Wall Street sous pression, après les mauvais chiffres de l'inflation...

Wall Street sous pression, après les mauvais chiffres de l'inflation

Wall Street est orienté nettement dans le rouge désormais ce mercredi, le S&P 500 cédant 0,43% à 6.042 pts, le Dow Jones 0,61% à 44.321 pts et le Nasdaq 0,23% à 19.598 pts. Les marchés corrigent après des chiffres préoccupants de l'inflation, et alors que Donald Trump doit prendre de nouvelles mesures commerciales avec des taxes douanières réciproques. Trump qui surprend ce mercredi en ignorant les données de "l'inflation Biden" et en demandant malgré tout une baisse des taux ! "Les Taux d'Intérêt devraient être abaissés, quelque chose qui irait main dans la main avec les Tarifs à venir !!!", a asséné le président américain. Il est difficile de comprendre cependant s'il parle des taux de la Fed ou du rendement des bons du Trésor à 10 ans qu'il surveille avec son administration... Dans l'actualité des entreprises, Cisco dominera la soirée avec sa publication trimestrielle.

Les chiffres de l'inflation aux États-Unis pour le mois de janvier ont donc déçu. Ainsi, l'indice des prix à la consommation a augmenté de 0,5% d'un mois sur l'autre contre 0,3% de consensus FactSet, soit une progression de 3% sur un an contre 2,9% de consensus. Hors alimentation et énergie cette fois, l'indice des prix à la consommation progresse de 0,4% d'un mois sur l'autre et de 3,3% sur un an, contre des consensus respectifs de +0,3% et +3,1%.

Les anticipations de baisse de taux cette année retombent suite à ces chiffres. Selon l'outil CME FedWatch, il y a environ 40% de probabilité que la Fed ne réduise ses taux qu'une fois, de 25 points de base, d'ici la fin de l'année. Il est même possible que la banque centrale américaine opte pour un statu quo toute l'année (29% de 'proba'). La probabilité attribuée à un assouplissement de 50 points de base (deux baisses d'un quart de point) cette année n'est plus que de 23% environ.

Donald Trump doit signer ce jour un décret relatif aux "tarifs" réciproques, ce qui imposerait des taxes douanières conformes à celles appliquées par les autres pays à l'égard des produits américains. Le président américain a confirmé plus tôt cette semaine des droits de douane de 25% sur l'acier et l'aluminium qui prendront effet le 4 mars, quel que soit le pays source, sans exception ou exemption. Les principales sources d'importations US d'acier sont le Canada, le Mexique et le Brésil, alors que le principal fournisseur d'aluminium primaire est le Canada...

Trump poursuit donc son offensive au niveau international, alors qu'en ce qui concerne les États-Unis, le 'DOGE' et Elon Musk s'activent pour identifier les dépenses jugées superflues. Musk a même proposé un audit de la banque centrale américaine, la Fed, audit qui serait mené par l'homme politique républicain Ron Paul... Trump a ordonné mardi aux agences fédérales de collaborer avec Musk afin de réduire significativement les effectifs gouvernementaux. L'objectif affiché est d'identifier les fonctions pouvant être supprimées et les employés pouvant être licenciés dans le cadre d'une vaste réforme de l'administration fédérale. Aux côtés de Donald Trump dans le Bureau ovale hier, Musk a défendu sa mission, affirmant mener une lutte contre le gaspillage des ressources publiques à la demande du président républicain. Le décret signé mardi par Trump impose aux agences fédérales de limiter les recrutements en embauchant un seul salarié pour quatre départs. Il les oblige également à coopérer avec l'équipe d'Elon Musk pour organiser des réductions massives d'effectifs et identifier les structures pouvant être totalement supprimées. Certaines catégories de fonctionnaires, notamment ceux en charge de la sécurité nationale, de la sûreté publique, de l'application des lois et du contrôle de l'immigration, sont toutefois exemptées de ces coupes.

Powell a livré hier son discours semi-annuel de politique monétaire devant le Comité du Sénat pour la Banque, l'Immobilier et les Affaires urbaines. Il a indiqué que la banque centrale américaine n'était pas pressée de modifier ses taux, en ligne avec les prévisions des économistes, lesquels voient une ou deux baisses de taux d'un quart de point d'ici la fin de l'année. Powell explique que la Fed pourra laisser sa politique inchangée plus longtemps si l'économie demeure résiliente, et selon les chiffres de l'inflation.

