Wall Street au sommet, en attendant les Mag7 et Jerome Powell...

Wall Street au sommet, en attendant les Mag7 et Jerome Powell

Wall Street s'affiche en progression sur ses sommets avant bourse ce mardi, le S&P 500 s'accordant 0,2%, le Dow Jones 0,1% et le Nasdaq 0,5%. Les indices américains s'affichent au plus haut historique, soutenus par l'accord commercial préliminaire annoncé dimanche entre les États-Unis et l'Union européenne, ainsi que par la possible extension de la trêve commerciale sino-américaine. La semaine sera mouvementée sur la place américaine, avec de très nombreuses publications d'entreprises, des statistiques "cruciales", ainsi qu'une réunion monétaire de la Fed sous surveillance.

Donald Trump et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s'exprimant dimanche après les négociations en Écosse, ont donc annoncé que les États-Unis et l'UE s'étaient mis d'accord sur le cadre d'un accord commercial prévoyant un taux de droit de douane de base de 15% sur les marchandises européennes importées aux États-Unis - en provenance des 27 Etats du bloc. Le président américain avait précédemment menacé l'UE de droits de douane de 30%, qui auraient pris effet le 1er août. Trump a qualifié cet accord de "plus important que tous", tandis qu'Ursula von der Leyen a déclaré que les 15% n'étaient pas à sous-estimer, mais qu'il s'agissait de ce que l'UE pouvait obtenir de mieux. Le "deal" prévoit également 600 milliards de dollars d'investissements de l'UE aux États-Unis, ainsi que l'achat par le bloc de 750 milliards de dollars d'énergie américaine. "C'est un bon accord, c'est un accord énorme, avec des négociations difficiles", a réagi Ursula von der Leyen.

"Le président Trump vient de débloquer l'une des plus grandes économies du monde. L'Union européenne va ouvrir son marché de 20.000 milliards de dollars et, pour la première fois, accepter pleinement nos normes automobiles et industrielles. De plus, elle achètera 750 milliards de dollars d'énergie et investira 600 milliards de dollars aux États-Unis. Notre tarif sera fixé à 15% sur toute la ligne. Aujourd'hui est un jour historique pour le commerce américain et renforcera nos relations avec l'Union européenne pour les décennies à venir", a déclaré pour sa part Howard Lutnick, le Secrétaire américain au Commerce...

Ce même Lutnick qui affirmait ce week-end sur Fox News que les droits de douane entreraient en vigueur le 1er août sans prolongation pour les pays concernés. Cependant, le South China Morning Post, journal anglophone basé à Hong Kong, a rapporté que Pékin et Washington devraient prolonger leur trêve tarifaire de trois mois supplémentaires à l'issue des négociations commerciales à Stockholm qui débutaient hier lundi entre représentants de Washington et de Pékin ! Les États-Unis auraient par ailleurs suspendu les restrictions sur les exportations de technologies vers la Chine afin d'éviter de perturber les négociations commerciales avec Pékin et de soutenir les efforts de Trump pour obtenir une rencontre avec le président Xi Jinping cette année, a rapporté ce lundi le Financial Times. Le bureau de l'industrie et de la sécurité du département du Commerce, qui supervise les contrôles à l'exportation, a été sommé ces derniers mois d'éviter toute mesure brutale à l'égard de la Chine, a indiqué le FT, citant d'anciens et actuels responsables. Les responsables américains et chinois devraient reprendre leurs discussions économiques à Stockholm ce jour...

Le président américain a glissé que le taux tarifaire de base pour le monde serait "de l'ordre de 15 à 20%, probablement l'un de ces deux chiffres", selon des propos rapportés par CNBC. Trump a aussi indiqué que les tarifs douaniers pharmaceutiques allaient être annoncés dans un futur très proche...

Dans l'actualité économique américaine ce mardi, alors que débute la réunion de la Fed, les opérateurs suivent notamment la balance américaine du commerce international de biens (86 milliards de dollars de déficit en juin contre -99 milliards de dollars de consensus Bloomberg, -4,2% pour les imports et -0,6% pour les exports), les stocks de grossistes (+0,2% en juin contre un consensus stable), les indices FHFA et S&P Case-Shiller des prix des maisons, l'indice de confiance des consommateurs du Conference Board, ainsi que le rapport JOLTS sur les ouvertures de postes aux USA.

