Bilan hebdo : le CAC40 rechute lourdement

Dernière semaine de juillet très compliquée pour le marché parisien avec un CAC40 qui retombe lourdement de 3,7% à 7.546 points ce vendredi soir. Avalanche de publications de résultats de part et d'au...

Dernière semaine de juillet très compliquée pour le marché parisien avec un CAC40 qui retombe lourdement de 3,7% à 7.546 points ce vendredi soir. Avalanche de publications de résultats de part et d'autre de l'Atlantique, statu quo de la Fed sur les taux malgré la pression de Donald Trump sur Jerome Powell, nouvelle salve de tarifs douaniers des Etats-Unis contre des dizaines de pays, vague d'indicateurs de conjoncture, l'actualité a été (trop ?) riche avant la traditionnelle coupure estivale aoutienne sur les marchés financiers.

La Fed a donc maintenu mercredi ses taux inchangés entre 4,25% et 4,50% pour la cinquième réunion consécutive malgré deux voix dissidentes, notant que le taux de chômage américain restait faible et proche du plein emploi, que les conditions du marché du travail demeurent solides et que l'inflation est toujours un peu élevée... Sur le marché du travail toutefois, le rapport officiel mensuel dévoilé ce vendredi a montré que les créations de postes ont été bien inférieures aux attentes en juillet, tandis que celle pour juin ont été révisées en forte baisse. De quoi relancer les inquiétudes sur l'état de santé de la première économie mondiale.

Dans l'actualité entreprises, Microsoft et Meta ont positivement surpris à Wall Street avec leurs comptes trimestriels soutenus par l'intelligence artificielle. Apple a également assuré mais Amazon a fortement déçu. En France, les bons élèves se nomment Société Générale, Air France KLM, Danone, Nexans et Safran. A l'inverse, Accor, Teleperformance, Axa, Eramet Bouygues, Worldline, Hermès ou encore FDJ United.

La semaine prochaine s'annonce nettement plus calme même si Caterpillar mardi, puis Disney et McDonald's mercredi seront de sortie à New York. La Banque d'Angleterre doit par ailleurs annoncer jeudi sa décision sur les taux d'intérêt, très probablement une baisse des coûts d'emprunt.

Sur le marché pétrolier, le Brent reprend près de 3% à 70$ à Londres. Du côté des devises, l'euro retombe sous les 1,15$. Enfin, le Bitcoin s'échange sous les 116.000$ tandis que l'once d'or évolue peu sur la semaine à 3.350$.

LES VALEURS

* Emeis s'envole de près de 18%. Le groupe d'établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes a dévoilé de robustes comptes intermédiaires et a confirmé sa guidance annuelle. A fin juin, le chiffre d'affaires s'établit à 2,908 milliards d'euros, en croissance de 6,2% en base organique, avec un taux d'occupation moyen en hausse de 1,7pts à 87%, poursuivant ainsi la dynamique de reprise progressive de cet agrégat engagée depuis début 2024. La tendance favorable enregistrée sur le chiffre d'affaires se traduit très favorablement sur les marges opérationnelles avec des hausses à périmètre constant (retraité de l'impact des cessions opérationnelles réalisées depuis le début de l'année) de +19,5% à 401 ME pour l'Ebitdar, et de +79% à 158 ME pour l'Ebitda hors IFRS 16 à périmètre constant sur une année.

* Mersen flambe de 12% après des comptes intermédiaires robustes et le maintien des objectifs annuels. Portzamparc parle de "bonne publication" qui valide l'atteinte du point bas au T1. De quoi tenir la guidance de marge, alors que le momentum va continuer de s'améliorer au S2.

* Danone bondit de 9%. Le géant de l'agroalimentaire a encore une fois fait état de ventes supérieures aux attentes, le groupe ayant vu ses volumes augmenter dans la plupart de ses catégories. Le propriétaire des yaourts Activia et de l'eau Evian a vu son chiffre d'affaires croître de 4,1% en données comparables à 6,91 milliards d'euros au cours de la période allant d'avril à fin juin, contre un consensus de 3,8%. Le résultat opérationnel courant s'est élevé à 1,81 milliard d'euros, matérialisant une marge opérationnelle de 13,2%, contre 12,7% l'année précédente. Danone a confirmé ses objectifs pour l'année en cours, notamment une croissance du chiffre d'affaires en données comparables comprise entre 3% et 5%, avec une croissance du résultat opérationnel courant plus rapide que celle du chiffre d'affaires.

* Forvia gagne 7,2%, soutenu par un bon premier semestre et la confirmation de ses objectifs annuels. Le management a indiqué qu'il s'efforçait de réduire davantage ses coûts administratifs et industriels dans le cadre de son nouveau plan " Simplify ". Forvia, dont les ventes ont reculé de 0,4% au premier semestre à cause notamment des effets de change, a vu sa marge opérationnelle progresser de 20 points de base à 5,4% et son cash-flow net doubler à 418 millions d'euros. La firme a confirmé viser sur l'ensemble de 2025 un chiffre d'affaires compris entre 26,3 et 27,5 milliards d'euros, ainsi qu'une marge d'exploitation comprise entre 5,2% et 6% "en prenant en considération les droits de douane mis en place à ce jour".

