Wall Street grimpe après les 'stats', mais GameStop et AMC chutent...

Wall Street grimpe après les 'stats', mais GameStop et AMC chutent

Wall Street grimpe ce mercredi, suite à des chiffres relativement rassurants de l'inflation américaine des prix à la consommation. Le S&P 500 gagne 0,7% à 5.283 pts, le Dow Jones 0,5% à 39.754 pts et le Nasdaq 0,8% à 16.641 pts. Hier, la cote américaine avait déjà surpris par sa résistance, suite aux chiffres pourtant très mitigés quant à eux des prix à la production et à des commentaires peu enthousiastes de Jerome Powell. Dans l'actualité des entreprises, les 'meme stocks' GameStop et AMC sont orientés en forte baisse après l'incroyable rallye des derniers jours, tandis que les annonces se multiplient dans le domaine de l'IA, avec hier Google...

L'indice américain des prix à la consommation pour le mois d'avril 2024 est ressorti en progression de 0,3% en comparaison du mois antérieur et de 3,4% sur un an. Le consensus de place se situait à +0,4% d'un mois sur l'autre et +3,4% en comparaison de l'an dernier. Hors alimentaire et énergie, l'IPC a augmenté de 0,3% par rapport au mois de mars et de 3,6% sur un an, tandis que le consensus était aussi d'environ +0,3% par rapport à avril et +3,6% en glissement annuel.

Les ventes de détail du mois d'avril aux Etats-Unis sont ressorties stables selon le rapport du jour, contre +0,4% de consensus et +0,6% pour la lecture révisée du mois antérieur. Hors automobile, les ventes s'affiche en ligne avec les attentes, en hausse de 0,2%, après une progression révisée à 0,9% pour le mois de mars. Hors automobile et essence, les ventes reculent néanmoins de 0,1% en avril, par rapport au mois précédent, contre +0,1% de consensus et +0,7% pour la lecture révisée de mars.

L'indice manufacturier Empire State de la Fed de New York pour le mois de mai s'est affiché à -15,6, contre un consensus de -10 et une lecture de -14,3 un mois avant. L'indice signale une contraction plus forte de l'activité en mai.

L'indice du marché immobilier américain de la National Association of Home Builders pour le mois de mai publié ce mercredi est ressorti à 45 seulement, contre 50,5 de consensus FactSet et 51 un mois auparavant.

Les cours pétroliers restent dans le rouge malgré l'annonce d'une assez nette baisse des réserves de brut aux Etats-Unis la semaine passée. Le baril de brut WTI cède 0,6%. D'après le Département américain à l'Energie, les stocks domestiques de brut, hors réserve stratégique, ont diminué de 2,5 millions de barils sur la semaine close le 10 mai à 457 millions de barils. Le consensus tablait sur une baisse de 0,4 mb. Les stocks d'essence ont reculé de 0,2 mb, et ceux de produits distillés sont restés quasi stables.

L'indice des prix américains à la production pour le mois d'avril 2024 s'est affiché hier en hausse de 0,5% en comparaison du mois antérieur, contre +0,3% de consensus et +0,2% un mois auparavant. Sur un an, l'indice des prix à la production augmente de 2,2%. Hors alimentation et énergie, le PPI progresse de 0,5% d'un mois sur l'autre contre 0,2% de consensus, soit une hausse de 2,4% sur un an à comparer à un consensus de marché de 2,3%.

Jerome Powell, patron de la Fed, a participé hier à une discussion à Amsterdam avec Klaas Knot, le président de la banque centrale néerlandaise DNB (De Nederlandsche Bank), à l'occasion de l'assemblée annuelle de la Foreign Bankers' Association. Les commentaires économiques du leader de la Fed ont été prudents. Powell anticipe une poursuite du rééquilibrage du marché de l'emploi. Il note le manque de progrès sur le front de l'inflation au premier trimestre et se montre un peu moins confiant concernant le rythme d'amélioration. Il a indiqué ainsi que sa confiance dans une modération de l'inflation était plus basse qu'elle n'avait pu l'être auparavant. Néanmoins, le dirigeant de la banque centrale américaine a rappelé l'évolution favorable en 2023 après un premier trimestre également difficile concernant l'inflation.

