Bilan hebdo : le CAC40 limite la casse avant le vote de confiance

Encore du rouge pour le CAC40. Si le repli est nettement moins conséquent que la semaine dernière, l'indice parisien cède 0,38% sur cinq jours, à 7.675 points ce vendredi soir. Très attendus, les chif...

Encore du rouge pour le CAC40. Si le repli est nettement moins conséquent que la semaine dernière, l'indice parisien cède 0,38% sur cinq jours, à 7.675 points ce vendredi soir. Très attendus, les chiffres de l'emploi américain pour le mois d'août ont confirmé le net coup de moins bien du marché du travail de la première économie mondiale : seulement 22.000 créations de postes non-agricoles le mois dernier, soit quatre fois moins qu'attendu ! Ajoutez à cela une série d'autres indicateurs assez inquiétants concernant le marché de l'emploi américain, et la baisse de taux de la Fed mi-septembre apparaît désormais acquise. Reste désormais à savoir si ce sera 25 ou 50 points de base...

Les tensions restent également fortes sur le marché obligataire souverain avec des taux plus observés depuis plusieurs décennies au Royaume-Uni, en France et même au Japon où les taux sur les obligations à 30 ans ont atteint un niveau historique. En France, cette nervosité se nourrit de l'instabilité politique puisque, le Premier ministre François Bayrou risque d'être renversé, faute de majorité, lors du vote de confiance au Palais Bourbon, lundi prochain. Le rendement de l'OAT 10 ans a franchi la barre des 3,5% avant de retomber en fin de semaine.

Du côté des valeurs, quelques S&Midcaps ont animé le palmarès alors que Sanofi a lourdement chuté après des résultats jugés décevants d'une étude sur l'amlitelimab dans le traitement de la dermatite atopique.

Sur le marché pétrolier, le Brent retombe de plus de 4% à 65$ à Londres. Du côté des devises, l'euro remonte au-dessus des 1,174$, profitant de l'accès de faiblesse du billet vert après les faibles données sur l'emploi ce vendredi. Enfin, le Bitcoin s'échange autour des 110.700$ tandis que l'once d'or prend encore environ 4% sur la semaine à 3.590$.

LES VALEURS

* Nokia rebondit de 6%, soutenu par une note d'analyste. BNP Paribas Exane a relevé à 'surperformer' sa recommandation sur l'équipementier télécoms en visant 4,30 euros.

* Danone avance de 5,5%. Le groupe a procédé à une émission obligataire en 2 tranches d'un montant total de 1,3 milliard d'euros. Le produit de cette émission sera destiné aux besoins généraux de l'entreprise. Cette opération permet à l'entreprise de renforcer sa flexibilité financière tout en allongeant la maturité de sa dette.

* Viridien gagne près de 5%. Bernstein a rehaussé à " surperformance " sa recommandation sur le dossier, mettant en avant une amélioration du ratio rendement/risque. En l'absence de problèmes de financement avant octobre 2030, le broker voit un délai suffisant pour un 'scénario ciel bleu' permettant à Viridien de commencer à se désendetter organiquement d'environ 80 millions de dollars par an au cours des trois prochaines années. Ceci, combiné à d'autres facteurs, dont une valorisation historiquement basse, signifie que "les investisseurs courageux pourraient désormais trouver un rapport rendement/risque attractif pour l'action, d'où notre nouvelle position surperformance". L'objectif de cours est fixé à 94 euros.

* Publicis prend 4,4%. Les investisseurs semblent avoir été rassurés par les dernières déclarations d'Arthur Sadoun. Le PDG du géant publicitaire a exprimé sa confiance pour le second semestre, après que l'entreprise a précédemment mis en garde contre un potentiel ralentissement publicitaire. "Nous pouvons dire que nous avons passé un bon été", a déclaré le dirigeant mercredi lors d'une conférence investisseurs organisée par Bank of America. "Ce que nous avons constaté, c'est que les réductions de dépenses marketing dont nous avons parlé au deuxième trimestre ne se sont pas concrétisées", a ajouté le PDG cité par 'Bloomberg'. Mi-juillet, le groupe avait relevé son objectif de croissance organique pour 2025 à près de +5%, contre une fourchette précédente de +4 à +5%, grâce aux gains de budgets les plus élevés du secteur, malgré un environnement macroéconomique difficile.

* Schneider Electric s'octroie 3,9%. Le titre a été soutenu par une note de la Deutsche Bank qui a rehaussé à 'achat' sa recommandation sur le dossier en ciblant 240 euros. La banque a organisé un roadshow en France avec Olivier Blum, DG de Schneider Electric, et Hilary Maxson, directrice financière. M.Blum anticipe une croissance solide et continue, l'année 2026 devant probablement confirmer les tendances positives observées en 2025. Le pipeline de projets pour le segment des centres de données reste particulièrement solide, offrant une bonne visibilité pour l'année prochaine, souligne le courtier. La direction a également réaffirmé son objectif de marge pour l'exercice 2025 et annoncé la tenue d'une journée investisseurs le 11 décembre, au cours de laquelle le nouveau programme de l'entreprise mettra probablement davantage l'accent sur la productivité et l'efficacité. Cela devrait apaiser les inquiétudes des investisseurs concernant la dynamique des marges du groupe.

