La place américaine corrige encore ce jeudi, au lendemain d'une séance délicate marquée par une nouvelle hausse de Nvidia mais des reculs des principaux indices. Le S&P 500 abandonne 0,48% à 5.241 pts, le Dow Jones 1,01% à 38.055 pts et le Nasdaq 0,66% à 16.809 pts. Nvidia est orienté dans le rouge. Salesforce chute au lendemain des résultats trimestriels...
Sur le Nymex, le baril de brut WTI cède 0,7% à 78,7$. L'once d'or se stabilise à 2.366$. L'indice dollar fléchit de 0,4%. Sur les marchés obligataires, le rendement du T-Bond à 10 ans s'affiche à 4,56% et le 30 ans à 4,7%.
Raphael Bostic, le patron de la Fed d'Atlanta, a indiqué hier que les baisses de taux pourraient débuter au quatrième trimestre. Il reconnaît toutefois les incertitudes et complexités concernant les perspectives...
Selon le Livre Beige de la Fed publié hier soir, l'activité économique américaine a poursuivi son expansion sur la période récente, mais les prix ont légèrement augmenté. Globalement, ce résumé des conditions économiques régionales américaines décrit une modeste croissance économique sur fond d'incertitude accrue, et montre un optimisme prudent concernant le marché du travail.
Le PIB américain du premier trimestre 2024 a progressé sur un rythme de 1,3%, selon sa deuxième estimation sur trois, contre une précédente évaluation de 1,6%. Le consensus était de 1,6% selon FactSet et 1,3% selon Bloomberg. Les dépenses personnelles de consommation ont augmenté sur un rythme de 2% sur la période, contre 2,2% de consensus Bloomberg et 2,5% précédemment estimé. L'indice des prix a progressé au rythme de 3%, contre 3,1% de consensus... Il s'agit de la plus faible croissance de l'économie américaine depuis le deuxième trimestre 2022.
La balance du commerce international de biens aux Etats-Unis pour le mois d'avril, qui vient également d'être publiée, est ressortie lourdement déficitaire de 99,4 milliards de dollars, contre 92 milliards de consensus.
Les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 25 mai se sont établies au nombre de 219.000, contre 218.000 de consensus et 215.000 une semaine auparavant.
Les stocks préliminaires de grossistes du mois d'avril ont augmenté de 0,2% d'un mois sur l'autre, contre -0,1% de consensus de marché.
L'indice des promesses de ventes de logements aux Etats-Unis pour le mois d'avril, mesuré par la National Association of Realtors, s'est affiché en recul de 7,7% en comparaison du mois antérieur, contre +0,2% de consensus FactSet et +3,6% pour la lecture révisée du mois de mars. L'indice ressort à 72,3, contre 78,3 un mois plus tôt.
Lorie Logan et John Williams de la Fed prendront la parole aujourd'hui.
Demain, les opérateurs suivront les publications des revenus et dépenses des ménages (avec le fameux indice des prix 'core PCE' essentiel pour la Fed) ainsi que de l'indice PMI de Chicago. Raphael Bostic interviendra dans la journée.
Dans l'actualité des entreprises cotées à Wall Street, Salesforce, Agilent, Nutanix, Pure Storage, Okta, UiPath ou HP Inc, ont publié leurs derniers résultats financiers trimestriels hier soir.
Foot Locker, Kohl's, Birkenstock, Roivant, Burlington Stores, Best Buy, Hormel Foods et Dollar General, annoncent leurs résultats avant bourse ce jour, tandis que Costco, Dell, Marvell Technology, Veeva, Zscaler, Ulta Beauty, Gap, SentinelOne, Nordstrom, The Cooper Companies et MongoDB, publient après clôture.
Les valeurs
Nvidia (-1,4%) reste très surveillé, après avoir dépassé cette semaine les 2.800 milliards de dollars de capitalisation boursière, se rapprochant désormais d'Apple. Le groupe a été le moteur du rallye boursier des derniers mois, fort du succès de ses puces d'IA. Le titre a pris plus de 30% sur un mois et triple de valeur sur un an, une performance exceptionnelle pour un groupe de ce poids en bourse. Rappelons que Nvidia a annoncé la semaine dernière des comptes et prévisions nettement au-dessus du consensus, ainsi qu'un split programmé de son action par dix qui augmentera la liquidité.
