Wall Street se retourne dans le rouge, avant Apple et Amazon...

Wall Street se retourne dans le rouge, avant Apple et Amazon

Wall Street efface ses gains de début de journée en repasse dans le rouge ce jeudi. Le S&P 500 cède 0,40% à 5.500 pts, alors que le Dow Jones perd 0,74% à 40.539 pts. Le Nasdaq, qui avait flambé hier soir de 2,6% avec Nvidia, recule de 0,61% à 17.491 pts ce jour malgré le soutien de Meta. Hier soir, la Fed n'a pas vraiment surpris, laissant comme attendu ses taux inchangés au plus haut de 23 ans entre 5,25 et 5,5%. Jerome Powell a laissé entendre qu'un assouplissement monétaire allait bien débuter en septembre, en ligne avec les anticipations de marché. Dans l'actualité des entreprises, Apple et Amazon publient ce soir, au lendemain d'une solide performance de Meta, ex-Facebook.

Sur le Nymex, le baril de brut WTI cède 0,5% à 77,5$. L'once d'or s'accorde 0,9% à 2.495$. L'indice dollar prend 0,2% face à un panier de devises de référence.

Selon l'outil FedWatch, la probabilité dominante (82,5%) pour la prochaine réunion monétaire de la Fed des 17 et 18 septembre est celle d'une fourchette de 5 à 5,25% sur les taux, soit un assouplissement d'un quart de point. La probabilité d'un assouplissement de 50 points de base, entre 4,75 et 5%, se situe à 17,5%. Selon ce même baromètre FedWatch, il y a 64% de probabilité que les taux terminent l'année entre 4,50 et 4,75%, en baisse de 75 pb par rapport au niveau actuel.

La banque centrale américaine a donc opté comme prévu hier soir pour un nouveau statu quo monétaire. La décision a été unanime. Les taux sont à ce niveau restrictif depuis un an déjà. La Fed a évoqué quelques progrès supplémentaires concernant l'inflation, tandis que son patron Jerome Powell a jugé qu'une baisse de taux en septembre pourrait être "sur la table". Le leader de la banque centrale US a ainsi estimé que le moment de baisser les taux approchait, alors que le sentiment dominant parmi les membres du FOMC serait donc en faveur d'une réduction dès la prochaine réunion. Ainsi, les responsables de la Fed ont laissé entendre qu'ils se rapprochaient de la confiance nécessaire pour abaisser les taux, l'inflation s'apaisant et le marché du travail ralentissant. Powell a lui aussi signalé plusieurs fois hier soir que les réductions pourraient se rapprocher. Il a tout de même ajouté que la Fed n'avait pris aucune décision concernant les réunions futures.

Selon le dernier rapport d'ADP pour le mois de juillet publié hier, les créations de postes aux États-Unis dans le privé ont été au nombre de 122.000, à comparer à un consensus de 150.000. La lecture du mois de juin a été révisée quant à elle à 155.000, contre 150.000 auparavant. "Avec le ralentissement de la croissance des salaires, le marché du travail suit les efforts de la Fed pour ralentir l'inflation", a déclaré Nela Richardson, économiste en chef d'ADP. "Si l'inflation remonte, ce ne sera pas à cause du travail". Par secteur en juillet, la production de biens a généré 37.000 emplois aux USA et les services en ont créé 85.000. En fin de semaine, les opérateurs suivront aussi le rapport mensuel gouvernemental sur la situation de l'emploi.

D'après la dernière étude Challenger, Gray & Christmas sur le sujet, les annonces de licenciements aux États-Unis pour le mois de juillet ont concerné 25.885 emplois, contre 48.786 un mois auparavant.

Les inscriptions au chômage sont reparties à la hausse la semaine passée aux États-Unis. Le Département américain au Travail a annoncé, pour la semaine close au 27 juillet, des inscriptions au chômage au nombre de 249.000, en progression de 14.000 par rapport au niveau révisé de la semaine antérieure. Le consensus était positionné à 236.000. La moyenne à quatre semaines s'établit à 238.000, en hausse de 2.500. Enfin, le nombre de chômeurs indemnisés sur la semaine close le 20 juillet ressort à 1,877 million, en augmentation de 33.000 sur sept jours.

La productivité américaine non-agricole pour le deuxième trimestre a progressé sur un rythme de 2,3% en données préliminaires, bien plus que prévu, puisque le consensus était de +1,8%. les coûts unitaires du travail ont augmenté sur un rythme de 0,9% contre 1,7% de consensus. Pour le trimestre antérieur, la productivité avait augmenté sur un rythme de 0,4% et les coûts unitaires du travail avaient grimpé au rythme de 3,8%.

