Wall Street : Nvidia et le Nasdaq au sommet !...

Wall Street : Nvidia et le Nasdaq au sommet !

Wall Street reprend à peine son souffle ce mercredi suite au rallye de la veille saluant le cessez-le-feu entre Iran et Israël. Notons aussi que le Président du conseil économique national américain Kevin Hassett a mentionné "de nombreux accords commerciaux" qui seraient annoncés une fois adoptée la 'Big, Beautiful Bill'. Hassett évoque des accords qui interviendraient "plutôt tôt que tard". Hier, le Nasdaq 100 est même revenu sur ses sommets historiques, et semble vouloir poursuivre sur sa lancée ce jour. Le S&P 500 évolue pour sa part à moins de 1% de ses pics historiques... Un S&P qui prend encore 0,21% à 6.105 pts, contre un Nasdaq en progression de 0,55% à 20.022 pts avec Nvidia. Le Dow Jones consolide en revanche de 0,11% à 43.040 pts... Sur le Nymex, le baril de brut WTI prend 1,5% à 65,2$. L'once d'or fin fléchit de 0,1% à 3.322$. L'indice dollar avance de 0,2% face à un panier de devises.

Le cessez-le-feu déclaré par Trump entre l'Iran et Israël semble donc tenir, ce qui a soutenu notablement la place américaine hier. Du côté de Jerome Powell, dont l'audition semi-annuelle de politique monétaire devant le Congrès se tenait hier et se poursuit aujourd'hui, le discours a peu évolué. Le patron de la Fed juge toujours approprié d'attendre alors que les banquiers centraux américains craignent une poussée de l'inflation cet été avec les tarifs douaniers, mais il faut relever que Powell a aussi laissé entendre que la baisse des taux pourrait intervenir plus tôt que prévu si ces données d'inflation des prochains mois ressortent moins préoccupantes qu'attendu. L'outil CME FedWatch donne désormais 79,3% de probabilité de statu quo monétaire le 30 juillet à l'issue de la prochaine réunion, contre 20,7% de 'proba' d'un assouplissement d'un quart de point.

Hier, Trump a été forcé de hausser le ton contre l'Iran et même Israël, accusés de ne pas avoir respecté la trêve initiale des hostilités. Les choses semblent rentrer désormais péniblement dans l'ordre. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a confirmé l'accord d'Israël sur une trêve et déclaré que son pays avait atteint ses objectifs de guerre en Iran. Néanmoins, Le président iranien a déclaré pour sa part que son pays n'enfreindrait pas la trêve si Israël faisait de même...

Le président américain a donc réagi, alors que l'Iran et Israël auraient enfreint le cessez-le-feu qu'il avait annoncé plus tôt. "Israël. Ne lâchez pas ces bombes. Si vous le faites, ce sera une violation grave. Ramenez vos pilotes chez eux, maintenant ! Donald J. Trump, président des États-Unis", a lancé Trump sur son réseau social Truth Social. Israël dénonce pour sa part une violation de ce cessez-le-feu par l'Iran, mais Téhéran dément l'information selon laquelle des missiles iraniens auraient été tirés vers son adversaire après l'entrée en vigueur de la trêve. L'armée israélienne a déclaré avoir détecté des tirs de missiles iraniens vers son territoire après l'annonce de Trump. Le ministre israélien de la Défense a demandé à l'armée de répondre avec force "par des frappes de haute intensité contre des cibles du régime au coeur de Téhéran"... La réplique israélienne aurait finalement été réduite à une seule cible.

"Israël n'attaquera pas l'Iran. Tous les avions feront demi-tour et rentreront chez eux, tout en adressant un salut amical à l'Iran. Personne ne sera blessé, le cessez-le-feu est en vigueur ! Merci de votre attention !", a aussi posté Trump sur Truth Social, ajoutant que "l'Iran ne reconstruira jamais ses installations nucléaires".

Trump a aussi accusé les supposés médias à "fake news" de nier son succès en Iran : "Fausses nouvelles : CNN et le New York Times, en faillite, se sont associés pour tenter de dénigrer l'une des frappes militaires les plus réussies de l'histoire. Les sites nucléaires iraniens sont complètement détruits ! Le Times et CNN sont tous deux critiqués par l'opinion publique !" Le président américain a maintenu ce mercredi que le programme nucléaire iranien avait été retardé "de plusieurs décennies" par les frappes menées durant le week-end par les États-Unis. Pourtant, le service de renseignement DIA rattaché au Pentagone juge que les bombardements américains n'auraient pas annihilé les capacités nucléaires de la République islamique et n'auraient retardé le programme que de quelques mois. "Les renseignements sont très peu concluants. Ils disent que nous ne savons pas. Cela a pu être très sévère, c'est ce que suggèrent les renseignements", a affirmé Trump, qui évoque lui un "anéantissement".

