Wall Street consolide avant les chiffres de l'inflation...

Wall Street consolide avant les chiffres de l'inflation

Wall Street consolide ce vendredi non loin des sommets, le S&P 500 fléchissant de 0,1% avant bourse, le Dow Jones de 0,2% et le Nasdaq de 0,1%. La journée est marquée tout de même par une superbe opération de fusion & acquisition, puisque Netflix a confirmé son intention de racheter Warner Bros. Discovery pour un montant de 72 milliards de dollars. Mais ce mariage entre Harry Potter et Squid Game ne semble pas vraiment enthousiasmer, le titre Netflix corrigeant assez lourdement en pré-séance.

La cote américaine est revenue vers ses plus hauts historiques, effaçant la récente correction qui faisait suite à des inquiétudes sur les valorisations de l'IA. Le Bitcoin se tasse un peu ce vendredi vers les 90.000$. Les derniers chiffres de l'emploi privé américain d'ADP sont ressortis avant-hier sans relief, mais cela alimente également les espoirs d'assouplissement monétaire. L'étude Challenger sur les annonces de licenciements, dévoilée hier, montre aussi un marché de l'emploi sous pression. En revanche, les inscriptions hebdomadaires au chômage se sont affichées hier en forte baisse, de manière inattendue.

Donald Trump a confirmé cette semaine les rumeurs en laissant entendre que son choix se porterait bien sur Kevin Hassett pour succéder à Jerome Powell à la tête de la banque centrale américaine. Il avait déjà indiqué qu'il avait choisi le prochain président de la Fed, après avoir souligné qu'il attendait de son candidat une baisse des taux. "Je sais qui je vais choisir", avait déclaré Trump, qui n'a cessé de critiquer Powell pour son inaction en matière d'assouplissement monétaire, et aurait donc trouvé le candidat idéal pour remplacer l'actuel timonier de la Fed.

Kevin Hassett, actuel directeur du Conseil économique national de la Maison Blanche et principal conseiller économique de Trump, était déjà pressenti pour succéder à Powell. Le président américain a très clairement laissé entendre à la Maison Blanche que son conseiller était potentiellement le futur leader de la Fed. "J'imagine qu'un potentiel président de la Fed est également présent... Avons-nous le droit de dire cela ?", a ainsi lancé Trump avant de désigner "Kevin".

Les marchés tablent sur une baisse de taux d'un quart de point le 10 décembre à l'issue de la prochaine réunion FOMC (probabilité de 87,2% selon l'outil CME FedWatch), ce qui ramènerait le taux des 'fed funds' entre 3,50 et 3,75%. Les assouplissements monétaires devraient se poursuivre progressivement l'année prochaine, selon le même outil.

Les suppressions d'emplois ont dépassé 1,17 million sur onze mois aux États-Unis, selon Challenger, Gray & Christmas ce jeudi, soit une hausse de 54% par rapport à la même période en 2024. En novembre, 71.321 suppressions ont été recensées selon le rapport, principalement dans les secteurs des télécommunications, des technologies, de l'agroalimentaire et des services. Les nouvelles données de Challenger montrent que les intentions d'embauche restent faibles. Les annonces de licenciements en novembre progressent donc de 23,5% en glissement annuel, mais elles se comparent plus avantageusement aux 153.064 du mois antérieur.

Les inscriptions au chômage ont fortement reculé la semaine passée aux États-Unis. Le Département américain au Travail a annoncé pour la semaine close au 29 novembre des inscriptions au chômage au nombre de 191.000, en repli de 27.000 par rapport au niveau de la semaine antérieure et au plus bas depuis trois ans. Le consensus était positionné à 219.000.

Les commandes industrielles du mois de septembre 2025 aux États-Unis ont augmenté de 0,2% d'un mois sur l'autre, en ligne avec le consensus de marché, après une progression révisée à +1,3% pour le mois d'août.

Enfin, ce vendredi, les revenus et dépenses des ménages - et l'indice des prix 'core PCE' très suivi par la Fed - seront publiés à 16 heures, en même temps que l'indice du sentiment des consommateurs de l'Université du Michigan. Les chiffres du crédit à la consommation seront annoncés à 21 heures.

Sur le Nymex, le baril de brut WTI perd 0,2% à 59,6$. L'once d'or fin prend 0,6% à 4.234$. L'indice dollar se stabilise face à un panier de devises.

Les valeurs

Netflix confirme ce vendredi le rachat de Warner Bros. Discovery pour une valeur equity de 72 milliards de dollars. Cette transaction réunit les franchises emblématiques et les catalogues prestigieux de Warner Bros. avec le service de divertissement leader de Netflix, créant selon le géant du streaming "une offre exceptionnelle pour les consommateurs". Netflix conservera les activités actuelles de Warner Bros. "Ce rapprochement offrira un choix plus vaste et une meilleure valeur ajoutée aux consommateurs, créera davantage d'opportunités pour la communauté créative et générera de la valeur pour les actionnaires. Cette acquisition renforcera l'industrie du divertissement", ajoute le groupe californien.

