Wall Street persiste dans le vert, avant Nvidia et Salesforce...

Wall Street persiste dans le vert, avant Nvidia et Salesforce

Wall Street s'affiche encore en très légère hausse avant bourse ce mercredi, toujours bien orienté au lendemain d'une journée de vif rebond suite à la pause du 'Memorial Day'. Le S&P 500 flambait ainsi de plus de 2% hier, le Dow Jones de 1,78% et le Nasdaq de 2,47% avec Tesla et Nvidia. Le S&P grappille encore 0,1% en pré-séance et le Nasdaq 0,2%.

Les marchés apprécient donc la trêve et les négociations attendues accélérées de Washington avec Bruxelles sur le front commercial, alors que Donald Trump a repoussé jusqu'au 9 juillet l'introduction de tarifs douaniers de 50% sur les produits importés du bloc européen...Pendant ce temps, une légère détente est observée sur les marchés obligataires, avec un rendement du T-Bond américain à 10 ans qui revient à 4,45% et un rendement du '30 ans' à 4,96%.

La soirée sera animée à Wall Street, avec après bourse les comptes de Nvidia et Salesforce...

L'UE a accepté d'accélérer les négociations tarifaires avec les États-Unis suite à l'annonce de Trump dimanche d'un report des droits de douane majorés de 50% sur tous les produits de l'UE du 1er juin au 9 juillet. La Commission européenne axera sa nouvelle stratégie sur les secteurs critiques ainsi que sur les barrières tarifaires et non tarifaires, selon des sources proches du dossier citées par Bloomberg. La Commission liera également son approche de la lutte contre les obstacles réglementaires à ses projets de simplification des règles. Le commissaire au commerce de l'UE, Maros Sefcovic, mènera les négociations politiques sur des secteurs tels que l'acier et l'aluminium, l'automobile, les produits pharmaceutiques, les semi-conducteurs et l'aviation civile, ont indiqué les sources de Bloomberg, qui ont requis l'anonymat. Ces discussions se dérouleront parallèlement aux discussions techniques sur les barrières tarifaires et non tarifaires.

La semaine dernière, Trump avait menacé d'imposer des droits de douane de 50% à l'UE à compter du 1er juin, après avoir dénoncé la lenteur des négociations avec l'Union et l'imposition de poursuites et de réglementations injustes aux entreprises américaines. Mais le président américain a repoussé cette date limite au 9 juillet après un appel dimanche avec la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, au cours duquel elle a accepté d'accélérer les négociations, relate Bloomberg.

Les États membres ont été informés des discussions après une conversation téléphonique entre Sefcovic et ses homologues américains, le secrétaire au Commerce Howard Lutnick et le représentant américain au Commerce Jamieson Greer, selon les sources de l'agence. Les secteurs sur lesquels Sefcovic se concentrera sont soit déjà frappés par des droits de douane américains, soit destinés à de futurs prélèvements. L'UE aurait proposé d'approfondir la coopération avec les États-Unis dans ces secteurs dans le cadre d'une proposition antérieure partagée avec les États-Unis la semaine dernière, a rapporté Bloomberg.

Parallèlement aux discussions en cours, l'UE continuera de préparer des contre-mesures si les négociations n'aboutissent pas à un résultat satisfaisant, ont indiqué les sources de Bloomberg. L'UE a approuvé des droits de douane sur 21 milliards d'euros de marchandises américaines en réponse aux taxes sur les métaux imposées par Trump, qui peuvent être rapidement mises en oeuvre. Ces droits ciblent des États américains politiquement sensibles et incluent des produits tels que le soja de Louisiane, ainsi que des produits agricoles, de la volaille et des motos. L'UE prépare également une liste supplémentaire de droits de douane sur 95 milliards d'euros de produits américains. Ces mesures, qui constituaient une réponse aux taxes réciproques et aux droits de douane sur l'automobile imposés par Trump, cibleraient des produits industriels, notamment les avions de Boeing, les voitures américaines et le bourbon. Certains États membres ont exhorté l'UE à préparer des contre-mesures supplémentaires à toute nouvelle action menacée par le président américain, notamment sur les semi-conducteurs et le secteur pharmaceutique.

