Wall Street : timide hausse, avant la Fed, Microsoft et Meta...

Wall Street : timide hausse, avant la Fed, Microsoft et Meta

Wall Street pointe en légère hausse avant bourse ce mercredi, en attendant le verdict de la Fed et les publications financières de Microsoft et Meta. Le S&P 500 grappille 0,1% et le Nasdaq 0,1% également, tandis que le Dow Jones s'affiche pratiquement stable. Les opérateurs temporisent sur les sommets historiques. Une prudence accentuée par certaines publications mitigées d'entreprises. Les indices S&P et Nasdaq restent néanmoins au contact de leurs plus hauts historiques depuis une semaine, soutenus par l'apaisement commercial apparent, avec dimanche l'accord commercial préliminaire annoncé dimanche entre les États-Unis et l'Union européenne, ainsi que la possible extension de la trêve commerciale sino-américaine.

Donald Trump et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s'exprimant dimanche après les négociations en Écosse, ont donc annoncé que les États-Unis et l'UE s'étaient mis d'accord sur le cadre d'un accord commercial prévoyant un taux de droit de douane de base de 15% sur les marchandises européennes importées aux États-Unis - en provenance des 27 Etats du bloc. Le président américain avait précédemment menacé l'UE de droits de douane de 30%, qui auraient pris effet le 1er août. Trump a qualifié cet accord de "plus important que tous", tandis qu'Ursula von der Leyen a déclaré que les 15% n'étaient pas à sous-estimer, mais qu'il s'agissait de ce que l'UE pouvait obtenir de mieux. Le "deal" prévoit également 600 milliards de dollars d'investissements de l'UE aux États-Unis, ainsi que l'achat par le bloc de 750 milliards de dollars d'énergie américaine. "C'est un bon accord, c'est un accord énorme, avec des négociations difficiles", a réagi Ursula von der Leyen.

Le président américain a glissé que le taux tarifaire de base pour le monde serait "de l'ordre de 15 à 20%, probablement l'un de ces deux chiffres", selon des propos rapportés par CNBC. Trump a aussi déclaré qu'il ne prolongerait pas la date limite de vendredi pour l'entrée en vigueur des droits de douane aux niveaux définis dans les accords ou les lettres qu'il a envoyées aux dirigeants des pays. "La date limite du 1er août est la date limite du 1er août ; elle reste fixe et ne sera pas reportée", a déclaré Trump, qui avait confirmé cette semaine que 15% constituait le nouveau plancher tarifaire pour les pays dont il dicte les taux en l'absence d'accords commerciaux.

Les négociateurs économiques américains et chinois ont conclu hier deux jours de négociations sans annonce immédiate d'un nouveau report des droits de douane entre Washington et Pékin. Il s'agissait de la troisième réunion des équipes commerciales américaine et chinoise ces derniers mois, les précédentes ayant eu lieu à Genève et Londres. He Lifeng, vice-Premier ministre chinois chargé de la politique économique, a dirigé les discussions pour son pays. Le négociateur commercial chinois Li Chenggang a tout de même indiqué la possibilité de cette extension de la trêve et estimé que les deux parties avaient eu des échanges francs. "Nous allons retourner à Washington et discuter avec le président pour savoir s'il souhaite le faire", a ajouté le représentant US au Commerce Jamieson Greer après la fin des négociations à Stockholm. Le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a ajouté que ces deux jours de négociations avaient été "très enrichissants" et qu'une nouvelle pause de 90 jours restait à l'ordre du jour. Il a évoqué un ton "très constructif" des discussions. Donald Trump, interrogé sur les chances d'approbation, a déclaré aux journalistes à bord d'Air Force One qu'il venait de s'entretenir avec Bessent et qu'il prendrait une décision après un briefing, mais que Bessent était satisfait de la réunion.

