Wall Street vers les sommets !...

Wall Street vers les sommets !

Wall Street progresse avant bourse ce jeudi, le S&P 500 et le Nasdaq étant attendus sur de nouveaux sommets. L'indice large S&P s'adjuge 0,3%, le Dow Jones 0,2% et le Nasdaq 0,4%. Les marchés sont stimulés par l'accalmie géopolitique et les espoirs d'accords commerciaux, tandis que concernant la Fed, Trump semble bien pressé de remplacer Jerome Powell. Selon le Wall Street Journal, la frustration de Trump face à l'attentisme de Powell en matière de taux l'aurait conduit à envisager d'annoncer son choix pour lui succéder à la présidence de la Fed dès septembre ou octobre, bien plus tôt que la période de transition habituelle de trois ou quatre mois - alors que le mandat de Powell se termine en mai 2026.

Sur le Nymex, le baril de brut WTI avance de 0,1% à 65$. L'once d'or fin se stabilise à 3.333$. L'indice dollar perd 0,3% face à un panier de devises de référence. Sur les marchés obligataires, le rendement du T-Bond à 10 ans se tasse encore à 4,28%...

Le cessez-le-feu déclaré par Trump entre l'Iran et Israël semble donc tenir, ce qui a soutenu notablement la place américaine cette semaine. Du côté de Jerome Powell, dont l'audition semi-annuelle de politique monétaire devant le Congrès se tenait mardi et mercredi, le discours a peu évolué. Le patron de la Fed juge toujours approprié d'attendre alors que les banquiers centraux américains craignent une poussée de l'inflation cet été avec les tarifs douaniers, mais il faut relever que Powell a aussi laissé entendre que la baisse des taux pourrait intervenir plus tôt que prévu si ces données d'inflation des prochains mois ressortent moins préoccupantes qu'attendu. L'outil CME FedWatch donne désormais 75,2% de probabilité de statu quo monétaire le 30 juillet à l'issue de la prochaine réunion, contre 24,8% de 'proba' d'un assouplissement d'un quart de point.

Le discours semi-annuel de politique monétaire de Jerome Powell constituait l'un des éléments majeurs de la semaine, d'autant que le président de la Fed subit des attaques de plus en plus dures du président Trump, pressé de voir les taux baisser. Powell a maintenu le cap et juge que la banque centrale américaine a le temps de patienter pour observer les développements en matière d'économie et l'évolution des prix, avant de décider de la suite de son action. Powell qui note que l'inflation s'est modérée considérablement, mais ajoute qu'elle reste quelque peu élevée. Ainsi, la Fed pourrait rester en mode pause pendant encore un certain temps si l'on en croit son leader, qui ne semble pas intimidé par les attaques frontales de Trump.

Trump a déclaré plus tôt que les taux de la Fed devraient être abaissés... d'au moins deux à trois points de pourcentage. Le président américain est revenu à la charge hier devant les journalistes, suggérant qu'il annoncera bientôt le nom du remplaçant de Powell à la tête de la Fed et indiquant qu'il sait déjà qui choisir "parmi trois ou quatre". "Heureusement, il part assez vite, car je le trouve terrible", a insisté le locataire de la Maison Blanche, qui juge même que l'actuel président de la Fed est "une personne très stupide" au QI trop faible pour ses fonctions.

Il faut dire que Powell ne fait rien depuis hier pour assouplir réellement ses positions. Il note que pour l'heure, l'économie américaine progresse sur un rythme solide, et que le marché du travail demeure robuste. Au coeur des perspectives de politique monétaire se trouvent les inconnues entourant la politique tarifaire de Trump. Powell a déclaré : "Les effets des droits de douane dépendront, entre autres, de leur niveau final. Les anticipations concernant ce niveau, et donc les effets économiques qui en découlent, ont atteint un pic en avril et ont depuis diminué. Malgré cela, les augmentations de droits de douane cette année sont susceptibles de faire grimper les prix et de peser sur l'activité économique". Évoquant le double mandat, Powell a indiqué que le FOMC "déterminera l'orientation appropriée de la politique monétaire en fonction des données disponibles, de l'évolution des perspectives et de la balance des risques".

Il a ajouté que "sans stabilité des prix, nous ne pouvons pas bénéficier des longues périodes de forte conjoncture sur le marché du travail, qui profitent à tous les Américains". "Pour l'instant, nous sommes bien placés pour attendre d'en savoir plus sur l'évolution probable de l'économie avant d'envisager tout ajustement de notre politique monétaire", a-t-il déclaré Alors que la théorie économique tend à considérer les tarifs douaniers comme un choc ponctuel sur les prix, "ce n'est pas une loi de la nature" selon Powell, qui s'exprimait hier devant la commission bancaire du Sénat, au lendemain de son intervention devant le comité des services financiers de la Chambre des représentants. "Si les droits de douane sont appliqués rapidement et qu'il n'y en a plus, il est très probable qu'il s'agisse d'une mesure ponctuelle sans inflation plus persistante", a estimé le dirigeant de la Fed, mais "en tant que responsables de la stabilité des prix, nous devons gérer ce risque et c'est tout ce que nous faisons". L'impact des droits de douane peut être selon Powell "important ou faible", et c'est d'après lui "quelque chose qu'il faut aborder avec prudence". "Si nous commettons une erreur, les gens en paieront le prix pendant longtemps", a insisté le président de la Fed hier.

Sur le front économique ce jeudi, le PIB américain final du premier trimestre 2025 s'est établi en recul sur un rythme de -0,5%, contre -0,2% de consensus de place et -0,2% pour sa précédente évaluation. Les dépenses personnelles de consommation ont augmenté quant à elles sur un rythme de 0,5%.

