BNP Paribas qui était sous pression hier après son point trimestriel remonte de 0,9% à 72,85 euros ce vendredi. La banque a enregistré un résultat net part du groupe en baisse de 4,9% au premier trimestre, à 2,95 milliards d'euros, un recul "exclusivement lié au niveau très élevé des éléments exceptionnels au T1 2024" avec notamment un impact de 226 millions d'euros lié à la reconsolidation des activités en Ukraine. Comme ses homologues américaines, la banque a tiré profit de la forte volatilité des marchés financiers, voyant ses revenus issus du trading d'actions s'envoler de 42% à 1,19 milliard d'euros. Il s'agit du niveau le plus élevé depuis 2007, selon les données compilées par 'Bloomberg'. Le produit net bancaire a progressé de 3,8% à près de 13 milliards d'euros mais les coûts ont augmenté plus vite que prévu...
"Notre croissance repose intrinsèquement sur la prise de parts de marché", a déclaré Lars Machenil, directeur financier de BNP Paribas, sur 'Bloomberg TV', en référence à la division Global Markets, qui comprend le trading d'actions. La "volatilité exceptionnelle" des marchés au premier trimestre a donné un coup de pouce, a-t-il ajouté.
"Pour le deuxième trimestre, on peut déjà prédire que le trading de la banque d'investissement se portera très bien", explique Sonja Förster, analyste chez Morningstar DBRS, à propos des résultats de BNP Paribas. Cependant, "avec la baisse des valorisations des actifs", certaines divisions, dont la gestion d'actifs et la banque privée, "enregistreront probablement des résultats plus faibles au cours des prochains trimestres". BNP Paribas a par ailleurs précisé s'attendre à une clôture de l'acquisition d'Axa début juillet... Le groupe a réitéré que la transaction pourrait entraîner une baisse de son ratio CET1 pouvant atteindre 35 points de base, et a déclaré qu'elle n'aurait "aucun impact sur la trajectoire de croissance ni sur les objectifs de rentabilité globale du groupe".
Les analystes de Jefferies estiment dans une note que les investisseurs se concentrent sur l'aspect négatif des frais de gestion qui atteignent 8,25 milliards d'euros, en hausse de 4% sur un an et supérieur aux 8,12 milliards d'euros attendus par le marché. JP Morgan ('neutre') juge les résultats mitigés, et les objectifs 2025-2026 "un peu ambitieux". Citi ('achat') souligne que les résultats sont "solides, mais sans plus", et ne prévoit pas de changement significatif au niveau du consensus de place. La légère déception est liée à l'augmentation des dépenses d'exploitation, tandis que les tendances des revenus et des provisions sont rassurantes. Enfin, AlphaValue Baader Europe reste à l'achat en réhaussant sa cible à 94 euros. Le titre affiche un gain de 23% depuis le début de l'année...