Salesforce dévisse de 20,4% à Wall Street, sur des perspectives jugées très décevantes. Le groupe software américain prévoit en effet sa plus faible croissance historique pour le trimestre entamé, alimentant les inquiétudes quant à sa capacité à profiter du boom actuel de l'IA. Sur le trimestre clos en juillet, Salesforce anticipe au mieux une croissance de 8% des revenus à 9,25 milliards de dollars. Il s'agirait alors de la première croissance à un seul chiffre du groupe de San Francisco en deux décennies de cotations à Wall Street, note Bloomberg. Le consensus était quant à lui de 9,35 milliards de revenus. Le bénéfice ajusté par action est attendu à 2,35$ contre 2,4$ de consensus. Pour le premier trimestre fiscal clos fin avril, le groupe a affiché des revenus en progression de 11% à 9,13 milliards, légèrement inférieurs au consensus, pour un bpa ajusté de 2,44$, à comparer à un consensus de 2,38$ et à un niveau de 1,69$ un an avant. Pour l'ensemble de l'exercice, le groupe vise un bpa ajusté de 9,86-9,94$, soit une révision en hausse malgré la faiblesse attendue sur le trimestre en cours.
Okta (-6,2%), l'éditeur américain de logiciels de gestion des identités et accès, a battu hier soir le consensus de profits et de revenus pour son premier trimestre, affichant sur la période un bénéfice ajusté de 65 cents par titre, à comparer à un consensus de 54 cents et un bpa de 22 cents un an plus tôt. Les revenus ont été de 617 millions de dollars sur la période, dépassant les attentes de 2%, et se comparant à un niveau de 518 millions de dollars un an avant. Pour le deuxième trimestre fiscal 2024, le groupe anticipe des revenus de 632 millions de dollars en milieu de fourchette, environ 2% de plus que le consensus. Sur l'exercice, les revenus sont espérés à 2,54 milliard de dollars en milieu de fourchette, soit une révision en hausse. Le management indique qu'Okta continue de bénéficier des actions "d'efficience opérationnelle" des derniers trimestres.
HP Inc (+13,3%) a dépassé hier soir les attentes de marché. Pour son deuxième trimestre fiscal, le groupe a réalisé un bénéfice ajusté par action de 82 cents, contre 81 cents de consensus et 80 cents un an avant. Les revenus ont totalisé 12,8 milliards de dollars, dépassant les anticipations de brokers de plus de 2%, alors qu'ils se situaient à 12,9 milliards un an plus tôt, à la même période. Pour le troisième trimestre de l'exercice 2024, HP estime que le bpa ajusté se situera entre 0,78$ et 0,92$. Sur l'exercice 2024, le groupe envisage un bpa ajusté allant de 3,30 à 3,60$, en ligne avec les attentes de marché. HP prévoit de générer des flux de trésorerie disponibles compris entre 3,1 et 3,6 milliards de dollars sur l'année. Le management se montre par ailleurs optimiste concernant les perspectives offertes par les PC IA à partir de 2025.
Agilent (-8,4%), le géant américain des instruments de mesure et solutions scientifiques, dédiés notamment aux laboratoires et cliniques, décroche à Wall Street. Le groupe a dépassé les attentes pour son deuxième trimestre fiscal juste clos, mais réduit dans le même temps ses anticipations annuelles. Sur le trimestre écoulé, les revenus ont été de 1,57 milliard de dollars, en retrait de 8,4%, pour un bénéfice net de 308 millions et un bénéfice ajusté de 356 millions, soit 1,22$ par titre (-4%). Les perspectives de chiffre d'affaires pour l'ensemble de l'année ont été révisées entre 6,42 et 6,5 milliards de dollars, soit une fourchette de -6% à -4,9% en données publiées et de -5,4% à -4,3% en données ajustées. Le bénéfice ajusté annuel par action de l'exercice est anticipé désormais entre 5,15 et 5,25$ par action. Le CA du troisième trimestre est attendu entre 1,535 et 1,575 milliard de dollars, pour un bpa ajusté de 1,25 à 1,28$. Agilent prévoit de racheter pour 0,75 milliard de dollars de ses actions ordinaires d'ici la fin de l'exercice, et le conseil d'administration a récemment autorisé un nouveau programme de rachat d'actions de 2 milliards de dollars.
