Le peso argentin restait sous pression mardi à cinq jours jours d'élections législatives de mi-mandat clefs pour le président Javier Milei, malgré les annonces récentes de soutien financier américain, amenant la banque centrale argentine à intervenir pour défendre sa monnaie.
La devise argentine a terminé les échanges à Buenos Aires à 1.515 pesos pour un dollar au taux officiel, contre 1.495 la veille, soit une dépréciation d'un peu plus de 1,3%.
Au taux officiel dit "de gros" ou interbancaire, utilisé pour le commerce extérieur et les opérations interbancaires, le peso a pour sa part clôturé à 1.490,50 pour un dollar, en baisse d'environ 0,8%, et tutoyant le plafond de la bande de fluctuation prévue (1.491).
La banque centrale, dans son bulletin quotidien, a indiqué être intervenue mardi sur le marché des changes pour défendre le peso, pour la première fois depuis fin septembre, vendant 45,5 millions de dollars.
La tension continue sur le peso depuis plus d'un mois survient malgré un impressionnant paquet d'aide promis ces dernières semaines par l'administration de Donald Trump, allié idéologique de l'ultralibéral Javier Milei.
Lundi, l'Argentine a officialisé une ligne de crédit jusqu'à 20 milliards de dollars avec les Etats-Unis, sous forme d'un échange de devises, pour "stabiliser" son économie.
L'accord est "une passerelle vers un avenir économique meilleur pour l'Argentine, et non un sauvetage", a souligné le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent mardi sur X. L'administration américaine "soutient les plans de réforme actuels du président Milei, et sa stratégie budgétaire prudente pour rendre à l'Argentine sa grandeur".
Auparavant, M. Bessent avait indiqué que le Trésor américain était directement intervenu, à trois reprises au moins en deux semaines, sur le marché des changes pour acheter du peso.
En outre, le Trésor a aussi dit travailler, avec des banques privées et fonds souverains, à un autre dispositif de 20 milliards de dollars pour aider l'Argentine dans le remboursement de sa dette.
La pression ne se dément pas toutefois sur le peso, les marchés financiers, qui jugent la devise argentine surévaluée, se montrant nerveux quant au maintien après les élections d'un cap d'austérité budgétaire. le faible niveau des réserves de la banque centrale argentine inquiète également.
Javier Milei, président depuis fin 2023, jouera lors des élections de dimanche sa future marge de manoeuvre au Parlement - où il est à ce jour très minoritaire - pour pouvoir pousser plus avant ses réformes de dérégulation dans les deux années restantes de son mandat.
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