Le discours semi-annuel de politique monétaire de Jerome Powell constitue donc l'un des éléments majeurs de la semaine, d'autant que le président de la Fed subit depuis des semaines des attaques de plus en plus dures du président Trump, pressé de voir les taux baisser. Powell maintient le cap et juge que la banque centrale américaine a le temps de patienter pour observer les développements en matière d'économie et l'évolution des prix, avant de décider de la suite de son action. Powell qui note devant le Comité des services financiers de la Chambre des Représentants que l'inflation s'est modérée considérablement, mais ajoute qu'elle reste quelque peu élevée. Ainsi, la Fed pourrait rester en mode pause pendant encore un certain temps si l'on en croit son leader, qui ne semble pas intimidé par les attaques frontales de Trump.

Trump a déclaré plus tôt que les taux de la Fed devraient être abaissés... d'au moins deux à trois points de pourcentage. Le président américain est revenu à la charge il y a quelques instants, suggérant qu'il annoncera bientôt le nom du remplaçant de Powell à la tête de la Fed et indiquant qu'il sait déjà qui choisir "parmi trois ou quatre". "Heureusement, il part assez vite, car je le trouve terrible", a insisté le locataire de la Maison Blanche, qui juge même que l'actuel président de la Fed est "une personne très stupide" au QI trop faible pour ses fonctions.

Il faut dire que Powell ne fait rien depuis hier pour assouplir réellement ses positions. Il note que pour l'heure, l'économie américaine progresse sur un rythme solide, et que le marché du travail demeure robuste. Au coeur des perspectives de politique monétaire se trouvent les inconnues entourant la politique tarifaire de Trump. Powell a déclaré : "Les effets des droits de douane dépendront, entre autres, de leur niveau final. Les anticipations concernant ce niveau, et donc les effets économiques qui en découlent, ont atteint un pic en avril et ont depuis diminué. Malgré cela, les augmentations de droits de douane cette année sont susceptibles de faire grimper les prix et de peser sur l'activité économique". Évoquant le double mandat, Powell a indiqué que le FOMC "déterminera l'orientation appropriée de la politique monétaire en fonction des données disponibles, de l'évolution des perspectives et de la balance des risques".

Il a ajouté que "sans stabilité des prix, nous ne pouvons pas bénéficier des longues périodes de forte conjoncture sur le marché du travail, qui profitent à tous les Américains". "Pour l'instant, nous sommes bien placés pour attendre d'en savoir plus sur l'évolution probable de l'économie avant d'envisager tout ajustement de notre politique monétaire", a-t-il déclaré.

Powell souligne bien que les USA ne sont pas en récession, avec des dépenses de consommation toujours solides, un marché du travail historiquement fort et une inflation dont les perspectives se stabilisent. Un tableau économique réjouissant donc, mais qui n'offre pas vraiment la possibilité de réduire significativement les taux. L'inflation reste l'élément essentiel, le patron de la Fed évoquant des craintes qu'elle n'augmente significativement cette année. Il explique cependant aussi qu'une grande majorité des décideurs monétaires estiment qu'il conviendra de réduire les taux plus tard cette année. Mais pour l'instant, l'anticipation de la banque centrale est que l'inflation progresse fortement à cause des tarifs douaniers... Powell témoigne une nouvelle fois ce mercredi, devant le Comité du Sénat pour la banque, l'immobilier et les affaires urbaines...

La présidente de la Fed de Boston, Susan Collins, tient plus ou moins le même discours que Powell ce jour, disant s'attendre à une baisse des taux d'intérêt plus tard cette année. "Si je continue de penser qu'il sera opportun de reprendre une normalisation progressive de la politique monétaire plus tard cette année, mes perspectives pourraient changer considérablement à mesure que les événements évoluent et que l'impact économique des changements de politiques gouvernementales se précise", a ajouté Collins dans un communiqué de sa banque. Tout dépendra selon elle "de la rapidité avec laquelle le choc des prix dû aux droits de douane se dissipera".

Sur le front économique, les ventes de logements neufs aux États-Unis pour le mois de mai 2025 sont ressorties au nombre de 623.000, contre environ 690.000 de consensus de place mesuré par FactSet et 722.000 pour la lecture révisée du mois antérieur.

Les cours pétroliers restent dans le vert après l'annonce d'une chute des réserves de brut aux États-Unis la semaine passée. D'après le Département américain à l'Energie, les stocks domestiques de brut, hors réserve stratégique, ont corrigé de 5,8 millions de barils lors de la semaine close le 20 juin à 415,1 millions de barils. Le consensus tablait sur une baisse de 1,2 mb. Les stocks d'essence ont reculé de 2,1 millions de barils et ceux de produits distillés ont régressé de 4,1 mb.

