévisions d'assouplissement monétaire de la Fed avec une baisse des taux d'un quart de point qui pourrait intervenir le 18 juin.
VALEURS EN HAUSSE
Après une séance indécise, Société Générale gagne finalement 3,3% à 45,4 euros après des résultats meilleurs que prévu pour le premier trimestre de l'exercice 2025 grâce au rebond de la banque de détail en France et à la performance des métiers actions. Le résultat net part du groupe a plus que doublé sur un an à 1,608 Milliard d'euros, dépassant largement les 1,20 Milliard d'euros attendus par les analystes. Le produit net bancaire a progressé de 6,6% sur un an à 7,1 Milliards d'euros contre à un consensus de 6,90 Milliards d'euros. Société Générale a indiqué être en avance sur ses objectifs cibles pour 2025 avec un coefficient d'exploitation à 65%, contre moins de 66% visé, des frais de gestion en baisse de 7,6% sur un an à 4,6 milliards d'euros et une rentabilité des fonds propres tangibles (ROTE) de 11%, contre 4,1% au T1 2024 et un objectif de plus de 8%. Cette performance a notamment été possible grâce à la division banque de détail en France, banque privée et assurance dont le produit net bancaire a grimpé de 14,1% sur un an à 2,3 Milliards d'euros, tandis que son résultat net part du groupe a été multiplié par plus de 13 à 421 millions d'euros. Les revenus nets d'intérêts ont bondi de 28,4% sur un an à 1,06 Milliard d'euros, tandis que les frais de gestion ont baissé de 9,4% à 1,57 Milliard d'euros. Le coefficient d'exploitation est passé de 85,7% au T1 2024 à 68,1% au premier trimestre 2025, après 73,7% au T4 2024.
Rémy Cointreau (+1,5% à 47,1 euros) a réalisé un chiffre d'affaires de 984,6 millions d'euros en 2024-25, en baisse de -18% en organique. En données publiées, le chiffre d'affaires a reculé de -17,5%, incluant un effet positif des devises de +0,5%, principalement lié à l'évolution du dollar, de la livre sterling et du renminbi. Cette performance intègre une baisse de -19,0% en organique au quatrième trimestre 2024-25, soit -17,1% en publié.
Sanofi gagne 2,5% à 96,5 euros. Les ventes du T1 du groupe sont ressorties en progression de 9,7% à TCC et le BNPA des activités s'est inscrit à 1,79 euro. Les ventes des nouveaux lancements pharmaceutiques ont atteint 0,8 milliard d'euros (+43,8%), portées par ALTUVIIIO. Les ventes de Dupixent ont progressé à 3,5 milliards d'euros (+20,3%). Les ventes des Vaccins ont augmenté à hauteur de 1,3 milliard d'euros (+11,4%), aidées par des séquences favorables pour Beyfortus. Les frais de recherche et développement atteignent 1,8 milliard d'euros (+6,9%), alors que les frais commerciaux et généraux ont augmenté à 2,2 milliards d'euros (+3,8%). Les perspectives ont été confirmées au passage par la direction : en 2025, Sanofi anticipe pour son chiffre d'affaires une croissance en pourcentage à un chiffre avec un fort rebond du BNPA des activités, dans la fourchette basse d'un pourcentage à deux chiffres (hors rachat d'actions). Sanofi entend par ailleurs achever en 2025 un programme de rachat d'actions de 5 milliards d'euros, déjà réalisé à 72%. Parmi les derniers avis de brokers, Bernstein reste à 'surperformance' avec un cours cible réhaussé de 114 à 124 euros. HSBC est aussi à l'achat sur le dossier, mais avec un objectif ajusté à 115 euros.
Pernod Ricard (+0,4% à 95 euros) a officialisé la cession de son portefeuille de vins stratégiques internationaux à Australian Wine Holdco Limited, un consortium d'investisseurs institutionnels internationaux propriétaire d'Accolade Wines. La cession est effective ce jour et participe à la création de Vinarchy, une nouvelle entreprise mondiale spécialiste du vin. Afin d'assurer une transition harmonieuse au niveau mondial, Pernod Ricard continuera de distribuer ce portefeuille de marques pendant quelques mois.
VALEURS EN BAISSE
TotalEnergies (-2,3% à 51,2 euros) a décidé la distribution d'un premier acompte sur dividende au titre de l'exercice 2025 d'un montant de 0,85 E/action, en hausse de 7,6% par rapport aux acomptes versés au titre de l'exercice 2024 et identique au solde du dividende ordinaire relatif à l'exercice 2024. TotalEnergies a publié ce matin un résultat net ajusté en recul de 18% au titre du premier trimestre 2025, en raison de la baisse des prix du pétrole et des marges de raffinage, tout en maintenant ses rachats d'actions pour le deuxième trimestre. Le résultat net ajusté ressort à 4,2 milliards de dollars, l'Ebitda ajusté à 10,5 milliards (-9%). Le groupe a généré une production d'hydrocarbures de 2,558 millions de barils par jour (+4%).
