Clôture à Wall Street en ordre dispersé

Wall Street achève la séance en ordre dispersé, ce mardi, alors que le ministère chinois du Commerce a expliqué à propos de la guerre commerciale que si les Etats-Unis voulaient se battre, la Chine le...

Wall Street achève la séance en ordre dispersé, ce mardi, alors que le ministère chinois du Commerce a expliqué à propos de la guerre commerciale que si les Etats-Unis voulaient se battre, la Chine le ferait jusqu'au bout. "S'ils veulent dialoguer, la porte est toujours ouverte", a également précisé Pékin. Ces propos nourrissent auprès des investisseurs des craintes d'escalade de l'affrontement commercial. Aussi les marchés temporisent.
Dans un contexte de début saison de publication des comptes trimestriels outre-Atlantique, le S&P 500 se tasse finalement de -0,16% à 6.644 pts en clôture. Le Dow Jones gagne +0,44%, revenant à 46.270 pts. En revanche, le Nasdaq redonne -0,76%, à 22.521 pts.
Malgré une belle série de publications bancaires, le 'shutdown' entre dans sa 3e semaine et les responsables politiques américains, dont le Secrétaire au Trésor Bessent, préviennent désormais de l'impact économique potentiel...

Hier, la place américaine avait rebondi avec le "TACO trade". L'acronyme TACO signifie 'Trump Always Chickens Out', ce qui se traduirait par "Trump se déballonne toujours". Une expression qui avait pris de l'ampleur en mai 2025 lorsque Trump était rapidement revenu sur ses menaces de droits de douane du 'jour de la Libération'.

"Ne vous inquiétez pas pour la Chine, tout ira bien ! Le très respecté président Xi vient de traverser une mauvaise passe. Il ne veut pas de dépression pour son pays, et moi non plus. Les Etats-Unis veulent aider la Chine, pas lui nuire !", avait indiqué Trump avant-hier, soucieux de rassurer suite à son message de vendredi sur Truth Social dans lequel il affirmait que la Chine avait pris une position extrêmement agressive sur le commerce en adressant au monde entier une lettre "extrêmement hostile" indiquant que le pays allait dès le 1er novembre imposer de larges contrôles à l'export sur pratiquement tous les produits. Trump avait alors évoqué une attitude jamais observée en termes de commerce international et une "disgrâce morale". Sur la base de ces supposées positions sans précédent de Pékin, Trump avait déclaré qu'à partir du 1er novembre - "ou bien plus tôt" sous réserve des actions ou changements futurs décidés par la Chine - les Etats-Unis allaient imposer des droits de douane supplémentaires de 100% sur la Chine. Il indiquait également que Washington allait imposer des contrôles à l'export sur tous les logiciels critiques.
Trump semble depuis, revenir quelque peu sur ses positions. Il a aussi déclaré que la date limite du 1er novembre pour l'imposition des droits de douane sur la Chine était "une éternité". Il a souligné qu'il n'avait pas annulé l'entretien prévu avec son homologue chinois Xi Jinping.

La Chine a indiqué, dimanche, ne pas craindre une guerre commerciale avec les Etats-Unis. Un porte-parole du ministère chinois du Commerce, cité par CNBC, a accusé les Etats-Unis de faire "deux poids, deux mesures", suite à la promesse faite vendredi par Trump d'imposer des droits de douane supplémentaires de 100% sur ces importations après l'imposition par la Chine de nouveaux contrôles à l'exportation de minéraux de terres rares.
Les menaces délibérées de droits de douane élevés ne sont pas la bonne façon de s'entendre avec la Chine, a déclaré le porte-parole. "La position de la Chine sur la guerre commerciale est cohérente : nous ne la souhaitons pas, mais nous n'en avons pas peur", a-t-il ajouté. Le porte-parole a déclaré que les Etats-Unis avaient longtemps outrepassé le concept de sécurité nationale, abusé du contrôle des exportations, pris des mesures discriminatoires à l'encontre de la Chine et imposé des mesures juridictionnelles unilatérales à long terme sur divers produits, notamment les semi-conducteurs et les puces.
Trump et Xi Jinping vont se rencontrer lors d'un sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique en Corée du Sud à la fin du mois. Le président américain avait remis cette rencontre en question vendredi compte tenu de la posture commerciale de la Chine, mais il a donc ensuite précisé qu'il n'avait pas annulé le meeting.

