Wall Street : en baisse après l'attaque iranienne sur Israël...

Wall Street : en baisse après l'attaque iranienne sur Israël

Wall Street a consolidé mardi soir, après l'attaque iranienne sur Israël. Des dizaines de missiles ont été tirés en direction de l'Etat Hébreu qui a cependant pu intercepter la grande majorité des tirs. En attendant de multiples données concernant le marché du travail américain cette semaine, et en particulier le rapport gouvernemental mensuel sur la situation de l'emploi vendredi, les indices ont prudemment reculé. Au lendemain d'une intervention sans grande surprise du président de la Fed Jerome Powell, le S&P 500 retombe de 0,93% à 5.708 pts, alors que le Dow Jones perd 0,41% à 42.156 pts. Le Nasdaq abandonne 1,53% à 17.910 pts avec ses "valeurs IA", en particulier Apple (-2,9%) et Tesla (-1,3%). La prudence domine donc logiquement dans ce contexte, alors que les principaux indices américains s'affichaient encore proches de leurs sommets historiques dernièrement, sur des espoirs d'assouplissement monétaire et d'atterrissage économique en douceur. Les multiples mesures de relance en Chine avaient apporté la semaine dernière un certain soutien supplémentaire à la place américaine...

Le baril de brut WTI rebondit de 5% sur les 71$ pour le contrat de novembre. L'once d'or pointe à 2.650$. L'indice dollar gagne 0,3% face à un panier de devises.

Après une première baisse de taux d'un demi-point le 18 septembre, la Fed devrait poursuivre le 7 novembre prochain avec un assouplissement d'un quart ou d'un demi-point. Selon l'outil CME FedWatch, il y a 61,6% de probabilité que la banque centrale américaine opte pour un geste de 25 points de base, et 38,4% de 'proba' qu'elle effectue un autre geste fort de 50 pb. L'outil CME FedWatch donne une probabilité dominante, de 49,6%, à la fourchette 4-4,25% sur les taux en fin d'année, contre 4,75 à 5% actuellement.

Lundi, le président de la Fed, Jerome Powell, intervenant à l'occasion à l'occasion de la réunion annuelle de la National Association for Business Economics (NABE) à Nashville, n'a pas surpris en livrant un discours très équilibré... Selon lui, le marché du travail américain reste résilient, mais il n'a pas besoin de ralentir plus, ce qui justifie le cycle actuel d'assouplissement, d'autant que les mesures d'inflation semblent plus apaisées. Powell a estimé hier que si l'économie évoluait comme attendu, la politique monétaire pourrait être progressivement ajustée vers une position plus neutre. Évidemment, Powell rappelle que la Fed ne suit pas de trajectoire prédéterminée et que les risques demeurent bilatéraux. La suite des événements dépendra donc des nouveaux développements, autrement dit des données futures. Powell a tout de même jugé que le ralentissement continu de l'inflation pourrait permettre à la banque centrale de réduire ses taux pour atteindre avec le temps un niveau ne freinant plus l'activité. En attendant, la désinflation et les données récentes montrent des progrès supplémentaires vers l'objectif des 2%.

L'indice PMI manufacturier américain final du mois de septembre 2024 est ressorti à 47,3, contre un consensus de marché de 47 et une lecture flash de 47 également. Un mois avant, l'indicateur se situait à 47,9. L'indice reste largement sous la barre des 50, indiquant une contraction de l'activité manufacturière nationale en septembre.

L'ISM manufacturier américain du mois de septembre est ressorti à 47,2, contre un consensus FactSet de 47,6 et une lecture de 47,2 un mois avant. L'indice reste donc très inférieur, tout comme l'indicateur PMI, à la barre des 50, démarcation entre expansion et contraction de l'activité. En outre, l'indice des prix rattaché à l'ISM a fortement corrigé à 48,3, contre 54 un mois avant.

Les ouvertures de postes aux États-Unis pour le mois d'août 2024 se sont établies à 8,04 millions selon le Département au Travail, bien au-dessus du consensus des économistes qui se situait à 7,68 millions selon FactSet. Un mois plus tôt, ces ouvertures de postes étaient au nombre de 7,71 millions - selon la lecture révisée ce jour.

