Wall Street dans le vert, après des chiffres vigoureux de l'emploi...

Wall Street dans le vert, après des chiffres vigoureux de l'emploi

Wall Street progresse ce vendredi, le S&P 500 s'accordant 0,32% à 5.718 pts et le Nasdaq 0,62% à 18.030 pts, contre un gain de 0,13% pour le DJIA à 42.067 pts. Les opérateurs ont affiché une réaction initiale très positive au robuste rapport sur la situation de l'emploi américain, mais la tendance est un peu plus incertaine désormais. Il faut dire que ce rapport signifie aussi que la Fed aura moins de marge de manoeuvre pour assouplir sa politique. En outre, les États-Unis discutent selon Joe Biden de potentielles frappes israéliennes contre des installations pétrolières iraniennes, suite à l'attaque de missiles lancée par l'Iran contre Israël. Biden s'est dit par ailleurs opposé à des frappes israéliennes contre les installations nucléaires iraniennes.

D'après le Département américain au Travail ce vendredi, les créations de postes non-agricoles aux États-Unis pour le mois de septembre 2024 se sont établies au nombre de 254.000, contre un consensus de place de 140.000 seulement et une lecture révisée à 159.000 (contre 142.000) un mois plus tôt. Les créations d'emplois dans le privé ont quant à elles été au nombre de 223.000, à comparer à un consensus de 125.000 mesuré par FactSet et à un niveau de 114.000 pour le mois précédent. Le taux de chômage s'est établi à 4,1%, contre un consensus de marché de 4,2% et un niveau de 4,2% également un mois avant. Notons par ailleurs que le segment manufacturier a détruit 7.000 postes en septembre contre 27.000 en août.

Le salaire horaire moyen a augmenté de 0,4% en comparaison du mois antérieur et de 4% sur un an, contre respectivement 0,3% et 3,8% de consensus. Le taux de participation à la force de travail a été de 62,7%. L'emploi a continué à augmenter dans les services de restauration et les débits de boissons, les soins de santé, le gouvernement, les services sociaux d'assistance et la construction. La variation de l'emploi salarié non agricole total pour juillet a été révisée à la hausse de 55.000, passant de 89.000 à +144.000, et la variation pour août a été révisée à la hausse de 17.000, passant de +142.000 à +159.000.

Les données de l'emploi aux USA publiées depuis le début de la semaine avaient déjà été relativement solides. Les ouvertures de postes aux États-Unis pour le mois d'août 2024 s'étaient établies à 8,04 millions selon le Département au Travail, bien au-dessus du consensus des économistes qui se situait à 7,68 millions selon FactSet. Un mois plus tôt, ces ouvertures de postes étaient au nombre de 7,71 millions. Selon le rapport d'ADP avant-hier, les créations d'emplois dans le privé aux États-Unis pour le mois de septembre 2024 se sont établies au nombre de 143.000, contre un consensus de place de 125.000.

John Williams, le patron de la Fed de New York, s'exprime par ailleurs ce jour, mais n'a pas commenté la politique monétaire dans ses remarques préparées. Austan Goolsbee de la Fed de Chicago a lui indiqué sur Bloomberg TV que le rapport sur l'emploi était "superbe", mais que d'autres mesures montraient un refroidissement du marché du travail et que la baisse des taux devrait se poursuivre dans les prochains 12 à 18 mois.

Rappelons que la semaine avait débuté par une intervention sans grande surprise du président de la Fed Jerome Powell. Après une première baisse de taux d'un demi-point le 18 septembre, la Fed devrait poursuivre le 7 novembre prochain. Selon l'outil CME FedWatch, il y a désormais plus de 94% de probabilité que la banque centrale américaine opte pour un geste de 25 points de base, et environ 5% de 'proba' qu'elle effectue un autre geste fort de 50 pb. La probabilité d'un geste modéré de 25 pb vient de remonter très fortement suite au rapport sur l'emploi, et les espoirs d'une nouvelle baisse d'un demi-point semblent balayés. L'outil CME FedWatch donne 71,7% de probabilité pour la fourchette 4,25-4,5% sur les taux en fin d'année et 26,9% pour la fourchette 4-4,25%.

Sur le Nymex, le baril de brut WTI prend encore 0,8% à 74,3$ avec l'incertitude géopolitique. L'once d'or fin se stabilise à 2.656$. L'indice dollar prend 0,5% face à un panier de devises de référence.