Les commandes de biens durables du mois de mai viennent aussi d'être publiées et s'affichent en très forte progression de 16,4% d'un mois sur l'autre, contre +9,4% de consensus FactSet et -6,6% pour la lecture révisée du mois antérieur. Hors transport toutefois, ces commandes de biens durables ont augmenté de 0,5% par rapport au mois précédent, contre un consensus stable.

La balance du commerce international de biens pour le mois de mai s'est affichée déficitaire de 96,6 milliards de dollars, un déficit creusé et plus lourd que prévu, alors que les exportations ont décliné de 5,2%.

Les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 21 juin ont reculé à 236.000, contre 245.000 de consensus et 246.000 pour la lecture révisée du mois antérieur, selon le Département américain au Travail.

L'indice d'activité nationale de la Fed de Chicago pour le mois de mai s'est affiché négatif à -0,28 contre -0,36 pour la lecture révisée du mois antérieur, ce qui signale donc toujours une croissance inférieure à la tendance.

Les stocks de grossistes du mois de mai ont régressé de 0,3% d'un mois sur l'autre contre +0,1% pour la lecture révisée du mois précédent.

Les opérateurs suivront encore ce jour les promesses de ventes de logements et l'indice manufacturier de la Fed de Kansas City. Thomas Barkin, Beth Hammack, Michael Barr et Neel Kashkari de la Fed interviendront dans la journée.

Sur le front commercial, Reuters indique que les dirigeants de l'Union européenne réunis à Bruxelles doivent indiquer à la Commission européenne s'ils souhaitent conclure rapidement un accord commercial avec les États-Unis, au prix de conditions plus favorables à Washington, ou s'ils veulent durcir le bras de fer pour obtenir davantage. Selon des fonctionnaires et diplomates cités par Reuters, la plupart des dirigeants de l'UE semblent pencher pour un accord rapide, car le bloc pourrait alors tenter d'adopter des mesures de rééquilibrage des échanges commerciaux avec les États-Unis. La Commission, qui négocie les deals commerciaux au nom de l'UE, souhaite savoir de quelle manière les dirigeants des 27 États membres veulent répondre à la date limite du 9 juillet fixée par Trump pour la conclusion d'un accord.

Enfin, vendredi, les investisseurs surveilleront les revenus et dépenses des ménages américains du mois de mai et l'indice d'inflation lié (14h30, consensus +0,3% pour les revenus et +0,2% pour les dépenses de consommation, +0,1% pour l'indice des prix 'core PCE'), ainsi que l'indice du sentiment des consommateurs de l'Université du Michigan final du mois de juin (16 heures, consensus FactSet 59,8). John Williams, Lisa Cook et Beth Hammack de la Fed prendront par ailleurs la parole.

Les valeurs

McCormick, le géant américain des assaisonnements et épices, a publié pour son deuxième trimestre fiscal un bénéfice ajusté par action de 69 cents supérieur aux attentes, et des revenus de 1,66 milliard de dollars en légère hausse de 1% mais inférieurs au consensus, pour un bénéfice net de 175 millions de dollars. Le bénéfice opérationnel a représenté 246 millions de dollars (+5%) contre 234 millions de dollars un an plus tôt. Le bénéfice opérationnel ajusté a atteint 259 millions de dollars. La croissance organique atteint 1,6%. Le groupe anticipe toujours des revenus stables ou en hausse jusqu'à +2%, ainsi qu'un bénéfice ajusté par action allant de 3,03 à 3,08$ - légèrement supérieur au consensus.

Walgreens Boots Alliance, la chaîne pharmaceutique qui a finalisé un accord de 10 milliards de dollars avec Sycamore Partners en vue de sa sortie de la cote, a publié pour son troisième trimestre une perte par action de 20 cents contre un profit de 40 cents un an avant. Le bénéfice ajusté par action est ressorti positif de 38 cents, contre 63 cents sur la période comparable de l'an dernier. Les ventes ont progressé de 7,2% à 39 milliards de dollars, avec une augmentation de 6,9% à devises constantes. Compte tenu de la transaction en cours, en vertu de laquelle WBA sera acquis par des entités affiliées à Sycamore Partners, la société a précédemment retiré ses prévisions pour l'exercice 2025.

Micron, le concepteur américain de puces mémoires, a annoncé hier soir pour son troisième trimestre fiscal clos fin mai 2025 des revenus de 9,3 milliards de dollars en croissance de 37%, à comparer à un consensus de 8,9 milliards de dollars. Le bénéfice ajusté par action a représenté 1,91$, également bien au-dessus du consensus qui se situait à 1,60$. Le groupe de l'Idaho, soutenu par l'IA et les mémoires HBM, prévoit des revenus du quatrième trimestre d'environ 10,7 milliards de dollars, également largement supérieurs au consensus qui était de 9,9 milliards. Le bénéfice ajusté par action sur la période est anticipé à 2,50$, lui aussi bien meilleur que prévu.

TSMC, ou Taiwan Semiconductor Manufacturing Co., le leader des puces sous contrat, s'apprête à injecter 10 milliards de dollars de capitaux dans sa filiale étrangère afin de consolider ses opérations de couverture de change, indique Bloomberg, ajoutant qu'il s'agit de sa plus importante opération de ce type pour contrer la volatilité du taux de change local. TSMC Global Ltd., filiale à 100% du plus grand fabricant mondial de puces électroniques, a approuvé dans ce sens un plan d'augmentation de capital par l'émission de nouvelles actions d'une valeur de 10 milliards de dollars à sa maison mère afin de réduire ses coûts de couverture de change. Il s'agit de la troisième opération de ce type depuis 2024 et de loin la plus importante, insiste Bloomberg.

Société(s) citée(s) :
https://bourse.fortuneo.fr/actualites/wall-street-vers-les-sommets-1016228
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