Wall Street grimpe avec Apple, Tesla et Nvidia...

Wall Street grimpe avec Apple, Tesla et Nvidia

Wall Street progresse encore ce vendredi, malgré le risque de guerre commerciale, alors que Donald Trump a confirmé sa position sur l'application de taxes douanières de 25% sur les produits canadiens et mexicains à partir du 1er février. L'indice d'inflation publié aujourd'hui outre-Atlantique s'est affiché quant à lui en ligne avec les attentes. Le S&P 500 prend 0,74% à 6.116 pts désormais, proche des sommets, alors que le Dow Jones grappille 0,05% à 44.904 pts. Le Nasdaq s'adjuge 1,36% à 19.949 pts. Apple s'affiche pour l'heure en hausse, au lendemain d'une publication de résultats rassurante sans être enthousiasmante. Tesla (+4%) et Nvidia (+1,5%) soutiennent aussi les indices.

L'indice ajusté d'inflation dit "core PCE" annoncé ce vendredi pour le mois de décembre s'affiche à +0,2% d'un mois sur l'autre et +2,8% sur un an, en ligne avec le consensus de place. Les revenus personnels des ménages américains en décembre se sont appréciés comme attendu de 0,4% d'un mois sur l'autre, tandis que les dépenses personnelles de consommation ont augmenté plus qu'attendu, en croissance de 0,7% contre 0,5% de consensus.

L'indice du coût de l'emploi aux États-Unis pour le quatrième trimestre, qui vient aussi d'être dévoilé, a progressé comme prévu de 0,9% d'un trimestre sur l'autre et de 3,8% en glissement annuel.

L'indice manufacturier PMI de Chicago du mois de janvier 2025 s'est affiché à 39,5 seulement, contre 40 de consensus FactSet et 36,9 un mois auparavant. L'indice demeure très inférieur à la barre des 50, ce qui signale une contraction de l'activité manufacturière dans la région.

Du côté de la Fed, après un statu quo monétaire sans surprise mercredi, la gouverneure Michelle Bowman a déclaré qu'elle souhaitait voir des progrès supplémentaires sur l'inflation avant que la banque centrale n'abaisse davantage les taux d'intérêt. Selon elle, la politique actuelle est adéquate pour permettre à la Fed de surveiller et d'attendre, alors que les futures évolutions des taux doivent être prudentes et progressives. Néanmoins, des baisses de taux sont encore attendues cette année d'après Bowman. L'outil CME FedWatch montre pour sa part une probabilité de 32,6% que les taux terminent l'année entre 3,75 et 4%, contre 4,25 à 4,50% actuellement. La probabilité d'une baisse de 25 points de base seulement cette année se situe à un peu moins de 29%.

Sur le Nymex, le baril de brut WTI perd 0,1% à 72,6$. L'once d'or fin atteint quant à lui 2.811$, en progression de 0,6%. L'indice dollar gagne 0,4%. Le bitcoin stagne autour des 106.000$.

Les valeurs

Apple (+1,3%) progresse à Wall Street, sur des comptes légèrement supérieurs aux anticipations en termes de revenus et de profits, et malgré des ventes d'iPhones sans relief. Ainsi, sur le trimestre clos fin décembre 2024, premier trimestre fiscal, le groupe à la pomme a réalisé un bénéfice par action de 2,40$ et des revenus de 124,3 milliards de dollars (+4%), contre respectivement 2,35$ et 124,1 milliards de dollars de consensus. Les revenus des iPhones ont totalisé 69,1 milliards de dollars (-1%), environ 2% de moins que prévu. Ils étaient de 69,7 milliards de dollars un an auparavant. En Grande Chine, les ventes ont atteint 18,5 milliards de dollars (-11%), contre 21,5 milliards de consensus. Les revenus de services ont été de 26,3 milliards de dollars (+14%), en ligne avec le consensus et au plus haut historique, sauvant une fois de plus le trimestre du géant californien. Cette division services comprend l'App Store et Apple Music.

Parmi les autres activités, le segment Mac a généré près de 9 milliards de dollars de revenus sur le trimestre clos, bien au-dessus des attentes (environ 8 milliards), en attendant un nouveau MacBook Air. L'iPad a aussi dépassé les prévisions, en croissance de 15% à 8,1 milliards de dollars contre 7,4 milliards de consensus, avec l'iPad Air et les modèles d'entrée de gamme - qui feront l'objectif de prochaines mises à jour. Le segment wearables (Apple Watch) a généré 11,8 milliards de dollars, en repli et légèrement en dessous du consensus.

Le groupe envisage des revenus en croissance à un chiffre bas ou moyen sur le trimestre entamé, a indiqué le management lors de la conférence de présentation des comptes. Les analystes espéraient déjà cette modeste expansion au deuxième trimestre fiscal, mais cette confirmation n'était pas inutile. Tim Cook, directeur général du groupe, a commenté par ailleurs le recul de l'activité en Chine, estimant que plus de la moitié de la baisse proviendrait de problèmes de stocks. La performance sans relief de l'iPhone suggère quant à elle que le groupe n'a pas vraiment profité pour l'heure du déploiement de l'IA (Apple Intelligence). Cook note tout de même que l'iPhone 16 a obtenu de meilleurs résultats dans les pays où les fonctionnalités d'IA étaient disponibles. Dans les services, les revenus sont attendus en augmentation à un chiffre bas au deuxième trimestre fiscal.