Interrogé à propos de l'indice décevant des prix à la production, Powell a remis les choses en perspectives et ajouté que les données du mois précédent avaient été révisées. Même si la lutte contre l'inflation prend plus de temps que prévu, il se montre confiant quant au fait que la Fed parvienne finalement à ramener l'inflation vers l'objectif des 2%. Il s'agit selon lui de conserver les taux à un niveau restrictif plus longtemps. "Je suis confiant quant au fait que nous y arriverons", a résumé Powell à propos de l'objectif d'inflation. Selon lui, la politique monétaire est restrictive mais il faudra plus de temps pour que la Fed s'assure que l'inflation revient bien vers cet objectif... Il n'envisage donc pas pour l'heure de hausse supplémentaire des taux, mais voit un maintien de ces taux plus long qu'attendu au niveau élevé actuel.

A propos des banques américaines et de l'impact des taux élevés sur le système financier, Powell a souligné la solidité et la taille des établissements US.

La Fed devrait réduire ses taux à deux reprises cette année, à partir de septembre, selon la majorité des économistes interrogés par Reuters, qui ont dans le même temps nettement relevé leurs prévisions d'inflation pour le deuxième mois consécutif. Selon l'étude, près des deux tiers des économistes interrogés, soit 70 sur 108, prédisent une première réduction du taux des fonds fédéraux en septembre, dans une fourchette de 5 à 5,25%. Ces résultats sont issus d'un sondage mené du 7 au 13 mai. Lors de l'étude précédente, le mois dernier, un peu plus de la moitié des économistes s'attendaient à un assouplissement en septembre.

Neel Kashkari, patron de la Fed de Minneapolis, ainsi que la gouverneure Michelle Bowman et que le vice-président pour la supervision Michael Barr, interviennent par ailleurs aujourd'hui.

Jeudi, la journée sera encore chargée, avec à 14h30 les mises en chantier de logements et permis de construire, les inscriptions hebdomadaires au chômage, ainsi que l'indice manufacturier de la Fed de Philadelphie ou encore les prix à l'import et à l'export. Les chiffres de la production industrielle seront annoncés à 15h15 par la Fed. Patrick Harker, Michael Barr, Loretta Mester et Raphael Bostic de la Fed, prendront la parole durant la journée.

Enfin, vendredi, l'indice des indicateurs avancés du Conference Board sera suivi à 16 heures.

Dans l'actualité des entreprises à Wall Street, Cisco publie après bourse ce soir. Walmart, Deere, Baidu et JD.com rapportent jeudi avant bourse, tandis qu'Applied Materials, Copart et Take-Two Interactive dévoilent leurs comptes après la clôture.

Les valeurs

Amazon (-1%). Amazon Web Services poursuit son offensive et annonce un plan d'investissement de 7,8 milliards d'euros, environ 8,4 milliards de dollars, en Allemagne d'ici 2040. AWS construit ainsi une infrastructure cloud spécifique à l'Europe. Le groupe va lancer d'ici fin 2025 plusieurs centres de données dans le Land allemand de Brandebourg, qui seront accessibles à tous ses clients. L'investissement soutiendrait chaque année en moyenne 2.800 emplois à temps plein dans les entreprises allemandes locales.

Alphabet (+1%) était très attendu à l'occasion de la conférence Google I/O 2024, un événement pour les développeurs tenu à Mountain View. Google a mentionné l'intelligence artificielle plus d'une centaine de fois, alors que le groupe fait face à des concurrents de poids, en particulier OpenAI, soutenu par Microsoft. Google va ainsi renforcer son robot conversationnel Gemini et améliorer ses services dans la recherche. Sundar Pichai, le directeur général du groupe, a donc présenté les nouveautés du groupe, principalement dans le domaine de l'IA. Gemini Pro affichera des réponses améliorées à des requêtes portant sur des textes étoffés, des images ou de longues vidéos. Gemini Live offrira la possibilité d'une conversation. Le groupe va par ailleurs rendre accessible pour les utilisateurs américains l'outil Overviews, qui utilise l'IA générative pour faire la synthèse d'informations et répondre à des questions pointues. Gemini est aussi proposé dans une version 1.5 Flash plus légère que la Pro mais potentiellement plus efficace pour certaines actions et accessoirement moins coûteuse.