L'indice PMI manufacturier américain final du mois de juillet 2024 s'est affiché à 49,6, contre 49,5 de consensus FactSet et 49,5 également pour la lecture flash. Ainsi, l'indicateur, sous la barre des 50, traduit une très légère correction de l'activité manufacturière nationale.

L'indice ISM manufacturier américain du mois de juillet 2024 s'est affiché à 46,8, contre un consensus de place de 48,9 mesuré par FactSet et un niveau de 48,5 un mois avant.

Les dépenses de construction du mois de juin 2024, qui viennent aussi d'être dévoilées, ont régressé de 0,3% d'un mois sur l'autre, contre +0,2% de consensus. Sur un an, les dépenses ont progressé de 11,2%.

La semaine se terminera en beauté vendredi avec les commandes industrielles américaines et surtout le rapport mensuel sur la situation de l'emploi pour le mois de juillet (consensus FactSet 175.000 créations de postes non-agricoles pour 4,1% de taux de chômage).

Dans l'actualité des entreprises à Wall Street, Meta, Qualcomm, Arm Holdings et Lam Research ont publié leurs comptes hier soir. Apple (après la clôture), Amazon (après bourse), Intel (après clôture), ConocoPhillips, Vertex, Booking Holdings, Regeneron, Eaton, Anheuser-Busch Inbev, Ferrari, Cigna, IntercontinentalExchange, Thomson Reuters, Apollo Global Management, Motorola Solutions, Air Products, Monster Beverage, Moderna ou Prudential Financial, dévoilent leurs derniers chiffres aujourd'hui. Chevron et ExxonMobil boucleront la semaine vendredi.

Les valeurs

Nvidia (-1%) ne parvient pas à poursuivre son rallye de la veille à Wall Street. Le géant des processeurs graphiques et d'IA a flambé hier de 12,8%, dopé par les bons résultats de son rival AMD et par une recommandation de Morgan Stanley, qui a classé le dossier en tant que "top pick" (meilleur choix) suite à une correction de 25% sur ses sommets historiques offrant selon le broker un bon point d'entrée, avec un objectif de 144$. De son côté, le directeur général et fondateur du groupe Jensen Huang a cédé pour 296 millions de titres en juillet... Nvidia ne publiera ses comptes trimestriels que le 28 août pour le trimestre fiscal clos en juillet. Le dossier a pris 330 milliards de dollars de capitalisation en une séance hier, un record !

Meta (+7% !) a convaincu les marchés hier soir à Wall Street. Le groupe de Mark Zuckerberg a publié pour son deuxième trimestre des revenus supérieurs aux attentes, en croissance de 22% à 39,1 milliards de dollars. Le bénéfice net s'est apprécié de 73% à 13,46 milliards de dollars, 5,16$ par action, contre 7,79 milliards de dollars pour la période correspondante, l'an dernier. La marge opérationnelle a grimpé à 38% contre 29% un an avant, une performance assez impressionnante alors que les marchés surveillaient la progression des coûts. Le bénéfice des opérations a augmenté de 58% à 14,85 milliards de dollars. Les 'coûts et dépenses' ont affiché une hausse de 7% seulement à 24,2 milliards de dollars, progressant ainsi beaucoup moins rapidement que les revenus. Le consensus était de 4,8$ de bpa environ pour 38,3 milliards de revenus.

Reality Labs a pourtant affiché une perte de 4,5 milliards de dollars au deuxième trimestre. La division AR, VR et metaverse de Meta, dont les revenus restent extrêmement marginaux, pèse donc encore sur les comptes. Cette division avait perdu rappelons-le 16 milliards de dollars en 2023 et 13 milliards en 2022...

Les prévisions financières pour le troisième trimestre fiscal sont supérieures aux anticipations en termes de revenus, le groupe envisageant 38,5 à 41 milliards de dollars de recettes. Les prévisions de dépenses opérationnelles et de capitaux sont globalement maintenues. Ainsi, Meta prévoit des dépenses totales 2024 allant de 96 à 99 milliards de dollars, inchangées en comparaison des estimations antérieures. Concernant Reality Labs, le groupe attend toujours une perte opérationnelle en hausse significative du fait des efforts en cours de développement produit et des investissements dans l'écosystème.