Ainsi, Powell a assuré devant les législateurs US qu'il n'y avait pas de raison de se presser pour ajuster les taux d'intérêt, confirmant sa position prudente. "Avec notre politique désormais nettement moins restrictive qu'elle ne l'était et l'économie restant forte, nous n'avons pas besoin d'être pressés d'ajuster notre politique", a déclaré Powell. La Fed avait rappelons-le maintenu ses taux inchangés le 29 janvier, à l'issue de sa dernière réunion monétaire, entre 4,25 et 4,50%. Trump avait approuvé cette décision, décrite comme "la bonne chose à faire"... Ce mercredi, le président de la Fed intervient de nouveau, devant le Comité des Services Financiers de la Chambre des Représentants...

Sur le Nymex, le baril de brut WTI perd 1,8% à 72$. Les cours pétroliers restent dans le rouge après l'annonce d'une nouvelle vive hausse des réserves de brut aux Etats-Unis la semaine passée. D'après le Département américain à l'Energie, les stocks domestiques de brut, hors réserve stratégique, ont augmenté de 4,1 millions de barils lors de la semaine close le 7 février à 427,9 mb. Le consensus tablait sur une hausse de 2,4 mb. Les stocks d'essence ont en revanche reculé de 3 mb (vs +1,9 mb attendu) et ceux de produits distillés ont progressé de 0,1 mb (vs -0,5 mb de consensus).

Demain, les marchés suivront les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 8 février (consensus 215.000), ainsi que l'indice des prix à la production du mois de janvier (consensus +0,2% d'un mois sur l'autre et +3,2% sur un an, +0,3% et +3,3% hors alimentaire et énergie).

Enfin, vendredi, les investisseurs surveilleront les ventes américaines de détail de janvier (consensus -0,1%, ou +0,5% hors automobile et essence), les prix à l'import et à l'export, ainsi que les chiffres de la production industrielle et ceux des stocks des entreprises.

En ce qui concerne les publications financières trimestrielles, Gilead Sciences, Welltower, DoorDash, Supermicro ou AIG, publiaient hier soir. Cisco (après bourse), AppLovin, Equinix, CME Group, Williams Companies, CVS Health, The Trade Desk, Robinhood Markets, Dominion, Exelon, Reddit, Kraft Heinz et Barrick Gold, annonceront notamment ce mercredi. Applied Materials (post-séance), Deere, Palo Alto Networks, Moody's, Duke Energy, Airbnb, Motorola Solutions, Zoetis, Coinbase, PG&E, GE HealthCare, Ingersoll Rand, Global Payments, Republic Services, Digital Realty Trust ou American Electric Power, seront de la fête demain. Moderna publiera vendredi.

Les valeurs

Gilead Sciences (+8%) a publié hier soir pour son quatrième trimestre fiscal un bénéfice ajusté par action de 1,90$, contre 1,72$ un an avant et 1,67$ de consensus. Les revenus se sont établis à 7,57 milliards de dollars sur la période, en croissance de plus de 6% en glissement annuel, contre un consensus de 7,1 milliards de dollars environ. Le bénéfice net trimestriel a représenté quant à lui 1,78 milliard de dollars. Le groupe pharmaceutique californien, actif notamment dans les traitements HIV et de l'hépatite C, table sur un bénéfice annuel par action allant de 7,7 à 8,1$.

Biogen (-5%), le groupe biotechnologique américain, a annoncé pour son quatrième trimestre des revenus de 2,46 milliards de dollars en croissance de 3%, pour un bénéfice ajusté par action de 3,44$, largement au-dessus des attentes de marché. Sur l'exercice entamé, le bénéfice ajusté par action est attendu à 15,75$ en milieu de fourchette (15,25-16,25$), guidance assez prudente en comparaison des estimations d'analystes. Biogen s'attend à ce que ses revenus 2025 déclinent d'environ 5%, hors impact des fluctuations de changes, alors que ses traitements font face à une rude concurrence.

