Wall Street incertain, avant Powell et les chiffres de l'emploi...

Wall Street incertain, avant Powell et les chiffres de l'emploi

Wall Street consolide ce lundi, le S&P 500 abandonnant 0,04% à 5.736 pts, le Dow Jones 0,06% à 42.287 pts et le Nasdaq 0,11% à 18.099 pts. La prudence domine, alors que les principaux indices américains demeurent proches de leurs sommets historiques, sur des espoirs d'assouplissement monétaire et d'atterrissage économique en douceur. Les multiples mesures de relance en Chine avaient apporté la semaine dernière un certain soutien supplémentaire à la place américaine, ce qui ne devrait pas être le cas ce jour puisque les actions en faveur des acteurs locaux chinois des semi-conducteurs tendent plutôt à peser sur les grands acteurs américains et notamment Nvidia.

Sur le Nymex, le baril de brut WTI grappille 0,1% à 68,3$. L'once d'or abandonne 0,8% à 2.634$ environ. L'indice dollar grappille 0,1% face à un panier de devises.

Sur le front économique ce lundi, l'indice manufacturier PMI de Chicago du mois de septembre 2024 s'est établi à 46,6, contre 46 de consensus de marché et 46,1 un mois auparavant. L'indicateur reste inférieur à la barre des 50, ce qui signale une contraction de l'activité. L'indice manufacturier de la Fed de Dallas pour septembre s'est affiché quant à lui à -9 (consensus -12).

Michelle Bowman et surtout Jerome Powell de la Fed, interviennent aujourd'hui. Bowman, dissidente de la banque centrale américaine lors de la dernière réunion monétaire, a maintenu son point de vue ce jour en s'exprimant en faveur de mesures moins souples, le risque d'inflation persistant. Le discours de Powell portera ce soir sur les perspectives économiques, à l'occasion de la réunion annuelle de la National Association for Business Economics (NABE) à Nashville. Selon Fortune, Powell aurait déclaré par ailleurs que la Fed pouvait baisser les taux, mais ne pouvait pas résoudre la crise immobilière.

Demain, les investisseurs suivront l'indice PMI manufacturier final américain de septembre (15h45, consensus 47), ainsi que l'ISM manufacturier de septembre (16h, consensus 47,6) et que les dépenses de construction d'août (16h, consensus +0,2%). Le rapport JOLTS sur les ouvertures de postes aux Etats-Unis pour le mois d'août (16 heures, consensus 7,67 millions) sera aussi communiqué. Raphael Bostic de la Fed prendra la parole dans la journée.

Mercredi, les interventions de responsables de la Fed seront multiples, avec Thomas Barkin, Michelle Bowman, Alberto Musalem et Beth Hammack. Le rapport d'ADP sur l'emploi privé non-agricole sera aussi scruté (consensus FactSet 125.000).

La journée de jeudi sera marquée par l'étude Challenger, Gray & Christmas sur les annonces de licenciements, les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 28 septembre (consensus 221.000), l'indice PMI composite final américain de septembre (consensus 54,4 avec un indice des services de 55,4), les commandes industrielles américaines d'août (consensus +0,1%) et l'ISM des services de septembre (consensus 51,9). Raphael Bostic et Neel Kashkari de la Fed seront aussi de la partie.

Vendredi, enfin, le rapport gouvernemental mensuel sur la situation de l'emploi aux États-Unis pour le mois de septembre sera communiqué à 14h30 (consensus FactSet 140.000 créations de postes non-agricoles dont 125.000 dans le privé, 4,3% de taux de chômage).

Les valeurs

Apple (+1,5%) ne participe plus aux discussions pour rejoindre le tour de table d'OpenAI dans le cadre d'un nouveau 'round' d'investissement. Selon le Wall Street Journal, le créateur de ChatGPT cherche à lever environ 6,5 milliards de dollars dans le cadre d'un financement qui doit être bouclé cette semaine, mais le groupe à la pomme aurait apparemment abandonné. Rappelons qu'OpenAI a déjà bénéficié d'un investissement de plusieurs milliards de dollars de Microsoft, qui déploie ses outils d'intelligence artificielle dans ses produits software. Apple va lui aussi intégrer l'IA d'Apple Intelligence dans ses nouveaux smartphones. Le groupe à la pomme avait aussi annoncé en juin un accord historique avec OpenAI pour intégrer ChatGPT dans l'iPhone.

Alphabet (stable). Epic Games assigne en justice Google et Samsung. Selon le studio américain, une fonctionnalité de sécurité mobile de Samsung baptisée "Auto Blocker" a été conçue pour dissuader les utilisateurs de télécharger des applications en dehors du Play Store de Google ou du Galaxy Store de Samsung. "Il s'agit de concurrence déloyale, trompant les utilisateurs en leur faisant croire que les produits des concurrents sont inférieurs à ceux de l'entreprise elle-même", a dénoncé Tim Sweeney, patron d'Epic Games. "Google prétend protéger l'utilisateur en lui interdisant d'installer des applications de sources inconnues. Or, Google sait parfaitement ce qu'est Fortnite, puisqu'ils l'ont distribué par le passé", a-t-il ajouté.

