Clôture Paris : à nouveau dans le rouge

La Bourse de Paris termine aujourd'hui dans une seconde séance consécutive de repli. L'indice phare de la place redonne -0,36% à 7.656 points en clôture de marché. Dans un contexte tendu de politique ...

La Bourse de Paris termine aujourd'hui dans une seconde séance consécutive de repli. L'indice phare de la place redonne -0,36% à 7.656 points en clôture de marché. Dans un contexte tendu de politique internationale, les faibles perspectives de croissance de la France, annoncées par l'Insee, assombrissent le tableau alors que les marchés américains attendent la voix de Jerome Powell, le Président de la Fed.

Sous les projecteurs du salon du Bourget, le secteur aéronautique est recherché ainsi que l'ensemble des valeurs du secteur de la Défense. Le contexte international s'y prête... Israël et l'Iran ont échangé des tirs pour la 6e journée consécutive, alors que Donald Trump, a lancé une demande de reddition inconditionnelle de l'Iran. Le Président américain a mis en garde contre une possible frappe contre le dirigeant du pays, l'ayatollah Ali Khamenei. "Nous savons exactement où se cache le soi-disant 'Guide suprême'", a indiqué Trump sur Truth Social. "C'est une cible facile, mais il est en sécurité là-bas. Nous n'allons pas le tuer, du moins pas pour l'instant".
L'ayatollah Khamenei a quant à lui menacé l'Amérique de conséquences irréparables en cas d'intervention en Iran au côté d'Israël. Le guide suprême de la Révolution islamique a affirmé, répondant à l'appel de Trump à la capitulation, que l'Iran ne se rendrait pas. "Les Américains doivent savoir que toute intervention militaire américaine s'accompagnerait sans aucun doute de dommages irréparables", a affirmé l'ayatollah dans un message lu par un présentateur TV.

Sur le plan macroéconomique, après avoir abaissé les taux d'intérêt 8 fois en un an pour ramener l'inflation autour de leur objectif de 2%, les responsables de la BCE ont indiqué être en bonne position pour faire face à tout changement soudain du contexte économique. Hier, le président de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a exhorté à plusieurs reprises ses collègues à rester agiles et pragmatiques. Il a notamment souligné la nécessité de surveiller le taux de change de l'euro et les prix du pétrole face aux tensions géopolitiques.
Les perspectives économiques de la zone euro sont confrontées à des dangers "substantiels" que les responsables peinent à évaluer, selon Fabio Panetta, membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne. Les tarifs douaniers imposés par le président Donald Trump, ainsi que les combats au Moyen-Orient, signifient que la politique monétaire est menée "dans un contexte d'incertitude accrue", a estimé le gouverneur de la Banque d'Italie à Milan.

En zone Euro, l'inflation ralentit. Le taux d'inflation annuel s'est établi à 1,9% en mai (2,2% en avril), selon les données finales d'Eurostat. L'inflation ressort ainsi sous l'objectif de 2% de la BCE. Les taux annuels les plus faibles ont été observés à Chypre (0,4%), en France (0,6%) et en Irlande (1,4%) tandis que les plus élevés ont été enregistrés en Roumanie (5,4%), en Estonie (4,6%) et en Hongrie (4,5%). En mai, les plus fortes contributions au taux d'inflation provenaient des services (+1,47 points de pourcentage, pp), suivis de l'alimentation, alcool & tabac (+0,62 pp), des biens industriels hors énergie (+0,16 pp) et de l'énergie (-0,34 pp), précise Eurostat.
L'inflation annuelle 'core' ressort à 2,3% (2,7% un mois plus tôt).

Selon l'Insee, la croissance du PIB français devrait être de l'ordre 0,6% en 2025 (1,1% en 2024). Ce chiffre est légèrement inférieur à la prévision d'une croissance de 0,7% en 2025 établie par le gouvernement, ce qui pourrait compliquer ses efforts pour ramener le déficit public à l'objectif fixé de 5,4% du PIB.
La croissance sera faible, en raison de la fragilité de l'activité manufacturière et des restrictions budgétaires dans le secteur public qui pèsent sur la production. La 2e économie de la zone euro devrait maintenir un taux de croissance par trimestre de 0,2% à partir du 2e trimestre jusqu'à la fin de l'année, a indiqué l'Insee. Les dépenses de consommation n'apporteront qu'un soutien modeste, s'accélérant temporairement au cours de l'été pour atteindre une croissance de 0,4% avant de ralentir à +0,3% au 4e trimestre.

Ce 18 juin est surtout attentiste du communiqué monétaire de la Fed, qui sera publié à 20 heures. Selon l'outil CME FedWatch, la probabilité d'un statu quo sur les taux directeurs américains est presque de 100%, et reste d'ailleurs logée à plus de 85% pour la réunion suivante. Il s'agira donc d'étudier les détails du communiqué et de surveiller les commentaires de Jerome Powell, patron de la digne institution, à partir de 20h30.

A l'approche du verdict de la FED, Wall Street reste bien orientée à 18h. Le S&P 500 prend +0,4%, à 6.006 pts. Le Dow Jones gagne +0,38% à 42.377 pts. Le Nasdaq est ferme et prend +0,6%, à 19,637 pts.