Demain, la journée sera marquée par le rapport d'ADP sur l'emploi privé américain, les chiffres avancés du PIB américain du deuxième trimestre, l'indice des promesses de ventes de logements, mais aussi bien évidemment par la décision monétaire de la Fed dans la soirée suivie de la conférence de presse d'un Jerome Powell sous pression. La Fed doit selon toute probabilité laisser encore ses taux inchangés entre 4,25 et 4,5%, mais elle pourrait bien procéder à un assouplissement en septembre selon l'outil CME FedWatch. Le discours de Powell sera suivi de près, alors que Trump a multiplié les attaques contre le leader de la Fed pour obtenir des baisses de taux...

Jeudi, suite des festivités économiques à Wall Street avec l'étude Challenger sur les annonces de licenciements, les inscriptions hebdomadaires au chômage, les revenus et dépenses des ménages, l'indice du coût de l'emploi et le PMI de Chicago. Enfin, vendredi, fin de semaine également animée avec le rapport mensuel gouvernemental sur la situation de l'emploi, l'indice PMI manufacturier final, l'ISM manufacturier, les dépenses de construction et l'indice du sentiment des consommateurs de l'Université du Michigan. Vendredi qui marque aussi l'échéance cruciale de mise en application des droits de douane...

Les "Mag 7" et les entreprises US de manière générale sont aussi en vedette cette semaine avec un calendrier plus que chargé des publications. Visa, Procter & Gamble, UnitedHealth, Merck, Booking Holdings, Boeing, Spotify, Starbucks, American Tower, Johnson Controls, PayPal, UPS, Mondelez et Royal Caribbean, publient ce mardi. Microsoft et Meta annoncent mercredi soir, aux côtés de Qualcomm, d'Arm et de Lam Research. ADP, Altria, Robinhood, Illinois Tool Works et Carvana publient aussi mercredi. Apple et Amazon dévoileront par ailleurs jeudi soir leurs résultats financiers. Ainsi, 4 des "Mag 7" publient cette semaine, alors que deux (Alphabet et Tesla) ont déjà annoncé et que la dernière (Nvidia) annonce en décalé à la fin du mois d'août.

Sur le Nymex, le baril de brut WTI gagne 0,7% à 67,2$. L'once d'or fin grappille 0,2% à 3.320$. L'indice dollar prend 0,4% face à un panier de devises. Le bitcoin hésite autour des 119.000$. Sur les marchés obligataires, le rendement du T-Bond à 10 ans se tasse à 4,38%...

Sur le front géopolitique, Donald Trump s'en est pris hier à l'Iran et à la Russie. Il menace ainsi l'Iran si le pays venait à relancer ses ambitions nucléaires. Il se dit par ailleurs déçu de Vladimir Poutine et estime qu'il devrait lui accorder un nouveau délai de 10 à 12 jours pour conclure un accord mettant un terme au conflit en Ukraine, alors qu'il ne voit pour l'heure aucun progrès.

Les valeurs

Cadence Design Systems, spécialiste du développement et de la commercialisation de logiciels de conception des circuits intégrés et des systèmes électroniques, est attendu en forte hausse à Wall Street, sur une publication supérieure aux attentes pour son deuxième trimestre et des perspectives relevées. Cadence Design a annoncé pour le trimestre clos fin juin un bénéfice ajusté par action de 1,65$ et un chiffre d'affaires de 1,28 milliard, alors que le consensus était de 1,57$ de bpa ajusté et 1,26 milliard de recettes. Un an avant, le bpa ajusté se situait à 1,28$ pour des revenus de 1,06 milliard. La fermeté des activités a compensé ainsi l'impact des restrictions temporaires sur les exportations vers la Chine. Pour le troisième trimestre, Cadence envisage un bpa ajusté de 1,75 à 1,85$, dépassant le consensus. Sur l'exercice, le groupe prévoit un bénéfice ajusté par action allant de 6,85 à 6,95$ pour un chiffre d'affaires compris entre 5,21 et 5,27 milliards, soit un relèvement de la guidance de profits et de revenus.

Nvidia, géant des puces graphiques et d'IA, aurait commandé 300.000 chipsets H20 au fabricant taïwanais sous contrat TSMC la semaine dernière, ont indiqué deux sources à l'agence Reuters. Selon une des sources de l'agence, la forte demande chinoise aurait incité le géant américain à renoncer à se contenter de ses stocks existants. L'administration Trump vient d'autoriser ce mois Nvidia à reprendre les ventes de ses GPU H20 à la Chine, annulant l'interdiction imposée en avril pour des raisons de sécurité nationale. Nvidia avait développé les produits H20 spécifiquement pour le marché chinois après l'imposition par les États-Unis de restrictions à l'exportation fin 2023. Les nouvelles commandes auprès de TSMC s'ajouteraient à l'inventaire existant de 600.000 à 700.000 puces H20, selon Reuters, citant des sources. L'agence note, reprenant des données du cabinet SemiAnalysis, que Nvidia aurait vendu environ 1 million de puces H20 l'an dernier, ce qui fournit une base de comparaison.

