Alphabet flambe à Wall Street, nickel Chrome

Alphabet s'enflamme de 7% avant bourse à Wall Street, sur un jugement dispensant Google de céder Chrome ou de se séparer d'Android. Un juge fédéral a jugé ainsi que la cession était inadaptée dans cet...

Alphabet s'enflamme de 7% avant bourse à Wall Street, sur un jugement dispensant Google de céder Chrome ou de se séparer d'Android. Un juge fédéral a jugé ainsi que la cession était inadaptée dans cette affaire antitrust historique. Le Département américain de Justice avait réclamé une vente forcée et demandé au juge d'ordonner la fin de contrats de plusieurs milliards de dollars qui assuraient la domination de Google sur le marché, démarches que le juge a refusé d'appliquer. "Les plaignants n'ont pas démontré que leurs recours comportementaux seraient inefficaces sans la cession immédiate de Chrome", a déclaré le juge Mehta.

Google devra néanmoins partager les données qui lui ont permis de conserver son monopole sur la recherche. La décision du juge Amit Mehta du district de Columbia devrait donc profiter ce jour à Alphabet en bourse, mais aussi à Apple puisque la décision préserve la relation du groupe à la pomme avec Google. Mehta a en effet statué que Google pouvait continuer à verser des paiements à ses partenaires de distribution pour le préchargement ou le placement de produits Google Search, Chrome ou GenAI, ce qui permettrait à Google de continuer à verser 20 milliards de dollars par an à Apple en échange de l'utilisation par le groupe de Tim Cook de Google Search comme moteur de recherche par défaut dans son navigateur Safari et Siri.

En revanche, Google devra donc partager ses données avec ses concurrents pour favoriser la compétition dans la recherche en ligne. Mehta a aussi interdit à Google de conclure des partenariats exclusifs qui interdiraient aux fabricants de préinstaller des produits rivaux sur leurs appareils. Le géant californien de la recherche en ligne ne pourra donc conclure de contrats exclusifs pour la distribution de Google Search, Chrome, Google Assistant ou Gemini. Google ne pourra pas non plus conditionner l'octroi de licences pour son Play Store ou toute autre application Google à la distribution ou au préchargement d'autres services Google, ni conditionner le partage des revenus d'une application Google au placement d'une autre. Google sera également tenu de fournir aux concurrents qualifiés certains index de recherche et données d'interaction utilisateur, ainsi que des services de recherche et de syndication d'annonces textuelles de recherche...

"Après deux procès complets, ce tribunal ne peut conclure que la domination de Google sur le marché est suffisamment imputable à son comportement illégal pour justifier la cession de Chrome", a quoi qu'il en soit tranché le juge, ajoutant qu'une telle mesure structurelle radicale nécessiterait un lien de causalité plus étroit. Mehta a également refusé d'accéder à la demande du ministère de Justice concernant une cession conditionnelle du système d'exploitation Android de Google, estimant que le gouvernement n'avait présenté aucune preuve justifiant d'une telle mesure.

Apple grimpe de 3,7% en pré-séance à Wall Street. Mehta a certes jugé que Google ne pouvait pas conclure de contrats exclusifs pour la recherche sur Internet, mais les accords faisant de ce moteur de recherche une option par défaut dans les navigateurs Internet restent autorisés. "Google est autorisé à rémunérer les développeurs de navigateurs, comme Apple", a ainsi déclaré le juge. Cependant, le groupe partenaire doit promouvoir d'autres moteurs de recherche, proposer une option différente selon les systèmes d'exploitation ou en mode privé, et est autorisé à modifier les paramètres de recherche par défaut chaque année. Apple privilégie actuellement le moteur de recherche Google en lui attribuant le meilleur emplacement dans la barre de recherche Safari sur desktop et mobile.

Parmi les brokers de la place, JP Morgan Chase vient de doper son objectif de cours sur Alphabet de 232 à 260$ ('surpondérer'), alors que Bank of America porte le sien de 217 à 252$ ('achat'). KeyBanc vise désormais 265$, Deutsche Bank 260$, Wedbush 245$, Needham 260$ et Barclays 250$.

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