Bessent a ajouté que les négociateurs n'avaient pas évoqué de rencontre en face à face entre les deux présidents et que l'accent avait été mis sur la politique, allant de la consommation de pétrole russe aux terres rares en passant par les contrôles des exportations chinoises. Trump a ajouté mardi qu'il espérait toujours rencontrer Xi "avant la fin de l'année".

L'absence d'annonce sur une prolongation de la trêve pourrait faire craindre une hausse ultérieure des droits actuels, de 30% sur les importations chinoises et 10% sur les produits américains. Des taux plus élevés pourraient encore entrer en vigueur le 12 août, même s'il semble actuellement que la tendance soit à l'apaisement.

Trump a par ailleurs déclaré selon Bloomberg que l'Inde pourrait se voir imposer des droits de douane de 20 à 25%, tout en prévenant que le prélèvement final n'était pas encore finalisé, les deux pays négociant un accord commercial avant la date limite du 1er août. "Je le pense", a déclaré Trump aux journalistes hier, interrogé sur la possibilité d'un tel taux de droits de douane pour New Delhi. "L'Inde a toujours été une bonne amie, mais elle a imposé des droits de douane plus élevés que presque tous les autres pays", a expliqué Trump à bord d'Air Force One, à son retour à Washington après une visite de cinq jours en Écosse. "Vous ne pouvez pas faire cela", a ajouté le président américain, cité par Bloomberg. "N'oubliez pas que, bien que l'Inde soit notre amie, nous avons, au fil des ans, relativement peu échangé avec elle en raison de ses tarifs douaniers bien trop élevés, parmi les plus élevés au monde, et de ses barrières commerciales non monétaires les plus contraignantes et les plus odieuses de tous les pays. De plus, elle a toujours acheté la grande majorité de son équipement militaire à la Russie et est, avec la Chine, le plus gros acheteur d'énergie de la Russie, à une époque où tout le monde veut que la Russie arrête les massacres en Ukraine", ajoute Trump sur Truth Social, expliquant que par conséquent, l'Inde subira à partir du 1er août des tarifs douaniers de 25%, "plus une pénalité pour ce qui précède".

Selon le rapport d'ADP publié ce jour, les créations de postes dans le secteur privé aux USA pour le mois de juillet 2025 sont ressorties au nombre de 104.000, contre un consensus FactSet de 105.000 et une lecture révisée à 23.000 destructions de postes un mois avant (contre -33.000 en première estimation). "Nos données sur l'embauche et les salaires témoignent globalement d'une économie saine. Les employeurs sont de plus en plus optimistes quant à la résilience des consommateurs, piliers de l'économie", a ajouté Nela Richardson, cheffe économiste d'ADP. En juillet, les entreprises de plus de 500 personnes ont généré 46.000 postes et celles de 50 à 249 personnes ont créé 55.000 emplois.

La lecture avancée du PIB américain du deuxième trimestre 2025 fait ressortir une croissance au rythme de 3%, bien plus élevée que prévu puisque le consensus se situait à 2,5%. L'indice de prix a pour sa part progressé moins que prévu, sur un rythme de 2%. Les dépenses personnelles de consommation ont augmenté comme attendu sur un rythme de 1,4%. Il s'agit de la première des trois estimations du PIB pour le T2. Au premier trimestre, l'économie américaine avait corrigé de 0,5%.

Le communiqué de la Fed est attendu à 20 heures et l'intervention de Powell aura lieu à 20h30. La Fed doit selon toute probabilité laisser encore ses taux inchangés entre 4,25 et 4,5%, mais elle pourrait bien procéder à un assouplissement en septembre selon l'outil CME FedWatch. Une certaine dissidence pourrait émerger dès aujourd'hui au sein de la Fed, alors que le gouverneur Christopher Waller et la gouverneure Michelle Bowman se sont déjà exprimés récemment en faveur d'une baisse immédiate des taux... Le discours de Powell sera suivi de près, alors que Trump a multiplié les attaques contre le leader de la Fed pour obtenir des baisses de taux, mais semble depuis peu adopter une attitude plus raisonnée à l'égard du timonier de la banque centrale.

