Dans les dernières positions du CAC40, Carrefour abandonne près de 2% à 12,7 euros sur le marché parisien. Évoquant les données NielsenQ, Oddo BHF explique que la dynamique tarifaire en France devient défavorable à Carrefour. Leclerc passe en effet à l'offensive sur les prix en abaissant ses tarifs de 1.0 point en mai, après une première réduction de 0,5 pt en avril. En revanche, Carrefour est resté stable voire légèrement en hausse sur le mois de mai, après des baisses modérées les mois précédents (-0,5 pt sur les hypers et -1 pt sur les supers). Ainsi, si Carrefour ne suit pas (encore) le rythme de baisse initié par Leclerc, le risque d'un scénario de guerre des prix en France, son principal marché (environ 50% des ventes), est bien présent selon l'analyste.
Au-delà de l'impact immédiat sur la compétitivité, le mouvement de Leclerc peut s'inscrire dans une stratégie plus large visant à fragiliser Carrefour en amont d'une période clé pour le secteur, détaille le broker. En anticipant une recomposition du paysage français d'ici 2026 (possibles rapprochements autour d'Auchan et Casino, deux acteurs en difficultés), il est stratégique pour Leclerc d'affaiblir Carrefour dès maintenant, notamment car il parait peu probable que Leclerc participe activement à cette recomposition (ou alors à la marge).
En attendant, le courtier maintient sa recommandation 'sous-performance' et son objectif de 12 euros dans un contexte de pression accrue sur la France.