La Bourse de New York a terminé en hausse lundi, mettant un dernier point d'exclamation à un trimestre fringant, qui a vu l'élan de Wall Street s'élargir au-delà du secteur technologique.
Le Dow Jones (+0,04%) et l'indice élargi S&P 500 (+0,42%) ont fini à de nouveaux records en clôture, tandis que l'indice Nasdaq a pris 0,38%.
C'était le 33e sommet historique de l'année pour le Dow Jones et le 43e pour le S&P 500.
"Ça aura été un grand trimestre", a réagi Steve Sosnick, d'Interactive Brokers, pour qui "il est difficile d'y voir un perdant".
En trois mois, le Dow Jones a gagné 8,2% et le S&P 500, 5,5%. "Ce qui est intéressant", a souligné Steve Sosnick, "c'est que le moins bon est le Nasdaq", avec ses 2,6% de gains.
Le tableau contraste avec celui auquel Wall Street était habitué depuis un an et demi, à savoir un marché tiré par la locomotive technologique, sur fond de révolution IA (intelligence artificielle).
"Il y a eu une vraie rotation" des portefeuilles, relève Steve Sosnick, les investisseurs se mettant en quête d'autres secteurs et de valeurs délaissées.
Témoin de cette dynamique, l'indice S&P 500 à pondérations égales (toutes les actions pèsent du même poids dans l'indice) a fait bien mieux (9,1%) que l'indice classique (chaque titre comptant à hauteur de la capitalisation boursière de la société cotée).
Mieux, cette rotation n'a pas véritablement pénalisé le secteur technologique, car "de l'argent frais a été injecté" sur le marché actions, ce qui a fait grossir le pool des investisseurs, pointe Steve Sosnick.
La place new-yorkaise a pourtant évolué toute la séance de lundi dans le rouge, avant un dernier sursaut avant la clôture.
Pour Steve Sosnick, ce phénomène est lié à l'expiration d'une grande quantité de contrats à terme, dont beaucoup portaient sur des niveaux d'indices élevés, ce qui a permis au marché de se raffermir in extremis.
A l'inverse, le marché obligataire a lui décroché, après une intervention du président de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, à Nashville (Tennessee).
Le dirigeant a réaffirmé que le scénario central de la Fed restait celui de deux baisses consécutives des taux d'intérêt d'un quart de point de pourcentage, lors des réunions de novembre et décembre, "si l'économie se comporte comme attendu".
Ces propos contrastaient avec les attentes des opérateurs, qui tablent sur des réductions d'au moins 0,75 point de pourcentage au total d'ici la fin de l'année.
Ce décalage a tendu les taux obligataires. Le rendement des emprunts d'Etat à 2 ans, considéré comme représentatif des attentes des opérateurs quant à la trajectoire monétaire de la Fed, est remonté à 3,64%, contre 3,56% vendredi en clôture.
A la cote, le dernier jour du trimestre a été l'occasion d'une chasse aux bonnes affaires, qui profitaient notamment à Apple (+2,29%), à la banque Citigroup (+1,18%), à la chaîne de supermarchés de demi-gros Costco (+1,36%) ou au groupe de messagerie FedEx (+2,29%).
Chevron (+1,22%) a surfé sur la décision de l'Autorité américaine de la concurrence (FTC) de valider le rachat du rival Hess, à la condition que le patron de ce dernier, John Hess, n'intègre pas le conseil d'administration de Chevron.
Il est accusé par la FTC d'avoir communiqué avec l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) pour favoriser une hausse des cours.
L'opérateur téléphonique AT&T a progressé (+0,46%) après l'annonce de la cession à la société d'investissement TPG de sa participation de 70% au capital du bouquet satellite DirecTV, pour 7,6 milliards de dollars.
DirecTV va ensuite prendre le contrôle de Dish, l'autre grand bouquet satellite du marché américain, pour former une entité unique.
Le laboratoire Bristol Myers Squibb est resté bien orienté (+1,63%) après que l'Agence américaine du médicament (FDA) a autorisé la mise sur le marché de son traitement contre la schizophrénie Cobenfy.
Aucun nouveau médicament contre cette pathologie n'avait été autorisé aux Etats-Unis depuis des décennies.
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