Berkshire Hathaway, la firme d'investissement de Warren Buffett, a cédé un tiers environ de sa participation dans le groupe d'infrastructures Internet et d'enregistrement de noms de domaine VeriSign. Le conglomérat était investi au capital de VeriSign depuis 13 ans. La vente de 4,3 millions d'actions VeriSign à 285$ pièce a généré un produit brut d'environ 1,23 milliard de dollars. Berkshire passe ainsi à 9,6% du capital contre 14,2% auparavant. Le groupe d'Omaha pourrait vendre plus de 515.000 actions supplémentaires pour répondre à la demande. VeriSign, basé à Reston, a indiqué que la cession de Berkshire visait à réduire sa participation sous les 10%. Le cours de cession présentait une décote de 7% par rapport au cours de clôture d'hier, ce qui devrait peser sur le titre VeriSign ce mardi.

Procter & Gamble, le géant américain des produits de consommation, a annoncé pour le compte de son quatrième trimestre fiscal juste clos des revenus totalisant 20,9 milliards de dollars, en croissance de 2%, pour un bénéfice ajusté par action de 1,48$ en progression de 6%. Le consensus était de 1,42$ de bénéfice ajusté par action pour 20,84 milliards de dollars de revenus. Sur l'exercice, les ventes de P&G totalisent ainsi 84,3 milliards de dollars, pour un bénéfice ajusté par action de 6,83$. En organique, la croissance atteint 2% sur le trimestre clos et 2% également sur l'exercice. Jon Moeller, PDG, indique : "Nous avons mis en place des plans solides pour continuer à répondre aux attentes de toutes les parties prenantes dans le contexte actuel. Pour l'exercice 2026, nous prévoyons une nouvelle année de croissance organique des ventes, une croissance du bénéfice par action de base et une forte productivité du flux de trésorerie disponible ajusté".

UnitedHealth cède du terrain avant bourse à Wall Street, sur une guidance décevante et des trimestriels sans relief. L'assureur santé américain a donc dévoilé un bénéfice ajusté par action de 4,08$ au deuxième trimestre, inférieur au consensus. Le chiffre d'affaires trimestriel a atteint 111,6 milliards de dollars, en ligne mais sans plus avec les attentes de marché. Pour l'ensemble de l'année fiscale 2025, le groupe prévoit un bénéfice par action de 16$, bien inférieur aux anticipations de brokers. Les prévisions de chiffre d'affaires se situent entre 445,5 et 448 milliards de dollars. UnitedHealth a déclaré que ces nouvelles prévisions reflétaient les performances du premier semestre et les attentes pour le reste de l'année. Le groupe prévoit un retour à la croissance de ses bénéfices en 2026.

PayPal a publié pour son deuxième trimestre un bénéfice net de 1,26 milliard de dollars, pour un bénéfice ajusté par action de 1,40$ à comparer à un consensus de 1,30$. La plateforme de paiement digital a réalisé des revenus de 8,3 milliards de dollars, au-dessus des anticipations de marché. Sur le trimestre entamé, le bpa est anticipé entre 1,18 et 1,22$, tandis que pour l'exercice, le groupe envisage désormais un bénéfice par action allant de 5,15 à 5,30$.

Boeing a fortement réduit ses pertes au deuxième trimestre grâce principalement à l'amélioration de ses performances opérationnelles et à la hausse du volume de livraisons d'avions commerciaux. Sur la période, le géant américain essuie un déficit net de 612 millions de dollars ou 0,92$ par titre contre une perte de 1,439 Md$ et 2,33 Mds$ un an plus tôt. En base ajustée, le bpa ressort à -1,24$ contre -2,90$ un an auparavant et 1,40$ de consensus. Les revenus ont bondi de 35% à 22,75 Mds$. L'avionneur n'a brûlé que 200 millions de dollars de cash au cours des trois mois clos fin juin, contre 4,33 Mds$ au T2 2024 et 1,8 Md$ anticipés par les analystes. Le carnet de commandes de la division comprend plus de 5.900 avions et atteint 522 milliards de dollars. L'activité défense a été rentable pour un deuxième trimestre consécutif avec un profit des opérations de 110 M$ pour des revenus de 6,62 Mds$ (+10%).

