Wall Street, qui consolidait déjà lourdement vendredi avec les grandes valeurs technologiques et dans le sillage de Nvidia - sur des projets d'Alibaba dans les puces d'IA -, devrait reprendre nettement dans le rouge ce mardi, après un long week-end de trois jours pour le 'Labor Day', fête américaine du travail. Les opérateurs surveilleront une fois encore cette semaine les évolutions concernant les droits de douane et la Fed. Notons que les tarifs douaniers de Trump ont été jugés en partie illégaux par une cour d'appel fédérale, mais ces surtaxes restent en vigueur et la Maison Blanche a décidé de saisir la Cour suprême...
Le S&P 500 abandonne près de 1% en pré-séance, le Dow Jones 0,8% et le Nasdaq 1,3%. Sur le Nymex, le baril de brut WTI gagne 1,4% à 64,9$. L'once d'or fin avance de 0,1% à 3.479$ après un record sur les 3.500$. L'indice dollar prend 0,8% face à un panier de devises. Sur les marchés obligataires, les choses se compliquent avec un rendement du T-Bond à 10 ans qui se redresse à 4,3% environ et un rendement du '30 ans' de près de 5%, alors que l'incertitude pèse concernant les tarifs douaniers mais aussi l'indépendance de la Fed.
Dans l'actualité économique aux USA ce mardi, l'indice PMI manufacturier final du mois d'août sera publié à 15h45 et l'ISM manufacturier sera annoncé à 16 heures, en même temps que les dépenses de construction de juillet.
Demain, les investisseurs suivront les commandes industrielles américaines de juillet et le rapport JOLTS sur les ouvertures de postes du même mois (16 heures), puis dans la soirée le Livre Beige économique de la Fed (20 heures), résumé des conditions régionales. Alberto Musalem et Neel Kashkari de la Fed interviendront mercredi, tandis que John Williams et Austan Goolsbee prendront la parole jeudi.
Jeudi, les marchés surveilleront par ailleurs le rapport Challenger, Gray & Christmas sur les annonces de licenciements du mois d'août, ainsi que le rapport d'ADP sur l'emploi privé du même mois (consensus FactSet 85.000 créations de postes). La balance du commerce international des biens et services de juillet, ainsi que les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 30 août et que les chiffres révisés de la productivité non-agricole du deuxième trimestre, seront aussi connus jeudi, tout comme l'indice PMI composite final d'août et l'ISM des services.
Le rendez-vous économique majeur de la semaine sera pour vendredi avec le rapport gouvernemental mensuel sur la situation de l'emploi pour le mois d'août, qui sera annoncé à 14h30. Selon le consensus FactSet actuel, les économistes de la place tablent sur 80.000 créations de postes non-agricoles et 4,2% de taux de chômage, avec 90.000 créations dans le privé. Le salaire horaire moyen est attendu en hausse de 0,3% d'un mois sur l'autre et 3,7% sur un an... Des chiffres de l'emploi d'autant plus suivis que le précédent rapport a donné lieu à polémique suite à de fortes révisions en baisse sur les mois de mai et juin, qui ont conduit Donald Trump à limoger la cheffe des statistiques de l'emploi du BLS, jugeant qu'elle avait sciemment truqué les chiffres...
Sur le front commercial, le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent a déclaré hier être confiant que la Cour suprême soutiendrait le recours par le président Trump à une loi d'urgence de 1977 pour imposer des droits de douane étendus, mais a indiqué que l'administration disposait d'un plan B. Une cour d'appel fédérale a statué vendredi que la plupart des droits de douane mondiaux imposés par Trump étaient illégaux, réaffirmant une décision antérieure du Tribunal du commerce international et affirmant qu'il avait outrepassé ses pouvoirs en utilisant les pouvoirs d'urgence pour les imposer. Les juges ont toutefois autorisé le maintien des droits de douane pendant la procédure d'appel.
Trump a d'ailleurs réagi sur Truth Social en affirmant que tous les droits de douane restaient en vigueur. Il a également qualifié la cour de "très partisane" et a affirmé qu'avec l'aide de la Cour suprême des États-Unis, son administration allait utiliser les droits de douane au profit de la nation... Hier, Trump a critiqué les tarifs douaniers et les relations commerciales entre les États-Unis et l'Inde, affirmant qu'elles étaient largement unilatérales depuis des décennies. "En d'autres termes, ils nous vendent des quantités massives de marchandises, mais nous leur en vendons très peu. Jusqu'à présent, notre relation était totalement à sens unique, et ce depuis des décennies", a déclaré Trump. "C'est un désastre à sens unique !", a-t-il ajouté. Les commentaires de Trump interviennent alors que le Premier ministre indien Narendra Modi s'est lancé dans des tentatives de renforcement des liens avec la Chine et la Russie.
Par ailleurs, le président brésilien Lula a autorisé des représailles contre les droits de douane américains de 50% imposés par Trump, mais affirme vouloir toujours négocier.
Dans l'actualité des entreprises à Wall Street, Zscaler (après bourse) et Nio Inc. publient leurs résultats financiers trimestriels ce mardi, alors que Salesforce (après la clôture), Figma, Hewlett Packard Enterprise Company, Dollar Tree, Macy's, GitLab et The Campbell's Company, dévoilent leurs chiffres mercredi. Broadcom (post-séance), Copart, Lululemon, Samsara, UiPath, Toro Company, Ciena, DocuSign et Guidewire, annonceront jeudi.