Les dépenses de capitaux annuelles sont anticipées entre 37 et 40 milliards de dollars en 2024, contre 35-40 milliards auparavant. "Alors que nous continuons d'affiner nos plans pour l'année prochaine, nous prévoyons actuellement une croissance significative des dépenses en capital en 2025, alors que nous investissons pour soutenir nos efforts de recherche et de développement de produits en matière d'intelligence artificielle", ajoute le groupe.

Qualcomm (-6%), le géant américain des puces pour smartphones, qui compte Apple et Samsung parmi ses principaux clients, corrige à Wall Street. Pour son troisième trimestre fiscal, le groupe a réalisé des revenus de 9,4 milliards de dollars (+11%) contre 8,5 milliards un an avant, ainsi qu'un bénéfice ajusté par action de 2,33$ lui aussi supérieur aux attentes de marché (consensus 2,24$). Un an avant, le bénéfice ajusté par action se situait à 1,87$. Pour son quatrième trimestre fiscal, le groupe envisage des revenus allant de 9,5 à 10,3 milliards de dollars, à comparer à un consensus de 9,7 milliards. Le bénéfice ajusté par action du quatrième trimestre est anticipé entre 2,45 et 2,65$, contre 2,45$ de consensus. Les opérateurs craignent néanmoins une recovery plus lente que prévu dans les smartphones.

Arm Holdings chute de 14% à Wall Street, miné par des prévisions décevantes. Sur le premier trimestre fiscal juste clos, le groupe a dépassé les attentes, affichant des revenus de 939 millions de dollars en vive croissance de 39% et un bénéfice ajusté par action de 40 cents, contre 34 cents de consensus. Le concepteur britannique de puces, désormais coté sur la place américaine, affiche néanmoins une guidance très conservatrice. Pour son deuxième trimestre fiscal, il envisage des revenus allant de 780 à 830 millions de dollars, alors que les analystes prévoyaient en moyenne un niveau de 804 millions de dollars. Sur le trimestre écoulé, les accords de licences ont été soutenus par l'explosion de la demande liée à l'IA. Néanmoins, comme le note le directeur financier Jason Child dans une interview accordée à Reuters, certains marchés finaux restent faibles, et les revenus de redevances ont ainsi souffert.

Lam Research (-6%), l'équipementier américain de production de semi-conducteurs, a dévoilé pour le trimestre clos fin juin des revenus de 3,87 milliards de dollars, à comparer à un consensus de 3,82 milliards. Le bénéfice ajusté par action a représenté 8,14$ contre 7,6$ de consensus. Le bénéfice opérationnel ajusté a été de 1,19 milliard de dollars contre 1,13 milliard de consensus. Le groupe californien prévoit, pour le trimestre se terminant fin septembre, des revenus de 4,05 milliards de dollars, plus ou moins 300 millions de dollars. Le consensus était de 4,02 milliards de dollars. "Les résultats du trimestre de juin de Lam se situent au-dessus du point médian de nos prévisions, grâce à une exécution solide et continue et à la croissance de notre groupe commercial de support client", a déclaré Tim Archer, président et directeur général de Lam Research.

Moderna (-17%) dévisse à Wall Street, alors que le laboratoire américain a réduit ses prévisions de ventes pour 2024 sur les vaccins Covid-19 et le virus respiratoire syncytial. Le groupe s'attend en effet à des ventes très faibles vers l'UE. Le groupe prévoit désormais des ventes de 3 à 3,5 milliards de dollars. Le laboratoire du Massachusetts tablait auparavant sur un chiffre d'affaires d'environ 4 milliards de dollars pour l'année. Pour son deuxième trimestre, le groupe a déploré une perte nette de 1,3 milliard de dollars soit 3,33$ par action, pour des revenus de 241 millions de dollars.

Regeneron (stable) a publié pour son deuxième trimestre fiscal un bénéfice net de 1,43 milliard de dollars ou 12,41$ par titre, ainsi qu'un bénéfice ajusté par action de 11,56$ (+13%), largement au-dessus du consensus. Le groupe pharmaceutique américain a réalisé des revenus de 3,55 milliards de dollars sur la période, ici encore une performance supérieure aux attentes. Ainsi, les revenus ont augmenté de 12% en glissement annuel. Les ventes de Dupixent pour le trimestre ont grimpé de 27% à 3,56 milliards de dollars, indique le partenaire de Sanofi. Les ventes nettes d'Eylea HD et d'Eylea aux États-Unis au deuxième trimestre 2024 ont augmenté de 2% à 1,53 milliard de dollars.