Les dépenses de construction aux Etats-Unis pour le mois d'août 2024 sont ressorties en repli de 0,1% en comparaison du mois antérieur, contre un consensus de marché de +0,2% mesuré par FactSet et une lecture de -0,5% pour la lecture révisée du mois antérieur.

Mercredi, les interventions de responsables de la Fed seront multiples, avec Thomas Barkin, Michelle Bowman, Alberto Musalem et Beth Hammack. Le rapport d'ADP sur l'emploi privé non-agricole sera aussi scruté (consensus FactSet 125.000).

La journée de jeudi sera marquée par l'étude Challenger, Gray & Christmas sur les annonces de licenciements, les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 28 septembre (consensus 221.000), l'indice PMI composite final américain de septembre (consensus 54,4 avec un indice des services de 55,4), les commandes industrielles américaines d'août (consensus +0,1%) et l'ISM des services de septembre (consensus 51,9). Raphael Bostic et Neel Kashkari de la Fed seront aussi de la partie.

Vendredi, enfin, le rapport gouvernemental mensuel sur la situation de l'emploi aux États-Unis pour le mois de septembre sera communiqué à 14h30 (consensus FactSet 142.500 créations de postes non-agricoles dont 125.000 dans le privé, 4,2% de taux de chômage).

Les valeurs

Apple (-2,9%) suscite toujours des craintes, alors que le lancement de son iPhone 16 semble ne pas avoir été à la hauteur des attentes. CNN revient sur la question ce jour et indique qu'alors que le groupe à la pomme comptait sur les fonctionnalités d'intelligence artificielle pour faire de ses nouveaux smartphones un succès, les préventes estimées indiqueraient une réponse initiale plutôt timorée des consommateurs. Apple avait pourtant besoin que l'iPhone 16 soit un blockbuster, après des années de faible évolution de l'activité.
Apple n'aurait vendu qu'environ 37 millions d'unités au cours du premier week-end de prévente de l'iPhone 16, en baisse de plus de 12% par rapport à la même période de l'année dernière, selon un article de blog de Ming-Chi Kuo, analyste Apple chez TF International Securities, cité par CNN. En particulier, la demande pour les appareils "Pro" plus chers a fortement diminué d'une année sur l'autre. Une semaine après le début des préventes, l'analyste de Wedbush Dan Ives, qui est pourtant généralement euphorique sur les dossiers technologiques, a estimé les préventes à peine plus élevées que l'estimation de Kuo, à environ 40 millions d'unités. Angelo Zino, analyste technologique chez CFRA Research, a également déclaré que les données de ventes en précommande du premier week-end indiquaient une baisse d'une année sur l'autre. CNN indique que les analystes affirment qu'il semble y avoir eu une plus grande demande pour les appareils iPhone 16 et iPhone 16 Plus moins chers que pour les appareils Pro et Pro Max, ce qui pourrait affecter par ailleurs le prix de vente moyen et le chiffre d'affaires global de l'iPhone...
Apple pourrait par ailleurs avoir à se tourner vers la Chine, suite à l'incendie survenu en Inde dans une usine Tata. Reuters indique que les dégâts importants causés par un incendie survenu à l'usine de composants pour iPhone du groupe Tata dans le sud de l'Inde pourraient ainsi entraver la production à l'approche d'une forte hausse des ventes pendant les fêtes de fin d'année. Reuters cite à ce sujet un observateur du secteur et une source. Le contexte aurait obligé les fournisseurs de l'entreprise américaine à se procurer des pièces critiques en provenance de Chine ou d'ailleurs... L'incendie du week-end a provoqué un arrêt indéfini de la production à l'usine Tata de Hosur au Tamil Nadu. Il s'agit du seul fournisseur indien de panneaux arrière d'iPhone et de quelques autres pièces pour le fabricant sous contrat Foxconn dans le pays et son propre assemblage d'iPhone dans une autre usine, précise encore Reuters.