Demain, la journée sera encore très animée à Wall Street sur le front économique, avec les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 14 juin (14h30, consensus 245.000), les commandes de biens durables du mois de mai (14h30, consensus FactSet +9,4% ou stable hors transport), les chiffres finaux du PIB américain du premier trimestre (même heure, consensus +2,1%), la balance du commerce international de biens, l'indice d'activité nationale de la Fed de Chicago, ainsi que les stocks de grossistes, les promesses de ventes de logements et l'indice manufacturier de la Fed de Kansas City. Thomas Barkin, Beth Hammack et Michael Barr de la Fed interviendront dans la journée.

Enfin, vendredi, les investisseurs surveilleront les revenus et dépenses des ménages américains et l'indice d'inflation lié, ainsi que l'indice du sentiment des consommateurs de l'Université du Michigan. John Williams et Beth Hammack de la Fed reprendront la parole.

Dans l'actualité des entreprises à Wall Street, FedEx a déçu hier soir par ses perspectives, tandis que Micron, Paychex, General Mills, Jefferies et Levi Strauss publieront ce mercredi. Nike sera de la partie demain soir. McCormick & Company, Walgreens Boots Alliance, Concentrix et Acuity Inc., dévoileront aussi leurs chiffres jeudi.

Les valeurs

FedEx (-3%), le géant américain des livraisons, corrige à Wall Street sur des prévisions prudentes. Pour son quatrième trimestre fiscal, le groupe a pourtant dépassé les attentes en réalisant un bénéfice dilué par action de 6,88$ et un bénéfice ajusté par action de 6,07$ - à comparer à un consensus d'environ 5,8$. Les revenus ont totalisé 22,2 milliards de dollars contre 22,1 milliards un an avant. Le bénéfice opérationnel ajusté a atteint 2,02 milliards de dollars, alors qu'il se situait à 1,87 milliard pour la période comparable, l'an dernier. Le bénéfice net s'est établi à 1,65 milliard de dollars en données publiées et à 1,46 milliard de dollars sur une base ajustée. Pour l'exercice, les revenus ont été de 87,9 milliards de dollars, pour un bénéfice net ajusté de 4,43 milliards de dollars. Les résultats incluent des coûts structurels inférieurs, car la société a atteint son objectif DRIVE d'économies de 2,2 milliards de dollars pour l'exercice 2025 et a réalisé 4 milliards de dollars de réductions totales des coûts structurels DRIVE par rapport à l'exercice 2023.

Pour le premier trimestre de l'exercice 2026, FedEx prévoit une évolution du chiffre d'affaires allant de la stabilité à +2% sur un an, un bénéfice par action dilué de 2,90 à 3,50$, et de 3,40 à 4$ hors coûts liés aux initiatives d'optimisation de l'activité et à la scission prévue de FedEx Freight. Le consensus de Wall Street était de 4$ de bpa ajusté. Pour l'ensemble de l'exercice 2026, le groupe table sur des réductions de coûts permanentes d'un milliard de dollars grâce aux programmes de transformation DRIVE et Network 2.0, des cotisations de retraite pouvant atteindre 600 millions de dollars contre 800 millions de dollars pour l'exercice 2025, et des dépenses d'investissement de 4,5 milliards de dollars, la priorité étant accordée aux investissements dans l'optimisation du réseau et l'amélioration de l'efficacité, notamment la modernisation et l'automatisation de la flotte et des installations.

Paychex (-9,8%), le spécialiste américain de la gestion de paie, a publié pour le quatrième trimestre fiscal un bénéfice net de 297 millions de dollars et un bénéfice ajusté par action de 1,19$, légèrement au-dessus des attentes, pour des revenus de 1,43 milliard de dollars. Sur l'exercice, le bénéfice a atteint 1,66 milliard de dollars et les revenus se sont élevés à 5,6 milliards de dollars. Le groupe envisage pour l'exercice 2026 des revenus en croissance de 16,5 à 18,5%, pour un bénéfice ajusté par action en hausse de 8,5 à 10,5%.

BlackBerry (+12,3%), star déchue des assistants personnels, qui conçoit désormais des solutions de cybersécurité et IoT, a annoncé pour le trimestre clos fin mai 2025 des revenus de 122 millions de dollars, assez proches du consensus, et relève par ailleurs ses prévisions de chiffre d'affaires sur l'exercice en cours. Le groupe canadien anticipe une solide demande en services de cybersécurité et envisage désormais pour l'exercice 2026 des revenus allant de 508 à 538 millions de dollars, soit 4 millions de dollars de plus que la guidance antérieure. Pour le trimestre clos, T1 fiscal 2026, le groupe a atteint la rentabilité GAAP pour la première fois depuis le quatrième trimestre fiscal 2022, avec un bénéfice net proche de 2 millions de dollars. Le bénéfice net ajusté a représenté 12,3 millions de dollars. L'Ebitda ajusté trimestriel a dépassé les attentes à 16,4 millions. Un Ebitda ajusté attendu entre 72 et 87 millions de dollars sur l'exercice, pour un bpa ajusté de 8 à 10 cents.

