Air France KLM est soumise à une forte pression pour revoir le modèle économique de sa filiale néerlandaise, en raison de la flambée des redevances aéroportuaires, des taxes sur les billets d'avion et de l'inflation aux Pays-Bas. "Toutes les options sont envisagées" pour préserver la rentabilité de KLM, a déclaré Ben Smith lors de la conférence de présentation des comptes trimestriels du groupe. Parmi les mesures envisagées figurent d'éventuels ajustements du nombre d'avions, ainsi que des types d'appareils, des destinations et des effectifs, a-t-il précisé. "Une part importante de notre activité repose sur les correspondances", a souligné le dirigeant cité par 'Bloomberg'. "Ce segment de notre modèle économique est fortement menacé".
Le DG d'AF-KLM a ajouté que la hausse des redevances à l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol, qui, selon la compagnie, ont augmenté de 41% en 2025, constitue probablement le changement le plus important intervenu dans la structure des coûts de la compagnie aérienne ces dernières années, le qualifiant d'"inédit". La flambée des taxes d'atterrissage et de décollage, ainsi que l'augmentation des taxes passagers et de sécurité, ont eu un impact significatif sur le chiffre d'affaires unitaire de la compagnie néerlandaise au troisième trimestre. La marge opérationnelle de KLM a ainsi reculé à 9,5%, contre 11,1%. La hausse des taxes sur les billets d'avion l'an dernier a également aggravé la situation, poussant certains clients à se tourner vers des aéroports étrangers.
Dans ce contexte, le renouvellement de la flotte de KLM pourrait être compromis, selon B.Smith. "Si nous ne réalisons pas de bénéfices, nous ne pouvons pas acheter de nouveaux avions, c'est aussi simple que cela... Pas de bénéfices, pas de nouveautés". Le dirigeant a malgré tout indiqué ne pas prévoir, pour l'instant, de délocaliser KLM hors de Schiphol. "Nous croyons toujours en Amsterdam... Nous pensons que c'est une excellente plateforme. Le réseau KLM actuel est fantastique. Il faut des décennies pour le construire".