Intel (-1,2%). L'ex-star des processeurs a affiché des revenus du quatrième trimestre supérieurs aux anticipations, mais la route reste encore longue pour reconquérir les opérateurs. Sur le trimestre clos en décembre, les revenus ont reculé de 7% à 14,3 milliards de dollars, contre 13,8 milliards de consensus. Pour le trimestre entamé, le groupe se montre très prudent, envisageant des revenus allant de 11,7 à 12,7 milliards, contre 12,9 milliards de consensus. En fait, les revenus du trimestre clos ont bénéficié sans doute d'achats de précaution avant la possible mise en place par Donald Trump de nouveaux droits de douane. Intel est actuellement codirigé par sa directrice produit Michelle Johnston Holthaus et son directeur financier Dave Zinsner, qui semblent confiants, mais le groupe doit donc désigner un nouveau CEO qui devra prendre des décisions majeures, l'éventualité d'une scission n'étant pas exclue.

En ce qui concerne la rentabilité, la marge brute, de 39,2% sur le trimestre clos, devrait retomber à 33,8% environ sur la période entamée... Bien loin des 70% d'un Nvidia ou même des performances historiques d'Intel. Le bénéfice ajusté par action pour le trimestre clos a été de 13 cents, contre 12 cents de consensus. Les investissements de capitaux en 2025 sur les nouvelles usines et équipements sont attendus en bas de fourchette des anticipations antérieures, à environ 20 milliards de dollars.

Visa (+0,9%) a dépassé les attentes sur son premier trimestre fiscal, affichant un bénéfice ajusté par action de 2,75$, à comparer à un consensus de 2,66$ et à un niveau de 2,41$ un an plus tôt. Les revenus du groupe ont été de 9,5 milliards de dollars environ, 2% de mieux que le consensus, contre 8,6 milliards de dollars pour la période correspondante de l'an dernier. Le bénéfice net trimestriel a atteint 5,1 milliards de dollars en GAAP et 5,5 milliards de dollars sur une base ajustée. Les revenus ont progressé de 10% en données publiées et 11% à devises constantes. Le bénéfice net ajusté a augmenté de 11% et le bpa ajusté de 14%.

KLA Corporation (+3,3%), le concepteur d'équipements de production de semi-conducteurs, a annoncé hier soir des revenus historiques à 3,08 milliards de dollars sur le trimestre clos, au-dessus de la guidance, portant les revenus annuels à 10,8 milliards de dollars (+12%). La marge brute trimestrielle a été de 61,7%, pour 42,3% de marge opérationnelle. Le bénéfice net trimestriel a représenté 1,1 milliard de dollars. Le bénéfice ajusté par action a été de 8,2$ sur le trimestre de décembre. Le consensus était de 7,7$ de bpa ajusté et 2,94 milliards de revenus. Pour le trimestre entamé, troisième trimestre fiscal, les revenus sont anticipés à 3 milliards de dollars, plus ou moins 150 millions, contre 2,9 milliards de consensus. Le bpa ajusté est anticipé voisin de 8,05$, contre 7,5$ de consensus.

Chevron (-4%), le groupe pétrolier américain, a publié pour son quatrième trimestre fiscal un bénéfice ajusté par action de 2,06$, inférieur au consensus de marché, avec les pertes du raffinage. Sur le trimestre clos fin décembre, le bénéfice net s'est établi à 3,2 milliards de dollars, contre 2,3 milliards pour la période comparable de l'an dernier. L'aval a affiché une perte de 248 millions de dollars, contre 1,15 milliard de profits un an avant. L'amont a réalisé 4,3 milliards de profits contre 1,6 milliard un an plus tôt. La production pétrolière s'est maintenue quant à elle, à 3,35 millions de barils d'équivalent pétrole. Le bénéfice ajusté a été de 3,6 milliards de dollars pour le trimestre clos.

ExxonMobil (-1,2%) a annoncé pour son quatrième trimestre un bénéfice supérieur aux attentes, avec la hausse de production de pétrole et gaz, et malgré la baisse des cours du brut et la faiblesse des marges dans le raffinage. Sur le trimestre écoulé, le groupe dégage un bénéfice ajusté de 7,4 milliards de dollars, 1,67$ par action, contre 1,56$ de consensus. Sur l'exercice dans son ensemble, le groupe réalise un bénéfice net de 33,5 milliards de dollars, à comparer aux 38,6 milliards de l'année antérieure. Exxon est aussi devenu le plus grand producteur de pétrole du bassin permien avec le rachat de Pioneer Natural Resources. Le groupe avait déjà indiqué ce mois que la forte baisse des marges de raffinage réduirait ses bénéfices de 300 à 700 millions de dollars par rapport au troisième trimestre. Notons enfin que le groupe a affiché 55 milliards de dollars de cash flow des opérations sur l'exercice.

