CAC40: en léger repli, le bras de fer USA/Chine se poursuit

(CercleFinance.com) - La Bourse de Paris cède 0.3% ce matin, autour des 7310 points, pénalisée par Saint-Gobain (-2.5%) et Hermès (-1.3%) et malgré la timide tentative de rebond de LVMH qui grappill...

(CercleFinance.com) - La Bourse de Paris cède 0.3% ce matin, autour des 7310 points, pénalisée par Saint-Gobain (-2.5%) et Hermès (-1.3%) et malgré la timide tentative de rebond de LVMH qui grappille 1.4% après avoir lâché plus de 8% au cours des deux dernières séances après des résultats jugés décevants.

La montée des tensions entre Washington et Pékin continue d'éloigner les investisseurs des actifs risqués, comme l'illustre la lourde rechute de Wall Street hier soir suite à l'annonce par Donald Trump de l'ajout d'une surtaxe de 100% visant les importations chinoises.

Le président américain a dévoilé hier une fiche d'informations déclarant que la Chine ferait désormais face à des droits de douane pouvant aller jusqu'à 245% sur les importations vers les Etats-Unis.

Pékin n'a pas tardé à répliquer à la décision américaine en manifestant son intention de répondre avec des contre-mesures 'résolues', tout en estimant que les chiffres évoqués par la Maison Blanche n'avaient 'plus de sens économique'.

'La Chine ne souhaite pas engager de guerres commerciales, mais nous ne les craignons pas non plus', a affirmé un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Les marchés américains ont été les premiers à accuser le coup: l'indice Dow Jones a perdu plus de 1,7% hier, le S&P 500 autour de 2,2% et le Nasdaq quelque 3,1%.

La sensibilité très forte des investisseurs au thème des droits de douanes ne plaide pas pour un rebond immédiat. Après le répit de la semaine passée, la Bourse de New York a clairement repris une tendance baissière depuis lundi.

'Dans ces conditions instables, les investisseurs doivent rester attentifs aux signes de dislocation du marché, un signal classique indiquant que les marchés de capitaux sont peut-être entrés dans un nouveau régime, en l'occurrence un marché baissier potentiel', préviennent les équipes de Muzinich.

Côté positif, les mauvaises nouvelles sur le front des tensions commerciales plaident pour un assouplissement marqué des politiques monétaires des grandes banques centrales, à commencer par la BCE qui se réunit aujourd'hui.

Les récents commentaires des membres de l'institution laissent penser que le conseil des gouverneurs devrait décider d'une nouvelle baisse des taux de 25 points de base en début d'après-midi.

'Plusieurs arguments plaident pour une politique monétaire plus accommodante de la BCE et en particulier la forte appréciation de l'euro depuis fin février, qui constitue un vrai durcissement des conditions financières', explique Bastien Drut, le responsable de la stratégie et des études économiques chez CPR AM.

Mais pour compliquer encore un peu plus la situation sur le plan monétaire, Jerome Powell, le président de la Fed, a déclaré hier que la banque centrale américaine devait se tenir prête à combattre une inflation plus élevée, découlant de la hausse des droits de douane à des niveaux imprévus.

En plus de l'inflation, la Réserve fédérale redoute un ralentissement de la croissance, c'est-à-dire le scénario d'une 'stagflation' qui constituerait la pire équation économique du point de vue de Wall Street.

Toutes ces informations devraient inciter investisseurs à la prudence avant le long week-end de Pâques, qui verra les marchés européens rester fermés jusqu'à mardi matin.

Sur le marché des changes, l'euro est globalement stable face au billet vert autour des 1,138$.

Les cours pétroliers profitent du récent accès de faiblesse du dollar pour progresser: le Brent reprend 0,6% à 66,5 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) gagne plus de 1,2% au-delà de 63,2 dollars.

Du fait de la fermeture demain des places du Vieux Continent et de Wall Street, la journée des 'trois sorcières' - marquée par l'expiration de différents types de contrats de futures et d'options - interviendra aujourd'hui.

Dans l'actualité des sociétés tricolores, Pernod Ricard affiche un chiffre d'affaires de 2,28 milliards d'euros au titre de son troisième trimestre comptable, en baisse de 3% en organique comme en publié, soit un cumul à fin mars de 8,45 milliards, en recul de 4% en organique et de 5% en publié.

Ipsos indique avoir réalisé un chiffre d'affaires de 568,5 millions d'euros au premier trimestre 2025, en croissance de 2% grâce à des effets de périmètre et de change favorables qui ont plus que compensé une contraction de 1,8% en organique.

Hermès International dévoile un chiffre d'affaires de 4,13 milliards d'euros au titre du premier trimestre 2025, en progression de 8,5% en données totales et de 7,2% à taux de change constants, toutes les régions s'inscrivant en croissance.

Enfin, Capgemini a annoncé jeudi le rachat de la filiale néerlandaise de la fintech britannique Delta Capita afin d'élargir son offre en matière de criminalité financière en Europe.


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