Biogen (-2%), le géant 'biotech' américain, a affiché au deuxième trimestre des résultats stables et des revenus supérieurs aux attentes. Le groupe a relevé ses estimations de bénéfices avec la réduction des coûts, et malgré la lente adoption aux Etats-Unis de son traitement d'Alzheimer. Le bénéfice ajusté de l'exercice est attendu désormais entre 15,75 et 16,25$. Sur le trimestre clos, le bpa ajusté, de 5,28$, a largement dépassé les anticipations de marché.

eBay (+3%), le géant des enchères en ligne, a dépassé les anticipations au deuxième trimestre. Les revenus sur le trimestre clos en juin ont progressé de 1% à 2,57 milliards de dollars, alors que le bénéfice ajusté par action a été de 1,18$. Le consensus était de 2,53 milliards de revenus et 1,13$ de bpa ajusté. Sur le trimestre entamé, les prévisions sont également meilleures que prévu, eBay envisageant un bénéfice ajusté par action allant de 1,15 à 1,20$, pour des revenus de 2,50 à 2,56 milliards de dollars.

ConocoPhillips (-2%), le producteur américain de pétrole et gaz qui poursuit l'acquisition de Marathon Oil pour 22 milliards de dollars, a annoncé pour son deuxième trimestre fiscal un bénéfice ajusté par action de 1,98$, supérieur de 2 cents au consensus des analystes. Le groupe de Houston a dégagé un bénéfice trimestriel de 2,3 milliards de dollars. Les revenus ont atteint 14,1 milliards de dollars, inférieurs quant à eux aux estimations de brokers. Le cash généré par les activités opérationnelles a atteint 4,9 milliards de dollars. Au deuxième trimestre 2023, le groupe avait réalisé un bénéfice net de 2,2 milliards de dollars ou 1,84$ par titre.

The Hershey Co (+1%), le groupe alimentaire américain, spécialiste des confiseries, a annoncé pour son deuxième trimestre fiscal 2024 des revenus de 2,07 milliards de dollars, en déclin de 17% en glissement annuel et inférieures au consensus de marché. Le bénéfice ajusté par action sur la période a été de 1,27$ contre un consensus de 1,43$. Les volumes ont chuté de 18% en organique. La marge brute a chuté à 40,2%. Le groupe table désormais, pour 2024, sur des revenus en hausse de 2% environ, contre 2-3% précédemment. Le bénéfice ajusté par action est maintenant prévu en recul léger, alors que le groupe visait auparavant une stabilité.

Carvana grimpe de 15% à Wall Street, sur fond d'accélération des ventes de voitures d'occasion. Le groupe prévoit désormais pour 2024 un Ebitda ajusté allant de 1 à 1,2 milliard de dollars, au-dessus des attentes. Sur le trimestre clos en juin, le groupe a réalisé des revenus de 3,41 milliards de dollars en augmentation de près de 15% en glissement annuel, pour un bénéfice ajusté par action de 14 cents. Le groupe a écoulé 101.440 véhicules durant le trimestre, soit une croissance de 33% en comparaison de l'an dernier et une performance supérieure aux attentes.

Metlife (stable) a annoncé pour son deuxième trimestre fiscal un bénéfice ajusté par action de 2,28$ à comparer à un consensus de 2,1$. Le bpa ajusté était de 1,94$ sur la période correspondante, l'an dernier. L'assureur a réalisé sur la période close des revenus de 18,7 milliards de dollars, au-dessus du consensus, contre 18,6 milliards un an plus tôt. Le bénéfice net ajusté a totalisé 1,63 milliard de dollars. Le bénéfice net d'investissement a été de 5,2 milliards contre 5,1 milliards pour la période comparable, l'an dernier.

Ferrari (+1%), le constructeur italien de voitures de luxe, coté à Wall Street, a battu le consensus de profit sur le trimestre clos et relevé ses anticipations. Le groupe prévoit un Ebitda annuel d'au moins 2,50 milliards d'euros, contre une guidance antérieure d'au moins 2,45 milliards d'euros. Les revenus sont attendus supérieurs à 6,55 MdsE, alors que l'Ebit ajusté devrait représenter 27,5% de marge ou plus. Le bénéfice ajusté dilué par action est attendu à 7,90 euros ou plus. Pour le deuxième trimestre clos fin juin, les revenus du groupe au cheval cabré ont augmenté de 16% à 1,71 milliard d'euros, alors que les livraisons totales se sont appréciées de 2,7% à 3.484 unités. L'Ebit ajusté a progressé de 17% à 511 millions d'euros, pour une marge de 29,9%. Le bénéfice net ajusté a été de 413 millions d'euros et le bpa ajusté a représenté 2,29 euros.

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