Wall Street : Tesla s'envole !...

Wall Street : Tesla s'envole !

Wall Street évolue dans le vert en début de séance même si le Dow Jones recule légèrement. Bien aidé par l'envolée de Tesla, le premier des 'Sept Magnifiques' à dévoiler ses trimestriels, le compartiment technologique tire la tendance. Si le Dow Jones recule de 0,33% à 42.383 points, le S&P 500 remonte de 0,19% à 5.808 pts tandis que le Nasdaq progresse de 0,54% à 18.376 pts.

La détente des taux obligataires profite également à la place new-yorkaise alors que la perspective de baisses moins agressives des taux d'intérêt de la Réserve fédérale avait pesé sur la tendance ces derniers jours compte tenu de la résilience de la première économie mondiale. Sur le front macro justement, les investisseurs ont pris connaissance d'une nouvelle nette baisse des inscriptions hebdomadaires au chômage et d'un indicateur immobilier plus robuste que prévu.

Côté entreprises, la journée est marquée par une nouvelle vague de résultats trimestriels. Outre Tesla, IBM, Mattel, Hasbro, KKR, American Airlines ou encore UPS sont passés sur le gril ces dernières heures.

"Malgré la possibilité d'une plus grande volatilité à mesure que nous approchons de la saison des résultats et de l'élection de novembre, les perspectives à long terme du marché restent solides ", déclare à 'Bloomberg' Daniel Skelly au sein de l'équipe de gestion de patrimoine chez Morgan Stanley. "Des données Goldilocks conformes aux attentes (donc ni trop bonnes ni trop mauvaises) sont le meilleur résultat pour un rebond continu des actions et des obligations aujourd'hui", ajoute Tom Essaye de 'The Sevens Report'.

Sur le Nymex, le baril de brut WTI retombe de 0,25% à 70,6$. L'once d'or avance de 0,5% à 2.730$. L'indice dollar cède 0,25% face à un panier de devises de référence et l'euro s'offre un timide sursaut face au billet vert (+0,2%) à 1,0805$. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans se détend de 4,4 points de base à 4,200%. Enfin, le Bitcoin progresse de 1,8% autour des 68.000$ sur Coindesk.

Les valeurs

* Tesla s'envole de 17%, recherché après l'annonce de comptes meilleurs que prévu au troisième trimestre et des propos optimistes d'Elon Musk. Le constructeur de véhicules électriques a dégagé sur les trois mois clos fin septembre un bénéfice net ajusté de 2,5 milliards de dollars, soit un bpa de 0,72$ contre 0,60$ attendu, pour un chiffre d'affaires de 25,18 milliards de dollars contre 25,4 Mds$ de consensus. Le flux de trésorerie disponible s'est élevé à 2,9 milliards de dollars. La marge brute, surveillée de près, s'est établie à 19,8%, bien plus que les 16,8% attendus.

Tesla a livré 462.890 véhicules au troisième trimestre, soit une hausse de 6,4% par rapport au trimestre précédent, marquant ainsi le premier trimestre de croissance des livraisons cette année. La société a souligné que le coût moyen par véhicule construit était tombé à son plus bas niveau historique, à 35.100$, en baisse d'environ 2.400$, soit 6%, par rapport à l'année précédente. "Nous avons enregistré de bons résultats au troisième trimestre, avec une croissance des livraisons de véhicules à la fois en glissement séquentiel et en glissement annuel, ce qui s'est traduit par des volumes record au troisième trimestre", a déclaré la société. "Les préparatifs se poursuivent pour notre offre de nouveaux véhicules, notamment des modèles plus abordables, que nous commencerons à lancer au premier semestre 2025".

Tesla s'attend à ce que les livraisons soient en " légère croissance " en 2024. Le PDG, Elon Musk, a ajouté lors de la conférence de présentation des comptes qu'une croissance de 20 à 30% l'année prochaine était possible, bien qu'il ait présenté cela comme la "meilleure hypothèse". L'emblématique patron a également déclaré que la production du fameux robotaxi, le Cybercab, atteindra la production en volume en 2026 et que la société vise au moins 2 millions d'unités - et "peut-être 4 millions à terme". "Les investisseurs qui voulaient quelque chose aujourd'hui ont obtenu des bénéfices meilleurs que prévu et des prévisions de croissance des livraisons", a déclaré Gene Munster, associé directeur de Deepwater Asset Management. "Les investisseurs à long terme ont eu la carotte en or".