General Mills (-3,1%), le groupe alimentaire américain aux marques Géant Vert, Häagen-Dazs, Nature Valley, Yoplait, Cheerios ou Old El Paso, a annoncé pour son quatrième trimestre fiscal un bénéfice net consolidé de 294 millions de dollars et un bénéfice ajusté par action de 74 cents, pour des revenus de 4,56 milliards de dollars. Le consensus était de 71 cents de bénéfice ajusté par action pour 4,6 milliards de dollars de revenus. Sur l'exercice, les revenus ont totalisé 19,5 milliards de dollars, en repli de 2%, avec une baisse organique de 2% également. Le bénéfice opérationnel a régressé de 4% à 3,3 milliards de dollars, ou -7% à 3,4 milliards de dollars sur une base ajustée pour l'exercice. La priorité absolue de General Mills pour l'exercice 2026 est de rétablir la croissance organique des ventes nettes tirée par les volumes. Le groupe, affecté par la faible demande et les tarifs douaniers, table sur un bénéfice ajusté annuel en recul de 10 à 15%, soit une baisse plus prononcée que prévu.

Tesla (-5,3%). Les ventes de voitures neuves du groupe texanen Europe ont corrigé de près de 28% en mai par rapport à l'année précédente, avec 13.863 immatriculations nouvelles, malgré une forte hausse (+27% à 193.493 immatriculations) des ventes de véhicules 100% électriques dans la région et alors que le Model Y révisé ne parvient pas à renverser la tendance pour le groupe d'Elon Musk. Les ventes globales de voitures en Europe ont augmenté de 1,9% sur le mois selon l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA). Les ventes européennes de Tesla reculent ainsi pour le cinquième mois consécutif. Les ventes de voitures neuves en mai dans l'UE, au Royaume-Uni et dans l'Association européenne de libre-échange ont atteint 1,11 million de véhicules selon l'ACEA.

BYD, le géant chinois des véhicules électriques, aurait pour sa part ralenti sa production et son expansion ces derniers mois en réduisant les équipes dans certaines usines chinoises et en retardant ses projets d'ajout de nouvelles lignes de production, ont indiqué à l'agence Reuters deux sources proches du dossier. Ces décisions indiqueraient selon l'agence que la forte croissance des ventes de BYD ces deux dernières années, qui lui a permis de dépasser Tesla au rang de premier constructeur mondial de véhicules électriques, pourrait ralentir. Le constructeur serait confronté à une augmentation des stocks, malgré d'importantes baisses de prix en Chine. BYD aurait supprimé les équipes de nuit et réduit la production d'au moins un tiers de sa capacité dans certaines de ses usines. Ces mesures auraient été imposées à au moins quatre usines et BYD aurait également suspendu certains projets d'installation de nouvelles lignes de production, insiste Reuters.

Lockheed Martin (stable), le géant américain de la défense, est plus que jamais sollicité. Alors que le Pentagone teste avec succès le radar de suivi de missiles du groupe pour le 'Golden Dome' américain, le Royaume-Uni vient pour sa part d'annoncer son intention d'acquérir 12 de ses appareils de combat F-35A qui seraient en mesure de tirer des armes nucléaires tactiques. Il s'agit là de renforcer la force de dissuasion britannique. Le contrat pourrait atteindre près d'un milliard de dollars. Downing Street entend par ailleurs porter à 5% du PIB d'ici 2035 les dépenses britanniques de défense et sécurité.

Bumble flambe de 17% à Wall Street ce mercredi, alors que l'application de rencontre qui laisse les femmes faire le premier pas va réduire ses effectifs de 240 postes ou 30% environ, pour des charges non récurrentes allant de 13 à 18 millions de dollars - qui seront passées surtout sur les troisième et quatrième trimestres. Par ailleurs, le groupe vise désormais des revenus de 244 à 249 millions de dollars pour son deuxième trimestre, soit un relèvement de la guidance.

Parmi les 'Mag 7', Nvidia reprend la place de première capitalisation boursière mondiale, en vive hausse de 3,3% vers les 153$, au plus haut historique pour une valorisation de 3.710 milliards de dollars, devant Microsoft qui grappille 0,7% pour une "capi" de 3.670 milliards de dollars environ.

Société(s) citée(s) :
https://bourse.fortuneo.fr/actualites/wall-street-nvidia-et-le-nasdaq-au-sommet-5582399
Fortuneo