(CercleFinance.com) - La Bourse de Paris (-0,2% à 8.155) n'a pas réagi à la décision -sans surprise- de la BCE d'une réduction du taux directeur de 2,75% à 2,50%.
C'est la cinquième baisse de taux d'affilée et de la sixième au total depuis juin 2024.
L'impact est complètement obéré par les +50Pts de hausse en 4 jours du rendement des Bunds (+11Pts ce jeudi à 2,90%, ça ne s'arrange pas, contre 2,39% lundi) et les +45Pts de nos OAT (+10Pts vers 3,600%, ils partaient de 3,1400% lundi matin), leur pire niveau depuis fin 2011).
C'est aussi la pire semaine pour les bons du Trésor en Euro du 21ème siècle, alors que les taux sont réduits dans l'intervalle : ça, c'est du jamais vu depuis que l'UE a vu le jour.
La Banque centrale européenne (BCE) a comme, on s'y attendait, abaissé ses taux directeurs d'un quart de point jeudi, un nouveau geste d'assouplissement de sa politique face à une croissance qui peine à rebondir.
Son Conseil des gouverneurs a décidé de réduire également le taux des opérations principales de refinancement à 2,65% et la facilité de prêt marginal à 2,90%.
Dans son communiqué, la BCE explique que le processus de désinflation reste 'en bonne voie', avec une hausse des salaires qui continue de s'atténuer.
Alors qu'elle qualifiait jusqu'ici sa politique monétaire de 'restrictive', la banque centrale la juge maintenant 'moins restrictive' dans la mesure où la réduction de ses taux va rendre les nouveaux emprunts moins chers pour les entreprises et les ménages.
La journée est également marque par un déluge de 'stats' aux Etats Unis et qui ne rassurent pas Wall Street : les gains de la veille sont largement reperdus en 20 minutes avec le Dow Jones à -1,1%, le S&P500 à -1,5% vers 5.755, le Nasdaq rechute de -1,7% vers 18.230 (après -2% vers 15H45)
Dans le détail, la productivité non agricole aux Etats-Unis a augmenté de 1,5% en rythme annualisé au quatrième trimestre 2024, rapporte aujourd'hui le Bureau of Labor Statistics des États-Unis, la production totale ayant progressé de 2,4 % et le nombre d'heures travaillées de 0,8 %.
Par rapport au même trimestre de l'année précédente, la productivité du travail dans le secteur des entreprises non agricoles a augmenté de 2,0 % au quatrième trimestre 2024.
Les coûts unitaires de la main-d'oeuvre dans le secteur des entreprises non agricoles ont augmenté de 2,2 % au quatrième trimestre 2024, reflétant une hausse de 3,8 % de la rémunération horaire et une progression de 1,5 % de la productivité.
Plus inquiétant, le déficit commercial des Etats-Unis s'est creusé au mois de janvier en raison d'une forte hausse des importations qui pourrait accentuer les inquiétudes ayant trait à l'impact des nouveaux droits de douane sur l'activité économique.
Le déficit commercial a augmenté à 131,4 milliards, contre 98,1 milliards en décembre, selon les statistiques publiées jeudi par la Département du Commerce.
Les exportations ont augmenté de 1,2% à 269,8 milliards de dollars, une hausse emmenée principalement par la hausse des exportations d'avions commerciaux et de produits pharmaceutiques.
Mais les importations ont bondi dans le même temps de 10% de 329,5 milliards de dollars sous l'impulsion d'une envolée des importations de métaux, sans doute dans l'anticipation par les entreprises américaines de la mise en oeuvre de surtaxes douanières sur l'acier et l'aluminium par l'administration Trump.
Côté emploi, le Département du Travail annonce avoir enregistré une chute de -21.000 nouvelles inscriptions aux allocations chômage aux Etats-Unis la semaine du 24 février, pour un total de 221.000.
La moyenne mobile sur quatre semaines -plus représentative de la tendance de fond- est quant à elle ressortie à 224.250 en hausse anecdotique de 250par rapport à celle de la semaine précédente.
Enfin, le nombre de personnes percevant régulièrement des indemnités a reculé de 7.000 pour s'établir à 1.855.000 lors de la semaine du 17 février, soit la période disponible la plus récente pour cette statistique.
Les marchés obligataires digèrent mal la nouvelle stratégie du 'quoiqu'il en coûte' adoptée par l'Allemagne.
L'actualité politique du pays connaît en effet un regain de dynamisme inhabituel sous l'impulsion de son futur chancelier Friedrich Merz, qui est allé jusqu'à remettre en question le 'frein à l'endettement' inscrit dans la Constitution.
L'un des impacts majeur de ce virage à 180°, c'est la flambée de l'Euro qui s'envole encore de +0,4% vers 1,0833 contre 1,0400 lundi matin (soit presque +4% en 4 séances).
La cote va être animée par de multiples publications de résultats, dont celles de Deutsche Post, Merck KGaA, Universal Music Group, Reckitt Benckiser, Solvay ou encore Zalando.
Sur le front du pétrole, le baril de brut léger américain (WTI) amorce un rebond de 0,7% au-delà de 66,8 dollars après avoir lourdement chuté en réaction à l'annonce d'une forte augmentation des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière.
Le Brent de mer du Nord suit le même mouvement, avec un gain de 0,7% à 69,8 dollars.
L'or profite peu de la faiblesse du dollar et revient, à 2.920$/oz, non loin de ses récents plus hauts historiques.
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