Clôture Paris : fin de journée dans l'indécision

La tentative de mise au vert matinale a vite fait pschitt, ce mardi à Paris. Après un début de séance positif (+0,11% à l'ouverture), le marché parisien s'est très vite retourné, puis s'est laissé gli...

La tentative de mise au vert matinale a vite fait pschitt, ce mardi à Paris. Après un début de séance positif (+0,11% à l'ouverture), le marché parisien s'est très vite retourné, puis s'est laissé glisser dans le rouge, jusqu'à l'ouverture de Wall Street. Après être descendu à un plus bas de 7.612 pts (-0,7%), l'indice phare de la place parisienne termine assez stable en clôture, redonnant -0,04% à 7.662 points. Depuis le début de l'année, l'indice parisien maintient une bonne marche puisqu'il achève le 1er semestre sur un gain de +3,86%.

La détente commerciale se précise... L'Union européenne serait disposée à conclure un accord commercial avec les Etats-Unis prévoyant un tarif universel de 10% sur de nombreuses exportations, mais elle réclame en contrepartie des engagements américains sur la réduction des droits de douane dans plusieurs secteurs clés, a rapporté hier l'agence Bloomberg, citant des sources proches du dossier. Bruxelles souhaite notamment des concessions sur les produits pharmaceutiques, les boissons alcoolisées, les semi-conducteurs et les avions commerciaux. L'Union européenne pousse donc Washington à instaurer des quotas et des exemptions afin d'atténuer l'impact des droits de douane américains de 25% sur les automobiles et les pièces détachées, ainsi que sur l'acier et l'aluminium (50% de droits de douane prévus). Les discussions se poursuivent, la date butoir officielle restant fixée au 9 juillet.

A Sintra au Portugal, Christine Lagarde la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), a expliqué, hier soir, que l'environnement mondial a profondément changé depuis la pandémie, les entreprises ajustant désormais leurs prix plus rapidement dans un contexte marqué par l'incertitude et les chocs d'offre. L'incertitude demeurera une caractéristique structurelle de l'économie mondiale, rendant l'inflation plus instable et obligeant la Banque centrale européenne à intervenir plus vigoureusement pour maintenir les prix autour de son objectif.
Dans ce contexte où la BCE a une stratégie monétaire fondée sur un inflation en zone euro autour de 2%, tout écart important par rapport à cet objectif de 2%, à la hausse comme à la baisse, nécessitera une action "appropriée, vigoureuse ou persistante" pour ramener l'inflation à ce niveau a expliqué Christine Lagarde.
Dans ce cadre de gestion monétaire rigoureuse, la BCE prévoit que l'inflation restera proche du niveau de 2% dans les prochaines années, même si des risques subsistent, notamment en raison de l'évolution du comportement tarifaire des entreprises.
Christine Lagarde a aussi souligné que les ajustements de prix pourraient ne pas être linéaires, ce qui pourrait entraîner une accélération ou un ralentissement rapide de l'inflation.

Selon les dernières données macroéconomiques publiées ce jour, l'inflation a légèrement augmenté en juin en zone euro, mais est conforme à l'objectif de 2% de la (BCE). La croissance de l'indice des prix à la consommation calculé aux normes européenne (IPCH) dans les 20 pays partageant l'euro ressort à 2% en juin en rythme annuel (1,9% en mai), montrent les données préliminaires publiées ce mardi par Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne.

L'activité manufacturière en zone euro a montré de nouveaux signes de reprise en juin. Les nouvelles commandes ont cessé de baisser pour la première fois en plus de 3 ans, ce qui laisse penser que le secteur se stabilise au moins provisoirement. L'indice composite définitif des directeurs d'achat (PMI) de la zone euro, compilé par S&P Global, est ressorti à 49,5 en juin, son plus haut niveau depuis août 2022, contre une estimation flash à 49,4. Il était également à 49,4 en mai. L'indice reste cependant sous la barre des 50 séparant croissance et contraction de l'activité pour le 29e mois consécutif.