* Airbus (+2,7%) a 61 appareils en août, dont 5 A350. Le nombre d'avions expédiés depuis le début de l'année grimpe ainsi à 434 unités. Du côté des commandes, le géant européen a engrangé 99 commandes le mois passé, dont 90 pour Avolon, soit 600 brutes depuis le premier janvier. Le carnet de commandes nettes atteint 504 unités compte tenu de 96 annulations.

A l'inverse, * Derichebourg chute de 14,5%, logiquement sanctionné après son avertissement sur résultats. Mettant en cause la signature tardive de l'accord commercial entre les États-Unis et l'Europe et des conditions défavorables avec des droits de douane de minimum 15%, et de 50% sur l'acier, l'aluminium et le cuivre, mais aussi la baisse des cours des matières premières en euros qui pèse sur ses marges et les importations de semi-produits sidérurgiques chinois en Europe, le management ne vise plus qu'un chiffre d'affaires compris entre 3,25 et 3,4 milliards d'euros et un EBITDA courant 2024-2025 compris entre 300 et 310 ME. A long terme, le Groupe demeure confiant dans ses fondamentaux. La structure financière saine du Groupe lui permet d'être agile dans différentes conditions de marché et d'être en mesure de saisir des opportunités de croissance externe, en particulier dans les périodes d'incertitude ou de bas de cycle.

* Voltalia décroche de près de 12%, également sanctionné après l'annonce de résultats semestriels décevants. Le producteur d'énergie renouvelable a essuyé une perte nette part du groupe de 39,7 millions d'euros pour un chiffre d'affaires en hausse de 8% à 257 millions d'euros, porté par la forte croissance de +50% des Services pour clients tiers qui compense le recul ponctuel des Ventes d'énergie. L'EBITDA affiche un repli de 4% à 78,3 millions d'euros (+3% à taux de change constants). Si le management a confirmé ses objectifs de capacité et de production pour 2025, il s'attend aussi à enregistrer un lourd déficit sur la seconde moitié de l'exercice... La firme table par ailleurs sur un EBITDA compris entre 200 et 220 ME, dont 190 à 210 ME générés par l'activité de Ventes d'énergie, contre un consensus logé à 234 ME.

* Lisi trébuche de 11,9% après l'annonce de la cession de 2.700.000 actions par Peugeot Invest. Le placement, représentant 5,8% du capital de la société, a été réalisé par construction accélérée d'un livre d'ordres réservé aux investisseurs institutionnels au prix de 39 euros par action pour un montant total d'environ 105 ME. Peugeot Invest a initié depuis 2024 son désengagement graduel et détient désormais moins de 5% du capital. À la suite de cette opération, Peugeot Invest présentera sa démission du conseil d'administration.

* Sanofi recule de près de 6%. Le laboratoire a annoncé que son anticorps monoclonal amlitelimab avait atteint tous les critères d'évaluation clés dans l'étude de phase 3 COAST 1 menée chez des adultes et des adolescents atteints de dermatite atopique. Mais les investisseurs attendaient mieux dans la mesure où les améliorations constatées chez les patients traités ont été inférieures à celles observées avec Dupixent, le médicament actuellement le plus vendu par Sanofi. Pour les équipes de 'Bloomberg Intelligence', les premières données de stade avancé sur l'amlitelimab suggèrent une efficacité au moins égale à celle du rocatinlimab, un médicament concurrent d'Amgen, l'OX40, dans le traitement de la dermatite atopique (eczéma). Malgré cela, cette efficacité est inférieure à celle du Dupixent, le traitement de référence. JP Morgan ('surpondérer') affirme que bien que l'essai ait atteint tous les critères d'évaluation principaux et secondaires, l'ampleur des bénéfices sur les critères d'évaluation principaux divulgués " est inférieure aux attentes et à celle du Dupixent".

* Stellantis rend 5,3% malgré le sursaut du marché automobile français en août. Les immatriculations de voitures neuves nationales ont augmenté de 2,18% le mois dernier (en rythme annuel) à 87.850 unités, montrent les données de la Plateforme automobile (PFA). Le marché français accuse néanmoins une baisse de de 7,14% depuis le premier janvier. En août, les ventes de Tesla ont encore chuté de 47,25% à 1.331 véhicules, alors que celles de Renault ont progressé de 2,3% et celles de Stellantis de 2,3%.