Du côté des pétroles, le baril de brut WTI recule de -1,36% à 17h45, à 74,10$. Le Brent de mer du Nord abandonne -2,11% à 75,56$.
L'euro prend +0,36%, s'échangeant 1,1525$.
L'once d'or prend +0,18%. Le métal jaune pointe désormais à 3.390$ (2.942 euros).
Le Bitcoin se stabilise autour des 105.000$.

Valeurs en hausse

* Airbus (+1,39% à 162,98 euros). Soutenu par la tenue du Salon du Bourget et par les effets d'annonces de nombreux contrats, Airbus est recherché. L'avionneur européen a rehaussé son taux de distribution de dividendes et confirmé ses objectifs financiers pour 2025. Le géant aéronautique européen a indiqué désormais viser un taux de distribution de dividende compris entre 30% et 50% (30% à 40% de pratique précédemment).
Airbus a déclaré en février que son bénéfice ajusté avant intérêts et impôts s'élèverait à environ 7 MdsE en 2025, tandis que le flux de trésorerie disponible avant financement client devrait être de l'ordre de 4,5 MdsE, soit sans gros changement par rapport aux résultats de 2024. Le groupe s'est également fixé comme objectif de livrer 820 avions cette année.

* Safran (+0,85% à 262 euros). Avec la signature de plusieurs contrats, le motorise a notamment annoncé une évolution de son moteur M88 compatible avec les futurs standards du Rafale.

* Dassault Aviation (+0,26% à 305,8 euros). Au Salon du Bourget, le constructeur du Rafale et du Falcon a conclu avec Reliance Infrastructure Ltd, filiale de Reliance Aerostructure Limited (RAL), un accord pour la fabrication en Inde de Falcon 2000 LXS destinés au marché mondial. Ainsi, Dassault Aviation fabriquera pour la première fois des Falcon 2000 hors de France.
Dassault Reliance Aerospace Limited (DRAL) deviendra un centre d'excellence pour la gamme Falcon, dont les Falcon 6X et Falcon 8X, le premier de ce type en dehors de la France.
Le transfert des opérations d'assemblage du fuselage et des ailes, associé à d'importantes mises à niveau des installations, ouvrira la voie au premier vol du Falcon 2000 'Made in India' à partir des installations de DRAL à Mihan, Nagpur, dans l'État occidental du Maharashtra, en Inde, d'ici à 2028.

* Pierre et Vacances Center Parcs (+11,76% à 1,578 euro). Le titre est la star du jour à Paris, alors que son Conseil d'administration a décidé d'engager une revue des options stratégiques du Groupe. Cette décision fait suite au succès du plan "RéInvention", exécuté en avance sur le plan d'affaires ces trois dernières années. Le groupe vient par ailleurs d'annoncer pour l'exercice en cours un objectif d'Ebitda ajusté à plus de 180 ME. Cette démarche a pour objectif d'explorer l'éventail des opportunités afin de valoriser pleinement le potentiel du Groupe, et pourrait le cas échéant aboutir à des évolutions actionnariales.

* Medincell (+9,37% à 16,46 euros). Le groupe pharmaceutique a effectué son son point annuel. Il a confirmé avoir franchi une étape décisive vers la rentabilité opérationnelle, attendue pour l'exercice fiscal 2026-2027.

Valeurs en baisse

* TP (ex-Teleperformance) (-13,61% à 81,86 euros). L'action décroche après la présentation du nouveau plan stratégique, "Future Forward", visant à accélérer sa croissance et à investir fortement dans l'intelligence artificielle. A l'occasion de son "Capital Markets Day" à New York, le spécialiste des centres d'appels a fait part de son intention d'investir 600 millions d'euros dans des partenariats et des acquisitions en intelligence artificielle au cours des trois prochaines années.
Cet investissement dans l'IA représente environ un cinquième des 3 milliards d'euros de flux de trésorerie disponible net que l'entreprise prévoit de générer entre 2026 et 2028, a indiqué l'entreprise, en amont de sa journée investisseurs. Environ 1,5 MdsE seront reversés aux actionnaires sous forme de dividendes et de rachats d'actions sur cette période, le reste étant destiné à l'investissement et au remboursement de la dette. La firme a par ailleurs annoncé l'acquisition d'Agents Only, une plateforme de crowdsourcing soutenue par l'IA destinée à fournir, sur demande, des experts du domaine hautement qualifiés à travers le monde.
TP vise également un retour à une croissance organique annuelle de son chiffre d'affaires comprise entre 4% et 6% en 2028 et table sur une marge d'Ebita récurrente autour de 15,5%, après prise en compte des coûts liés à l'IA. En février, le groupe avait annoncé prévoir pour 2025 une croissance pro forma de son chiffre d'affaires comprise entre 3% et 5%, et avait exprimé son intention d'investir 100 millions d'euros dans l'IA générative sur l'année. Cette initiative a déjà mené à des partenariats avec Sanas, Parloa et Ema.

* Kering (-2,35% à 180,66 euros). Deuxième séance de consolidation pour le groupe de luxe, après la flambée de lundi dans l'anticipation de l'arrivée de Luca De Meo. HSBC a revalorisé Kering de 180 à 210 euros ('conserver').

* Hermès International (-0,57% à 2.281 euros). JP Morgan a ajusté son objectif de cours de 2.650 à 2.600 euros ('neutre').

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