En Allemagne, l'activité manufacturière se redresse avec les nouvelles commandes. Elles ont progressé au rythme le plus rapide depuis plus de 3 ans, portées par une demande croissante tant au niveau national qu'international, montrent les résultats définitifs de l'enquête S&P Global/HCOB. L'indice définitif du secteur manufacturier est ressorti à 49 en juin, son plus haut niveau depuis août 2022. Il est conforme à l'estimation flash donnée le mois dernier et aux attentes des économistes interrogés par Reuters. Il reste cependant en dessous du seuil des 50 séparant croissance et contraction de l'activité.
Outre-Rhin, selon les chiffres de l'Office fédéral du travail, le chômage augmente moins que prévu en juin. Le nombre de chômeurs approche la barre des 3 millions pour la première fois depuis 10 ans. Le taux de chômage corrigé des variations saisonnières est resté stable en juin à 6,3%.

A contrario en France, l'activité dans le secteur manufacturier s'est dégradée en juin. Elle est impactée par une contraction de la production et une baisse plus marquée des nouvelles commandes. Le PMI définitif manufacturier de l'enquête S&P Global et HCOB s'est établi à 48,1 en juin (47,8 en première estimation et 49,8 en mai). Les économistes interrogés par Reuters attendaient en moyenne 47,8, soit bien au-dessous du seuil des 50 séparant la croissance de la contraction d'activité.

Contrairement aux données communiquées hier, l'activité manufacturière a rebondi en juin, en Chine, dans le sillage d'une hausse de nouvelles commandes ayant soutenu la production. L'indice PMI manufacturier, calculé par Caixin/S&P Global, a progressé à 50,4 le mois dernier après 48,3 en mai, battant le consensus et revenant au-dessus du seuil de 50 qui sépare contraction et expansion d'activité.

Aux Etats-Unis, Wall Street s'affiche en ordre dispersé ce mardi, après les records d'hier. A 17h45, le S&P 500 redonne -0,15% à 6.195 pts. A contrario, le Dow Jones est sur une 4e séance consécutive d'ascension. Il grimpe de +0,97% à 44.521 pts. Le Nasdaq est plus fébrile et flanche de -0,83% à 20.201 pts.

Du côté des pétroles, le baril de de Brent gagne +0,57% à 67$. Le brut WTI prend +0,75% à 65,49$.
L'euro est assez stable face au dollar, en petit recul de -0,08%, s'échangeant 1,1775$.
L'once d'or fin est bien ferme et reprend +2,08% à 3.342$ (2.838 euros).
Le Bitcoin redonne 1,03% à 106.049$.

Valeurs en hausse

* Euroapi (+7,48% à 3,102 euros). Le titre est recherché aujourd'hui, au lendemain de la cession de 100% de la filiale exploitant son site de production de Haverhill au Royaume-Uni, à Particle Dynamics. En 2024, le site de Haverhill a généré un chiffre d'affaires d'environ 35 millions d'euros, dont près de 80% provenaient de Sanofi (+1,05% à 83,07 euros). Les modalités financières de la transaction n'ont pas été divulguées mais Euroapi a précisé que la transaction a été conclue selon des termes financiers reflétant la juste valeur des actions cédées et qu'elle devrait avoir un impact limité sur ses résultats financiers consolidés au 1er semestre 2025. L'ensemble des opérations et des engagements associés seront transférés à Particle Dynamics.

* Le luxe figure parmi les plus fortes hausses du CAC 40, notamment LVMH (+5,5% à 469 euros) et Kering (+5,94% à 195,52 euros). Goldman Sachs a réduit son objectif sur LVMH de 610 à 600 euros mais a confirmé son avis 'achat', le potentiel restant appréciable depuis les niveaux actuels. RBC Capital a par ailleurs réitéré son conseil de 'surperformer' et son cours cible de 550 euros.

