Wall Street retombe avec Nvidia et les craintes de récession...

Wall Street retombe avec Nvidia et les craintes de récession

La place américaine s'affiche en forte baisse désormais ce mardi, après sa pause de trois jours. Nvidia abandonne plus de 6% et pèse de manière notable sur les marchés, toujours très volatile depuis sa publication trimestrielle jugée un peu courte. Le S&P 500 abandonne 1,51% à 5.564 pts, alors que l'indice large se rapprochait de ses pics historiques. Le Dow Jones reperd quant à lui 1,19% à 41.069 pts depuis ses plus hauts. Le Nasdaq retombe enfin de 2,29% supplémentaires à 17.307 pts. Hier, les marchés américains étaient fermés pour le 'Labor Day', mais l'agenda est relativement chargé sur cette semaine de quatre jours... Sur le Nymex, le baril de brut WTI corrige de 4% sous les 71$. Le Brent évolue autour des 74$ le baril. L'once d'or fin se tasse de 0,7% à 2.481$. L'indice dollar se stabilise face à un panier de devises de référence.

Les indices manufacturiers du jour ravivent les craintes de récession, alors que plus tard dans la semaine, ce sont les chiffres de l'emploi américain qui retiendront toute l'attention... L'indice PMI manufacturier américain final du mois d'août 2024 s'est établi à 47,9, très proche du consensus de place qui se situait à 48, ainsi que de la lecture flash (préliminaire) qui était également de 48. L'indice reste donc inférieur à la barre des 50, ce qui signale une contraction de l'activité.

L'indice ISM manufacturier américain du mois d'août 2024 s'est affiché à 47,2, contre 47,5 de consensus FactSet et 46,8 un mois auparavant. L'indice signale une contraction de l'activité manufacturière nationale.

Les dépenses de construction aux Etats-Unis pour le mois de juillet 2024 se sont établies en retrait de 0,3% par rapport au mois antérieur, selon le rapport du jour, alors que le consensus était de +0,2% d'un mois sur l'autre.

Concernant les anticipations d'assouplissement monétaire, l'outil FedWatch montre une probabilité de 61% d'une baisse de taux d'un quart de point le 18 septembre, à l'issue de la prochaine réunion, ce qui ramènerait le taux des fonds fédéraux entre 5 et 5,25%. La probabilité est de 39% d'un assouplissement de 50 points de base, ce qui donnerait une fourchette de 4,75 à 5%. Les derniers commentaires de Jerome Powell ont montré que cette baisse des taux était assurée, mais il reste à savoir quelle en sera l'ampleur d'ici la fin de l'année. Selon ce même baromètre FedWatch, la probabilité dominante pour le 18 décembre et la dernière réunion monétaire de l'année est celle d'une fourchette allant de 4,25 à 4,50% ('proba' de 44,1%), ce qui représenterait une baisse des taux d'un point de pourcentage. La probabilité de la fourchette 4-4,25% est de 26,8%.

Demain, la balance du commerce international des biens et services pour juillet (14h30, consensus -78,5 milliards de dollars), les commandes industrielles du même mois (16h, consensus +4,8%) et le rapport JOLTS sur les ouvertures de postes de juillet (16h, consensus 8,1 millions) sont attendus dans l'après-midi, alors que le Livre Beige économique de la Fed sera annoncé dans la soirée.

Jeudi, les investisseurs suivront la dernière étude Challenger, Gray & Christmas sur les annonces de licenciements aux Etats-Unis, ainsi que le rapport d'ADP sur l'emploi privé du mois d'août. Les inscriptions hebdomadaires au chômage, les chiffres de la productivité trimestrielle, ainsi que les indices PMI composite final et ISM des services, seront révélés le même jour. Enfin, le rapport gouvernemental mensuel sur la situation de l'emploi aux USA pour août 2024 sera dévoilé vendredi, le consensus FactSet étant de 162.000 créations de postes dont 140.000 dans le privé, pour un taux de chômage de 4,2%. Il s'agira d'un test important, de tels chiffres en léger redressement par rapport à juillet étant susceptibles de dissiper un peu plus les quelques craintes de récession - ou au contraire de les alimenter en cas de mauvaise surprise.

