La Bourse de New York évoluait globalement dans le rouge lundi à l'exception du Dow Jones, malgré une ouverture en hausse, les investisseurs continuant de craindre que l'économie américaine soit en perte de vitesse tout en digérant l'annonce par Apple d'un investissement de 500 milliards de dollars aux Etats-Unis pour les prochaines années.
Vers 16H20 GMT, l'indice Nasdaq reculait de 0,75% et l'indice élargi S&P 500 de 0,26%. Seul le Dow Jones évoluait positivement, gagnant 0,12%.
Vendredi, la place américaine avait mal digéré l'estimation finale de l'Université du Michigan, selon laquelle la confiance des consommateurs s'est nettement dégradée en février, "en grande partie à cause de la crainte d'une augmentation imminente des prix" à cause du relèvement des droits de douane.
Si certains investisseurs ont pu chercher à acheter à la baisse lundi, ce qui expliquerait le rebond observé en début de séance, "le risque encouru est que le marché n'offre plus de friandises à ce public après la sonnerie d'ouverture", a souligné dans une note Patrick O'Hare, de Briefing.com.
Les acteurs de marché ont digéré la large victoire, lors des législatives allemandes dimanche, du bloc CDU/CSU sur les sociaux-démocrates (SPD) du chancelier Olaf Scholz et les Verts, tandis que l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) a obtenu un résultat record de plus de 20% de voix.
"Même si les résultats des élections allemandes ont été en grande partie conformes aux attentes (...) c'est une source d'incertitude en moins", relève auprès de l'AFP Christopher Low, de FHN Financial.
La place américaine a aussi accueilli l'annonce, avant séance, par Apple (+0,84%) d'un investissement massif aux Etats-Unis dans les prochaines années. La firme à la pomme a assuré vouloir investir plus de 500 milliards de dollars sur le sol américain et promis 20.000 embauches, au moment où le président américain Donald Trump pousse les entreprises du pays à rapatrier leur production sur le sol américain.
Le groupe de Cupertino a précisé vouloir financer des projets dans les domaines de l'intelligence artificielle, l'ingénierie ou encore la formation.
Désormais, "une semaine riche en rebondissements se profile à l'horizon" avec "un potentiel important de modification du marché et une volatilité accrue", prévoit M. O'Hare.
"La performance du marché depuis l'investiture du président (américaine, ndlr) a été volatile en raison de la vitesse et de l'ampleur des changements dans les politiques gouvernementales introduites par Donald Trump", souligne Christopher Low.
"Il faudra du temps aux investisseurs pour comprendre l'impact sur les entreprises et sur l'économie en général. Cette semaine, nous disposons donc de données qui pourraient nous donner un nouvel aperçu de la situation", ajoute-t-il.
Les investisseurs attendent principalement la publication vendredi de l'indice des prix PCE, privilégié par la banque centrale américaine (Fed). Cet indice a récemment progressé (à +2,6% sur un an en décembre). L'objectif de la Fed est de le ramener à 2%.
Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans était pratiquement stable à 4,42% contre 4,43% vendredi en clôture.
Au tableau des valeurs, le géant américain du café Starbucks prenait 0,64% après l'annonce par son dirigeant du licenciement de 1.100 personnes ainsi que la suppression de "plusieurs centaines d'autres postes ouverts et non pourvus", sur des effectifs totaux d'environ 400.000 emplois. Les baristas ne sont pas concernés par cette décision.
L'enseigne Domino's Pizza dégringolait de 5,82% après avoir annoncé des résultats un peu en deçà des attentes au quatrième trimestre, notamment un bénéfice net par action de 4,89 dollars contre 4,90 dollars attendu.
Le conglomérat Berkshire Hathaway, dont l'entrepreneur américain Warren Buffett a fait un géant de l'économie américaine, était recherché (+3,69%) après avoir annoncé un net bond de ses résultats, notamment un bénéfice d'exploitation qui s'est envolé de 71% à 14,5 milliards de dollars.
La plateforme de courtage en ligne et d'échanges de cryptomonnaies Robinhood dévissait (-4,80%) malgré l'annonce de l'abandon des poursuites engagées par le gendarme boursier américain à l'encontre de ses activités de trading.
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