Nutanix (-18,6%), le groupe américain de cloud computing, dévisse à Wall Street. Pour le troisième trimestre fiscal clos fin avril, le groupe a réalisé des revenus de 525 millions de dollars en augmentation de 17%, une marge opérationnelle ajustée en forte expansion à 14% contre 3,8%, et un bénéfice opérationnel ajusté de plus de 73 millions de dollars contre 17 millions un an avant. Le free cash flow a atteint 78 millions contre 53 millions un an plus tôt. Le bénéfice ajusté par action a été de 28 cents contre 17 cents de consensus. Pour l'exercice, les revenus sont anticipés entre 2,13 et 2,14 milliards de dollars, pour une marge opérationnelle ajustée d'environ 15% et un free cash flow de 520 à 540 millions de dollars. Les revenus du seul quatrième trimestre sont estimés entre 530 et 540 millions, alors que le consensus était de 548 millions de dollars.
Pure Storage (-0,3%), le fournisseur américain de solutions de stockage de données, grimpe à Wall Street. Sur le premier trimestre fiscal clos début mai, le groupe a dégagé un bénéfice ajusté par action de 32 cents, contre 22 cents de consensus et 8 cents un an avant. Les revenus ont progressé à 693 millions de dollars, contre 589 millions un an avant. Ils dépassent les anticipations d'analystes de près de 2%. "Pure Storage est particulièrement bien placé pour intégrer des environnements de stockage de données fragmentés, ce qui empêche les entreprises de déployer facilement l'intelligence artificielle, le cloud hybride et le déploiement d'applications modernes", a déclaré Charles Giancarlo, président-directeur général de Pure Storage.
Dollar General (-3,9%), le groupe américain de distribution à bas prix, a annoncé pour son premier trimestre fiscal, clos début mai 2024, des revenus en augmentation de 6,1% à 9,9 milliards de dollars, avec une croissance de 2,4% à comparable. Le profit opérationnel a diminué de 26% à 546 millions de dollars. Le bénéfice dilué par action a régressé de 29% à 1,65$. Le consensus de place était de 1,57$ de bénéfice ajusté par action pour 9,9 milliards de dollars de revenus. Le titre réagit positivement à Wall Street ce jour, avant bourse, alors que le conseil d'administration a par ailleurs déclaré un dividende trimestriel en numéraire de 59 cents par titre. Pour l'exercice 2024, le groupe anticipe des ventes en croissance de 6 à 6,7%, une progression de l'activité comparable de 2 à 2,7%, et un bénéfice dilué par action allant de 6,80 à 7,55$.
Hormel Foods (-8,6%), le groupe alimentaire américain connu pour ses viandes précuites, a affiché au titre de son deuxième trimestre fiscal clos fin avril des revenus de 2,89 milliard de dollars en retrait de 3%, pour un bénéfice ajusté par action de 38 cents à rapprocher d'un consensus de 36 cents. Pour l'exercice 2024, le groupe maintient ses perspectives de croissance du chiffre d'affaires net de 1 à 3%. Il ajuste ses attentes en matière de bénéfice net dilué par action entre 1,45 et 1,55$, contre une fourchette antérieure allant de 1,43 à 1,57$. Le bénéfice dilué ajusté par action est anticipé entre 1,55 et 1,65$, soit une révision en hausse du bas de fourchette. Les prévisions tiennent compte de la pression sur les ventes nettes et les bénéfices résultant d'une baisse significative d'une année sur l'autre des marchés de la dinde entière, ainsi que de l'impact estimé d'une interruption imprévue de la production dans l'usine de Suffolk, en Virginie.