* United Parcel Service (UPS) bondit de 5,2% après l'annonce une hausse de ses résultats au troisième trimestre grâce à la reprise des volumes à l'approche des fêtes de fin d'année. L'entreprise de livraison de colis, considérée comme un indicateur de l'économie mondiale, a déclaré un bénéfice ajusté par action de 1,76$, comparé à 1,57$ par action l'année dernière et 1,63$ de consensus. Les revenus ont augmenté de 5,4% à 22,2 Mds$. Le management table sur des revenus annuels d'environ 91,1 Mds$ contre environ 93 Mds$ précédemment afin de tenir compte de la cession de l'activité Coyote Logistics.

* Mattel (+5%) a revu à la baisse sa prévision de chiffre d'affaires pour l'ensemble de l'exercice, la période cruciale des fêtes de fin d'année qui s'annonce se heurtant à une baisse de la demande de jouets. Mais le titre grimpe alors que le fabricant de Barbie a dépassé les attentes des analystes au troisième trimestre. Sur la période, la firme a enregistré un bpa ajusté de 1,14$ contre 94 cents de consensus pour un chiffre d'affaires en repli de 3,9% à 1,84 Md$. Mattel s'attend désormais à ce que ses ventes 2024 soient stables ou en légère baisse par rapport à 2023, contre une prévision antérieure de revenus stables. "La priorité pour cette année était d'accroître la rentabilité, d'élargir les marges et de générer un flux de trésorerie disponible important ", a déclaré le DG Ynon Kreiz dans une interview à 'Bloomberg'. "Nous exécutons très bien notre programme de réduction des coûts". La société prévoit un retour à la croissance des ventes ce trimestre et s'attend à dépasser l'industrie du jouet en général, a souligné le directeur financier, Anthony DiSilvestro. Les marges de la période seront freinées par l'inflation et une montée en puissance de la publicité, a-t-il précisé.

* KKR & Co grimpe de 4% après la publication d'un bénéfice trimestriel supérieur aux estimations des analystes, le gestionnaire d'actifs alternatifs ayant généré des frais de transaction record pour son activité sur les marchés de capitaux. Le bénéfice net ajusté a ainsi augmenté de 58% au troisième trimestre pour atteindre 1,24 milliard de dollars, soit 1,38$ par action, contre 1,20$ de consensus. "Les niveaux d'activité dans l'ensemble de l'entreprise restent élevés alors que nous constatons une accélération continue de nos principaux indicateurs opérationnels et de nos résultats financiers", affirme la société. Les actifs sous gestion ont augmenté de 18% par rapport à l'année précédente pour atteindre 624 milliards de dollars.

* LAM Research (+3,8%) a annoncé prévoir un chiffre d'affaires pour le trimestre de décembre supérieur au consensus, les fabricants de puces ayant commandé davantage de ses équipements utilisés pour fabriquer des semi-conducteurs pour des applications d'intelligence artificielle.

* American Airlines (+0,6%) a revu à la hausse ses prévisions de bénéfices annuels, se remettant des erreurs de sa stratégie de vente qui avaient conduit à un exode des entreprises clientes et s'appuyant sur un meilleur pouvoir de fixation des prix. La compagnie prévoit un bénéfice ajusté par action de 1,35 à 1,60 dollar, contre une prévision précédente de 70 cents à 1,30$. American a pris des "mesures agressives" pour réorganiser sa stratégie de vente et de distribution, renégociant des contrats avec une majorité de grandes agences de voyages " et bon nombre de ses principaux clients d'affaires", a déclaré le transporteur. Au troisième trimestre, le groupe aérien a dégagé un bpa ajusté de 30 cents contre 14 cents de consensus pour des revenus opérationnels de 13,65 Mds$, en hausse de 1,2%, et supérieurs aux attentes. La recette unitaire s'est améliorée de 6,4% tandis que le coefficient d'occupation a atteint 86,6% (+2,6%). AA anticipe une hausse de ses capacités de 5 à 6% sur l'exercice.

* Newmont (-8,2%) a affiché un bénéfice au troisième trimestre inférieur au consensus, la hausse des coûts et la baisse de la production au Nevada ayant pesé sur le premier producteur mondial d'or.

* International Business (IBM) chute de 5,2% après que Big Blue eut fait état de revenus 'décevants' au troisième trimestre, affectés par un ralentissement de la demande de conseil. Les ventes ont augmenté de 1% à 15 milliards de dollars au cours de la période, contre 15,05 Mds$ de consensus. Le groupe a notamment été pénalisé par une activité de conseil stagnante. Les clients de ce segment n'augmentent pas leurs budgets, et certains projets d'IA générative se font au détriment du conseil traditionnel, a déclaré à 'Bloomberg' le directeur financier, Jim Kavanaugh. Ils choisissent de dépenser avec prudence en raison de l'incertitude persistante concernant les facteurs économiques tels que les taux d'intérêt et les tensions géopolitiques, a-t-il ajouté. "Tout le monde sait que le conseil est un domaine qui est sous pression en ce moment", explique Anurag Rana, analyste chez 'Bloomberg Intelligence'. À l'inverse, le segment des logiciels d'IBM a enregistré sa plus forte hausse de revenus trimestriels en trois ans, car les entreprises étendent leur infrastructure cloud pour accueillir la technologie genAI.

