Wall Street termine dans le rouge malgré l'entretien entre Trump et Xi, Tesla rechute !...

Wall Street termine dans le rouge malgré l'entretien entre Trump et Xi, Tesla rechute !

Wall Street a perdu du terrain jeudi : le S&P 500 a reculé de 0,53% à 5.939 pts, le DJIA a cédé 0,25% à 42.319 pts et le Nasdaq est retombé de 0,83% à 19.298 pts avec l'incertitude commerciale persistante à la veille de la publication du rapport gouvernemental mensuel sur la situation de l'emploi US. Donald Trump a pourtant pu échanger par téléphone avec Xi Jinping, alors que Washington et Pékin s'accusent réciproquement de ne pas avoir respecté leur accord commercial.

En outre, sur le front économique, les chiffres de l'emploi privé d'ADP ont déçu hier et les inscriptions au chômage publiées ce jeudi ont confirmé une potentielle faiblesse du marché du travail. Les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 31 mai se sont ainsi établies au nombre de 247.000 selon le Département au Travail, contre un consensus FactSet de 236.500 et une lecture révisée à 239.000 pour la semaine antérieure... Toujours concernant l'emploi américain, le dernier rapport Challenger, Gray & Christmas a fait ressortir des annonces de licenciements concernant 93.816 postes en mai, contre 105.441 un mois auparavant.

Le déficit commercial américain des biens et services du mois d'avril s'est nettement contracté à 61,6 milliards de dollars, contre un consensus FactSet de 67,5 milliards de dollars et un niveau révisé à 138,2 milliards de dollars pour le mois de mars avec l'effet d'anticipation des droits de douane.

Enfin, les chiffres révisés de la productivité américaine non-agricole du premier trimestre ont fait ressortir un recul au rythme de 1,5%, contre -0,5% de consensus FactSet et -0,8% pour la précédente estimation. Les coûts unitaires du travail ont grimpé au rythme de 6,6%, contre 5,7% de consensus.

Entretien Trump-Xi

Sur le front commercial, le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping sont convenus lors d'un entretien téléphonique de la poursuite des discussions commerciales entre Washington et Pékin afin de tenter d'aplanir leurs différends sur les droits de douane. Via les réseaux sociaux, rendant compte de cet entretien "presque entièrement consacré au commerce", Donald Trump a fait savoir que des représentants américains et chinois se rencontreraient "sous peu dans un lieu à déterminer", après la tenue d'une première réunion entre des délégations des deux pays le mois dernier à Genève en Suisse. "Il ne devrait plus y avoir de questions concernant la complexité des produits des terres rares", a ajouté le président américain, alors que la Chine a décidé en avril de restreindre les exportations de divers minerais rares.

Dans un communiqué relayé par la presse officielle chinoise, Pékin a appelé Washington à "adopter une vision réaliste des progrès effectués et retirer les mesures négatives imposées à la Chine". Xi Jinping a même invité Donald Trump et la Première dame américaine à effectuer une visite en Chine, a déclaré le gouvernement chinois. Le président américain a également rapporté cette invitation et a dit avoir aussi convié son homologue chinois aux Etats-Unis. Cet entretien téléphonique très attendu entre les deux dirigeants est intervenu dans un contexte de regain récent des tensions commerciales entre Washington et Pékin.

La décision de la Chine de suspendre en avril les exportations de certaines terres rares a par ailleurs engendré des perturbations dans les chaînes d'approvisionnement des constructeurs automobiles, des fabriquants de semi-conducteurs et des entreprises du secteur de la défense à travers le monde. Pékin considère les terres rares comme un "levier" face à l'agressivité de Washington, car Donald Trump pourrait se retrouver sous pression politique si l'économie US venait à ralentir du fait de la pénurie des minerais nécessaires à la production d'un éventail de produits.

Le président américain avait accusé vendredi dernier le gouvernement chinois d'avoir "totalement violé" l'accord conclu à Genève, des accusations rejetées par Pékin. Il a ordonné des restrictions sur les importations de puces de points et d'autres produits vers la Chine, qui a menacé de contre-mesures.

