Bilan hebdo : une baisse symbolique pour le CAC40

Très légère consolidation pour le marché parisien cette semaine avec un indice qui cède 0,3% sur cinq jours, à 7.744 points ce vendredi soir. Les investisseurs ont bien accueilli les nouveaux signes d...

Très légère consolidation pour le marché parisien cette semaine avec un indice qui cède 0,3% sur cinq jours, à 7.744 points ce vendredi soir. Les investisseurs ont bien accueilli les nouveaux signes d'apaisement du côté de la guerre commerciale, avec la signature d'un premier accord provisoire entre Washington et son partenaire britannique.

Le 'deal', le premier dévoilé par la Maison Banche depuis que Donald Trump a décidé d'un éventail de droits de douane élevés contre ses principaux partenaires commerciaux, prévoit une réduction de taxes sur les voitures et sur l'acier britanniques, tandis que les droits de douane décidés par Londres sur les produits américains seront réduits à 1,8% contre 5,1% en moyenne actuellement. De quoi rendre plutôt optimistes les opérateurs qui attendent désormais l'issue des négociations entre représentants américains et chinois prévues samedi à Genève. Donald Trump a néanmoins refroidi certains investisseurs après avoir déclaré vendredi que Pékin devait ouvrir son marché aux États-Unis et que des surtaxes de 80% semblaient "justes". Pour le moment, elles s'élèvent à 145%...

En Europe, Bruxelles a proposé jeudi des mesures de rétorsion sur un montant pouvant atteindre 95 milliards d'euros d'importations américaines, si les négociations avec Washington échouent à mettre fin à la série de droits de douane imposés par le président américain.

L'actualité de la semaine a également été marquée par plusieurs décisions de politique monétaire, dont celle de la Fed. La Réserve fédérale a décidé, sans surprise, de maintenir ses taux directeurs, tout en prévenant des risques accrus concernant l'inflation et le chômage. L'incertitude concernant les perspectives économiques a encore augmenté", a insisté la Fed, dont les membres ont donc décidé à l'unanimité de maintenir l'objectif des taux de référence dans une fourchette de 4,25% à 4,50%. "Le Comité est attentif aux risques qui pèsent sur les deux volets de son double mandat et estime que les risques d'une hausse du chômage et de l'inflation ont augmenté", a souligné la Fed.

Sur le front des entreprises, la saison des trimestriels s'st poursuivi, quoi qu'à un rythme beaucoup plus léger. Legrand et la Scor ont été plébiscités, à l'inverse de Solvay et JCDecaux.

Sur le marché pétrolier, le baril de Brent de la mer du Nord rebondit de 3% à 63,5 dollars. L'once d'or reste proche de ses sommets, à 3.255 dollars. Du côté des devises, l'euro se négocie autour de 1,127$. Enfin, le Bitcoin rebondit vivement, au-dessus des 103.500 dollars.

LES VALEURS

* Atos bondit de 15%, la meilleure performance hebdomadaire sur le SBF120. Le titre du groupe de services informatiques a été recherché à l'approche d'un 'Capital Markets Day' très attendu le 14 mai prochain. Sur le front des analystes, Oddo BHF a relevé à 'neutre' sa recommandation sur la valeur. Après la restructuration de sa dette, le groupe a retrouvé une position de liquidité lui permettant d'opérer ses activités. Néanmoins, dans un contexte macro défavorable, le redressement opérationnel du groupe sera difficile et la consommation de trésorerie restera importante, souligne l'analyste. Ainsi, malgré sa restructuration financière, Atos reste une société très endettée rendant son cours très volatil... Pour autant, il est difficile d'être trop négatif sur le titre car il pourrait ponctuellement réagir fortement à la hausse, en cas de cession d'actifs notamment...

* Trigano avance de 7,4%. UBS a débuté le suivi du spécialiste des véhicules de loisir à l''achat' en visant 150 euros. "Nous considérons que le rapport rendement/risque est orienté à la hausse pour les 12 prochains mois : la plupart des vents contraires sont derrière nous, les tendances à moyen terme sont favorables, la valorisation est attractive et la position de trésorerie nette est bonne", explique la banque suisse.

* Planisware prend 6,6%. Le groupe spécialisé dans l'édition de logiciels SaaS de gestion de projets est resté recherché après la confirmation de ses objectifs 2025 la semaine passée, soit une croissance du chiffre d'affaires à taux de change constants entre 15% et 20% (mid-to-high teens) et environ 35% de marge d'EBITDA ajusté avec un taux de conversion en trésorerie d'environ 80%.

