La Bourse de New York a ouvert sans direction claire jeudi, plombée par le recul des valeurs technologiques et par des prises de bénéfices, les investisseurs adoptant aussi une posture attentiste avant la prise de parole de Donald Trump au Forum économique mondial de Davos.
Vers 15H15 GMT, le Dow Jones grappillait 0,25%, l'indice Nasdaq lâchait 0,39% et l'indice élargi S&P 500 était proche de l'équilibre (-0,05%).
L'ouverture mitigée de la place américaine est principalement dû "au manque de nouvelles et à des prises de bénéfices" après le mouvement haussier de la veille, a commenté auprès de l'AFP Christopher Low, de FHN Financial.
Mercredi, le S&P 500 a atteint un nouveau record en séance, à 6.100,81 points.
Les investisseurs vont suivre jeudi avec attention la prise de parole de Donald Trump au Forum économique mondial de Davos (Suisse), à 16H00 GMT, guettant de nouvelles déclarations sur la future politique commerciale des Etats-Unis.
Le républicain a agité en début de semaine la menace d'un relèvement drastique des droits de douane pour le Mexique, le Canada dès février, mais aussi pour l'Union européenne et la Chine.
Son intervention devrait durer 45 minutes et inclut une session de questions-réponses avec des grands patrons.
Le Nasdaq, à forte coloration technologique, était plombé par le recul de certaines valeurs liées à l'intelligence artificielle (IA). Ces dernières ont bondi la veille, portées par l'annonce par Donald Trump d'un nouveau projet d'intelligence artificielle (IA), baptisé "Stargate", comprenant des investissements d'"au moins 500 milliards de dollars" dans des infrastructures d'IA aux Etats-Unis.
Nvidia, géant des semi-conducteurs et première capitalisation mondiale, lâchait ainsi 1,34%. Microsoft évoluait également dans le rouge (-0,65%).
Côté indicateurs, la place américaine a gardé un oeil sur les chiffres hebdomadaire du chômage aux Etats-Unis, qui étaient en hausse par rapport à la semaine précédente, et légèrement au-dessus des attentes du marché.
"Le principal facteur de la nouvelle hausse des premières inscriptions au chômages" a été "les incendies en Californie" qui se sont déclarés le 7 janvier, a observé Samuel Tombs, chef-économiste de Pantheon Macroeconomics.
Les investisseurs ne s'attendent pas à beaucoup de nouvelles macroéconomiques dans les prochains jours.
En outre, "la Banque centrale américaine (Fed) est en période de réserve avant une nouvelle réunion la semaine prochaine (les 28 et 29 janvier, ndlr)", mais "rien n'y est attendu", a noté M. Low.
La grande majorité des acteurs du marché prévoient un maintien des taux à leur niveau actuel, compris entre 4,25% et 4,50%, selon les données rassemblées par l'outil de veille du groupe CME, FedWatch.
L'humeur morose de Wall Street découle aussi de "la hausse des rendements des bons du Trésor", a avancé dans une note Patrick O'Hare, de Briefing.com.
Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans s'établissait à 4,64% contre 4,61% la veille en clôture, "ce qui est encore bien inférieur à son taux élevé (4,80%) de la semaine dernière", a souligné M. O'Hare.
Ailleurs, à la cote, la saison des résultats bat encore son plein, avec de nouvelles entreprises ayant publié leurs résultats avant l'ouverture.
La compagnie aérienne American Airlines chutait (-8,87%) après avoir publié des résultats supérieurs aux attentes pour le quatrième trimestre 2024, mais les investisseurs ont retenu ses prévisions, jugées décevantes.
Entre octobre et décembre, le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 13,66 milliards de dollars (+4,6% sur un an) et un bénéfice net de 590 millions, contre 19 millions un an plus tôt.
Mais la compagnie a annoncé jeudi s'attendre à une perte nette proforma comprise entre 20 et 40 cents par action au premier trimestre 2025, soit plus qu'attendu par les analystes.
Le groupe GE Aerospace, né de la scission début avril du conglomérat General Electric, bondissait (+8,46%), profitant de la publication jeudi de résultats au-dessus des attentes pour le quatrième trimestre 2024, grâce à la maintenance et aux pièces détachées, et de commandes en forte hausse.
D'octobre à décembre, le chiffre d'affaires du groupe a progressé de 14% à 10,81 milliards de dollars. Le bénéfice net a lui bondi de 37% à 2,29 milliards de dollars, là encore dépassant les attentes des analystes.
La compagnie à bas coûts Alaska Airlines était recherchée (+4,95%) après avoir revu à la hausse ses prévisions pour le premier trimestre de 2025, et avoir globalement dépassé les attentes pour le quatrième trimestre de 2024.
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