Cinq auteurs en lice pour le Goncourt des lycéens attribué jeudi à Rennes

Une autrice issue du roman noir, une romancière aux scènes de sexe polémiques, le dernier lauréat du prix Interallié, un écrivain marocain gay appelant à l'amour et la révolte ou un policier reconvert...

Une autrice issue du roman noir, une romancière aux scènes de sexe polémiques, le dernier lauréat du prix Interallié, un écrivain marocain gay appelant à l'amour et la révolte ou un policier reconverti en écrivain à succès ? Le prix Goncourt des lycéens sera décerné jeudi à la mi-journée.

Cinq finalistes restent en lice pour ce prix, très prescripteur en termes de ventes, qui est traditionnellement annoncé à Rennes où ce petit frère du Goncourt a été créé en 1988.

Le jury, représentant une cinquantaine de lycées, doit cette année choisir entre Sandrine Collette ("Madelaine avant l'Aube", JC Lattès), Rebecca Lighieri ("Le Club des enfants perdus", P.O.L), Thibault de Montaigu ("C?ur", Albin Michel), Abdellah Taïa ("Le bastion des larmes", Julliard) et Olivier Norek, qui a délaissé son genre habituel, pour "Les Guerriers de l'hiver" (ed. Michel Lafon).

Le dernier roman de Sandrine Collette, entrée en littérature par le polar, a des allures de chronique paysanne sombre, jusqu'à l'irruption de Madelaine, une fillette affamée et sauvage sortie des forêts qui vient questionner l'ordre des choses.

De son côté, Rebecca Lighieri, alias de l'écrivaine Emmanuelle Bayamack-Tam, a créé le choc et la polémique avec les scènes de sexe parfois très crues dans "Le Club des enfants perdus", récit percutant et poignant pour certains mais "roman explicitement pornographique" et inapproprié pour des jeunes selon d'autres.

Tout juste récompensé par le prix Interallié, "C?ur" semble lui presque trop sage pour des adolescents. Dans ce roman autobiographique, Thibault de Montaigu évoque son ascendance, son père cardiaque mais aussi un ancêtre au c?ur bien accroché qui s'illustra dans une charge de cavalerie en 1914.

- Grosses ventes en perspective -

Le jury du Goncourt des lycéens aura repris une dose de folie et de rébellion à la lecture du livre d'Abdellah Taïa, "Le Bastion des larmes", succès critique de la rentrée littéraire française couronné par le prix Décembre.

L'écrivain marocain, musulman et gay revendiqué, y évoque les violences contre les enfants et la discrimination des homosexuels dans son pays natal, louant également l'esprit de révolte et de liberté à travers des personnages féminins inspirés de ses huit s?urs aînées.

Dernier candidat, l'écrivain à succès Olivier Norek, ancien policier en Seine-Saint-Denis qui avec "Les Guerriers de l'hiver" a délaissé les polars réalistes pour un roman historique sur la guerre entre la Finlande et l'Union soviétique en 1939-1940, autour d'un personnage de paysan sniper, Simo la "Mort Blanche". Son livre a reçu le prix Jean Giono.

Le Goncourt des lycéens, qui désigne son lauréat parmi la même sélection que celle de l'Académie Goncourt, peut représenter certaines années plusieurs centaines de milliers d'exemplaires vendus. Selon les organisateurs, il s'agit du deuxième prix littéraire le plus vendu en France.

Créé à l'initiative de la Fnac et du ministère de l'Education nationale, le Goncourt des lycéens se déroule chaque année de septembre à novembre. Il permet à quelque 2.000 élèves de la seconde au BTS de découvrir la littérature contemporaine et de promouvoir le goût de la lecture dans leurs établissements.

En 2023, le Prix Goncourt des lycéens avait été décerné à Neige Sinno pour son livre "Triste tigre"(P.O.L), un récit sur l'inceste également récompensé par le prix Femina.

© 2024 AFP

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