Nvidia (-1,1%) perd du terrain à Wall Street, alors que sur la place chinoise ce lundi, Cambricon Technologies s'est adjugé 20%. Semiconductor Manufacturing International s'est envolé pour sa part de 12,3%. Les géants chinois des semi-conducteurs sont dopés par les informations de Bloomberg News, qui croit savoir que Pékin mettrait la pression sur les acteurs locaux pour abandonner les puces Nvidia au profit d'alternatives locales. Cambricon est justement le plus grand concepteur coté en bourse de puces qui sous-tendent le développement de l'IA. Huawei est l'autre leader de ce marché en Chine. Semiconductor Manufacturing International Corp. est pour sa part le plus grand producteur de puces de Chine.

Les régulateurs chinois auraient découragé les entreprises locales d'acheter les puces H20 de Nvidia, qui sont utilisées pour développer et exécuter des modèles d'IA, a rapporté Bloomberg News vendredi soir. Cette politique a pris la forme d'orientations plutôt que d'une interdiction pure et simple, car Pékin veut éviter de paralyser ses propres startups d'IA et d'aggraver les tensions avec les États-Unis, ajoute Bloomberg. Cette décision vise à aider les fabricants nationaux de puces d'IA à gagner des parts de marché, tout en préparant les entreprises locales à d'éventuelles restrictions américaines supplémentaires.

AT&T (stable), l'opérateur télécom américain, a annoncé ce lundi la cession programmée de sa participation de 70% au capital de l'opérateur de TV-satellite DirecTV à la firme de private equity TPG, pour un montant de 7,6 milliards de dollars. AT&T avait acquis DirecTV en 2015 puis signé une joint venture avec TPG en 2021 dans le cadre de laquelle la firme d'investissement avait contribué à 1,8 milliard en cash contre 30% des parts. La cession annoncée permettra à AT&T de se concentrer sur son coeur d'activité télécom et d'améliorer son bilan. Selon les termes de l'accord, AT&T recevra un paiement initial de 2 milliards de dollars en 2025 et des paiements additionnels d'ici 2029. La finalisation de l'opération est attendue au deuxième semestre 2025. A la finalisation, le directeur général actuel de DirecTV, Bill Morrow, resterait en place.

DirecTV a accepté par ailleurs comme attendu l'acquisition de l'activité de TV satellite d'EchoStar (-12%) comprenant Dish TV, ce qui donnerait naissance à un leader sectoriel de la TV payante avec environ 20 millions d'abonnés. La transaction doit permettre de mieux rivaliser face aux géants du streaming, Netflix, Disney+ et Amazon Prime Video notamment. Dans le cadre du deal, DirecTV débourserait 1$ pour racheter l'activité de TV payante Dish DBS comprenant Dish et Sling TV, tout en assumant une dette de 9,75 milliards de dollars de Dish. Dish et DirecTV lancent par ailleurs une offre d'échange pour la dette afin d'en rallonger la maturité. La finalisation du deal requiert l'accord des détenteurs de dette Dish DBS qui devront subir un sacrifice de 1,57 milliard de dollars.

Carnival (-0,6%), le géant américain de la croisière, a annoncé pour son troisième trimestre fiscal 2024 un bénéfice net de 1,7 milliard de dollars, en croissance de plus de 60% en comparaison de l'an dernier, et un bénéfice net ajusté au-dessus des estimations du groupe. Les revenus ont atteint un sommet historique de 7,9 milliards de dollars, 1 milliard de mieux que l'an dernier. Le bénéfice opérationnel atteint un record de 2,2 milliards de dollars. Le bénéfice dilué par action a été de 1,26$. Le consensus était de 1,16$ de bénéfice ajusté trimestriel par action pour 7,83 milliards de dollars de revenus. Du fait de la forte demande et compte tenu des opportunités d'économies, le groupe relève ses estimations annuelles 2024 d'Ebitda ajusté à environ 6 milliards de dollars, ce qui représenterait plus de 40% de croissance en comparaison de 2023 et dépasserait de près de 200 millions de dollars la guidance de juin.

Ford Motor perd 2% et General Motors cède 3% environ à Wall Street, dans le sillage de l'avertissement lancé par Stellantis - qui abandonne pour sa part plus de 14% en bourse ce lundi.

Société(s) citée(s) :
https://bourse.fortuneo.fr/actualites/wall-street-incertain-avant-powell-et-les-chiffres-de-l-emploi-3369424
Fortuneo