Microsoft (-2,2%) réorganise son IA Copilot avec une nouvelle voix et de nouvelles capacités de raisonnement. L'assistant d'intelligence artificielle sera notamment capable, désormais, d'analyser des pages web pour les utilisateurs intéressés. Dans une interview accordée à Reuters, Mustafa Suleyman, le directeur général de Microsoft AI, a détaillé les changements.

McCormick (+2,1%), le géant américain des assaisonnements et épices a annoncé pour son troisième trimestre fiscal un bénéfice net de 223 millions de dollars, ainsi qu'un bénéfice par action et un bpa ajusté de 83 cents, à comparer à un consensus de 68 cents. Les revenus trimestriels ont totalisé quant à eux 1,68 milliard de dollars, dépassant de peu le consensus. Les ventes trimestrielles sont ainsi comparables à celles de l'an dernier, reflétant une augmentation des volumes de 1% partiellement compensée par l'effet des prix. Le bénéfice opérationnel trimestriel a représenté 287 millions, contre 245 millions un an avant. Le groupe table pour l'exercice fiscal sur un bénéfice par action allant de 2,85 à 2,90$. McCormick confirme ses estimations en termes de revenus et de profit opérationnel, reflétant un impact minime des devises.

Boeing (+1,4%) étudierait une levée de fonds d'au moins 10 milliards de dollars par cession de nouvelles actions, indique Bloomberg, citant des personnes familières des discussions. L'avionneur tenterait ainsi de reconstituer ses réserves de liquidités affectées notamment par la grève en cours. La compagnie travaillerait avec des conseillers afin d'explorer ses options, selon les sources, ayant demandé à ne pas être nommées, les discussions étant confidentielles. La levée éventuelle de fonds ne devrait pas intervenir avant au moins un mois, en supposant que le constructeur aéronautique américain parvienne à mettre un terme à la grève. Boeing entend en effet pouvoir évaluer l'impact financier de la grève avant de procéder à une augmentation de capital. Bloomberg ajoute qu'aucune décision n'a été prise concernant le timing de l'opération ou son montant, et Boeing pourrait finalement décider de ne pas procéder.

Paychex (+4,7%), le spécialiste américain de la gestion de paie a annoncé pour son premier trimestre fiscal clos fin août des revenus en augmentation de 3% à 1,32 milliard de dollars, pour un bénéfice opérationnel en hausse de 2% à 547 millions de dollars et un bpa dilué en croissance de 2% à 1,18$. Le bénéfice ajusté dilué trimestriel par action s'est amélioré de 2% à 1,16$. Le consensus était de 1,14$ de bénéfice ajusté par action et 1,32 milliard de dollars de revenus. Le directeur général John Gibson a déclaré : "Nous avons pris un bon départ pour l'exercice 2025 avec une croissance de 3% du chiffre d'affaires total au cours du premier trimestre... Malgré les vents contraires, nous avons délivré une croissance du bénéfice par action au premier trimestre grâce à la forte discipline de dépenses".

Berkshire Hathaway (-0,9%) va prendre l'entier contrôle de Berkshire Hathaway Energy, alors que l'unité du conglomérat a accepté le rachat pour 2,37 milliards de dollars des 8% détenus dans l'entité par la famille du milliardaire Walter Scott. La famille Scott recevra par ailleurs environ 1,6 million de titres Berkshire de catégorie B d'un montant de 737 millions de dollars sur la base de la clôture d'hier. Berkshire Hathaway Energy entend finaliser les transactions durant le trimestre en cours, suite aux approbations usuelles. Après ces opérations, la firme d'Omaha détiendra 100% des titres à droits de vote de l'unité, contre 92% actuellement.

Equinix (-0,5%), acteur des centres de données, a formé une joint venture avec le fonds souverain singapourien GIC et le Canada Pension Plan Investment Board. L'alliance vise à lever plus de 15 milliards de dollars de capitaux pour des infrastructures de centres de données.

Société(s) citée(s) :
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