Taux en baisse

Du côté de la Fed, le débat prend forme au sujet de la probable future baisse des taux, qui réjouirait au plus haut point Donald Trump - alors que la BCE vient de réduire une fois encore son principal taux directeur à 2%, une huitième baisse depuis juin 2024. Selon l'outil FedWatch du CME Group, la probabilité d'un statu quo de la Fed le 18 juin à l'issue de la prochaine réunion monétaire est encore très élevée à près de 96%, mais une baisse d'un quart de point serait possible le 30 juillet pour la réunion suivante (probabilité d'un tiers), ou bien plus probablement encore en septembre.

La BCE a de nouveau abaissé pour sa part de 0,25 pt ses taux directeurs à 2% pour le taux de dépôt. Cette huitième assouplissement monétaire en l'espace d'un an marque sans doute la dernière ligne droite du cycle monétaire engagé en juin 2024 lorsque le taux de refinancement était encore à 4,25%, c'est du moins le message qu'ont noté les investisseurs après l'intervention de Christine Lagarde en conférence de presse, particulièrement prudente : Cette dernière a estimé que la politique monétaire de la BCE était désormais "bien positionnée" pour faire face à l'incertitude économique mondiale, alors que les marchés financiers tablent désormais sur une (plus ou moins longue) pause dans le cadre de l'actuel cycle d'assouplissement monétaire...

Vendredi se tiendra le rendez-vous économique majeur de la semaine avec le rapport mensuel gouvernemental sur la situation de l'emploi pour le mois de mai (14h30, consensus 130.000 créations de postes non-agricoles dont 120.000 dans le privé, 4,2% de taux de chômage, +0,3% pour le salaire horaire moyen d'un mois sur l'autre).

Sur le Nymex, le baril de brut WTI reprend 1% à 63,35$. L'indice dollar cède 0,2% face à un panier de devises de référence. Le bitcoin recule de retour sur les 100.800$ !

Les valeurs

Tesla retombe de plus de 14% à Wall Street, alors qu'Elon Musk a de nouveau dénoncé le projet de loi budgétaire de l'administration Trump : "Appelez votre sénateur, appelez votre député. Mettre l'Amérique en faillite n'est PAS acceptable ! TUEZ le projet de loi", a ainsi lancé le multimilliardaire sur son réseau social X, postant aussi une image du film "Kill Bill" de Quentin Tarantino pour appuyer son propos. Musk qui plaide pour une réduction de la taille de l'État et une diminution des dépenses. Il ne s'agit pas selon lui de tenir pour acquise la prospérité américaine...

PVH (-18%), le propriétaire de Calvin Klein et Tommy Hilfiger a dépassé les attentes sur le trimestre clos, dégageant un bénéfice ajusté par action de 2,30$ en repli de 6% pour des revenus de 1,98 milliard de dollars, en augmentation de 2% en glissement annuel. Une charge de dépréciations conséquente a fait basculer le résultat net dans le rouge de 45 millions de dollars. En outre, le groupe réduit nettement ses ambitions pour l'exercice 2025, tablant sur un bénéfice ajusté par action allant de 10,75 à 11$, contre 12,40 à 12,75$ auparavant. Les prévisions de bénéfices pour le deuxième trimestre ont également été abaissées significativement avec l'impact des tarifs douaniers. PVH maintient néanmoins ses prévisions de chiffre d'affaires pour l'ensemble de l'année, visant une activité stable ou en légère hausse.

Citigroup (+0,3%) entend réduire d'environ 3.500 le nombre d'employés de deux de ses centres technologiques en Chine, indique Reuters, citant la banque américaine. Citi s'efforce de simplifier et de réduire ses opérations technologiques mondiales afin d'améliorer la gestion des risques et des données, note l'agence. La réduction des effectifs des centres de solutions Citi en Chine à Shanghai et Dalian devrait être achevée d'ici le début du quatrième trimestre de cette année. La plupart des emplois concernés sont à temps plein, a indiqué une source proche du dossier de l'agence Reuters. La banque a indiqué que certains postes seraient transférés vers d'autres centres technologiques de Citi.