Trump voit du mieux dans ces négociations commerciales avec l'UE. "Je viens d'être informé que l'UE a appelé à fixer rapidement des dates de réunion", a écrit le président américain dans un message sur Truth Social. "C'est un événement positif, et j'espère qu'ils vont ENFIN, comme je l'ai demandé à la Chine, ouvrir les nations européennes au commerce avec les États-Unis d'Amérique", poursuit le chef d'Etat.

Ailleurs dans le monde, le Japon aurait proposé dans le cadre des négociations commerciales avec les USA de subventionner les compagnies domestiques achetant des puces américaines auprès de groupes tels que Nvidia, afin de réduire le déficit commercial des États-Unis avec le Japon. C'est du moins ce qu'affirme Reuters, citant le journal Asahi.

Du côté de la Fed, Neel Kashkari, Thomas Barkin et John Williams prenaient hier la parole. Selon Kashkari, dirigeant de la Fed de Minneapolis, les politiques commerciales de Trump alimentent l'incertitude, une "incertitude majeure" même pour les décisions de la Fed attendues d'ici septembre. La clarté dépend des données économiques à venir et des résultats des négociations commerciales. Tout accord commercial conclu prochainement améliorerait considérablement la visibilité, selon le responsable. De plus, l'incertitude entourant la politique d'immigration incite les entreprises à reconsidérer leurs investissements, ce qui complique encore davantage les perspectives de la Fed d'après Kashkari, qui intervient encore demain... Barkin, patron de la Fed de Richmond, a jugé quant à lui ce jour que l'incertitude élevée a conduit les entreprises à geler les embauches et à reporter leurs décisions d'investissement... Williams, dirigeant de la Fed de New York, a enfin indiqué que les banques centrales devraient réagir de manière relativement forte si l'inflation venait à dévier de son objectif. Le responsable a évoqué l'incertitude autour de l'impact économique des tarifs douaniers et de la politique commerciale.

La journée sera marquée par la réunion de l'OPEP+ qui doit décider de sa production de juillet. Dans l'actualité économique américaine ce jour, l'indice manufacturier de Richmond sera dévoilé à 16 heures et les Minutes FOMC de la dernière réunion de la Fed seront dévoilées à 20 heures.

Demain, l'agenda américain est assez chargé avec les chiffres préliminaires du PIB américain du premier trimestre (14h30), les inscriptions hebdomadaires au chômage (14h30), les promesses de ventes de logements (16 heures) et le rapport hebdomadaire sur les stocks pétroliers domestiques américains, ainsi que des interventions de Thomas Barkin, Austan Goolsbee, Adriana Kugler, Mary Daly et Lorie Logan de la Fed. Enfin, vendredi, les opérateurs suivront la balance du commerce international de biens, ainsi que les revenus et dépenses des ménages américains avec le fameux indicateur d'inflation "core PCE" très suivi par la Fed. L'indice PMI de Chicago et l'indice du sentiment des consommateurs de l'Université du Michigan seront aussi au programme vendredi. Daly, Goolsbee et Bostic de la Fed reprendront le micro pour terminer la semaine.

Les valeurs

Heico, le groupe américain d'aérospatiale et d'électronique, qui conçoit notamment des équipements ou composants pour avions et engins spatiaux, a publié pour son deuxième trimestre fiscal un bénéfice ajusté par action de 1,12$, contre 1,02$ de consensus et 88 cents sur la période correspondante de l'an dernier. Les revenus s'établissent à 1,1 milliard de dollars environ sur la période, supérieurs de 4% au consensus de marché, contre 955 millions de dollars un an auparavant.

