Bilan hebdo : fin de série pour le CAC40 !

La superbe série du CAC40 s'arrête là. L'indice parisien, qui restait sur six semaines de progression, recule de 0,29% sur cinq séances, à 8.155 points ce vendredi soir. Une petite pause qui n'enlève ...

La superbe série du CAC40 s'arrête là. L'indice parisien, qui restait sur six semaines de progression, recule de 0,29% sur cinq séances, à 8.155 points ce vendredi soir. Une petite pause qui n'enlève rien au très bon début d'année du marché hexagonal. Plus globalement, malgré les nombreuses incertitudes qui entourent le Vieux continent, "les actions européennes connaissent leur meilleure performance en 2025 depuis 1987, et affichent leur meilleure performance face au S&P 500 depuis près de dix ans", soulignent les analystes de BofA. "Cette progression exceptionnelle, qui s'explique par un positionnement très faible et par l'amélioration du sentiment, pourrait se poursuivre".

Reste toutefois à voir les résultats des élections allemandes programmées ce week-end tout comme l'issue des discussions entre Moscou et Washington autour de l'Ukraine et la réponse de l'UE, délaissée par son allié américain. Les attaques économiques à répétition de Donald Trump vis-à-vis de ses partenaires commerciaux et les craintes entourant la politique monétaire de la Fed compte tenu de la persistance de l'inflation outre-Atlantique planent également au-dessus des marchés.

Sur le front des valeurs, l'actualité a été marquée par une nouvelle vague de résultats. Du côté des bonnes copies, on notera Nexans, Imerys, Schneider Electric, Air Liquide, GTT ou encore Vicat. Les mauvais élèves de la semaine se nomment Capgemini, Carrefour, Edenred ou encore Renault.

Sur le marché pétrolier, le baril de Brent de la mer du Nord évolue peu et se maintient à 75$. L'once d'or prend encore 1,85% à 2.935$, au sommet. Du côté des devises, l'euro tente de se stabiliser face au billet vert, autour des 1,045$ entre banques. Enfin, le Bitcoin s'échange autour des 98.000$.

LES VALEURS

* STMicroelectronics flambe de 14,7%. ST a annoncé le lancement d'une nouvelle puce informatique ciblant le marché des équipements de centres de données d'IA, et développée en coopération avec AWS, branche de services Web d'Amazon. ST cible le marché des communications avec une puce photonique, qui utilise la lumière plutôt que l'électricité, afin d'augmenter la vitesse et réduire la consommation d'énergie des émetteurs-récepteurs. Jefferies a par ailleurs relevé à l''achat' sa recommandation sur le dossier tout en portant son objectif de 23 à 34 euros. La fin de la période la plus sombre pour STMicro est proche et l'action devrait commencer à se redresser à mesure que se dessine un nouveau cycle haussier dans le secteur des semi-conducteurs automobiles et industriels, affirme l'analyste.

* Nexans bondit de 12,2% après l'annonce de solides résultats annuels. Le spécialiste des câbles industriels a réalisé sur l'exercice 2024 un Ebitda ajusté de 804 millions d'euros, en hausse de 21%, pour un chiffre d'affaires courant de 8,5 milliards d'euros, en hausse de 5,1% en organique. La marge d'Ebitda s'établit ainsi à 11,1%, en ligne avec l'objectif de 10-12% annoncé en 2021 lors d'une journée investisseurs. Le flux de trésorerie disponible normalisé s'inscrit à 454 millions d'euros avec une conversion de trésorerie normalisée de 56%. Nexans anticipe un Ebitda ajusté compris entre 770 et 850 ME en 2025 (vs 812,6 ME de consensus), citant le succès de sa transformation structurelle et de son exécution stratégique à long terme. Le groupe table également sur un flux de trésorerie disponible entre 225 et 325 ME.

* Valneva grimpe de 10,7%. La firme a fait état d'un chiffre d'affaires de 169,6 millions d'euros en 2024, en hausse de 10%. La trésorerie et les équivalents de trésorerie étaient de 168,3 ME au 31 décembre 2024, contre 126,1 ME un an plus tôt. Le chiffre d'affaires devrait atteindre cette année 180 à 190 millions d'euros, alors que les investissements en 'R&D' sont prévus entre 90 et 100 millions d'euros. Ces investissements devraient être partiellement compensés par des subventions et des crédits d'impôt anticipés pour la 'R&D'. Le groupe table sur la poursuite d'une gestion rigoureuse de la trésorerie afin de disposer d'une marge de manoeuvre suffisante pour atteindre les principaux points d'inflexion.