Au niveau des résultats, le bpa opérationnel s'est établi à 2,30$ contre 2,20$ un an plus tôt et 2,22$ de consensus. Le free cash-flow a atteint 2,06 Mds$ (+23%) contre 2,08 Mds$ attendus. Le management anticipe toujours un free cash-flow supérieur à 12 Mds$ sur l'exercice. Le portefeuille d'affaires lié à l'IA générative s'élève désormais à plus de 3 milliards de dollars, en hausse de plus d'un Md$ par rapport au trimestre précédent. Les attentes étaient élevées autour d'IBM à l'approche des résultats alors que l'action de la société a atteint un record au début du mois. Au cours des dernières années, IBM a travaillé à sa transformation, passant d'une société informatique traditionnelle à une société axée sur les logiciels et les services à forte croissance.

* Hasbro (-4%). Les efforts de réduction des coûts ont permis au propriétaire au Monopoly de dépasser les estimations du marché au troisième trimestre, malgré la faiblesse des dépenses des consommateurs en matière de jouets qui a entraîné une baisse plus importante que prévu des ventes. La société a affiché un bpa ajusté de 1,73$ sur la période contre un consensus de 1,27$ et une marge ajustée de 25,7%, contre 22,8% l'année dernière. Ses stocks ont chuté de 39%. "Nos initiatives clés concernant le numérique, les licences et la relance de l'innovation en matière de produits portent leurs fruits", a déclaré le directeur général Chris Cocks. Les revenus trimestriels ont diminué pour le neuvième trimestre consécutif à 1,28 milliard de dollars (-15%). Hasbro prévoit désormais une baisse de 12 à 14% du chiffre d'affaires annuel de son segment des produits de consommation contre une baisse de 7 à 11% anticipée précédemment. Il table en revanche toujours sur un Ebitda ajusté compris entre 975 et 1,03 Md$.

* Southwest Airlines (-4%) et Elliott Investment Management sont sur le point de conclure un accord qui éviterait une bataille pour le conseil d'administration de la compagnie aérienne, a rapporté 'Bloomberg News'.

* Boeing (-1%). Le mouvement social se poursuit. Les employés du géant américain ont rejeté un nouveau contrat de travail qui leur aurait permis d'obtenir une augmentation de salaire de 35% sur quatre ans, une prime exceptionnelle de 7.000 dollars, le rétablissement du plan d'intéressement ou encore des contributions accrues aux plans de retraite. Environ 64% des membres de l'Association internationale des machinistes et des travailleurs et travailleuses de l'aérospatiale qui ont voté mercredi se sont prononcés contre l'accord. " Nous restons en grève ", a déclaré Jon Holden, président du district 751 de l'AIMTA, après le décompte des voix. " Nos membres méritent plus et se sont exprimés haut et fort". Bien que l'opposition soit plus faible que le vote écrasant de 94% concernant l'offre initiale de l'entreprise en septembre, le résultat marque un nouveau revers pour Boeing pour remettre ses opérations sur les rails. Quelque 30.000 travailleurs ont débrayé dans les sites de construction de Boeing de la côte ouest des Etats-Unis le 13 septembre, interrompant la production du 737 MAX, avion le plus vendu du groupe, ainsi que des gros-porteurs 767 et 777. Une situation qui pèse lourdement sur les finances du groupe et met les agences de notation en alerte. Selon les analystes, cette grève, la première en 16 ans, coûte en effet à Boeing environ 100 millions de dollars par jour

Conséquence de ce mouvement social, Boeing s'attend à brûler des liquidités l'année prochaine, l'une des raisons pour lesquelles l'entreprise prépare une éventuelle vente massive d'actions pour renforcer son bilan, ont déclaré les dirigeants lors de la conférence de présentation des résultats mercredi. Le constructeur était en passe d'accroître ses revenus grâce à l'augmentation des livraisons d'avions avant le conflit social. Cette activité étant désormais pratiquement à l'arrêt, Boeing devrait brûler environ 4 milliards de dollars de liquidités au cours du quatrième trimestre, selon le directeur financier, Brian West. Cela porterait les sorties de cash de l'entreprise à environ 14 milliards de dollars sur 2024, soit la plus mauvaise performance du groupe depuis que la pandémie de Covid a mis à plat le transport aérien en 2020. De quoi mettre en danger l'avenir de la société ?

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