Netflix va ainsi acquérir Warner Bros., y compris ses studios de cinéma et de télévision, HBO Max et HBO. La transaction, en numéraire et en actions, est valorisée à 27,75$ par action WBD (sous réserve d'une clause de prix limite), pour une valeur d'entreprise totale d'environ 82,7 milliards de dollars et 72 milliards de dollars de valeur equity. La transaction devrait être finalisée après la scission, annoncée précédemment, de la division Global Networks de WBD, Discovery Global, en une nouvelle société cotée en bourse, opération désormais prévue pour le troisième trimestre 2026.

Cette acquisition réunit deux entreprises pionnières du divertissement, alliant l'innovation, la portée mondiale et le service de streaming de pointe de Netflix au patrimoine centenaire de Warner Bros. en matière de narration de qualité. Des franchises, séries et films cultes tels que The Big Bang Theory, Les Sopranos, Game of Thrones, Le Magicien d'Oz et l'univers DC rejoindront le vaste catalogue de Netflix, qui comprend déjà Wednesday, La Casa de Papel, Bridgerton, Adolescence et Extraction, créant ainsi une offre de divertissement extraordinaire pour les spectateurs du monde entier.

"Notre mission a toujours été de divertir le monde", a déclaré Ted Sarandos, co-DG de Netflix. "En combinant l'incroyable catalogue de séries et de films de Warner Bros. - des classiques intemporels comme Casablanca et Citizen Kane aux succès modernes tels que Harry Potter et Friends - avec nos titres emblématiques comme Stranger Things, KPop Demon Hunters et Squid Game, nous serons en mesure de le faire encore mieux. Ensemble, nous pouvons offrir au public davantage de ce qu'il aime et contribuer à façonner l'avenir de la narration".

Chaque actionnaire de WBD recevra 23,25$ en cash et 4,501$ en actions ordinaires Netflix pour chaque action ordinaire WBD en circulation à la clôture de la transaction. Cette transaction valorise Warner Bros. Discovery à 27,75$ par action, ce qui représente une valeur totale des capitaux propres d'environ 72 milliards de dollars et une valeur d'entreprise d'environ 82,7 milliards de dollars.

En juin 2025, WBD avait annoncé son intention de scinder ses divisions Streaming & Studios et Réseaux mondiaux en deux sociétés cotées en bourse distinctes. Cette scission devrait être finalisée au troisième trimestre 2026, avant la clôture de cette transaction. La nouvelle société cotée en bourse, Discovery Global, qui regroupera la division Réseaux mondiaux, possédera des marques de télévision de premier plan dans les domaines du divertissement, du sport et de l'information à travers le monde, notamment CNN et TNT Sports aux États-Unis, ainsi que Discovery, des chaînes gratuites en Europe et des produits numériques tels que Discovery+ et Bleacher Report.

L'opération a été approuvée à l'unanimité par les conseils d'administration de Netflix et de WBD. Outre la finalisation de la séparation de Discovery Global, la réalisation de l'opération est soumise aux autorisations réglementaires requises, à l'approbation des actionnaires de WBD et aux autres conditions de clôture habituelles. La transaction devrait être finalisée dans un délai de 12 à 18 mois.

Hewlett Packard Enterprise a publié des revenus record de 9,7 milliards de dollars pour son 4e trimestre, en croissance de 14% mais inférieurs aux attentes, pour un bpa ajusté de 62 cents à comparer à un consensus de 59 cents. Le T4 fiscal comprenait les résultats de l'acquisition de Juniper Networks bouclée début juillet pour 14 milliards de dollars. Les marchés sanctionnent essentiellement des perspectives décevantes de revenus pour le premier trimestre fiscal 2026 juste entamé.

Sur la période, qui se terminera en janvier, le bpa ajusté est attendu entre 57 et 61 cents, supérieur aux attentes, mais les revenus devraient ressortir voisins de 9,2 milliards de dollars en milieu de fourchette (9-9,4 milliards) contre 9,9 milliards de consensus. Le concepteur de serveurs, équipements de réseaux et systèmes de stockage de données ne semble donc pas profiter grandement pour l'heure de la vague actuelle de dépenses liées à l'IA. Pour l'exercice, HPE dope tout de même sa guidance de bpa ajusté entre 2,25 et 2,45$, tandis que le free cash flow est attendu entre 1,7 et 2 milliards de dollars.