Demain, suite des festivités économiques à Wall Street avec l'étude Challenger sur les annonces de licenciements, les inscriptions hebdomadaires au chômage, les revenus et dépenses des ménages, l'indice du coût de l'emploi et le PMI de Chicago. Enfin, vendredi, fin de semaine également animée avec le rapport mensuel gouvernemental sur la situation de l'emploi, l'indice PMI manufacturier final, l'ISM manufacturier, les dépenses de construction et l'indice du sentiment des consommateurs de l'Université du Michigan. Vendredi qui marque aussi l'échéance cruciale de mise en application des droits de douane...

Les "Mag 7" et les entreprises US de manière générale sont aussi en vedette cette semaine avec un calendrier plus que chargé des publications. Visa, Booking Holdings et Starbucks publiaient hier soir. Microsoft et Meta annoncent ce mercredi après bourse, aux côtés de Qualcomm, d'Arm et de Lam Research. ADP, Altria, Robinhood, Illinois Tool Works et Carvana publient aussi ce jour. Apple et Amazon dévoileront par ailleurs jeudi soir leurs résultats financiers. Ainsi, 4 des "Mag 7" publient cette semaine, alors que deux (Alphabet et Tesla) ont déjà annoncé et que la dernière (Nvidia) annonce en décalé à la fin du mois d'août.

Sur le Nymex, le baril de brut WTI prend 0,6% à 69,6$. L'once d'or fin recule de 0,1% à 3.324$. L'indice dollar avance de 0,3% face à un panier de devises de référence.

Les valeurs

Visa a publié hier soir pour son troisième trimestre fiscal un bénéfice ajusté par action de 2,98$, largement au-dessus des attentes, contre 2,42$ un an plus tôt. Les revenus ont totalisé quant à eux 10,2 milliards de dollars, également meilleurs que prévu, à comparer aux 8,9 milliards de dollars de l'an dernier. Le géant américain des paiements a ainsi affiché une progression de 23% du bénéfice ajusté par action et une croissance de 14% des revenus. Les volumes de paiements ont augmenté de 8%. "Visa a réalisé un nouveau trimestre solide, avec une croissance de 14% du chiffre d'affaires net, une hausse de 12% du bpa GAAP et une augmentation de 23% du bpa non-GAAP", a déclaré Ryan McInerney, DG de Visa. "Les tendances favorables à l'activité se sont poursuivies tout au long du trimestre et au début du mois de juillet", a indiqué le dirigeant, qui attribue ces résultats à la vigueur continue des dépenses de consommation, tant discrétionnaires que non discrétionnaires, et souligne la priorité accordée par Visa à l'avenir et l'innovation, avec le développement de produits dans des domaines dynamiques comme l'IA et les stablecoins...

Starbucks, la chaîne américaine de cafés, a publié hier soir des comptes contrastés, ratant le consensus de profit pour son troisième trimestre fiscal avec un bénéfice ajusté par action de 50 cents, contre 93 cents un an avant, pour des revenus de 9,46 milliards de dollars à comparer aux 9,1 milliards de dollars de l'an passé. Brian Niccol, directeur général du groupe, estime que son redressement est en avance sur les plans, malgré ces bénéfices décevants et une marge opérationnelle réduite à 9,9%. Le plan 'Back to Starbucks' en cours semblerait toutefois porter quelques fruits, selon le management, qui souligne l'amélioration de la tendance des ventes comparables aux États-Unis. Des ventes tout de même en repli de 2% en Amérique du Nord à comparable sur le trimestre clos.

