Atos trébuche de 7,1% à 39 euros après la présentation de son plan stratégique et de transformation à quatre ans, visant à renouer "avec une trajectoire de croissance durable et à améliorer sa rentabilité". Sur le plan financier, l'objectif est d'atteindre un chiffre d'affaires compris entre 9 et 10 milliards d'euros, avec une marge opérationnelle d'environ 10 % à l'horizon 2028.
Dans l'immédiat, concernant 2025, le Groupe prévoit désormais de générer 8,5 milliards d'euros de revenus, en baisse par rapport aux 9,6 milliards d'euros de revenus publiés en 2024 ; une marge opérationnelle d'environ 4%, soit une amélioration d'environ 2 points, et une variation nette de la trésorerie avant remboursement de la dette d'environ -350 ME. En 2026, le Groupe prévoit de générer une croissance organique positive et une variation nette de trésorerie positive avant remboursement de la dette et M&A.
Atos dispose désormais d'une position de liquidité solide d'environ 2 milliards d'euros au 31 mars 2025, sans aucune échéance de dette avant la fin de l'année 2029.
Le groupe de services informatiques ambitionne également de réduire ses frais généraux et administratifs à environ 5% du chiffre d'affaires, soit une baisse de deux points par rapport au niveau actuel, qui passera par une diminution des effectifs et une réduction de10% des dépenses discrétionnaires
Du côté des cessions d'actifs, Atos rappelle avoir reçu fin novembre une offre non engageante de l'État français portant sur l'acquisition potentielle de 100% des activités d'Advanced Computing, sur la base d'une valeur d'entreprise de 500 millions d'euros, pouvant être potentiellement portée à 625 ME en incluant des compléments de prix. L'offre reçue de l'Etat français prévoit une période d'exclusivité jusqu'au 31 mai 2025. Les discussions sont toujours en cours. Par ailleurs, le processus de vente de ses activités Mission Critical Systems et Cybersecurity Products a été suspendu.
Pour Oddo BHF ('neutre'), les objectifs 2028 semblent beaucoup trop ambitieux dans la mesure où ils incluent une croissance organique supérieure à celle de la plupart des concurrents du groupe (y compris Accenture) et une marge opérationnelle de premier ordre pour les activités de services numériques. L'analyste aurait préféré une approche plus réaliste, car la crédibilité d'atteindre de tels objectifs est limitée, Atos ayant déjà émis trois avertissements (deux l'an dernier concernant les résultats de l'exercice 2024 et maintenant concernant les objectifs de l'exercice 2025). Par ailleurs, le broker est surpris que le groupe ne prévoie pas de nouvelles cessions d'actifs et envisage même des acquisitions ciblées, compte tenu de sa situation bilancielle.