Ulta Beauty, le spécialiste américain de la distribution de produits de beauté, a publié pour son 3e trimestre fiscal des revenus en croissance de 13% à 2,86 milliards de dollars, avec une progression de 6,3% à comparable. Le bénéfice net a représenté 231 millions de dollars soit 5,14$ par titre. Pour l'exercice, le groupe envisage désormais des revenus d'environ 12,3 milliards de dollars, avec une croissance à comparable allant de 4,4 à 4,7%. La guidance de marge opérationnelle est également révisée en hausse entre 12,3 et 12,4%, pour un bpa dilué attendu entre 25,20 et 25,50$.

Samsara, acteur californien du cloud coté à Wall Street, a publié pour son 3e trimestre un bénéfice ajusté par action positif de 15 cents, dépassant le consensus et deux fois plus élevé que l'an dernier. Les revenus ont totalisé 416 millions de dollars contre 322 millions sur la période correspondante, l'an dernier. La croissance atteint ainsi 29% en données publiées comme à devises constantes. L'ARR grimpe également de 29% à 1,745 milliard de dollars. Le groupe réalise par ailleurs son premier trimestre de rentabilité en GAAP. Les revenus de l'exercice décalé 2026 sont anticipés entre 1,595 et 1,597 milliard de dollars, en progression de 28%, pour une marge opérationnelle ajustée de 16% et un bpa ajusté allant de 50 à 51 cents.

CooperCompanies, le concepteur américain de matériel médical, spécialiste de l'ophtalmologie, a annoncé pour son 4e trimestre un bénéfice ajusté par action de 1,15$ (+11%), supérieur au consensus, pour des revenus de 1,07 milliard de dollars (+5% en données publiées ou +3% en organique) également meilleurs que prévu. Sur l'exercice, les revenus augmentent de 5% à 4,1 milliards de dollars pour un bpa ajusté de 4,13$. "Nous avons clôturé l'exercice 2025 au-dessus des prévisions consensuelles en matière de chiffre d'affaires, de bénéfices et de flux de trésorerie disponible, et nous abordons 2026 avec des priorités claires pour générer de la valeur à long terme pour les actionnaires : accélérer la croissance du chiffre d'affaires, améliorer la rentabilité, accélérer la génération de trésorerie et poursuivre les rachats d'actions", a déclaré Al White, DG de CooperCompanies.

DocuSign, le géant californien de la signature électronique, corrigeait hier soir après bourse à Wall Street. Le groupe a pourtant dopé ses estimations de ventes avec les revenus d'abonnements. Pour le 3e trimestre fiscal 2026 clos fin octobre 2025, le groupe a affiché des revenus de 818 millions de dollars en augmentation de 8%, avec des revenus d'abonnements de 801 millions en croissance de 9%. Le bénéfice ajusté dilué par action est ressorti à 1,01$ contre 90 cents un an avant. Le free cash flow s'est établi à 263 millions de dollars. Sur le trimestre clos fin janvier, DocuSign envisage des revenus allant de 825 à 829 millions, en hausse de 7% en milieu de fourchette, pour une marge opérationnelle ajustée de 28,3 à 28,7%. Sur l'exercice, les revenus sont attendus entre 3,208 et 3,212 milliards, en hausse de 8% en milieu de fourchette, pour une marge d'exploitation ajustée allant de 29,8 à 29,9%.

Southwest Airlines avertit sur ses résultats. La compagnie aérienne a revu à la baisse ses prévisions de bénéfice pour l'exercice en cours, invoquant les répercussions de la récente paralysie des services gouvernementaux et la hausse des prix du carburant. La firme anticipe désormais un résultat avant intérêts et impôts d'environ 500 millions de dollars, contre une fourchette de 600 à 800 M$ précédemment estimée. Le titre recule de plus de 2% en pré-séance à Wall Street.

Victoria's Secret, la marque américaine de lingerie, grimpe de 14% avant bourse à Wall Street, sur des résultats du 3e trimestre supérieurs aux attentes. Le chiffre d'affaires a représenté 1,472 milliard de dollars, en hausse de 9% par rapport à l'exercice précédent, dépassant les prévisions. Le résultat d'exploitation et le bénéfice ont également battu le consensus. Hors éléments, le bénéfice opérationnel est ressorti à l'équilibre, contre une perte de 28 millions un an plus tôt. La perte nette ajustée a représenté 22 millions de dollars et 27 cents par titre. Le groupe relève par ailleurs ses prévisions de chiffre d'affaires, de résultat d'exploitation et de bénéfice pour l'exercice 2025. Victoria's Secret anticipe désormais un chiffre d'affaires compris entre 6,45 et 6,48 milliards de dollars, pour un résultat d'exploitation ajusté logé entre 350 et 375 millions de dollars. Le bpa ajusté 2025 est estimé entre 2,40 et 2,65$.

Société(s) citée(s) :
https://bourse.fortuneo.fr/actualites/wall-street-consolide-avant-les-chiffres-de-l-inflation-9958735
Fortuneo