Pierre-Antoine Vacheron prend les choses en main chez Worldline. Après la semaine cauchemardesque vécue par le groupe de paiements à la suite de la parution de l'enquête journalistique "Dirty Payments" dans laquelle on peut lire que la société a traité pendant des années des milliards d'euros de transactions douteuses, voire frauduleuses, le dirigeant annonce que le groupe a mandaté des experts indépendants pour réaliser des audits externes.

Dans un entretien accordé aux 'Echos', Pierre-Antoine Vacheron indique ainsi avoir confié à Accuracy la réalisation "d'un audit externe du portefeuille résiduel de commerçants qui exercent des activités à risque". L'entreprise a également demandé à "un prestataire de premier plan d'évaluer l'ensemble de notre dispositif de contrôle - ce qu'on appelle les première, deuxième et troisième lignes de défense. Ce volet a été confié à Oliver Wyman".

"Avec ce dispositif, on va d'une part passer au scanner tout notre portefeuille d'activités les plus risquées de high brand risk d'ici à fin juillet, et d'autre part, faire conduire une évaluation du dispositif de sorte que, fin octobre, on puisse dire quelles sont potentiellement nos fragilités et quels sont les plans de remédiation encore nécessaires pour que tout soit complètement au carré", résume le directeur général.

Quant au portefeuille de clients à haut risque, le dirigeant précise au quotidien qu'il "représente 1,5% du volume d'acquisition de Worldline sur environ 500 milliards d'euros de transactions en 2024. L'audit du portefeuille HBR doit permettre de vérifier que sur ce 1,5%, on n'a pas de brebis galeuse. S'il y a encore des choses à ajuster, on le fera".

Malgré la nouvelle tempête, Pierre-Antoine Vacheron confirme enfin avoir le soutien de ses trois actionnaires institutionnels principaux, Bpifrance, Crédit Agricole et la Bourse suisse SIX Group : "leurs représentants nous soutiennent clairement et sans équivoque".