CVS Health (+14%), la chaîne pharmaceutique américaine, bondit à Wall Street. Le groupe a fait état d'une baisse moins prononcée que prévu des bénéfices au quatrième trimestre, avec de moindres progressions des coûts médicaux. Le bénéfice ajusté trimestriel par action s'établit à 1,19$, contre 2,12$ un an plus tôt et 93 cents de consensus. Les revenus du segment pharmaceutique et bien-être ont augmenté de plus de 7% à 33,5 milliards de dollars. Les revenus totaux ont été de 97,7 milliards de dollars, contre 97 milliards de consensus. Le bénéfice net s'est affiché à 1,64 milliard de dollars. Le groupe table désormais sur un bénéfice annuel par action allant de 5,75 à 6$, guidance entourant le consensus des analystes.

AIG (-2%), l'assureur américain, a publié hier soir pour son quatrième trimestre un bénéfice ajusté par action de 1,30$, à comparer à un consensus de 1,26$. Les revenus ajustés ont totalisé 6,85 milliards de dollars, légèrement au-dessus des anticipations de brokers. Le bénéfice net s'est établi à 898 millions de dollars. Sur l'exercice, l'assureur affiche une perte de 1,4 milliard de dollars et des revenus de près de 27 milliards de dollars.

DoorDash (+4%), le groupe américain de livraison de repas, a fait mieux que prévu au quatrième trimestre. Le bénéfice net est ressorti positif de 141 millions de dollars, contre une perte un an avant. Les revenus du groupe de San Francisco se sont améliorés de 25% à 2,87 milliards de dollars, contre 2,84 milliards de consensus. Les commandes totales ont progressé de 19% à 685 millions - pour 21,3 milliards de dollars de valeur brute. Les revenus 2024 ont augmenté de 24%, alors que le groupe affiche sa première année de bénéfice GAAP positif. Le groupe anticipe une valeur brute des commandes allant de 22,6 à 23 milliards de dollars pour le premier trimestre fiscal juste entamé, guidance supérieure aux anticipations. L'Ebitda ajusté sur la période est attendu entre 550 et 600 millions de dollars. Le groupe prévoit par ailleurs de racheter des actions pour un montant allant jusqu'à 5 milliards de dollars durant l'exercice 2025.

Welltower (+2%) a annoncé pour son quatrième trimestre un FFO par action de 1,13$, légèrement au-dessus du consensus, contre 96 cents un an plus tôt. Les revenus trimestriels ont été de 2,25 milliards de dollars contre 1,75 milliard un an auparavant. Le groupe table sur un FFO (fonds des opérations) normalisé annuel 2025 allant de 4,79$ à 4,95$, ce qui dépasserait également les attentes des brokers. Welltower, groupe d'investissement immobilier basé à Toledo dans l'Ohio, détient des centres médicaux, établissements de soins de santé et logements pour personnes âgées et aide à la vie autonome.

Supermicro (+2%), l'ex-star américaine des serveurs d'IA, se redresse à Wall Street. Le titre bénéficie surtout des prévisions 2026, alors que les chiffres annoncés pour 2025 sont peu enthousiasmants. Pour le deuxième trimestre fiscal 2025, SMCI table sur des revenus allant de 5,6 à 5,7 milliards de dollars, en croissance de 54% en milieu de fourchette. Le bénéfice ajusté par action sur la période est attendu entre 58 et 60 cents, soit une augmentation de seulement 5% en comparaison de l'an dernier, niveau inférieur aux attentes. Pour le troisième trimestre fiscal, les revenus sont attendus entre 5 et 6 milliards, pour un bpa ajusté allant de 46 à 62 cents. La guidance 2025 de chiffre d'affaires est révisée entre 23,5 et 25 milliards de dollars, contre 26 à 30 milliards de dollars auparavant. Le management vise un chiffre d'affaires de 40 milliards de dollars en 2026.

Le marché semble y croire, à moitié du moins, après la tourmente comptable de l'an dernier. Supermicro a aussi indiqué qu'il entendait soumettre les états financiers nécessaires à la SEC avant la date limite du 25 février afin d'éviter une radiation du Nasdaq. Le concurrent de Dell "continue de travailler avec diligence en vue du dépôt" des rapports annuels et trimestriels retardés auprès de la Securities & Exchange Commission avant cette échéance de la fin du mois.