Spotify, le colosse du streaming originaire de Suède, a annoncé un chiffre d'affaires de 4,19 milliards d'euros au deuxième trimestre, inférieur aux attentes de marché, mais en hausse par rapport aux 3,81 milliards d'euros de la même période l'an dernier. L'entreprise a essuyé une perte ajustée de 0,42 euro par action, nettement inférieure ici encore aux anticipations de marché. Spotify prévoit un nombre d'utilisateurs actifs mensuels de 710 millions au troisième trimestre, dépassant les attentes des analystes. Au deuxième trimestre, le nombre d'utilisateurs actifs mensuels a progressé de 11% sur un an pour atteindre 696 millions, dépassant les estimations. Le nombre d'abonnés premium a progressé de 12% à 276 millions.

Merck, le groupe pharmaceutique américain, ajuste ses prévisions. Pour l'ensemble de l'année 2025, Merck anticipe désormais un bpa ajusté compris entre 8,87 et 8,97$, réduisant ainsi la fourchette antérieure qui allait de 8,82 à 8,97$. Le chiffre d'affaires devrait se situer entre 64,3 et 65,3 milliards de dollars, en légère baisse ici encore par rapport aux prévisions précédentes. Le laboratoire a indiqué que sa marge brute ajustée devrait s'élever à environ 82%. Les prévisions révisées ne tiennent pas compte de l'impact potentiel de son projet d'acquisition de Verona. Sur le deuxième trimestre, le groupe a affiché un bénéfice par action de 2,13$ pour des revenus de 15,8 milliards de dollars. Les ventes de Keytruda ont progressé de 9% sur un an pour atteindre 8 milliards de dollars. Merck a également annoncé le lancement d'une initiative "d'optimisation pluriannuelle" visant à générer 3 milliards de dollars d'économies d'ici fin 2027. Le groupe a approuvé un nouveau programme de restructuration, qui comprend des suppressions d'emplois dans les domaines administratif, commercial et de la R&D, ainsi que des réductions de son empreinte immobilière mondiale et de son réseau de production.

UPS, le géant des livraisons, perd du terrain avant bourse à Wall Street, alors que le groupe a publié au titre de son deuxième trimestre fiscal un bénéfice ajusté par action de 1,55$ à comparer à un consensus de marché de 1,56$, pour des revenus de 21,2 milliards de dollars quant à eux supérieurs de 2% aux attentes. Ainsi, le bénéfice et les revenus ont décliné au deuxième trimestre, et le groupe retire ses estimations financières 2025.

Whirlpool, le colosse des appareils ménagers, plonge à Wall Street ce mardi, suite à un avertissement sur les résultats. Le groupe a tout d'abord raté le consensus sur le deuxième trimestre calendaire, avec des ventes en retrait de 5,4% à 3,77 milliards de dollars et un bénéfice par action de 1,17$, pour un Ebitda ajusté de 284 millions. Le groupe du Michigan abaisse sa guidance annuelle de bénéfice ajusté par action entre 6 et 8$, contre 10$ auparavant ! Le dividende trimestriel devrait quant à lui être réduit de près de moitié.

Union Pacific confirme le rachat de son concurrent Norfolk Southern dans le cadre d'un accord en numéraire et en actions de 85 milliards de dollars. S'il est approuvé, ce deal constituerait le plus important rachat jamais réalisé dans le secteur. Les actionnaires de Norfolk Southern recevront une action Union Pacific et 88,82 dollars en numéraire pour chaque action Norfolk, ont indiqué les deux sociétés dans un communiqué commun. L'opération, dont la clôture est prévue début 2027, implique une valeur de 320 dollars par action Norfolk, soit une prime d'environ 23% par rapport au cours de l'action précédent les premières rumeurs de marché en début de mois. À leurs niveaux actuels, les deux entreprises auraient une capitalisation boursière combinée d'environ 200 milliards de dollars.

Les conseils d'administration des deux entreprises ont approuvé la transaction, mais la fusion doit encore obtenir l'approbation des autorités réglementaires. L'accord est structuré sans fiducie de vote et prévoit une indemnité de rupture de 2,5 milliards de dollars en cas d'échec. Ce rapprochement transformerait le marché ferroviaire nord-américain, en associant le réseau d'Union Pacific dans l'ouest des États-Unis au réseau de 31.300 kilomètres de Norfolk, qui couvre principalement 22 États de l'est. Il vise ainsi à créer le premier opérateur ferroviaire américain de fret transcontinental et à remodeler le transport de marchandises à travers le pays.

Société(s) citée(s) :
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Fortuneo