* Thalès gagne 10,2%, au plus haut historique. Le secteur de la défense et de l'aérospatiale a encore été recherché ces derniers dans un contexte géopolitique très tendu. L'exécutif européen semble plus disposé que jamais à favoriser une augmentation de ses dépenses militaires en réponse à la pression croissante des Etats-Unis, en proposant notamment d'assouplir ses règles budgétaires en ce qui concerne la défense des Etats membres, bien que certains d'entre eux aient exprimé des réserves et qu'ils restent divisés sur l'envoi de troupes de maintien de la paix en Ukraine.

* Imerys avance de 7,6%, dopé par la spéculation sur son tour de table et une solide performance annuelle. Le spécialiste des minéraux industriels a réalisé un EBITDA ajusté de 675 millions d'euros, en ligne avec la prévision, en croissance de 11,4% à périmètre et taux de change constants, pour un chiffre d'affaires de 3,605 milliards d'euros, en croissance organique de 1%. La marge d'EBITDA ajusté ressort ainsi à 18,7% en 2024, en hausse de 110 points de base, grâce à l'amélioration du levier opérationnel et d'une contribution plus élevée des coentreprises. Imerys a par ailleurs l'intention de proposer un dividende de 1,45 euro par action contre 1,35 euro l'année dernière.

* Schneider Electric avance de 4,4% après la présentation de comptes 2024 historiques et supérieurs aux attentes de la place ainsi que de solides objectifs. Sur l'exercice, la société spécialisée dans la Transformation Numérique de la Gestion de l'Energie et des Automatismes réalise un EBITA ajusté de 7,083 milliards d'euros, en croissance organique de 14,2 %, pour un chiffre d'affaires en croissance organique de 8% à 38 milliards d'euros, un record absolu. Jefferies ('achat') déclare que Schneider "brille avec un 4e trimestre et des prévisions stellaires", avec une croissance organique au 4e trimestre de 12,5% contre 7,9% anticipé, conduisant à des revenus globaux supérieurs de 5% aux attentes.

* Vicat s'adjuge 4,2%, recherché après sa présentation annuelle. Le cimentier a dégagé en 2024 un EBITDA de 783 millions d'euros, soit un niveau historique pour le groupe, en hausse de 5,9% (+10,1% à périmètre et change constants), pour un chiffre d'affaires consolidé de 3,884 milliards d'euros, en progression de +2,3% à périmètre et change constants. La marge EBITDA s'établit à 20,2%, en progression de +140 points de base sur an, permettant ainsi d'atteindre l'objectif que le Groupe s'était fixé en retrouvant le niveau de marge antérieur à la crise inflationniste de 2022-23.

A l'inverse, * Groupe ADP chute de 12% après des résultats sans grande surprise et la confirmation des objectifs 2025. La proposition de dividende, au titre de 2024, est de 3 euros par action, correspondant au plancher cible de versement alors que le résultat net part du Groupe a reculé de 45,8% à 342 ME en raison d'un effet comptable ponctuel négatif de 330 ME lié aux activités en Inde. Compte tenu des prévisions conformes aux attentes et de l'incertitude persistante sur le plan réglementaire (qui devrait être résolue d'ici 2025 et 2026), Oddo BHF maintient sa vision prudente sur le titre et, malgré le potentiel de hausse actuel, continue de penser qu'il existe de meilleures alternatives dans le secteur.

* Capgemini trébuche de 11,6%, sanctionné après ses résultats annuels. Le groupe de services informatiques a fait état d'un profit net part du Groupe en hausse de 0,5% à 1,671 milliard d'euros pour un chiffre d'affaires de 22,096 MdsE, en baisse de -1,9% et de 2% à taux de change constants, soit dans le haut de la fourchette des objectifs ajustés en octobre dernier. La croissance organique (c'est-à-dire hors impact des effets de périmètre et des taux de change) s'élève à -2,4%. La marge opérationnelle est stable à 13,3%, contre 13,4% de consensus. Pour l'exercice 2025, le management vise une croissance à taux de change constants comprise entre -2% et +2% ; une marge opérationnelle comprise entre 13,3% et 13,5% (vs 13,7% de consensus) ; et une génération de free cash-flow organique d'environ 1,9 milliard d'euros. Des prévisions jugées prudentes par le marché.