Phillips 66 (-1,7%), le raffineur américain, a annoncé pour le quatrième trimestre une perte ajustée par action de 15 cents, contre -23 cents de consensus. Le bénéfice net publié s'est affiché marginalement positif à 8 millions de dollars, alors que la perte ajustée a atteint 61 millions de dollars. La marge réalisée a reculé à 6,08$ par baril sur le trimestre clos contre 13,88$ un an auparavant. Le segment des carburants renouvelables a affiché un bénéfice de 28 millions de dollars, contre une perte un an plus tôt. Sur l'exercice, le bénéfice net se monte à 2,1 milliards de dollars, tandis que le bénéfice ajusté s'établit à 2,6 milliards de dollars. Le cash flow opérationnel annuel ressort à 4,2 milliards de dollars.

Eaton (-2,3%), le spécialiste des systèmes électriques et hydrauliques, a annoncé pour son quatrième trimestre fiscal un bénéfice net de 971 millions de dollars et un bénéfice ajusté par action de 2,83$ (+11%), légèrement au-dessus du consensus de Wall Street. Les revenus ont totalisé 6,24 milliards de dollars, quant à eux moins élevés que prévu. Le groupe évoque néanmoins un fort carnet de commandes en croissance de 27% dans l'électrique et de 16% dans l'aérospatiale. Sur l'exercice, le groupe a dégagé un bénéfice de 3,8 milliards de dollars, pour des revenus de 24,9 milliards de dollars. Sur le trimestre entamé, le groupe anticipe un bénéfice par action allant de 2,65 à 2,75$. Le bénéfice ajusté annuel par action est attendu entre 11,80 et 12,2$, contre 10,80$ en 2024.

Colgate-Palmolive (-5,1%), le géant américain des produits d'hygiène, a annoncé pour son quatrième trimestre fiscal des ventes pratiquement stables en données publiées à 4,94 milliards de dollars, avec une croissance organique de 4,3%. Le bénéfice ajusté par action a augmenté de 5% à 91 cents. Sur l'exercice, le groupe dépasse pour la première fois les 20 milliards de dollars de revenus, avec une expansion de 3,3% en données publiées et une croissance organique de 7,4%. Le consensus était de 89 cents de bpa ajusté pour 4,99 milliards de revenus. Sur l'exercice 2025, les ventes sont attendues pratiquement stables, avec une croissance organique dans la fourchette des objectifs de long terme, entre 3 et 5%. Sur une base ajustée, le bénéfice par action est attendu en hausse à un chiffre bas ou moyen.

Charter communications (+4%), géant américain du câble, a publié pour son quatrième trimestre fiscal un bénéfice net de 1,47 milliard de dollars et un bénéfice par action de 10,10$, au-dessus des anticipations de marché. Les revenus ont totalisé 13,9 milliards de dollars, légèrement supérieurs au consensus de place. Sur l'exercice clos, le bénéfice a atteint 5,1 milliards de dollars pour 55,1 milliards de revenus. L'Ebitda ajusté du quatrième trimestre a augmenté de 3,4% à 5,8 milliards de dollars, alors que l'Ebitda ajusté annuel a atteint 22,6 milliards de dollars (+3,1%).

AbbVie (+6,8%), le groupe américain de biotechnologie, a dévoilé au titre de son quatrième trimestre fiscal une perte nette de 22 millions de dollars, mais un bénéfice ajusté par action positif de 2,16$ et supérieur aux anticipations de brokers. Les revenus ont totalisé 15,1 milliards de dollars sur la période, contre 14,9 milliards de consensus. Sur l'exercice, le bpa ajusté a reculé de 9% à 10,12$, pour des revenus de 56,3 milliards de dollars en augmentation quant à eux de 3,7%. Les ventes trimestrielles d'Humira ont décliné de moitié à 1,68 milliard de dollars, mais le groupe peut compter sur les médicaments immunologiques Skyrizi et Rinvoq, dont les ventes sont attendues à plus de 31 milliards de dollars en 2027 - 4 milliards de plus que l'estimation précédente. Le groupe envisage un bénéfice ajusté annuel par action allant de 12,12 à 12,32$ sur l'exercice entamé.

Walgreens Boots Alliance décroche de 14% à Wall Street, alors que le groupe vient de suspendre son dividende trimestriel, qu'il payait depuis plus de 90 ans. La chaîne pharmaceutique entend ainsi préserver sa trésorerie et renforcer son bilan en réduisant sa dette et en améliorant le free cash flow. Walgreens évoque aussi ses besoins importants de cash des prochaines années (litiges, financement de la dette...).

Société(s) citée(s) :
https://bourse.fortuneo.fr/actualites/wall-street-grimpe-avec-apple-tesla-et-nvidia-5276132
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