Les Etats-Unis et la Chine vont par ailleurs imposer réciproquement des taxes portuaires supplémentaires aux entreprises de fret maritime qui livrent un éventail de produits, note Reuters. Pékin dit avoir commencé à prélever de nouveaux frais de port aux navires détenus, opérés ou construits aux Etats-Unis ou battant pavillon américain. L'annonce intervient selon Reuters après que l'administration Trump a fait part plus tôt cette année de son intention de relever les taxes imposées aux navires liés à la Chine. Les nouvelles taxes américaines devaient également entrer en vigueur ce mardi.

Le Secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, remet de l'huile sur le feu à propos du commerce et de la Chine. Dans une interview accordée au Financial Times, il critique ainsi l'attitude de Pékin : "Cela témoigne de la faiblesse de leur économie, et ils veulent entraîner tout le monde dans leur chute". Bessent ajoute que les contrôles chinois à l'exportation de terres rares, trois semaines avant la rencontre prévue entre le président Trump et le président chinois Xi Jinping, ne font que refléter la faiblesse de l'économie chinoise. Le Secrétaire US au Trésor insiste : "Ils sont en pleine récession/dépression, et ils tentent de s'en sortir grâce à l'exportation. Le problème, c'est qu'ils aggravent leur position dans le monde". Il déclare aussi : "Il existe peut-être un modèle économique léniniste où nuire à ses clients est une bonne idée, mais ils sont le plus grand fournisseur mondial". "S'ils veulent ralentir l'économie mondiale, ce sont eux qui seront les plus touchés", insiste le dirigeant.

Bessent a affirmé que des réunions "au niveau des services" avec des responsables chinois se tiendraient à Washington cette semaine, à l'occasion du sommet annuel du FMI et de la Banque mondiale, probablement, selon Bloomberg, en référence aux discussions qui auront lieu avec l'équipe de Liao.

Michelle Bowman, vice-présidente de la Fed pour la supervision, est intervenue ce jour à l'occasion d'un événement de l'IFF (Institute of International Finance) à Washington. Elle précise qu'elle anticipe toujours deux baisses de taux supplémentaires cette année, ce qui correspond au consensus.
Selon l'outil CME FedWatch, il y a en effet actuellement près de 97% de probabilité que les taux des 'fed funds' terminent l'année entre 3,50 et 3,75%, contre 4 à 4,25% à l'heure actuelle.

L'indice manufacturier Empire State de la Fed de New York et le Livre Beige de la Fed sont attendus demain. Jeudi, le programme est supposé chargé avec les inscriptions au chômage, l'indice des prix à la production, les ventes de détail, l'indice manufacturier de la Fed de Philadelphie, les stocks des entreprises, ainsi que l'indice du marché immobilier, mais bon nombre de ces statistiques pourraient être reportées du fait du 'shutdown' persistant. Enfin, vendredi, sont en principe attendus les mises en chantier de logements et permis de construire, les prix à l'import et à l'export, ou bien la production industrielle.

Dans l'actualité des entreprises, la saison des trimestriels débute avec principalement des valeurs financières. JP Morgan, Johnson & Johnson, Wells Fargo, Goldman Sachs, BlackRock, Citigroup, Domino's Pizza ou Albertsons, annoncent ce mardi.

Les pétroles glissent à nouveau. Le baril de brut WTI cède -1,56% à 58,6$. La référence européenne des pétroles, le Brent de mer du Nord, abandonne -1,69% à 62,32$.
Le dollar se tasse face à l'euro. Le billet vert recule de -0,26%, et s'échange 0,8618 euro.
L'once d'or poursuit sa pente ascendante. Le métal jaune gagne +0,77%, à 4.142,40$. En séance, le métal jaune a touché un nouveau record de 4.179,59$.
Le Bitcoin recule de -2,51%, revenant à 112.885$..