* Carrefour trébuche de 9,8%. Le distributeur a dévoilé des comptes inférieurs aux attentes des analystes et a averti qu'il continuerait à baisser ses prix cette année. Il a maintenu ses objectifs annoncés dans le cadre de son plan "Carrefour 2026" et anticipe pour 2025 un résultat opérationnel courant avant amortissements (Ebitda), un résultat opérationnel courant (ROC) et un free cash-flow libre net en légère progression. Le groupe a également lancé une "revue de son portefeuille d'actifs", dans le cadre duquel il a déjà lancé une offre de rachat des actionnaires minoritaires de sa filiale au Brésil. Le directeur financier, Matthieu Malige, a exprimé sa prudence quant à l'évolution de la demande en 2025, en particulier en France où Carrefour bataille pour reprendre des parts de marché à ses concurrents comme Leclerc.

* Edenred a également été secoué (-8,3%) après sa présentation annuelle. La société a dégagé en 2024 un EBITDA record de 1,265 milliard d'euros, en hausse de 15,7% en données publiées et de 19% en données comparables, pour un chiffre d'affaires opérationnel de 2,6 milliards d'euros, en progression de 11,4% en données publiées et de 11,2% en données comparable, contre +12,5% de consensus. La marge d'EBITDA s'établit à 44,3%, en progression de 1.3 point en données publiées. Edenred a confirmé ses objectifs 2025, à savoir : une croissance de l'EBITDA d'au moins 10 % en données comparables et un taux de conversion Free-cash-flow / EBITDA supérieur à 70%. Ces objectifs prennent en compte un impact négatif attendu de 60 millions d'euros d'EBITDA relatif à la mise en place courant 2025 d'un plafonnement des commissions marchands en Italie.

* Accor cède 8% après que la société hôtelière eut dévoilé des résultats jugés mitigés par les analystes. Le groupe hôtelier a confirmé ses perspectives à moyen terme telles que communiquées en 2023, dont une croissance annuelle du RevPAR entre 3% et 4%. Morgan Stanley ('surpondérer') affirme ainsi que le RevPar du quatrième trimestre a augmenté moins que prévu, tout comme les revenus de la division 'Management & Franchise'.

* Renault redonne 7,1% malgré de solides résultats. Le constructeur au losange a réalisé un chiffre d'affaires de 56,23 milliards d'euros, en hausse de 7,4%, et un bénéfice opérationnel de 4,26 milliards (+3,5%), supérieurs dans les deux cas aux attentes des analystes. La marge opérationnelle est ressortie à 7,6%, contre 7,9% en 2023, une baisse imputable à la déconsolidation de l'activité thermique Horse, mais supérieure à la marge d'au moins 7,5% visée par Renault. Renault était l'un des rares du secteur à avoir maintenu l'an dernier ses objectifs alors que plusieurs autres constructeurs avaient revu à la baisse à l'automne leurs prévisions de résultats, parfois de manière spectaculaire, face à la dégradation de la demande et à des difficultés opérationnelles spécifiques. Pour l'année en cours, Renault vise une marge opérationnelle supérieure ou égale à 7%, un objectif qui inclut un impact estimé d'un point lié au durcissement des règles européennes sur le CO2. Après dix nouveaux véhicules en 2024, le groupe prévoit encore sept lancements supplémentaires en 2025, notamment le SUV Dacia Bigster, grand frère du best-seller Duster, et le petit SUV électrique R4.

* Airbus perd 5,1% après sa publication annuelle. Le géant de l'aéronautique reste pénalisé par les difficultés de sa division spatiale ainsi que par les problèmes persistants dans la chaîne d'approvisionnement qui remontent à la pandémie de Covid-19. Le groupe a ainsi souligné que la montée en cadence de la production de ses gammes A320 et A350 était soumise à des pressions à court terme, liées principalement aux retards du fournisseur américain Spirit AeroSystems, qui est en train d'être racheté par Airbus et Boeing. Il a toutefois maintenu tous ses objectifs de production à moyen terme. La société a également confirmé qu'elle retardait d'environ un an la sortie d'une nouvelle version cargo de son A350, désormais prévue au second semestre 2027. "La tension sur les monocouloirs persiste", a déclaré Guillaume Faury lors de la conférence téléphonique de présentation des résultats.