Le Nasdaq atteint de nouveaux sommets ce lundi, s'adjugeant encore 0,82% à 21.878 pts, contre une hausse de 0,33% sur le S&P 500 à 6.503 pts. Le Dow Jones affiche peu d'évolution à 45.430 pts (+0,06%). Wall Street progresse donc sur des espoirs d'assouplissement monétaire, en attendant les chiffres de l'inflation qui seront publiés mercredi et jeudi... Sur le Nymex, le baril de brut WTI prend 0,5% à 62,2$. L'once d'or fin poursuit sur sa lancée et grimpe de 1,4% à 3.637$. L'indice dollar régresse de 0,2% face à un panier de devises. Le bitcoin se redresse sur les 112.000$.
Les derniers chiffres bien trop faibles de l'emploi américain publiés vendredi (seulement 22.000 créations de postes non-agricoles en août contre 76.500 pour le consensus FactSet) ont fait par ailleurs monter encore les anticipations de baisse des taux. Selon l'outil CME FedWatch, la probabilité d'un assouplissement monétaire d'un quart de point le 17 septembre, à l'issue de la prochaine réunion monétaire, se situe à 90,2%, contre 9,8% pour la probabilité d'un assouplissement de 50 points de base. D'après le même outil, la Fed pourrait baisser ses taux de trois quarts de point (probabilité de plus de 71%) d'ici la fin de l'année.
Concernant la réunion des 16 et 17 septembre, la majeure partie des intermédiaires envisagent une baisse de taux de 25 points de base. Parmi les derniers avis, Barclays, Deutsche Bank, Bank of America ou encore Morgan Stanley, tablent sur un tel geste d'un quart de point. Standard Chartered se montre plus agressif et prévoit selon Reuters un ajustement de 50 points de base ce mois, contre une projection antérieure de 25 points de base. La révision de la firme fait suite au dernier rapport sur l'emploi américain, jugé suffisamment préoccupant pour justifier un geste fort de la Fed. Le broker constate en effet que le marché du travail est passé de solide à faible en moins de six semaines. Il table donc sur une baisse de 50 pb comparable à celle qui avait été décidée à la même période l'an dernier. Ensuite, le marché pourrait mettre du temps à intégrer un rythme de baisse ultérieur plus lent, ajoute l'intermédiaire.
Notons par ailleurs que Donald Trump a donné les noms des trois candidats potentiels désormais pressentis pour succéder au président de la Fed Jerome Powell, jugé trop lent à baisser les taux. Les trois finalistes seraient donc le gouverneur de la Fed Christopher Waller, le directeur du Conseil économique national Kevin Hassett, ainsi que l'ancien gouverneur de la Fed Kevin Warsh.
Sur le front commercial, le Département américain au Trésor accordera des remboursements si la Cour suprême confirme la décision selon laquelle les droits de douane réciproques de Trump constituent un abus de pouvoir, a déclaré hier le secrétaire au Trésor Scott Bessent sur NBC News. "Nous serions obligés de rembourser environ la moitié des droits de douane, ce qui serait terrible pour le Trésor", a indiqué le responsable dans l'émission de TV politique 'Meet the Press'. "Si la Cour le décide, nous devrons le faire", a précisé Bessent, estimant néanmoins qu'il existerait de nombreuses autres voies, même si elles affaibliraient la position de négociation des USA. Lors d'une intervention dans l'émission 'Face the Nation', toujours sur CBS News, le directeur du Conseil économique national Kevin Hassett a indiqué pour sa part qu'il existait d'autres autorités juridiques pour appliquer des droits de douane si la Cour suprême ne se prononçait pas en faveur de Trump. Il a évoqué l'article 232 et des investigations utilisées pour instaurer des droits de douane sur l'acier et l'aluminium.
Une cour d'appel fédérale a statué le 29 août que les tarifs réciproques de Trump enfreignaient l'autorité du président, affirmant que l'International Emergency Economic Powers Act (IEEPA) n'autorisait pas les tarifs d'urgence imposés plus tôt cette année. La série des droits de douane dits réciproques entrés en vigueur début août, restera pour l'heure en vigueur, la Cour ayant reporté l'application de son ordonnance au 14 octobre. L'administration Trump a fait la semaine dernière appel de la décision devant la Cour suprême. Scott Bessent s'est dit cependant confiant quant au fait que l'administration Trump puisse obtenir gain de cause devant la Cour suprême...
