La Bourse de New York a terminé en baisse mardi, en manque de conviction face à l'instabilité commerciale, économique et géopolitique, tout en attendant la décision de la banque centrale américaine (Fed) mercredi.
Le Dow Jones a reculé de 0,62%, l'indice Nasdaq a lâché 1,71% et l'indice élargi S&P 500 a perdu 1,07%.
Le marché connaît actuellement "de grandes incertitudes", résume auprès de l'AFP Tom Cahill, de Ventura Wealth Management.
D'une part, "les marchés sont préoccupés par (...) les droits de douane" annoncés par le président Donald Trump, lesquels, "dans une large mesure, devraient être appliqués", explique l'analyste.
Avec ces droits "réciproques", les produits importés aux Etats-Unis depuis un pays donné devraient être taxés au même niveau que le sont les produits américains entrant dans ledit pays.
"Nous ne mettrons pas en place nos droits de douane" si les partenaires commerciaux des Etats-Unis renoncent à ces pratiques, a toutefois assuré le ministre de l'Economie Scott Bessent mardi sur Fox News.
D'autre part, le marché surveille de près "la situation géopolitique" qui "reste préoccupante", commente M. Cahill.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a averti que les frappes meurtrières mardi à Gaza, qui ont fait plus de 400 morts selon le Hamas, n'étaient "que le début", soulignant que la pression militaire était indispensable pour assurer la libération des otages encore aux mains du mouvement islamiste palestinien.
Parallèlement, les investisseurs ont suivi avec attention mardi la conversation téléphonique entre Donald Trump et Vladimir Poutine, qui se sont accordés sur une trêve entre Kiev et Moscou limitée aux infrastructures énergétiques, sans parvenir toutefois à une percée majeure en vue d'un accord de cessez-le-feu.
Dans ce contexte, les investisseurs ont aussi les yeux tournés vers la banque centrale américaine, la Fed, qui annoncera mercredi sa décision sur l'actualisation des taux directeurs américains.
La grande majorité des observateurs s'attendent à un maintien des taux d'intérêt à leur niveau actuel, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.
Les analystes n'attendent donc pas de surprises, mais garderont un oeil sur le cap privilégié par la Fed dans les prochains mois.
"Nous verrons s'ils revoient à la baisse, ou à la hausse, leurs attentes en matière de taux cette année", avance M. Cahill.
Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans s'est détendu à 4,28%, contre 4,31% la veille en clôture.
Ailleurs, à la cote, "les grandes capitalisations continuent de sous-performer, ce qui constitue le principal frein aux indices", observe dans une note Patrick O'Hare, de Briefing.com.
Le patron de Nvidia, Jensen Huang, a ouvert mardi la conférence annuelle de son groupe, le géant des puces d'intelligence artificielle (IA), l'occasion de célébrer son succès fulgurant au-delà de l'épisode DeepSeek, la start-up chinoise qui a remis en question l'importance de l'entreprise américaine.
"On s'attendait un peu à ce que l'événement de Nvidia apporte un peu de jus aux valeurs technologiques (...) mais il semble qu'il y a eu une légère déception", avance M. Cahill.
Le géant des puces a reculé de 3,43%, emportant dans sa chute une partie du secteur des semiconducteurs comme Broadcom (-3,00%), AMD (-1,00%) ou Micron (-1,35%).
Alphabet, la maison-mère de Google, a perdu 2,34% après l'annonce par l'entreprise d'un "accord définitif" pour le rachat de la start-up américaine Wiz, spécialisée dans la cybersécurité, pour 32 milliards de dollars.
Cette prise de contrôle se fera entièrement en numéraire, selon un communiqué publié mardi, et devrait être finalisée en 2026.
C'est de très loin la plus importante acquisition jamais réalisée par Google et Alphabet, qui se renforcent dans la sécurité informatique, considérée comme un marché de croissance.
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