Boeing : un nouveau scandale ?

L'affaire de trop pour Boeing ? Un ingénieur du géant américain accuse l'avionneur d'avoir ignoré ses alertes à propos de la sécurité et la qualité du processus d'assemblage des Boeing 787. Sam Salehp...

L'affaire de trop pour Boeing ? Un ingénieur du géant américain accuse l'avionneur d'avoir ignoré ses alertes à propos de la sécurité et la qualité du processus d'assemblage des Boeing 787. Sam Salehpour, qui a rendu ses accusations publiques mardi, affirme que des sections du fuselage du Dreamliner sont mal fixées ensemble et pourraient se briser en plein vol après des milliers de voyages. Selon le salarié, initialement cité par le 'NYT' le processus d'assemblage pourrait créer une " fatigue importante " dans le matériau composite des sections du canon et nuire à l'intégrité structurelle de plus de 1.000 gros-porteurs en service.

S.Salehpour, qui, selon ses avocats chez Katz Banks Kumin LLP à Washington, a travaillé sur le 787 de 2020 au début de 2022, a déclaré que les problèmes qu'il a décrits " pourraient réduire considérablement la durée de vie de l'avion ". "Dans une course effrénée pour réduire le retard des avions et les commercialiser, Boeing n'a pas suivi ses propres exigences techniques", a souligné l'ingénieur cité par 'Bloomberg'.

Ces allégations risquent d'ouvrir un autre flanc pour le constructeur aéronautique en difficulté, qui fait déjà l'objet d'un examen minutieux de ses pratiques de fabrication et de qualité depuis qu'un panneau de fuselage s'est détaché d'un 737 Max 9 presque neuf peu après un décollage le 5 janvier. Elles étendent en effet désormais l'attention sur le Dreamliner, une source de liquidités essentielle pour Boeing alors que la production du 737 reste modérée et sous la surveillance étroite de la Federal Aviation Administration.

Boeing a contesté le récit de S.Salehpour. La société a indiqué qu'elle avait interrompu les livraisons de 787 pendant près de deux ans au début de cette décennie, sous la supervision étroite de la FAA, après avoir découvert une série de minuscules imperfections structurelles dans les joints où les sections du canon en fibre de carbone sont boulonnées ensemble. "Ces affirmations sur l'intégrité structurelle du 787 sont inexactes et ne représentent pas le travail complet effectué par Boeing pour garantir la qualité et la sécurité à long terme de l'avion", a indiqué l'avionneur dans un communiqué.

Le sénateur Richard Blumenthal, un démocrate du Connecticut, a annoncé qu'il avait demandé au PDG sortant de Boeing, Dave Calhoun, de comparaître le 17 avril devant une sous-commission chargée d'examiner la culture de sécurité du constructeur aéronautique. Calhoun a indiqué le mois dernier qu'il démissionnerait d'ici la fin de l'année, dans le cadre d'un remaniement plus large de la direction à la suite de l'accident du 5 janvier.

"Boeing comprend les responsabilités importantes de surveillance du sous-comité et nous coopérons à cette enquête", a déclaré la société, lorsqu'on lui a demandé si Calhoun ou d'autres dirigeants envisageaient de témoigner. "Nous avons proposé de fournir des documents, des témoignages et des séances d'information techniques, et sommes en discussion avec le sous-comité concernant les prochaines étapes".

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