Dans l'actualité économique américaine, les chiffres du crédit à la consommation sont attendus ce soir. Les opérateurs suivront par ailleurs mercredi l'indice des prix à la production du mois d'août (14h30, consensus +0,4% d'un mois sur l'autre et +3,3% sur un an, ou +0,3% et +3,5% hors alimentaire et énergie), les stocks de grossistes et le rapport hebdomadaire sur les stocks pétroliers américains. Jeudi, les investisseurs seront très attentifs à l'indice des prix à la consommation du mois d'août (14h30, consensus +0,3% d'un mois sur l'autre et +2,9% en glissement annuel, ou +0,3% et +3,1% hors éléments volatils). Les inscriptions hebdomadaires au chômage et le déficit budgétaire du mois d'août seront aussi annoncés jeudi, tandis que l'indice préliminaire du sentiment des consommateurs américains de l'Université du Michigan pour septembre sera dévoilé vendredi.
Sur le front géopolitique, Trump a déclaré que des dirigeants européens allaient effectuer des visites individuelles aux Etats-Unis dans les prochaines 48h pour échanger au sujet des moyens de mettre un terme à la guerre en Ukraine. Le président américain a indiqué devant les journalistes à Washington, à son retour de l'US Open new-yorkais de tennis, qu'il allait quant à lui s'entretenir sous peu Vladimir Poutine. Questionné à propos de l'attaque russe sur la capitale ukrainienne dans la nuit de samedi à dimanche, il a exprimé son mécontentement, tout en affirmant par ailleurs sa confiance dans une solution au conflit.
Trump qui a également lancé un "dernier avertissement" au Hamas à propos des otages israéliens. "Tout le monde veut que les otages rentrent chez eux. Tout le monde veut la fin de cette guerre ! Les Israéliens ont accepté mes conditions. Il est temps que le Hamas les accepte aussi. J'ai averti le Hamas des conséquences d'un refus. Ceci est mon dernier avertissement, il n'y en aura pas d'autre !"
Concernant les entreprises cotées à Wall Street, Casey's General Stores publie après bourse ce soir ses derniers résultats trimestriels. Oracle, Synopsys et Rubrik, annoncent après bourse demain. Chewy et Manchester United seront de la partie mercredi. Adobe et Kroger sont attendus jeudi.
Les valeurs
Apple (-0,2%) tient donc un événement produit demain à Cupertino. Le groupe californien à la pomme devrait dévoiler ses nouveaux iPhones et de nouvelles Apple Watch. La principale nouveauté devrait être le tant attendu iPhone 17 Air d'Apple. Morgan Stanley s'attend à ce que le groupe à la pomme augmente légèrement les prix de l'iPhone 17 lors de cet événement du 9 septembre, ce qui représenterait la première hausse depuis 2017. L'iPhone 17 Air serait présenté avec un design plus fin, un modem C1 et un prix supérieur de 100$ à celui de l'iPhone 16 Plus, tandis que le Pro serait disponible à partir de 1.099$ pour 256 Go. Morgan estime que ces changements augmenteraient les prix de vente moyens de 5% pour l'exercice 2026, bien au-dessus du consensus (+1%), mais ne s'attend pas à ce que la demande soit affectée. L'événement permettra aussi à Apple de dévoiler de nouvelles Apple Watch et nouveaux AirPods, bien qu'aucune mise à jour majeure d'Apple Intelligence ne soit prévue.
Yahoo! Finance note qu'avec 5,5 millimètres d'épaisseur, l'iPhone 17 Air serait bien plus fin que l'iPhone standard et l'iPhone Pro. Selon un spécialiste de Bloomberg, le design plus fin de l'Air pourrait impliquer quelques compromis. Le téléphone, par exemple, pourrait n'être équipé que d'un seul appareil photo grand angle, au lieu du double capteur photo de l'iPhone de base ou du triple capteur photo des Pros. Le téléphone serait également équipé d'une batterie plus petite, ce qui, à moins qu'Apple ne parvienne à exploiter ses capacités logicielles, pourrait impacter son autonomie.
Tesla (+0,1%). La part de marché de Tesla aux États-Unis a chuté au plus bas de près de huit ans en août, selon les données du cabinet d'études Cox Automotive partagées avec l'agence Reuters. Ce déclin met en évidence, d'après Reuters, la menace que représentent les constructeurs automobiles qui multiplient les incitations pour les véhicules électriques dans un contexte difficile pour le secteur. Les analystes prévoient que la hausse des ventes de VE se poursuivra jusqu'en septembre aux États-Unis, puis diminuera à l'expiration des crédits d'impôt fédéraux à la fin du mois, ce qui accentuera selon l'agence la pression financière sur Tesla et les autres constructeurs.