Les valeurs

* Wells Fargo (+7,15% à 84,56$). Le géant bancaire américain a publié pour son 3e trimestre des résultats meilleurs que prévu, rapportant un bénéfice par action de 1,66$ et des revenus de 21,44 Mds$, en croissance respectivement de 17% et 5% en glissement annuel. Le groupe dope son objectif de ROTCE (rendement des capitaux propres corporels) entre 17 et 18% à moyen terme, en hausse par rapport à son objectif précédent de 15%, que l'établissement a atteint. Le ROTCE mesure l'efficacité avec laquelle une banque peut générer des bénéfices disponibles pour les actionnaires. Seul point noir, la banque de San Francisco a raté de peu le consensus de revenu net d'intérêt à 11,95 Mds$ sur le trimestre (12 Mds$ de consensus). La banque envisage toujours un revenu net d'intérêt stable en 2025.

* Citigroup (+3,89% à 99,84$). L'établissement financier new-yorkais a annoncé pour son 3e trimestre fiscal un bénéfice ajusté par action de 2,24$ largement supérieur au consensus de marché, pour des revenus de 22,1 Mds$ également au-dessus des attentes. Les revenus de banque d'investissement ont battu le consensus à 1,17 Md$. Le bénéfice par action a grimpé de près de 50% en glissement annuel et les revenus ont progressé de 9%. Le bénéfice net s'est établi à 3,8 Mds$. Le revenu net d'intérêt a atteint 14,9 Mds$ contre un consensus de 14,6 Mds$.

* BlackRock (+3,39% à 1.194,26$). Le géant américain de la gestion de fonds, a publié ses comptes. Comme bien souvent, le montant des actifs sous gestion impressionne puisqu'il ressort à près de 13.500 Mds$, un record, en croissance de +17% en comparaison de l'an dernier avec la hausse ses marchés financiers et les entrées nettes (204,6 Mds$) générées notamment par les ETFs iShares et les marchés privés. Le bénéfice ajusté par action, de 11,55$ au 3e trimestre, ainsi que les revenus, de plus de 6,5 Mds$, ont dépassé les attentes. Le bénéfice net ressort à 1,32 Md$. Les revenus augmentent de +25% en comparaison de l'an dernier. Le bpa ajusté progresse de +1%.

* General Motors (+2,75% à 57,15$). La firme de Détroit a indiqué qu'elle allait enregistrer de lourdes charges de 1,6 Md$ au 3e trimestre avec la réorientation des projets VE et l'expiration des crédits fiscaux aux Etats-Unis. Le constructeur prévoit d'augmenter la production de véhicules à essence dans plusieurs usines d'assemblage américaines. Le groupe de Detroit a déclaré le 14 octobre, dans un document 8-K déposé auprès de la Securities and Exchange Commission des États-Unis, que les équipements non utilisés destinés à la production de véhicules électriques s'élevaient à 1,2 Mds$. GM a attribué les 400 millions de dollars restants à ses dettes envers ses fournisseurs au titre des frais de résiliation de contrats.

* AMD (+2,73% à 83,66$) et Oracle (-2,93% à 299$) ont annoncé une "extension majeure" de leur collaboration "multigénérationnelle" de longue date afin d'aider leurs clients à développer considérablement leurs capacités et initiatives d'IA. Oracle Cloud Infrastructure (OCI) sera partenaire de lancement du premier supercluster d'IA accessible au public, propulsé par les GPU AMD Instinct série MI450. Le déploiement initial de 50.000 GPU débutera au 3e trimestre 2026 et se poursuivra en 2027 et au-delà. Cette annonce s'appuie sur le travail conjoint d'Oracle et d'AMD visant à proposer aux clients finaux des plateformes GPU AMD Instinct sur OCI, en commençant par le lancement des formes AMD Instinct MI300X en 2024 et en poursuivant la disponibilité générale d'OCI Compute avec les GPU AMD Instinct MI355X.

