Séance cauchemardesque pour Worldline ! Guère rassuré par le communiqué publié par la société avant l'ouverture, le marché délaisse le titre de la société de paiements qui creuse ses pertes au fil de la journée et s'effondre désormais de plus de 40% à 2,7 euros. Un nouveau plus bas historique pour un groupe qui accumule les déboires depuis de longs mois. Après avoir plus que quintuplé entre 2014 et 2021, portant la capitalisation boursière de l'entreprise à près de 24 milliards d'euros, le titre a désormais perdu 96% de sa valeur...
La chute du jour est à relier à la parution de l'enquête journalistique "Dirty Payments" dans laquelle on peut lire que la sociétéa traité pendant des années des milliards d'euros de transactions douteuses, voire frauduleuses, pour le compte d'acteurs du commerce en ligne comme des arnaqueurs, des casinos illégaux, des sites pornographiques controversés, des sites de prostitution et des réseaux de blanchiment présumés. Malgré les mesures prises pour assainir sa clientèle, le journal néerlandais 'NRC' a rapporté que Worldline n'avait pas banni ces " dernières années " les clients lucratifs présentant des taux de fraude élevés, alors même que son service de gestion des risques réclamait des contrôles plus stricts. Le magazine allemand 'Spiegel' a lui indiqué que Payone, basé à Francfort et détenu majoritairement par Wordline, n'avait pas procédé à des vérifications approfondies des " clients douteux ", malgré ses obligations légales...
Réagissant rapidement à cet article, Worldline a indiqué avoir "renforcé son cadre de gestion des risques liés aux commerçants afin d'en assurer la totale conformité aux lois et réglementations" et avoir "mené une revue approfondie de son portefeuille HBR qui représente actuellement environ 1,5 % de ses volumes acquis et résilié les relations commerciales identifiées comme non conformes à ce cadre renforcé".
Worldline a précisé que ces décisions ont concerné des commerçants représentant environ 130 millions d'euros de chiffre d'affaires en année pleine 2024. "À titre indicatif, selon les derniers rapports des réseaux de cartes, notre taux de fraude est inférieur à la moyenne du secteur", ajoute la société cotée à Paris, selon laquelle "tous les clients HBR encore actifs dans ce portefeuille font désormais l'objet d'une surveillance renforcée, basée sur des procédures spécifiques. Des exigences supplémentaires en matière de contrôles, de vérifications et de documentation ont été introduites afin de garantir une conformité continue aux obligations réglementaires et à nos standards internes renforcés".