Wall Street : consolidation après les records...

Wall Street : consolidation après les records

La cote américaine reprend son souffle avant bourse ce vendredi, suite aux records en série des indices S&P 500 et Nasdaq. Le S&P cède 0,4% en pré-séance, le Dow Jones 0,7% et le Nasdaq 0,2%. Sur le Nymex, le baril de brut WTI prend 0,5% à 79$. L'once d'or fin avance de 1,1% à 2.345$. L'indice dollar progresse de 0,5% face à un panier de devises de référence.

Janet Yellen, Secrétaire américaine au Trésor, a commenté hier l'économie US, jugeant la croissance économique solide et le marché de l'emploi toujours robuste. Selon elle, la forte croissance américaine tire l'expansion mondiale. Concernant le marché de l'emploi, les pression se sont détendues et les salaires augmentent plus lentement. Enfin, Yellen s'attend à observer des progrès supplémentaires dans la baisse de l'inflation, alors que cette semaine, les chiffres des prix à la consommation et à la production ont agréablement surpris.

L'indice américain des prix à la consommation du mois de mai 2024 est ressorti stable en comparaison du mois antérieur, contre un consensus de +0,1% et après une hausse de 0,3% en avril. Sur un an, l'indice des prix à la consommation s'affiche en augmentation de 3,3%, contre 3,4% de consensus. Hors alimentaire et énergie, l'IPC a augmenté de 0,2% d'un mois sur l'autre et de 3,4% sur un an, contre respectivement +0,3% et +3,5% de consensus. Le salaire horaire moyen a progressé comme attendu de 0,4% en mai, en comparaison du mois antérieur.

Hier, l'indice des prix à la production du mois de mai 2024 s'est affiché en repli de 0,2% en comparaison du mois antérieur et en hausse de 2,2% seulement sur un an, alors que le consensus était de +0,1% d'un mois sur l'autre et de +2,5% en glissement annuel. Hors alimentation et énergie, l'indice est ressorti stable par rapport au mois antérieur et en croissance de 2,3% sur un an, alors que le consensus était de +0,3% par rapport à avril et +2,5% en glissement annuel.

Austan Goolsbee, président de la Fed de Chicago, et Lisa Cook, gouverneure de la banque centrale américaine, s'expriment ce vendredi.

Rappelons que la Fed a laissé avant-hier ses taux inchangés, au plus haut de 23 ans entre 5,25 et 5,5%. Jerome Powell, patron de l'institution, a estimé que les perspectives d'inflation proposées par la Fed constituaient une prévision assez conservatrice sujette à révision. Powell a jugé que les données publiées sur l'inflation des prix à la consommation allaient dans le bon sens. Il a cependant noté que les nouvelles prévisions de la banque centrale, qui font état d'une hausse des taux des fonds fédéraux à long terme, témoignent d'un "changement d'opinion" au sein des responsables de l'établissement. "Nous élaborons des politiques avec l'économie dont nous disposons", a-t-il dit... L'augmentation du taux des fonds fédéraux à long terme de 2,6% à 2,8% montre que les responsables en viennent "progressivement" à l'idée que l'environnement de taux très bas antérieur pourrait ne plus se reproduire...

Powell a également noté qu'une baisse des taux d'un seul quart de point n'aurait pas à elle seule un impact majeur sur l'économie américaine, la trajectoire globale des taux étant l'élément le plus important. Il a indiqué que l'amorce de la réduction des taux de la banque centrale, lorsque cela se produirait, resterait importante. Le début de l'assouplissement de la politique monétaire serait "une décision conséquente pour l'économie que l'on doit prendre avec justesse".

L'outil FedWatch du CME Group fait ressortir désormais une probabilité d'environ 88% d'un nouveau statu quo monétaire le 31 juillet, à l'issue de la prochaine réunion. La probabilité d'une baisse des taux d'ici au 18 septembre atteint 72%. Le baromètre fait ressortir une probabilité dominante (45% environ) dans la fourchette 4,75-5% pour la fin de l'année, ce qui montre que malgré les dernières informations fournies par la Fed et son 'dot plot', les marchés misent plutôt sur deux baisses de taux d'un quart de point cette année.

L'indice américain des prix à l'import du mois de mai 2024 a décliné de 0,4% en comparaison du mois antérieur, selon le rapport du jour. Le consensus était de -0,3%. Sur un an, l'indice augmente de 1,1%. L'indice des prix à l'export, quant à lui, a baissé de 0,6% d'un mois sur l'autre et augmenté de 0,6% sur un an.

Les marchés suivront encore ce vendredi l'indice préliminaire du sentiment des consommateurs américains de l'Université du Michigan du mois de juin (16h, consensus 73 et 3,2% pour les anticipations d'inflation).