Okta, l'éditeur américain de logiciels de gestion des identités et accès, décroche à Wall Street. Pour son premier trimestre fiscal, le groupe a pourtant battu le consensus, dégageant un bénéfice ajusté par action de 86 cents, contre un consensus de 77 cents et un niveau de 65 cents un an avant. Les revenus ont été de 688 millions de dollars contre 617 millions un an plus tôt. La guidance du groupe déçoit les marchés, alors qu'Okta maintient une approche prudente. Pour le deuxième trimestre, les revenus sont attendus entre 710 et 712 millions, tandis que le bpa ajusté est anticipé entre 83 et 84 cents. Sur l'exercice, les revenus sont anticipés entre 2,85 et 2,86 milliards, pour un bpa ajusté allant de 3,23 à 3,28$.

Macy's, la chaîne américaine de distribution, a annoncé pour son trimestre clos début mai 2025 des revenus de 4,6 milliards de dollars à comparer à un consensus de 4,5 milliards, tandis que sa marge brute est demeurée stable à 39,2%. L'incertitude liée aux tarifs douaniers contraint toutefois le groupe à abaisser ses estimations annuelles de bénéfice ajusté par action entre 1,60 et 2$, contre une guidance antérieure allant de 2,05 à 2,25$. Le consensus était de 1,93$. Les ventes annuelles sont toujours anticipées quant à elles entre 21 et 21,4 milliards de dollars.

Abercrombie & Fitch, le détaillant en vêtements pour ados, s'enflamme à Wall Street. Le groupe a affiché au premier trimestre des ventes nettes de 1,1 milliard de dollars en croissance de 8%, avec notamment une progression de 7% dans la zone Amériques et une croissance de 12% en zone EMEA. La profitabilité dépasse aussi les anticipations du groupe, avec une marge opérationnelle de 9,3% et un bénéfice par action de 1,59$. La performance a été notamment tirée par la marque Hollister, qui affiche ses meilleures ventes historiques après une croissance de 22%. Le bénéfice ajusté par action ressort aussi à 1,59$, contre 2,06$ un an avant. La guidance est contrastée, avec une révision en hausse du haut de fourchette des prévisions de ventes, attendues en augmentation de 3 à 6% sur l'exercice 2025, mais une marge opérationnelle plus prudemment espérée entre 12,5 et 13,5% et un bpa dilué anticipé entre 9,50 et 10,50$.

Capri Holdings, la maison-mère de Michael Kors, a abaissé ses prévisions de revenus sur l'exercice 2026 du fait de l'incertitude liée aux droits de douane, pesant sur la demande en Amérique du Nord et en Asie. Le groupe ne prévoit plus désormais que des revenus annuels compris entre 3,3 et 3,4 milliards de dollars, contre environ 4,1 milliards de dollars auparavant. Le consensus était lui aussi supérieur à 4 milliards de dollars. Le groupe serait donc très loin du compte. Pour son quatrième trimestre 2025 clos fin mars, le groupe a fait état de revenus en déclin de 15,4% en données consolidées, pour une marge opérationnelle de -11,2% et une marge opérationnelle ajustée de -3,2%. La perte trimestrielle ajustée par action a été de 4,90$.

Dick's Sporting Goods, groupe américain de distribution d'articles de sport, a annoncé pour son premier trimestre fiscal un bénéfice de 264 millions de dollars, ainsi qu'un bénéfice ajusté par action de 3,37$ en ligne avec le consensus. Les revenus trimestriels se sont établis quant à eux à 3,17 milliards de dollars, au-dessus des attentes. Le groupe envisage pour l'exercice un bénéfice ajusté par action compris entre 13,80 et 14,40$, alors que les revenus sont anticipés entre 13,6 et 13,9 milliards de dollar. Rappelons que le groupe vient d'annoncer une OPA sur son fragile rival Foot Locker à Wall Street pour 2,4 milliards de dollars.

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