* Alphabet (+0,53% à 245,45$). Google investira 15 Mds$ au cours des 5 prochaines années pour développer ses capacités de centres de données en vue d'un pôle d'intelligence artificielle dans l'Andhra Pradesh, en Inde, indique l'agence Reuters. "Il s'agit du plus grand pôle d'IA dans lequel nous allons investir au monde, en dehors des États-Unis", a déclaré Thomas Kurian, le DG de Google Cloud, lors d'un événement à New Delhi. Le campus de centres de données d'une capacité de 1 gigawatt de la filiale d'Alphabet sera basé dans la ville portuaire de Visakhapatnam, note Reuters. Les responsables de cet État du sud de l'Inde avaient précédemment estimé l'investissement à 10 Mds$.

* Rayonier (+0,41% à 7,35$). Le groupe a conclu un accord d'acquisition de PotlatchDeltic (-1,54%) dans le cadre d'une transaction en actions d'environ 3,4 Mds$, donnant naissance à la 2e plus grande entreprise cotée en bourse dans le secteur du bois et des produits dérivés du bois en Amérique du Nord. Les actionnaires de PotlatchDeltic recevront 1,7339 action Rayonier pour chaque action détenue, soit une prime de +7,8% par rapport au cours de clôture de PotlatchDeltic, lundi. L'accord donnera naissance à une nouvelle entreprise disposant de 4,2 millions d'acres de terres réparties dans 11 Etats. Elle exploitera 7 usines de fabrication de produits dérivés du bois, dont 6 scieries d'une capacité totale de 1,2 milliard de pieds-planche et une usine de contreplaqué industriel, détaille Bloomberg.

* Nvidia (-4,40% à 180,03$) et ses partenaires lancent la commercialisation de DGX Spark, le plus petit supercalculateur d'IA au monde. Basé sur l'architecture Nvidia Grace Blackwell, DGX Spark intègre les GPU, CPU, réseaux, bibliothèques CUDA et logiciels d'IA Nvidia, "accélérant ainsi le développement d'IA physique et agentique". Pour célébrer l'expédition du DGX Spark dans le monde entier à partir de ce mercredi, le fondateur et DG de Nvidia, Jensen Huang, vient de remettre en main propre un DGX Spark à Elon Musk, dirigeant de Tesla et SpaceX, à la SpaceX Starbase, au Texas. Musk faisait déjà partie de l'équipe ayant reçu le premier DGX-1 de Huang en 2016. Le DGX Spark intègre 128 Go de mémoire unifiée et offre des performances d'IA d'un pétaflop, suffisantes pour exécuter des modèles avec 200 milliards de paramètres en local.

* Salesforce (-3,61% à 239,77$). Le fournisseur de solutions logicielles de gestion renforce ses partenariats avec OpenAI et Anthropic en intégrant leurs modèles d'IA de pointe à sa plateforme Agentforce 360. L'objectif est de proposer des outils d'IA de qualité professionnelle à un plus large éventail d'entreprises et de secteurs réglementés. Salesforce intègrera le dernier modèle GPT-5 d'OpenAI et la famille de modèles Claude d'Anthropic directement dans son écosystème.

* Johnson & Johnson (-0,03% à 190,85$). Le géant médical et pharmaceutique américain a publié pour son 3e trimestre un bénéfice net de 5,1 Mds$, ainsi qu'un bénéfice ajusté par action de 2,80$, meilleur que prévu. Les revenus ont atteint près de 24 Mds$ sur la période, en hausse de 6,8% en données publiées et 5,4% sur une base opérationnelle. Le consensus était de 2,76$ de bpa ajusté pour 23,8 milliards de revenus. J&J anticipe désormais sur l'exercice un bénéfice allant de 10,80 à 10,90$ par action, pour des revenus compris entre 93,5 et 93,9 Mds$. Ainsi, la guidance de revenus est relevée, représentant une croissance de 5,7% en milieu de fourchette, tandis que les prévisions de bpa ajusté sont confirmées malgré les coûts accrus des taxes.

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