Les valeurs

GameStop. L'influenceur Keith Gill, également connu sous le surnom de Roaring Kitty, a mis à jour sur Reddit sa position concernant le dossier du détaillant en jeux vidéo. Il possède désormais 9 millions d'actions, contre 5 millions auparavant. Le post de "Kitty" sur Reddit fait ressortir une valorisation de 262,1 millions de dollars. Cela représente par ailleurs environ 2% du capital de GME. En revanche, l'influenceur ne détient plus les 120.000 options call de strike 20$ et d'échéance au 21 juin qu'il avait déclarées lors d'un précédent post Reddit. L'annonce de Roaring Kitty a eu lieu après la clôture hier. Rappelons que GameStop vient de boucler deux levées de fonds en quelques semaines - la dernière de 2,14 milliards de dollars -, profitant de l'euphorie actuelle provoquée en grande partie par les messages de Keith Gill sur les réseaux sociaux.

Adobe, le groupe software américain, bondit de 15% avant bourse à Wall Street. Le groupe envisage une croissance notable pour ses produits et laisse entendre que ses nouveaux outils d'intelligence artificielle ne sont pas étrangers à cette tendance. Les nouveaux revenus annuels nets récurrents de média digital sont attendus à 460 millions de dollars environ sur le troisième trimestre, contre 435 millions de consensus. Les revenus totaux sont anticipés entre 5,33 et 5,38 milliards. Les revenus du segment Digital Media sont attendus entre 3,95 et 3,98 milliards. Le bpa ajusté est estimé entre 4,50 et 4,55$.

Adobe dope son objectif de bénéfice ajusté par action pour l'exercice à 18-18,20$, contre 18$ de consensus. Les revenus de l'exercice sont attendus entre 21,4 et 21,5 milliards de dollars, alors que l'ARR net Digital Media est espéré voisin de 1,95 milliard de dollars. Les revenus du segment Digital Media sont attendus entre 15,8 et 15,85 milliards. Pour le deuxième trimestre fiscal juste clos, les revenus ont augmenté de 10% à 5,31 milliards de dollars, alors que le bénéfice ajusté par action a représenté 4,48$. Le consensus était de 4,4$ de bpa ajusté et 5,3 milliards de recettes.

Le modèle d'IA propriétaire d'Adobe, Firefly, a été intégré notamment à Photoshop et Illustrator tandis que la société travaille au développement d'une technologie similaire pour son logiciel de montage Premiere. Le modèle a été utilisé pour générer plus de 9 milliards d'images, selon le CEO Shantanu Narayen. Les clients renouvellent par ailleurs leur offre vers des forfaits plus coûteux, avec notamment une utilisation accrue de Firefly. De nouvelles innovations permettent à Adobe d'attirer "un univers d'utilisateurs en expansion", a ajouté Narayen.

Tesla. Les actionnaires ont comme attendu validé de nouveau l'impressionnant package de rémunération de 2018 d'Elon Musk chiffré alors à 56 milliards de dollars - et désormais évalué à 46 milliards de dollars. Les actionnaires ont approuvé aussi l'incorporation de Tesla au Texas plutôt qu'au Delaware. Ce vote favorable n'est pas une surprise, puisque Musk avait déjà laissé entendre que les deux résolutions passeraient largement. Lors de cette assemblée d'Austin, la proposition 3 soumise au vote concernait donc l'incorporation au Texas, alors qu'un juge du Delaware avait bloqué le package de Musk. La proposition 4 demandait aux actionnaires de ratifier de nouveau le plan de compensation financière record de l'homme d'affaires. Le package contesté avait été voté déjà en 2018, mais un juge du Delaware avait ensuite estimé que les investisseurs n'avaient pas été pleinement informés des détails.

Microsoft ne déploiera pas 'Recall', une fonctionnalité basée sur l'IA qui suit l'utilisation du PC, sur ses nouveaux ordinateurs la semaine prochaine. Le groupe testera plutôt cette fonction auprès d'un groupe restreint plus tard. L'agence Reuters évoque à ce sujet des inquiétudes concernant les risques pour la vie privée. Recall suit la navigation sur le Web jusqu'aux discussions vocales, créant ainsi un historique stocké sur l'ordinateur dans lequel l'utilisateur peut effectuer des recherches lorsqu'il a besoin de se souvenir de quelque chose qu'il a fait. Recall sera uniquement disponible dans l'immédiat pour un aperçu sur son programme Windows Insider, alors que certains anticipaient un déploiement beaucoup plus large auprès des utilisateurs de PC Copilot+ (catégorie d'ordinateurs dotés de fonctionnalités d'IA) le 18 juin. Reuters cite un article de blog de Microsoft.

Microsoft va par ailleurs investir 6,69 milliards d'euros, soit près de 7,2 milliards de dollars, pour développer de nouveaux centres de données en Aragon, dans le nord-est de l'Espagne, qui est en train de devenir un centre majeur de cloud computing en Europe avec également Amazon, indique Reuters. Le gouvernement régional d'Aragon a précisé que Microsoft avait demandé un permis de construire pour des centres de données sur un site à l'extérieur de la ville de Saragosse. L'investissement du géant de Redmond en Aragon s'étalera sur 10 ans.

Société(s) citée(s) :
https://bourse.fortuneo.fr/actualites/wall-street-consolidation-apres-les-records-404340
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