* Société Générale s'envole de 6,4%, au plus haut depuis 2009, les opérateurs ayant salué le relèvement des objectifs et l'annonce d'un plan de rachat d'actions additionnel d'un milliard d'euros. Un premier acompte sur dividende, d'une valeur de 0,61 euro par action, sera versé en octobre. La banque dirigée par Slawomir Krupa a publié un résultat net part du groupe en hausse de 30,6% à 1,45 milliard d'euros au deuxième trimestre, dépassant les estimations des analystes, pour un produit net bancaire en hausse de 1,6% à 6,79 milliards d'euros, également supérieur aux attentes. Société Générale vise dorénavant un coefficient d'exploitation inférieur à 65% en 2025, contre moins de 66% précédemment, et une rentabilité sur actif net tangible d'environ 9%, contre plus de 8% initialement annoncé. "Nous sommes en avance sur toutes nos cibles annuelles au premier semestre et ainsi en mesure de les revoir à la hausse pour l'année 2025" a déclaré Slawomir Krupa.

* Spie grimpe de 3%, au plus haut historique. La société spécialisée dans les services de génie, d'énergie et de communication a dévoilé d'excellents résultats avec un EBITA en hausse de 13,2% à 301 ME pour une progression des revenus de 5,8% à 4,979 MdsE. La marge d'EBITA s'améliore encore de 40 pb à 6%. Le management a réaffirmé son objectif d'un CA 2025 bien supérieur à 10 MdsE, tiré par la poursuite de la croissance organique et une activité d'acquisitions " bolt-on " soutene. Compte tenu de ces résultats, le groupe précise que sa marge d'EBITA est désormais anticipée à au moins 7,6%, soit une hausse de 40 pb (précédemment attendue en hausse).

A l'inverse, * Imerys plonge de 17%, au plus bas niveau depuis 2020. L'entreprise spécialisée dans la production et la transformation des minéraux industriels a dévoilé une guidance jugée décevante pour l'ensemble de l'année. Elle table sur un Ebitda ajusté entre 540 et 580 millions d'euros (contre un consensus logé à 620 ME), en l'absence de dégradation significative de l'environnement économique, dans un contexte caractérisé par une hausse des incertitudes géopolitiques et macroéconomiques. Imerys estime également que ses volumes de vente devraient redevenir positifs au second semestre par rapport à la même période de l'année précédente.

* Hermès consolide de près de 13% malgré une nouvelle publication de choix. Si le fabricant du sac à main Birkin est considéré comme le grand gagnant du ralentissement du secteur du luxe, sa valorisation pourrait désormais paraître surévaluée, selon certains analystes. Citi ('neutre') évoque des résultats solides, se comparant toujours favorablement par rapport aux pairs. "La prime de valorisation semble excessive sans amélioration de la dynamique des bénéfices, mais elle pourrait être justifiée par un modèle économique plus défensif offrant une visibilité relativement bonne sur la croissance du chiffre d'affaires, les marges, les flux de trésorerie et le profil de rendement, en particulier dans un contexte où le secteur du luxe reste en en perte de vitesse".

* Eramet chute de 16% après des résultats décevants. Le groupe minier a ajusté ses objectifs de volume pour 2025, le groupe citant un contexte macroéconomique instable. L'Ebitda ajusté a baissé de 45% au premier semestre, à 191 millions d'euros, le groupe citant notamment un mix produit défavorable ayant impacté les volumes vendus. "Les résultats du premier semestre ne sont clairement pas à la hauteur de notre ambition", a déclaré le directeur général, Paulo Castellari.

* Worldline perd 16,3% dans le sillage de l'annonce d'une très lourde perte nette au premier semestre en lien avec des dépréciations d'actifs de 4,1 milliards d'euros. Sur les six premiers mois de l'exercice, le spécialiste des paiements essuie ainsi un déficit net de 4,218 milliards d'euros pour un chiffre d'affaires de 2,205 MdsE, en repli de 3,4% sur un an (+0,8% excluant les arrêts de commerçants et la base de comparaison des terminaux). L'EBE ajusté atteint 401 millions d'euros (18,2% du chiffre d'affaires), en baisse de 21,9%. "Compte tenu de la sous-performance récente et des défis rencontrés, ainsi que de l'évolution pérenne de l'environnement européen et du marché des paiements, le Groupe a comptabilisé des dépréciations d'écarts d'acquisitions d'un montant de 4,1 milliards d'euros, affectées exclusivement à l'activité Services aux Commerçants", a précisé le groupe. Pour 2025, Worldline anticipe une baisse organique des ventes à un chiffre en bas de fourchette (low single digit percentage), avec une amélioration au S2 par rapport au S1, tirée par la réduction progressive des éléments non récurrents.

* Accor trébuche de 15%. Le groupe hôtelier a dévoilé des comptes semestriels robustes et globalement meilleurs que prévu mais le marché s'inquiète de l'impact des changes sur les résultats. L'opérateur des chaînes Ibis, Novotel et Sofitel table sur une croissance de son excédent brut d'exploitation (EBE) courant entre 9% et 10% pour l'année fiscale en cours, tout en précisant d'un impact négatif d'environ 60 millions d'euros sur la base des taux de changes attendus. "Les nouvelles prévisions d'Accor intègrent désormais un effet de change négatif (...) Dans un contexte de solidité récente du cours de l'action, cela devrait peser sur le titre aujourd'hui", affirme JP Morgan. Jefferies souligne également l'impact plus important que prévu des taux de change sur les perspectives du groupe.