Amundi qui a accusé le coup après avoir dévoilé un bénéfice inférieur aux estimations des analystes au deuxième trimestre, tente un nouveau sursaut de 0,7% ce jeudi à 65,75 euros. Le premier gestionnaire d'actifs européen, contrôlé par le Crédit Agricole, a fait état d'un résultat avant impôts de 437 millions d'euros sur le trimestre clos fin juin, contre un consensus 'Bloomberg' de 516 millions d'euros. Ce 'raté' est dû à la faiblesse des frais de gestion nets, selon les analystes de RBC. Le résultat net ajusté affiche un repli de 4,5% à 334 millions d'euros, la contribution exceptionnelle d'impôt en France votée dans le projet de loi de finances pour 2025 ayant coûté 9 ME sur le trimestre. Amundi a par ailleurs indiqué que 70 à 80 millions d'euros de coûts de restructuration seront comptabilisés au second semestre dans le cadre du plan d'optimisation annoncé au premier trimestre visant à réduire les coûts de 30 à 40 millions d'euros à partir de 2026.
Plus positif, le groupe a enregistré une collecte nette de 20,4 milliards d'euros sur la période (+32%), alors que les analystes anticipaient une décollecte de 2,82 MdsE. Le total des encours sous gestion du groupe s'est établi à 2.267 milliards d'euros à fin juin, soit une hausse de 5,2% sur un an et de 0,9% par rapport au premier trimestre...
Mouvements de fonds
"La plupart des nouveaux flux observés ces derniers mois proviennent de clients européens qui ont décidé de rapatrier en Europe des capitaux investis ailleurs", a déclaré Valerie Baudson, directrice générale du gestionnaire d'actifs, lors de la conférence de présentation des comptes. "La conclusion d'un accord lève une partie de l'incertitude sur les marchés ", a souligné la dirigeante, ajoutant que l'impact économique de l'accord sur les droits de douane devrait être "modéré" pour la croissance économique européenne. "Tous ces accords auront un impact inflationniste majeur aux États-Unis, et je suis convaincue que, compte tenu du contexte géopolitique et économique actuel, tous nos clients continueront de souhaiter diversifier leurs portefeuilles".
Parmi les derniers avis de brokers, JP Morgan reste 'neutre' avec un objectif ramené de 72 à 69 euros, tandis que Citi ('achat') a expliqué que les résultats ont été "mitigés", car l'amélioration des actifs sous gestion et des flux a été compensée par leur composition, les flux venant principalement de clients et de produits à faible marge, ce qui explique en partie les bénéfices inférieurs aux attentes. La banque estime que les résultats impliquent une baisse d'environ 2 à 3% du consensus. Citi reste malgré tout à l'achat avec un objectif ajusté de 77 à 72 euros. Dans le même sens, Morgan Stanley ('pondération en ligne') note que les flux sont orientés vers les clients institutionnels/assurances à faible marge, ainsi que vers les actifs passifs, ce qui a entraîné une baisse des marges sur commissions, tandis que les flux de détail français et internationaux ont été 'faibles'. Les flux nets globaux sont positifs, mais la répartition par client et par produit est négative... Jefferies estime que la vente des activités aux Etats-Unis à Victory Capital "a pesé plus que prévu sur les marges de détail". Oddo BHF reste enfin à 'surperformance' sur le dossier avec un objectif ajusté à 77 euros...