Booking Holdings a dépassé les attentes pour son deuxième trimestre, dégageant sur la période un bénéfice ajusté par action de 55,4$ contre 50$ de consensus, pour des revenus en progression de 16% à 6,8 milliards de dollars - également meilleurs que prévu. Glenn Fogel, DG du groupe, évoque aussi une croissance de 8% du nombre de nuitées et une croissance à deux chiffres des réservations brutes portée par tous les segments de marché. Booking constate néanmoins des comparaisons plus difficiles en glissement annuel en août et septembre et souligne le risque de perturbations liées aux incertitudes macroéconomiques et géopolitiques. Pour le troisième trimestre, le voyagiste en ligne américain prévoit un Ebitda ajusté compris entre 3,9 et 4 milliards de dollars, ainsi qu'une croissance du nombre de nuitées allant de 3,5 à 5,5%. La croissance des revenus T3 est attendue entre 7 et 9%.

Mondelez, le groupe alimentaire américain aux marques Oreo, Trident ou Cadbury, a annoncé pour son deuxième trimestre un bénéfice net de 641 millions de dollars et un bénéfice ajusté par action de 73 cents, au-dessus des attentes de brokers, pour des revenus de près de 9 milliards de dollars dépassant également le consensus. Le groupe maintient prudemment ses prévisions financières pour l'exercice, sur fond de flambée des cours du cacao. Mondelez anticipe une croissance organique du chiffre d'affaires d'environ 5% et une baisse de 10% du bénéfice par action ajusté à taux de change constant. Le groupe évoque une inflation sans précédent des coûts du cacao et une incertitude macroéconomique plus large, avec des risques géopolitiques, réglementaires et liés aux matières premières. Mondelez continue de tabler sur un flux de trésorerie disponible supérieur à 3 milliards de dollars cette année.

VF Corp, le groupe de Denver aux marques Vans, Supreme, Timberland et The North Face, s'envole avant bourse à Wall Street, alors que le groupe a annoncé pour son premier trimestre fiscal des revenus supérieurs aux attentes, stables à 1,76 milliard de dollars, pour une perte ajustée par action de 24 cents à comparer à un consensus de -34 cents. Pour son exercice fiscal 2026, le groupe envisage un free cash flow en hausse, mais aussi un bénéfice ajusté opérationnel en progression en comparaison de l'exercice antérieur.

ADP, le groupe du New Jersey, actif dans les solutions de gestion de paie et RH, a annoncé au titre de son quatrième trimestre fiscal 2025 juste clos des revenus de 5,1 milliards de dollars, au-dessus du consensus. Pour l'ensemble de l'année fiscale 2026 cette fois, la société prévoit une croissance de son chiffre d'affaires comprise entre 5 et 6%, dont le point médian est inférieur aux attentes des analystes. ADP prévoit une croissance de son chiffre d'affaires issu des services PEO de l'ordre de 5 à 7%. Sur le plan de la rentabilité, le bénéfice net du trimestre clos a été de 911 millions de dollars, alors que le bénéfice ajusté par action a battu le consensus, ressortant à 2,26$. Sur l'exercice, le bénéfice net dépasse les 4 milliards de dollars pour des revenus de 20,6 milliards.

Trane Technologies, leader en matière de technologie, services et solutions énergétiques dans le domaine du chauffage, de la ventilation et de la climatisation, corrige à Wall Street, malgré une guidance relevée de revenus et de bénéfice par action. Le groupe a publié pour le deuxième trimestre fiscal un bénéfice ajusté par action de 3,88$ en progression de 18%, pour des revenus de 5,75 milliards de dollars en hausse de 8% en données consolidées et 7% en organique. Les commandes ont augmenté de 5% à 5,6 milliards de dollars, alors que le carnet de commandes atteint 7,1 milliards de dollars, en hausse de 6% par rapport à fin 2024. Trane prévoit une croissance du chiffre d'affaires publié d'environ 9% pour l'exercice 2025, dont 100 points de base liés aux acquisitions, et une croissance organique du chiffre d'affaires d'environ 8%. Le bpa ajusté est anticipé à 13,05$ pour l'exercice 2025.

Société(s) citée(s) :
https://bourse.fortuneo.fr/actualites/wall-street-timide-hausse-avant-la-fed-microsoft-et-meta-5267640
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