Parmi les nombreuses nouveautés, Google a aussi présenté Veo, un outil de génération de vidéos par l'IA à partir de textes ou images, Imagen 3 pour la génération d'images, l'assistant IA Astra, ainsi que le TPU (concurrent du GPU) Trillium et MusicFX dans la génération de musique. Notons que Gemini sera intégré dans Gmail, Docs et Calendar, alors que l'IA sera nativement intégrée dans la recherche Internet.

En bref, autant d'initiatives qui semblent viser directement OpenAI, alors que la startup vedette de l'IA a fait ses propres annonces en début de semaine juste avant Google.

Microsoft (+1%)... Ilya Sutskever, le cofondateur et scientifique en chef d'OpenAI, qui avait joué un rôle clé dans la tentative d'éviction du directeur général de la startup d'IA, Sam Altman, va quitter le groupe. Ilya Sutskever sera remplacé ainsi par le directeur de recherche Jakub Pachocki, a annoncé OpenAI. Pachocki a notamment mené le développement de GPT-4. Le départ de Sutskever n'est pas une surprise. Il s'était opposé à Sam Altman au sujet de la rapidité de développement de l'IA. Jan Leike, autre vétéran d'OpenAI qui a codirigé avec Sutskever l'équipe de "superalignement", a par ailleurs lui aussi démissionné. "Les responsabilités de Leike consistaient notamment à explorer les moyens de limiter les dommages potentiels de l'IA", indique Bloomberg. Sutskever a indiqué sur le réseau social X qu'il travaillait désormais sur un projet "très significatif personnellement".

Tesla (-2%) prévoit encore de licencier 601 employés supplémentaires en Californie, d'après les informations fournies dans une notification WARN au gouvernement d'Etat. Elon Musk, directeur général du constructeur de véhicules électriques, avait indiqué il y a un mois que Tesla envisageait de réduire ses effectifs de plus de 10%, alors que le groupe comptait un peu plus de 140.000 salariés fin 2023. L'agence Reuters précise que depuis, le groupe a conduit plusieurs phases de réduction des effectifs, alors que Musk voudrait aller jusqu'à supprimer 20% des postes. L'agence cite à ce sujet des personnes familières de la question. Les nouvelles coupes en Californie concernent des employés des sites de Palo Alto et Fremont et sont attendues fin juin, s'étalant sur deux semaines. Le mois dernier, le constructeur avait indiqué qu'il allait supprimer plus de 6.000 postes en Californie et au Texas dans le cadre du plan de réduction des effectifs.

Boeing (-2%) perd du terrain à Wall Street, alors que le Département américain de Justice a indiqué que le groupe n'aurait pas respecté les conditions de l'accord conclu en 2021 suite aux accidents du 737 MAX en 2018 et 2019 en Indonésie et Éthiopie qui avaient fait 346 victimes. Les responsables américains ont déclaré que Boeing avait manqué à ses obligations en vertu d'un accord de poursuites différées (DFA) en "ne parvenant pas à concevoir, mettre en oeuvre et appliquer un programme de conformité et d'éthique visant à prévenir et détecter les violations des lois américaines sur la fraude dans l'ensemble de ses opérations".

GameStop (-28%) et AMC (-24%) retombent à Wall Street après leur rallye vertigineux de début de semaine. Fidèle à ses habitudes, le management de la chaîne de cinémas AMC a décidé d'une nouvelle dilution en cédant des titres pour 250 millions de dollars avant-hier, profitant de la liquidité actuelle. AMC a vendu 72,5 millions de titres. Le prix moyen dans le cadre de cette opération se situe à 3,45$ avant commissions. La chaîne a par ailleurs conclu un accord d'échange de dette contre equity, échangeant 23,3 millions de titres nouvellement émis à un prix moyen de 7,33$ par action contre près de 164 millions de dollars d'obligations d'échéance 2026.

Société(s) citée(s) :
https://bourse.fortuneo.fr/actualites/wall-street-grimpe-apres-les-stats-mais-gamestop-et-amc-chutent-2345471
Fortuneo