Best Buy (+10,9%), le distributeur américain de produits électroniques, a annoncé pour son premier trimestre fiscal 2025 clos début mai des revenus totalisant 8,85 milliards de dollars, contre 9,47 milliards un an avant. La marge opérationnelle ajusté sur la période a été de 3,8% contre 3,4% un an avant. Le bénéfice ajusté dilué par action a représenté 1,20$ contre 1,15$ un an plus tôt. Le consensus était de 1,08$ de bénéfice ajusté par action pour 8,96 milliards de dollars de revenus. Les prévisions de Best Buy pour l'exercice vont de 41,3 à 42,6 milliards de dollars de revenus, avec un tassement des ventes à comparable de 0 à 3%, et pour un bénéfice ajusté par action allant de 5,75 à 6,20$. Le consensus se situe à 6,02$ de bpa ajusté et 42 milliards de dollars de ventes.
Foot Locker (+25,5%) rebondit à Wall Street, alors que le groupe américain de distribution spécialisé dans le sport a annoncé pour son premier trimestre des ventes totales en retrait de 2,8% à 1,88 milliard de dollars et des ventes comparables en déclin de 1,8%. Le consensus était très légèrement supérieur. Le bénéfice ajusté par action a été de 22 cents contre 12 cents de consensus. Le groupe réaffirme par ailleurs ses prévisions de bénéfice ajusté par action pour le premier semestre ainsi que l'exercice 2024.
Birkenstock (+10%) bondit à Wall Street. Le concepteur allemand de chaussures, introduit en bourse sur la place américaine l'an dernier, a annoncé pour son deuxième trimestre fiscal des revenus historiques, en croissance de 23% en glissement annuel et à devises constantes, avec la forte demande des consommateurs. Le groupe relève sa guidance annuelle de croissance des revenus à 20%. Pour le trimestre clos fin mars 2024, les revenus ont atteint 481 millions d'euros (+22%). Le bénéfice net a grimpé de 45% à 72 millions d'euros, tandis que le bénéfice par action a atteint 0,38 euro, en augmentation de 41%. Le bénéfice net ajusté a été de 77 millions d'euros soit 0,41 euro par titre.
Kohl's (-26,9%) plonge à Wall Street, alors que la chaîne américaine de magasins a affiché des revenus et profits du premier trimestre inférieurs aux attentes de marché. Le groupe a également abaissé ses prévisions financières annuelles en termes de bénéfices, revenus et ventes comparables, ainsi que de marge opérationnelle. Sur le trimestre clos début mai, le groupe a affiché un recul de 4,4% des ventes à comparable, soit un neuvième trimestre consécutif déclin. Les ventes ont régressé de 5,3% à 3,2 milliards de dollars. Le bénéfice opérationnel a chuté à 43 millions de dollars, contre 98 millions un an avant. La perte nette a représenté 27 millions de dollars soit 24 cents par titre, contre un bénéfice net positif de 14 millions un an avant.
Burlington Stores (+18%). Pour son premier trimestre fiscal, le détaillant américain a réalisé des revenus en croissance de 10,5% à 2,36 milliards de dollars, pour un bénéfice ajusté par action de 1,35$ à comparer à un niveau de 84 cents un an auparavant. Le consensus était de 1,05$. Les ventes à comparable ont augmenté de 2% en glissement annuel, un peu plus qu'attendu. Le bénéfice ajusté par action de l'exercice est anticipé à 7,55$ en milieu de fourchette contre 7,4$ de consensus.
Walt Disney (+0,7%). L'investisseur activiste Nelson Peltz a cédé la totalité de sa participation au capital du groupe de divertissement, selon les sources de CNBC et Yahoo! Finance. Peltz, lassé, aurait donc vendu sa position à un prix de 120$ par action environ, pour un retour sur investissement voisin d'un milliard de dollars. Ce rebondissement intervient alors que Disney a réussi à repousser Peltz dans sa quête pour obtenir des sièges au conseil d'administration. La firme Trian Fund Management de Peltz était le cinquième actionnaire de Disney avec une participation d'environ 1,8%.