* Air France-KLM (+3,57% à 9,58 euros). Le transporteur aérien enchaîne de belles séances de vol en bourse de Paris. Dans une 6e séance consécutive de hausse, le marché salue le fait que Matignon se montre "très réservé" sur les projets de hausses des taxes.

* Renault (+2,66% à 40,17 euros). Le constructeur automobile a indiqué ce matin qu'à compter du 30 juin, sa participation dans Nissan jusqu'à présent mise en équivalence, sera considérée comme un actif financier évalué à la juste valeur par capitaux propres, estimée sur la base du cours bourse de Nissan. Cette approche permet d'aligner, dans les états financiers de Renault Group, la valeur de la participation dans Nissan sur la valeur du cours de bourse de l'entreprise nipponne. Le Français indique que l'impact financier, non cash et sans impact sur le calcul du dividende versé par Renault Group, est estimé à une perte de 9,5 MdsE, comptabilisée au compte de résultat, majoritairement en autres produits et charges d'exploitation au 30 juin 2025.

* Sodexo (+1,34% à 52,9 euros). Chahuté en séance, le spécialiste des services de restauration termine bien orienté. Son chiffre d'affaires consolidé trimestriel ressort à 6,1 MdsE, en hausse de +0,8%, incluant un effet de change négatif de -2,1% et une contribution des acquisitions nette des cessions de -0,2%. La croissance interne s'établit à +3%. Cependant, compte tenu d'une visibilité accrue sur les tendances récentes de l'activité, Sodexo anticipe une croissance interne et une marge d'exploitation dans le bas de la fourchette de prévisions fournies, soit une croissance interne des revenus de 3 à 4% et une marge d'exploitation en hausse de +10 à +20 points de base, à taux constants.
Dans le même secteur d'activité, Edenred prend 0,65% à 26,46 euros. Catering International Services se tasse de -0,42% à 9,54 euros.

* Air Liquide (+0,34% à 175,74 euros). Le spécialiste des gaz industriels va investir jusqu'à 200 M$ aux Etats-Unis, afin de moderniser l'une de ses unités de séparation des gaz de l'air et de la connecter à son réseau existant. Cet investissement comprend l'extension de son infrastructure de canalisations d'environ 50 km dans le golfe du Mexique. Ces améliorations s'inscrivent dans le cadre du renouvellement d'un contrat de long-terme avec Dow et contribueront à consolider la relation de longue date d'Air Liquide avec son client.
Dans le cadre d'un contrat de renouvellement inscrit sur le long terme, Air Liquide continuera à fournir de l'oxygène et de l'azote à Dow, sur son site industriel de St Charles à Taft en Louisiane. Air Liquide procèdera à des optimisations de son installation et étendra son réseau de canalisations sur le Mississippi, lui permettant de renforcer l'efficacité de sa production et de sa distribution de gaz. Les travaux de construction devraient s'achever début 2027.

* Carmat (suspendu ; dernier cours 0,331 euro). Le spécialiste français du coeur artificiel annonce l'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire, ainsi que la reprise de cotation de l'action à partir de demain, 2 juillet à l'ouverture des marchés.
Le 30 juin, la société avait annoncé procéder à une déclaration de cessation des paiements auprès du Tribunal des Affaires Economiques de Versailles et solliciter l'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire. Au terme d'une audience qui s'est tenue ce mardi, le Tribunal a effectivement décidé l'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire.

Valeurs en baisse

* VusionGroup (-10,28% à 246 euros). Walmart a procédé, lundi, à la cession de 650.000 actions VusionGroup au prix de 253 euros, par voie de placement privé accéléré. Les actions cédées résultent de l'exercice de 650.000 bons de souscriptions d'actions souscrits par Walmart en juin 2023, concomitamment à la conclusion de l'accord commercial conclu avec VusionGroup, qui a été étendu en décembre 2024 à l'ensemble du parc de magasins Walmart aux Etats-Unis. "Cette cession d'actions par Walmart s'inscrit dans sa stratégie visant à monétiser son investissement dans VusionGroup au fil du temps", explique le Français. A la suite de cette opération Walmart Inc. conserve 1.111.200 bons de souscriptions d'actions pouvant donner accès à un montant total d'environ 6,5% du capital social de VusionGroup, sous réserve de certaines conditions.