* Legrand avance de 4,4%, dopé par une publication trimestrielle supérieure aux attentes et le maintien de ses objectifs 2025. Le spécialiste des infrastructures électriques et numériques vise cette année une croissance organique de ses ventes comprise entre 6% et 10% (hors effets de change) et une marge opérationnelle ajustée (après acquisitions) stable par rapport à 2024, qui était de 20,5%. Il a enregistré une hausse de 12,3% de son chiffre d'affaires au premier trimestre, à 2,28 milliards d'euros, soutenue par la forte demande dans les centres de données. Les centres de données, qui représentaient 20% des ventes en 2024, ainsi que les produits liés à la transition énergétique ont permis de compenser la faiblesse persistante du marché de la construction. Le résultat opérationnel ajusté a atteint 470,4 ME, en hausse de 13,1%, matérialisant une marge opérationnelle ajustée de 20,7%, contre 20,4% de consensus.

* Scor s'octroie 4% après l'annonce d'un bénéfice net supérieur aux attentes au premier trimestre, porté par le résultat de ses activités d'assurance. Le groupe de réassurance a fait état d'un résultat net en hausse de 1,7% à 200 millions d'euros pour les trois premiers mois de l'année et un rendement annualisé des capitaux propres (RoE) de 18,7%. Les analystes attendaient en moyenne un bénéfice net de 148 ME pour un RoE de 12,2%, selon un consensus compilé par la société. Le ratio combiné, le rapport entre les sinistres et les primes, est ressorti à 85%, en amélioration de 2,1 points sur un an et meilleur qu'attendu (88,3%). "Dans l'ensemble, nous sommes en bonne voie pour atteindre nos objectifs pour l'ensemble de l'année", a affirmé Thierry Léger, directeur général de Scor, lors d'une conférence téléphonique, indiquant suivre de très près la politique douanière américaine qui pourrait à terme entraîner une hausse de l'inflation aux Etats-Unis.

A l'inverse, * M6 chute de 11%. Le groupe de médias a annoncé la semaine dernière anticiper une baisse de son chiffre d'affaires au deuxième trimestre après avoir fait état d'un recul de 2,3% de ses revenus au premier trimestre à 314,9 millions d'euros, handicapé par la mauvaise performance de ses activités 'non publicitaires'.

* Solvay plonge de 12%, sanctionné après un léger avertissement sur sa rentabilité. Citant des conditions de marché défavorables et des effets de change négatifs, le groupe chimique belge, qui visait auparavant un Ebitda ajusté compris entre 1 et 1,1 milliard d'euros en 2025, s'attend désormais à atteindre la moitié basse de cette fourchette. "Le contexte macroéconomique actuel est incertain et marqué par des difficultés que nous n'avions pas envisagées initialement", a déclaré le CEO Philippe Kehren dans un communiqué. Solvay a confirmé le reste de ses prévisions pour 2025 et anticipe un chiffre d'affaires stable au deuxième trimestre par rapport au premier, mais un Ebitda en repli en glissement trimestriel.

* JCDecaux trébuche de 6,4%, sanctionné après une guidance jugée décevante par certains analystes. La firme anticipe une légère progression organique de son chiffre d'affaires au deuxième trimestre, en raison des incertitudes liées à la situation économique et géopolitique mondiale et un effet de base élevé.

* Sanofi abandonne 5%. En cause, la nomination de Vinay Prasad, hématologue-oncologue et critique du vaccin contre la Covid-19 pour les enfants, au poste de directeur du Centre de recherche et de produits biologiques de la FDA. V.Prasad remplace Peter Marks, l'ancien directeur du CBER, qui a quitté son poste en mars après avoir exprimé des points de vue opposés à ceux du secrétaire américain à la Santé, Robert F. Kennedy Jr, sceptique quant aux vaccins. V.Prasad a ouvertement critiqué certaines décisions de son prédécesseur à la FDA et affirmé que les médias ont attisé " l'alarmisme lié à la Covid " et exagéré la menace du virus. Le spécialiste a également affirmé que les enfants n'ont pas besoin du vaccin contre la Covid-19 et qu'il ne devrait pas être obligatoire dans les écoles.

* Coface se replie de 5,4%, sanctionné après la publication de comptes trimestriels en retrait. L'assureur crédit a fait état d'un résultat opérationnel de 91,2 ME sur le trimestre écoulé, en baisse de 14,5%, malgré un chiffre d'affaires consolidé de 473,2 ME, en hausse de +2% à taux de change et périmètres constants. Le ratio combiné net de réassurance s'établit à 68,7% au T1-25, en hausse de 5,6 ppts sur un an mais stable par rapport au trimestre précédent. Réagissant à cette publication, Oddo BHF dégrade le dossier à 'neutre' après la forte performance boursière du titre depuis le début de l'année (+28%). L'analyste prévoit toujours un résultat solide pour le groupe cette année, mais estime que le potentiel de surperformance vs le consensus est limité compte tenu du contexte actuel d'incertitudes.