Quelque 236.900 propriétaires de Citroën C3 et DS 3 dans le nord de la France ont été appelés lundi à ne plus rouler le temps que soient changés leurs airbags, dans le cadre d'une nouvelle vague d'immobilisation liée au scandale Takata.
Ces airbags sont susceptibles de causer de graves blessures et ont déjà provoqué au moins un décès en métropole et onze en outremer, où le climat dégrade plus vite un de leurs composants, selon le ministère des Transports.
Volkswagen, Nissan, BMW ou Toyota, entre autres, ont rappelé des millions de véhicules équipés de ces airbags dangereux, avec des campagnes de rappels encore en cours aujourd'hui.
Suite à plusieurs accidents mortels, une première campagne d'immobilisation ? appelée "stop drive" ? avait déjà été lancée par Citroën et DS début 2024 dans le sud de l'Europe et au Maghreb, immobilisant des milliers d'automobilistes pendant des semaines. En France, elle concernait le sud du pays et l'Outre-mer.
La décision de commencer les rappels par ces régions avait été prise "sur la base de critères de chaleur et d'humidité des climats sur le long terme", soit les deux facteurs qui endommagent ces airbags, selon Stellantis, la maison-mère de Citroën et DS.
Les véhicules concernés par le rappel de lundi sont situés au nord d'une ligne Lyon-Clermont-Ferrand et ont été immatriculés entre 2008 et 2013. Citroën les avait déjà appelés à passer au garage depuis janvier 2025 mais sans les immobiliser.
De nouveaux tests effectués sur une voiture en Loire-Atlantique, au nord de cette ligne donc, ont montré une "dégradation des propriétés" du nitrate d'ammonium, le produit qui sert à gonfler le coussin en cas d'accident.
Le groupe Stellantis a donc décidé d'étendre "par précaution" la mesure d'immobilisation au reste de la France, a indiqué un porte-parole du groupe à l'AFP.
Les propriétaires de ces véhicules sont appelés à prendre rendez-vous sur le site internet de Citroën.
Stellantis a dû mobiliser en urgence son réseau de concessionnaires, assailli de demandes d'automobilistes redoutant un accident, prêter des milliers de voitures en remplacement et doper la production de nouveaux airbags adaptés.
Mais le constructeur a maintenant des stocks d'airbags de remplacement et les concessionnaires peuvent les installer "tout de suite", a souligné le porte-parole.
Le groupe a aussi mobilisé huit de ses usines en France (Rennes, Poissy, Sochaux, Mulhouse, Trémery, Charleville-Meizières, Hordain, Douvrin) pour accueillir des clients.
- Autres rappels -
Avec ses courriers et ses campagnes d'affichage, Stellantis ne touche pas immédiatement tous les clients: sur 73.800 personnes prévenues en janvier dans le nord de la France, 42.400 se sont inscrits pour une réparation, et 17.600 voitures ont été révisées, selon Stellantis.
Depuis avril 2024, dans le cadre de la première vague de rappel lancée dans le sud de l'Europe et au Maghreb, plus de 400.000 voitures ont été réparées, sur les 530.000 Citroën C3 et DS3 vendues entre 2009 et 2019 dans les zones concernées.
Le ministère des Transports a également lancé en janvier des campagnes d'information dans les stations-service en Outre-mer, et les centres de contrôle technique doivent prévenir les clients concernés dans toute la France lors du passage de leur véhicule.
Les véhicules vendus entre 2014 et 2019 dans le nord de la France et d'autres pays d'Europe (Allemagne, Autriche, Suisse... pour un total de 869.000 véhicules) feront l'objet de prochaines vagues de rappel, mais sans immobilisation, a précisé Stellantis.
Parallèlement, plusieurs propriétaires de C3 ont déposé des plaintes contre Stellantis pour "mise en danger de la vie d?autrui" et "pratiques commerciales trompeuses", demandant notamment des compensations financières.
Le scandale Takata, qui a éclaté en 2014, avait mené le fabricant japonais à la faillite.
© 2025 AFP