Les valeurs

Ford (stable) reste surveillé ce vendredi, alors qu'un régulateur américain de la sécurité automobile a déclaré qu'il enquêtait sur plus de 368.000 SUV crossover Ford dans le pays à propos d'une potentielle perte de freinage causée par une défaillance du flexible de frein arrière. Selon Reuters, l'évaluation préliminaire couvrirait certaines Ford Edge des années modèles 2015 à 2017. Reuters cite la National Highway Traffic Safety Administration. Les plaintes allèguent également que la perte de capacité de freinage se produit sans aucun avertissement préalable et entraîne une distance d'arrêt plus longue, a insisté la NHTSA. Ford avait rappelé déjà 488.000 véhicules Ford Edge et Lincoln MKX en 2020 aux États-Unis pour des pannes de flexibles de frein, ajoute Reuters.

Rivian, le constructeur américain de véhicules électriques, chute de 6% à Wall Street. Le groupe a indiqué que la pénurie de pièces utilisées dans ses véhicules R1S et R1T ainsi que dans ses camionnettes de livraison avait commencé au troisième trimestre et s'était accentuée. Rivian s'attend donc désormais à ce que la production pour l'ensemble de l'année se situe entre 47.000 et 49.000 véhicules, en nette baisse par rapport à sa prévision précédente de 57.000 unités. Rivian prévoit maintenant de fabriquer moins de véhicules que l'année dernière. Selon la publication du jour, Rivian Automotive a produit 13.157 véhicules dans son usine de fabrication de Normal, dans l'Illinois, et a livré 10.018 véhicules sur le trimestre clos fin septembre.

Rivian évoque des perturbations de production en raison d'une pénurie d'un composant partagé sur les plateformes R1 et RCV. Cet impact de pénurie d'approvisionnement a donc commencé au troisième trimestre de cette année, "s'est accentué ces dernières semaines et se poursuit", selon le groupe. L'entreprise réaffirme tout de même ses perspectives de livraisons annuelles en croissance faible à un chiffre par rapport à 2023, soit entre 50.500 et 52.000 véhicules.

Spirit Airlines (-25%), la compagnie aérienne américaine, serait en pourparlers avec les détenteurs d'obligations sur les conditions d'un éventuel dépôt de bilan à la suite de l'échec de sa fusion avec son rival JetBlue Airways, a rapporté hier le Wall Street Journal. La compagnie aérienne aurait également envisagé de restructurer son bilan par le biais d'une transaction à l'amiable, bien que les discussions récentes aient été davantage axées sur la conclusion d'un accord avec les détenteurs d'obligations et d'autres créanciers pour soutenir une inscription au chapitre 11 de la loi sur les faillites, a rapporté le WSJ, citant des personnes proches du dossier. Le timing du placement en faillite n'est pas précisé, mais ne serait pas encore imminent.

Netflix (+1%). Le co-DG de Netflix, Greg Peters, a réagi à la rumeur selon laquelle la plateforme envisagerait de proposer une formule 100% gratuite, financée par des publicités. Dans une interview accordée aux 'Echos', Peters a tenu à clarifier la position du leader mondial du streaming sur ce sujet, démentant l'intention de proposer une offre gratuite. En réponse à la question de savoir si Netflix proposerait une telle offre, semblable à celle de YouTube, il a souligné la distinction fondamentale entre les deux plateformes : "Netflix et YouTube viennent de points de départ très différents. Eux ont mis la publicité au coeur de leur modèle et ajouté une fine couche d'abonnement au-dessus. Nous, en revanche, venons des contenus".

Tesla (+4%). Elon Musk va assister cette semaine au meeting politique de Donald Trump à Butler, en Pennsylvanie, la ville où il a survécu à une tentative d'assassinat en juillet. Le milliardaire l'a annoncé sur le réseau social X, en réponse à un message du candidat à la présidentielle indiquant qu'il retournait à Butler samedi. Elon Musk, directeur général de Tesla et propriétaire de X, a qualifié le candidat républicain à la présidence de "dur" et l'a officiellement soutenu après qu'il a survécu à une tentative d'assassinat à Butler le 13 juillet. Le rassemblement du 5 octobre se tiendra au même endroit où Trump a été blessé à l'oreille droite et où un manifestant a été tué lorsqu'un tireur a ouvert le feu.

Meta (stable) a dévoilé un générateur vidéo IA. La maison-mère de Facebook a ainsi lancé un nouvel outil d'intelligence artificielle capable de générer ou d'éditer des vidéos sur la base d'un simple 'prompt'. Le groupe de Mark Zuckerberg demeure donc très offensif dans l'IA générative, face à des rivaux comme OpenAI et Google. Le produit de Meta, Movie Gen, pourra créer une nouvelle vidéo d'une durée maximale de 16 secondes sur la base d'un prompt et utiliser le même message pour générer du son ou éditer une vidéo existante, ou même utiliser une photo pour créer une vidéo personnalisée mettant en vedette une personne réelle. Movie Gen n'est disponible que pour certains employés et une poignée de partenaires externes. Une intégration dans les applications du groupe est prévue l'an prochain.

Société(s) citée(s) :
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Fortuneo