Restaurant Brands (+1%), le groupe de restauration rapide aux chaînes Burger King ou Tim Hortons, a affiché au quatrième trimestre des revenus de 2,3 milliards de dollars, légèrement au-dessus du consensus, pour un bénéfice net attribuable aux actionnaires ordinaires de 259 millions de dollars. Un an avant, les revenus étaient de 1,82 milliard de dollars pour un bénéfice net attribuable aux actionnaires ordinaires de 508 millions de dollars. Le groupe canadien coté à Wall Street a dégagé un bénéfice ajusté par action de 81 cents, contre 79 cents de consensus de marché. Les ventes mondiales ont augmenté de 5,6% en glissement annuel pour le trimestre clos, avec une performance de 2,5% à comparable.

CME Group (+3%), la place de marché leader des produits dérivés et du marché à terme, a affiché un record de chiffre d'affaires annuel, ainsi qu'un bénéfice opérationnel ajusté et qu'un bénéfice net ajusté historiques. La société a déclaré un chiffre d'affaires de 1,5 milliard de dollars et un bénéfice d'exploitation de 947 millions de dollars pour le quatrième trimestre 2024. Le bénéfice net s'est élevé à 875 millions de dollars et le bénéfice dilué par action ordinaire à 2,40$. Sur une base ajustée, le bénéfice net s'est élevé à 919 millions de dollars et le bénéfice dilué par action ordinaire à 2,52$. Le consensus était de 2,45$ de bénéfice ajusté par action pour 1,51 milliard de dollars de revenus.

Kraft Heinz (-4%), le groupe alimentaire américain, perd du terrain à Wall Street. Le groupe livre en effet une guidance de profits inférieure aux attentes pour l'exercice, face à une demande en berne. Le bénéfice ajusté par action 2025 est anticipé entre 2,63 et 2,74$, contre plus de 3$ de consensus. Sur le quatrième trimestre fiscal juste clos, Kraft Heinz a affiché un bénéfice net de 2,1 milliards de dollars et un bénéfice ajusté par action de 84 cents, à comparer à un consensus de 78 cents. Le géant des produits alimentaires transformés a enregistré un chiffre d'affaires de 6,6 milliards de dollars sur la période, moins élevé que prévu. Sur l'exercice clos, le bénéfice net atteint 2,7 milliards de dollars et les revenus totalisent près de 26 milliards de dollars.

Vertiv (-8%), fournisseur américain d'infrastructures et de services critiques pour centres de données, réseaux et environnements industriels, a largement dépassé les attentes au quatrième trimestre avec les activités de centres de données, mais les prévisions sont jugées un peu courtes, ce qui pèse sur le cours de bourse à Wall Street. Il faut dire que le titre a doublé en un an et décuplé depuis avril 2023 ! Une consolidation n'est donc pas déraisonnable. Pour son quatrième trimestre fiscal, le groupe a affiché un bénéfice ajusté par action de 99 cents, en croissance de 77%, alors que les ventes ont progressé de 26% à 2,35 milliards de dollars. Le groupe envisage pour l'année fiscale 2025 des ventes allant de 9,125 à 9,275 milliards de dollars, soit une révision en hausse, avec une croissance organique attendue à 16%. Le bénéfice opérationnel ajusté annuel est anticipé entre 1,91 et 1,96 milliard de dollars, soit une progression de 25%.

Exelon (+1%), le producteur et distributeur américain d'électricité et de gaz naturel, a annoncé pour son quatrième trimestre un bénéfice net de 647 millions de dollars et un bpa ajusté de 64 cents, au-dessus des attentes de Wall Street. Les revenus trimestriels ont atteint 5,47 milliards de dollars, également légèrement supérieurs aux anticipations de marché. Sur l'exercice, le bénéfice net atteint près de 2,5 milliards de dollars, tandis que les revenus dépassent les 23 milliards de dollars. Le groupe anticipe un bpa annuel 2025 allant de 2,64 à 2,74$. Le consensus était de 2,63$.

Société(s) citée(s) :
https://bourse.fortuneo.fr/actualites/wall-street-sous-pression-apres-les-mauvais-chiffres-de-l-inflation-9345319
Fortuneo