Stellantis perd finalement 2% à 8,14 euros après la suspension de ses prévisions financières pour 2025 en raison des incertitudes liées aux tarifs douaniers. L'annonce, mardi soir, par Donald Trump d'un allègement des droits de douane américains sur le secteur automobile n'a guère profité au titre comme à l'ensemble de l'industrie. Le constructeur automobile né de la fusion entre PSA et FCA a dévoilé, au titre de son premier trimestre, un chiffre d'affaires net de 35,8 milliards d'euros, en baisse de 14% sur un an. Le consensus 'Bloomberg' était positionné à 35,98 MdsE. Ce repli est principalement dû à un volume plus faible, à une répartition régionale défavorable et à la normalisation des prix. Sur les trois mois, les livraisons consolidées se sont élevées à 1.217.000 unités, en recul de 9%. La réduction des livraisons est principalement due à une baisse de la production en Amérique du Nord, résultant de congés prolongés en janvier, ainsi qu'à l'impact de la transition vers les nouveaux produits et à la diminution du marché des véhicules utilitaires légers en Europe élargie.
Crédit Agricole cède 4,4% à 16,5 euros après avoir fait état de résultats en ligne avec les attentes des analystes au premier trimestre malgré le poids de la surtaxe exceptionnelle de l'impôt sur les sociétés. La deuxième banque française en termes de capitalisation boursière a publié un résultat net part du groupe en baisse de 4,2% à 1,82 milliard d'euros, pour un produit net bancaire en hausse de 6,6% à un record de 7,26 milliards d'euros. Crédit Agricole a précisé que la charge d'impôt ressortait en hausse de 35,5% sur un an à 827 millions d'euros, citant un coût de 123 ME au premier trimestre de la surtaxe exceptionnelle sur l'impôt sur les sociétés votée dans le projet de loi de finances pour 2025 pour un coût total estimé à 200 ME en 2025.
Valeo recule de 1,8% à 8,67 euros, alors que le groupe a annoncé une nouvelle série de mesures pour tenter d'atténuer l'impact des droits de douane américains et lui permettre d'atteindre ses objectifs 2025, après un premier trimestre marqué par un recul de 2,1% du chiffre d'affaires imputable à une baisse de la production en Europe et en Amérique du Nord dans un contexte turbulent. L'équipementier automobile français a réalisé un chiffre d'affaires de 5,3 milliards d'euros sur les trois premiers mois de l'année (-0,8% à périmètre et changes constants). "Valeo a pris les décisions nécessaires pour tenir ses objectifs 2025 et faire de cette année une nouvelle étape d'amélioration de sa rentabilité et de sa génération de cash", a expliqué le directeur général Christophe Périllat. "Nous accélérons les plans de restructuration visant notamment à réduire sur le premier semestre, d'environ 5% nos coûts administratifs et commerciaux et d'environ 15% nos dépenses d'investissement (...) par rapport à l'année précédente." Le groupe, qui vise cette année un chiffre d'affaires au moins égal aux 21,5 milliards d'euros de 2024, et au mieux de 22,5 milliards, ainsi qu'une amélioration de sa marge opérationnelle à 4,5-5,5% contre 4,3%, a aussi entrepris une revue exhaustive de sa chaîne d'approvisionnement pour réduire l'assiette des nouveaux droits de douane. Il a par exemple déplacé de Chine vers le Mexique ou les Etats-Unis des moules d'injection plastique pour certaines pièces afin qu'ils soient conformes à l'accord de libre-échange USMCA (United States-Mexico-Canada) et puissent échapper aux surtaxes de 25%, a expliqué Christophe Périllat au cours d'une téléconférence de presse.
Solutions 30 décroche de presque 12% à 1,48 euro après l'annonce d'un chiffre d'affaires consolidé de 232,4 millions d'euros au 1er trimestre, en baisse de -12,3%. Le groupe note toutefois qu'il faisait face à une base de comparaison particulièrement élevée, le 1er trimestre 2024 ayant enregistré la meilleure croissance trimestrielle de l'année 2024, à +3,8%. La base de comparaison sera nettement plus favorable pour le reste de 2025, les trois derniers trimestres de 2024 s'étant inscrits en baisse, de -4,3% au T2, -10,1% au T3 et -11,4% au T4.
ArcelorMittal trébuche de 1,9% à 25,9 euros en fin de séance. Le géant de l'acier a fait état ce matin d'un Ebitda supérieur aux attentes au titre de son premier trimestre, citant une forte performance au Libéria. Le groupe sidérurgique a ainsi enregistré un Ebitda de 1,58 milliard d'euros sur la période, en repli de 19% mais supérieur au consensus de 1,55 MdE. Le profit opérationnel est ressorti à 825 millions de dollars (-23%) pour des revenus en repli de 9,1% à 14,8 Mds$.
VusionGroup chute de 10% à 176,4 euros. BOE Smart Retail (Hong Kong) a annoncé avoir vendu 1,12 million d'actions, correspondant à environ 7% du capital, dans le cadre d'un placement privé accéléré, au prix de 178 euros par pièce, soit avec une décote de 9,1% par rapport à la clôture de mardi soir. A l'issue de la cession des actions, BOE Smart Retail verra sa participation réduite à environ 25% du capital social et des droits de vote de VusionGroup.