Les valeurs
Nio, le constructeur chinois de véhicules électriques coté à Wall Street, a livré une performance mitigée pour le deuxième trimestre fiscal, affichant sur la période une perte par action de 1,85 yuan, pour des revenus totalisant quant à eux un peu plus de 19 milliards de yuans. La perte par action est moins lourde que prévu, mais les revenus sont inférieurs aux attentes. Les livraisons de véhicules ont augmenté de 25,6% en glissement annuel à 72.056 unités. Elles grimpent de plus de 71% d'un trimestre sur l'autre. La marge des véhicules a atteint 10,3%, légèrement au-dessus du niveau du précédent trimestre, mais en nette baisse par rapport aux 12,2% de l'an dernier. Pour le troisième trimestre, Nio envisage des revenus allant de 21,81 à 22,88 milliards de yuans, en croissance de 17-23%, ainsi que des livraisons allant de 87.000 à 91.000 unités, en hausse de 41-47% sur un an.
Kraft Heinz annonce son projet de scission en deux sociétés "de taille" et spécialisées "afin d'accélérer sa croissance rentable et de dégager de la valeur pour ses actionnaires". Cette transaction créerait deux sociétés cotées de taille, dotées de portefeuilles de marques emblématiques, de capacités de pointe, de profils financiers attractifs et de modèles de création de valeur uniques. Les deux sociétés se concentreront davantage sur la stratégie et l'exploitation afin de servir leurs clients, de satisfaire les consommateurs et d'optimiser leurs performances. Le niveau de dividende actuel devrait être maintenu. La direction cible les structures de capital afin de maintenir les notations 'investment grade' des deux sociétés. Miguel Patricio, actuel président du conseil d'administration, occupera le poste de président exécutif du conseil d'administration. Un comité de séparation sera créé pour superviser la scission à venir, dirigé par John Cahill, vice-président du conseil d'administration.
Les deux sociétés ainsi créées, dont les noms seront déterminés ultérieurement, seront 'Global Taste Elevation Co.', un leader mondial de l'amélioration du goût et des plats longue conservation, avec un chiffre d'affaires net d'environ 15,4 milliards de dollars en 2024 et un Ebitda ajusté d'environ 4,0 milliards de dollars en 2024, qui regroupera une sélection de marques emblématiques et de fleurons locaux, dont trois marques à plusieurs milliards de dollars - Heinz, Philadelphia et Kraft Mac & Cheese - et environ 75% de son chiffre d'affaires net provenant des sauces, tartinades et assaisonnements, et 'North American Grocery Co.', un portefeuille de produits de base nord-américains à grande échelle, avec un chiffre d'affaires net d'environ 10,4 milliards de dollars en 2024 et un Ebitda ajusté d'environ 2,3 milliards de dollars. Cette deuxième entreprise, dirigée par Carlos Abrams-Rivera, comprendra un portefeuille de marques appréciées, dont trois marques milliardaires : Oscar Mayer, Kraft Singles et Lunchables.
Tesla a reçu un peu plus de 600 commandes depuis son lancement commercial en Inde mi-juillet, un niveau inférieur aux ambitions de l'entreprise, a rapporté Bloomberg News ce mardi, citant des sources proches de la question. Le groupe texan envisagerait désormais d'expédier entre 350 et 500 véhicules en Inde cette année, dont le premier lot devrait arriver de Shanghai début septembre, a ajouté Bloomberg. Les livraisons seraient initialement limitées à Mumbai, Delhi, Pune et Gurugram, et le volume d'expéditions dépendrait des paiements complets reçus pour les véhicules ainsi que de la capacité de l'entreprise à livrer en dehors des quatre villes où elle est physiquement présente.
Les ventes de VE de Tesla fabriqués en Chine ont reculé quant à elles de 4% en août par rapport à l'année précédente, en plein renouvellement de la gamme du groupe texan. Les livraisons de Model 3 et Model Y fabriqués dans l'usine Tesla de Shanghai, y compris les exportations vers l'Europe et d'autres marchés, ont totalisé 83.192 unités le mois dernier selon Reuters, qui reprend les données publiées mardi par la China Passenger Car Association. Cela représente tout de même une augmentation de 23% en comparaison du mois antérieur.
Boeing et Macquarie AirFinance annoncent que le loueur d'avions a renforcé son engagement envers le 737 MAX avec une commande de 30 737-8 supplémentaires. Cet accord était jusqu'ici attribué à un client non identifié dans le carnet de commandes de Boeing. Avec cette commande, Macquarie AirFinance porte son portefeuille de 737 MAX à 70 appareils, offrant ainsi à ses clients un accès à des appareils de dernière génération. La vaste clientèle mondiale et les faibles coûts d'exploitation du 737 en font un élément essentiel du portefeuille de la plupart des bailleurs, représentant environ 30% de tous les avions financés, souligne le géant de l'aéronautique.
PepsiCo grimpe avant bourse à Wall Street, alors qu'Elliott Management aurait pris une participation de 4 milliards de dollars dans le géant des boissons et envisagerait une campagne activiste pour faire grimper le cours. C'est du moins ce qu'affirme ce mardi le Wall Street Journal, citant des sources proches du dossier. Reuters note que ces développements interviennent alors que l'entreprise est confrontée à une demande fluctuante pour son activité snacks et s'efforce de répondre à l'évolution des préférences des consommateurs vers des boissons et sodas plus sains.