Tesla, qui détenait autrefois plus de 80% du marché américain des véhicules électriques, ne représentait "plus que" 38% des ventes US de VE en août, passant sous la barre des 40% pour la première fois depuis octobre 2017 - année où le constructeur accélérait la production de la Model 3 -, d'après les données de Cox relayées par Reuters. Alors que d'autres constructeurs lancent de nouveaux VE, Tesla s'est concentré sur les robotaxis et robots humanoïdes, "retardant et annulant ses projets de modèles de véhicules électriques moins chers", note Reuters.
Nvidia se redresse de 1,9% après une série baissière. Le titre avait corrigé notablement vendredi sur la nouvelle d'un accord entre Broadcom et OpenAI dans les puces d'IA. Les derniers trimestriels du groupe avaient par ailleurs été froidement reçus malgré les records de ventes et de bénéfices, les opérateurs notant des revenus de centres de données légèrement inférieurs aux attentes.
Robinhood (+14,8% !), le courtier en ligne américain, va être intégré à l'indice large S&P 500. Une consécration pour le groupe californien dont la plateforme de courtage s'était fait connaître durant la période de frénésie des 'meme stocks' au début de l'année 2021. Robinhood dont le cours de bourse s'était envolé déjà de plus de 150% cette année. Le courtier en actions et cryptomonnaies intègre donc le S&P, suivant en cela Coinbase et Block, dans le petit monde des 'cryptos'. Le spécialiste du développement de logiciels de marketing mobile et de monétisation destinés notamment aux annonceurs et aux détenteurs d'espaces publicitaires numériques, AppLovin (+10%), va aussi entrer dans le S&P 500, tout comme Emcor, qui fournit des services de construction mécanique et électrique, d'infrastructures industrielles et énergétiques. Les trois groupes intègreront donc l'indice large le 22 septembre.
Déception en revanche du côté de Strategy (-2%), l'ex-MicroStrategy, groupe de Michael Saylor qui détient désormais près de 637.000 bitcoins et qui était pressenti au sein du S&P 500. Le titre pourrait donc souffrir quelque peu en ce début de semaine.
EchoStar bondit de 17,2% à Wall Street, alors que le groupe a accepté de vendre des licences de spectre sans fil au réseau satellite Starlink de SpaceX pour 17 milliards de dollars, après que les régulateurs ont examiné ses actifs sous-utilisés destinés au déploiement de la 5G. EchoStar a ainsi conclu un accord définitif avec SpaceX pour la cession de ses licences de spectre AWS-4 et H-block pour environ 17 milliards de dollars, dont 8,5 milliards en numéraire et 8,5 milliards en actions SpaceX, valorisées à la date de signature de l'accord. De plus, l'accord prévoit que SpaceX financera un total d'environ 2 milliards de dollars d'intérêts payables sur la dette d'EchoStar jusqu'en novembre 2027.
EchoStar prévoit que cette transaction avec SpaceX, ainsi que la vente de spectre annoncée précédemment, permettront de répondre aux demandes de la Commission fédérale des communications (FCC). La clôture de la transaction proposée interviendra après l'obtention de toutes les autorisations réglementaires requises et la satisfaction des autres conditions de clôture. Le produit de cette transaction servira, entre autres, à rembourser certaines dettes et à financer la poursuite des activités et les initiatives de croissance d'EchoStar. Les activités actuelles de DISH TV, Sling et Hughes d'EchoStar ne seront pas affectées par cette transaction.
PNC Financial (-1,2%) a annoncé le rachat de FirstBank Holding, basée au Colorado, dans le cadre d'une opération de 4,1 milliards de dollars en numéraire et actions. Selon les termes de l'accord, les actionnaires de FirstBank pourront choisir de recevoir le prix de la fusion en actions ordinaires de PNC ou en numéraire, sous réserve de certaines restrictions. Le prix total comprend un nombre fixe d'environ 13,9 millions d'actions ordinaires de PNC et 1,2 milliard de dollars en numéraire. La finalisation de l'opération est prévue début 2026. Wells Fargo a conseillé PNC sur cette opération, tandis que Morgan Stanley et Goldman Sachs ont conseillé FirstBank.