La Bourse de New York a terminé en baisse mardi, montrant des signes de fébrilité avant la décision de la banque centrale américaine (Fed), merdredi, les opérateurs s'interrogeant sur la capacité du marché à repartir de l'avant.
Le Dow Jones s'est replié de 0,61%, l'indice Nasdaq de 0,32% et l'indice élargi S&P 500 de 0,39%.
Il s'agissait de la neuvième séance négative d'affilée pour le Dow Jones, une séquence que la place new-yorkaise n'avait plus connue depuis 1978.
"Le Dow n'a aucune signification", plaide Kim Forrest, de Bokeh Capital Partners, du fait de la composition de l'indice mais aussi du systéme de qui attribue à chaque membre un poids correspond au prix de son action et non à sa capitalisation boursière.
Une bonne partie de la mauvaise passe du Dow Jones est ainsi attribuable aux déboires du groupe UnitedHealth, qui continue à souffrir des suites du meurtre du patron de sa filiale d'assurance santé UnitedHealthcare.
De très loin première pondération du Dow Jones jusqu'ici, le titre a entraîné avec lui tout l'indice alors que sa capitalisation est très inférieure à celles d'autres sociétaires.
"Je ne pense pas qu'aucun professionnel prête attention" au Dow Jones, martèle Kim Forrest, tout en reconnaissant que l'indice reste important aux yeux de nombreux petits porteurs et de la plupart des médias.
Si les indices ont démarré la séance dans le rouge, pour José Torres, d'Interactive Brokers, la tendance s'est affirmée après que le ministère du Commerce a révélé que les ventes de détail avaient progressé de 0,7% en novembre sur un mois, soit plus que les 0,5% attendus par les économistes.
Pour l'analyste, la vitalité de la consommation aux Etats-Unis pèse sur les anticipations en matière de politique monétaire et réduit le nombre de baisses de taux attendus d'ici la fin de l'année prochaine.
Les opérateurs attribuent désormais une probabilité de près de 40% au scénario incluant un seul coup de rabot supplémentaire jusqu'en 2026 après celui, attendu, de mercredi, au terme de la dernière réunion de la Fed cette année.
"Une partie des données que nous voyons sont source de confusion", considère Kim Forrest. "Faut-il retenir l'inflation persistante ou la vigueur des consommateurs?"
Dans le doute, selon elle, "certains récupèrent une partie de leur mise".
Côté Nasdaq, le repli de plus en plus marqué du champion de l'intelligence artificielle (IA) Nvidia (-1,22%) "affecte tout le marché, parce que c'est une capitalisation importante", rappelle la gérante.
Nvidia a perdu plus de 12% depuis début novembre.
Mardi, outre Nvidia, le secteur des microprocesseurs a été lesté par Broadcom (-3,91%) ou Marvell Technologies (-10,04%).
"Ce n'est qu'une pause", fait valoir Art Hogan, de B. Riley Wealth Management, pour qui Wall Street pourrait se relancer si les projections actualisées de la Fed, mercredi, incluaient de nouvelles baisses de taux l'an prochain.
A la cote, le laboratoire Teva a été catapulté (+26,47%) par des résultats jugés encourageants d'essais cliniques relatifs à un nouveau traitement contre l'inflammation intestinale, développé conjointement avec Sanofi.
Un autre groupe pharmaceutique, l'américain Pfizer (+4,67%), a profité de prévisions qui tablent sur un chiffre d'affaires 2025 dans la même fourchette que celui de l'exercice en cours, pour lequel il a confirmé mardi sa projection.
Les investisseurs ont aussi été sensibles à l'objectif d'un bénéfice net par action hors éléments exceptionnels en hausse lors du prochain exercice comptable.
Les jours se suivent et se ressemblent pour Tesla (+3,64%), en lévitation depuis la victoire électorale de Donald Trump, dont est proche le patron du constructeur automobile, Elon Musk.
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