* Airbus (-2,79% à 172,32 euros). La nouvelle organisation d'Airbus Defence and Space entre en vigueur ce 1er juillet. La Division a finalisé l'ensemble des processus d'information et de consultation, aux niveaux européen et national, relatifs à son plan d'adaptation et a conclu des accords constructifs avec ses partenaires sociaux, explique le géant européen.
Ce processus fait suite à l'annonce, en octobre 2024, de l'intention d'adapter l'organisation et les effectifs de la Division à un environnement économique toujours complexe, notamment dans le segment des Systèmes Spatiaux, où des charges financières importantes ont été enregistrées en 2023 et 2024. L'entreprise a notamment annoncé qu'elle supprimerait jusqu'à 2.043 postes, principalement des fonctions de gestion, et qu'elle renforcerait la responsabilité de bout en bout de ses 3 secteurs d'activité : Air Power, Space Systems et Connected Intelligence.
La prise de bénéfice du jour sur le dossier est assez légitime puisqu'avec l'engouement des valeurs estampillées Défense, Airbus a vu son cours culminer à presque 179 euros à la fin de semaine dernière.

Aux lendemains du Salon international de l'aéronautique et de l'espace au Bourget, l'ensemble du secteur cale : Thales (-5,33%) ; Safran (-3,99%) ; Dassault Aviation (-3,06%). Ces marchés se négociant en dollar, l'écart de parité euro / dollar accroît le risque de change sur ces titres, même si pour le moment celui-ci est la plupart du temps neutralisé par des couvertures de change. La Banque centrale européenne (BCE) peut ignorer une appréciation de l'euro face au dollar jusqu'à 1,20 dollar, mais cela deviendrait "beaucoup plus compliqué" au-delà de ce niveau, a expliqué mardi Luis de Guindos, vice-président de la BCE et d'ajouter : "Je pense que 1,17$, voire 1,20$, est quelque chose que nous pouvons ignorer quelque peu. Au-delà, ce sera beaucoup plus compliqué". Manifestement, les marchés anticipent déjà ce risque de change d'un secteur qui a beaucoup monté.

* BNP Paribas (-1,47% à 75,2 euros) / Axa (-1,46% à 41,06 euros). BNP Paribas Cardif a finalisé l'acquisition d'AXA Investment Managers (AXA IM) et signé un partenariat de long terme avec le Groupe AXA pour la gestion d'une large part de ses actifs.
Cette opération, annoncée le 1er août 2024, va permettre au Groupe BNP Paribas de créer une plateforme de gestion d'actifs européenne de premier plan avec plus de 1.500 MdsE d'actifs sous gestion confiés par ses clients. Elle lui permet de devenir le leader européen de la gestion d'épargne longue pour les assureurs et les fonds de pension avec environ 850 MdsE. BNP Paribas a l'ambition de devenir le leader européen de la collecte de fonds pour les investissements en actifs privés et de se positionner parmi les principaux fournisseurs d'ETF en Europe.

* Atos (-1,5% à 31,8 euros). Le groupe français prend acte du verdict rendu le 30 juin par un jury populaire de la Cour fédérale américaine du district sud de New York, et condamnant Syntel à verser près de 70 M$ à TriZetto à titre de dommages-intérêts compensatoires dans le cadre du litige qui oppose Syntel à Cognizant et à sa filiale Trizetto pour détournement et violation de droits d'auteur. Le litige entre Syntel et TriZetto a débuté en 2015, avant l'acquisition de Syntel par Atos en 2018.
Le verdict du jury populaire sera désormais examiné par le juge et une décision finale est attendue dans les prochains mois. Elle pourrait être assortie de dommages et intérêts punitifs. Atos aura le droit de faire appel.

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