Dans l'actualité des entreprises à Wall Street, après des résultats peu appréciés de Nvidia la semaine dernière, les opérateurs suivront ce mardi les comptes de Zscaler (après bourse), puis demain ceux de Copart (après la clôture), C3.ai (post-séance), Ciena (avant bourse), Caseys General Stores, Hormel Foods (pré-séance), Dollar Tree (avant l'ouverture), Dick's Sporting Goods (pré-séance) et Hewlett Packard Enterprise (après bourse).

Nio Inc et Toro Company annonceront avant bourse jeudi, tandis que Broadcom, Samsara, Guidewire Software, DocuSign et UiPath publieront après la clôture.

Les valeurs

Tesla (+1%) entendrait produire une version six places de son Model Y en Chine dès la fin de l'année prochaine, selon deux sources de l'agence Reuters, et que le groupe vient par ailleurs de réaliser des ventes chinoises un peu plus robustes au titre du mois d'août, avec plus de 63.000 unités écoulées. Il s'agit donc du meilleur mois du groupe d'Elon Musk en Chine depuis le début de l'année 2024, avec environ 63.000 unités, 37% de plus qu'en juillet. En août 2023, le groupe avait vendu environ 64.700 voitures électriques en Chine. En comparaison, le rival BYD a affiché quant à lui 35% de croissance des ventes unitaires en août 2024 et par rapport à l'an dernier, soit une performance tout de même nettement plus dynamique que Tesla. BYD a écoulé un record de 370.854 véhicules en Chine le mois dernier.

Apple (-2%) va faire face à une rude concurrence de Huawei Technologies, qui prépare, note Bloomberg, le lancement de nouveaux produits. Les nouveautés seront présentées le 10 septembre. Huawei prévoit de dévoiler "le premier smartphone commercial au monde qui se plie deux fois", selon une personne proche de ses projets citée par Bloomberg. La société prépare également le lancement d'un véhicule électrique Aito, bien que les produits finaux qui seront commercialisés soient susceptibles de changer, a déclaré la personne, demandant à ne pas être nommée au sujet des projets privés. Apple lance de son côté sa nouvelle famille de combinés et d'accessoires pour iPhone le 9 septembre et veut convaincre les consommateurs de mettre à niveau leurs appareils.

Southwest Airlines (+3%), le transporteur aérien américain, gagne du terrain à Wall Street, alors que l'investisseur activiste Elliott Investment Management possèderait désormais 10% des actions ordinaires du groupe, ce qui lui permettrait selon Reuters de convoquer une assemblée générale extraordinaire.

US Steel (-3%) est sous pression à Wall Street, alors que la candidate démocrate à l'élection présidentielle américaine, la vice-présidente Kamala Harris, a estimé que le groupe de sidérurgie devrait rester dans des mains domestiques aux USA, ce qui douche les espoirs d'une finalisation du rachat du groupe par le géant japonais Nippon Steel Corp.

Intel (-7%), qui doit supprimer plus de 15% de ses effectifs mondiaux et vient de suspendre son dividende afin de réduire ses coûts, n'en aurait pas fini avec ses ajustements. Le directeur général de l'affaire, Pat Gelsinger, ainsi que ses principaux dirigeants, devraient ainsi présenter au conseil d'administration un plan visant à supprimer des activités redondantes et à réorganiser les dépenses d'investissement dans le courant du mois, selon une source au fait du dossier citée par l'agence Reuters. L'agence juge par ailleurs ce jour que la chute continue du titre pourrait remettre en question sa présence au sein de l'indice historique Dow Jones.

Société(s) citée(s) :
https://bourse.fortuneo.fr/actualites/wall-street-retombe-avec-nvidia-et-les-craintes-de-recession-4721571
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