Ciena (-12,9%), l'équipementier américain de réseaux chute à Wall Street, alors que le groupe a raté le consensus de bénéfice pour son deuxième trimestre fiscal, dégageant un bénéfice ajusté par action de 42 cents à comparer à un consensus de 52 cents, pour des revenus quant à eux supérieurs aux attentes à 1,13 milliard de dollars. Un an plus tôt, les revenus du groupe ressortaient à 911 millions de dollars. Le bénéfice net trimestriel GAAP a représenté quant à lui 9 millions de dollars ou 6 cents par action, contre une perte de 16,8 millions de dollars pour la période comparable de l'an dernier. Le bénéfice net ajusté a atteint 61 millions de dollars contre 39 millions un an auparavant.

Brown-Forman (-17,9%). Le géant américain des boissons alcoolisées, connu pour sa marque Jack Daniel's, prévoit un recul des revenus annuels et des bénéfices, face à une demande en berne et sur fond d'incertitude concernant les droits de douane. Ainsi, le groupe attend un environnement difficile pour l'exercice 2026, évoquant une faible visibilité du fait de la volatilité macroéconomique et géopolitique. Les ventes et le bénéfice opérationnel devraient ainsi connaître des baisses à un chiffre bas en organique sur l'exercice. Sur le trimestre clos fin avril, les ventes publiées ont baissé de 7% à 894 millions de dollars, très inférieures au consensus, pour un bénéfice par action de 31 cents également moins élevé que prévu.

Kimberly-Clark (+0,8%) a conclu un accord avec le fabricant brésilien de pâte à papier Suzano pour la cession d'une participation majoritaire dans son activité internationale de mouchoirs en papier, valorisant l'entreprise à environ 3,4 milliards de dollars, a indiqué le groupe à la marque Kleenex. L'accord sous forme de partenariat donnera naissance à une nouvelle coentreprise dont Kimberly-Clark détiendrait 49% et Suzano 51%. Le groupe brésilien versera à Kimberly environ 1,73 milliard de dollars en numéraire pour sa participation de 51% à la clôture de la transaction, prévue pour mi-2026.

Procter & Gamble (-1,9%), le géant américain des produits de consommation, a annoncé les suppressions programmées de 7.000 emplois représentant environ 6% de ses effectifs totaux, au cours des deux prochaines années. Le groupe, qui fait face à la pression des tarifs douaniers de Trump, prévoit par ailleurs de se retirer de certaines catégories, marques et formes de produits sur certains marchés, ont indiqué ses dirigeants, selon des commentaires rapportés par Reuters et tenus lors d'une conférence de la Deutsche Bank à Paris. Des cessions de marques pourraient d'ailleurs être au programme. Le groupe a indiqué que les suppressions d'emplois représenteraient environ 15% des effectifs hors production.

Amazon (+0,3%) développerait un logiciel pour des robots humanoïdes qui pourraient à terme remplacer les livreurs, a rapporté 'The Information' hier, citant une personne proche du dossier. Le géant américain du commerce en ligne achèverait la construction d'un "parc humanoïde", un parcours d'obstacles intérieur, dans l'un de ses bureaux à San Francisco, en Californie, où le groupe testerait prochainement de tels robots, indique encore The Information. Le groupe développerait actuellement le logiciel d'intelligence artificielle qui alimenterait ces robots, précise le rapport, ajoutant qu'Amazon prévoit d'utiliser pour l'heure du matériel d'autres entreprises pour ses tests.

Apple (-1%) aurait confié à Tata Group la réparation des iPhones et des Macbooks sur son marché indien en pleine expansion, d'après deux sources de Reuters. Cela témoigne d'après l'agence du rôle croissant du conglomérat indien dans la chaîne d'approvisionnement du géant technologique américain. Alors qu'Apple se tourne vers d'autres marchés que la Chine pour sa production, Tata se serait donc rapidement imposé comme son fournisseur clé et assemblerait déjà des iPhones pour les marchés locaux et étrangers dans trois usines du sud de l'Inde, dont l'une fabrique également des composants pour iPhone. Dans le cadre de sa dernière expansion de partenariat, Tata reprendrait le mandat d'une unité indienne de Wistron de Taiwan, ICT Service Management Solutions.

Société(s) citée(s) :
https://bourse.fortuneo.fr/actualites/wall-street-termine-dans-le-rouge-malgre-l-entretien-entre-trump-et-xi-tesla-rechute-1684059
Fortuneo